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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme nombre d'auteurs « exilés », Olivier Truc tient un rôle de passeur entre les cultures, son oeuvre proposant une approche passionnée du Grand Nord et de la culture lapone.

Au diapason de leur histoire, l'écrivain et journaliste français traduit les répercussions dévastatrices que les guerres de religion et la colonisation peuvent entraîner dans la vie intime des individus.

On découvre en profondeur la culture et les croyances des lapons, peuple mystérieux, persécutés et considérés comme des sorciers.

Dans ces terres inhospitalières, toujours gelées, au rythme d'exploits cartographiques, d'ivresse du danger, de secrets et manipulations, français, hollandais et suédois se disputent la part belle au nom de l'appât du gain.

Ce roman d'aventure est époustouflant d'érudition et le style d'Oliver Truc est toujours aussi agréable, malgré quelques longueurs et des rebondissements qui tardent à arriver.

Fidèle à son rôle depuis quelques romans, il rappelle que si la mémoire peut être douloureuse, l'oubli constitue le pire des aveuglements.

Dans ce récit d'aventure historique réaliste et ensorcelé, Olivier Truc attise le feu dans le Grand Nord !

Saisissant !



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Après avoir étudié l'art de la cartographie à Lisbonne et Stockholm, Izko part explorer les Indes boréales, où les Suédois espèrent bien trouver des mines d'argent pour financer leurs guerres, convertir les Lapons par la force et les réduire en esclavage, avec l'aide d'une poignée de prêtres fanatiques.

Olivier Truc , journaliste français vivant à Stockholm et correspondant pour divers journaux des pays scandinaves, nous a emmène sur les traces des ski-doo de deux flics de la Police des rennes avec toute une série de polars passionnant

Cet auteur populaire, qui connait un vrai public de fidèles ( le dernier Lapon a eu 130 000 ventes en poche), change un peu son fusil d'épaules avec un roman d'aventures ambitieux et épique à la manière d'un Jack London, qui nous immerge dans le Grand Nord du monde, entre 1628 et 1693.

Le livre démarre en Suède, se termine en Laponie, traverse l'Europe du Portugal au Svalbard, en passant par le Pays basque et les Provinces-Unies des Pays-Bas. d'Izko du Cap Saint Vincent, tout au Sud de l'Europe, au Spitzberg, dans le Grand Nord.Avec ce cartographe des indes boréales, Olivier Truc nous offre un récit parfois un peu exigeant mais très dense et varié : tout à la fois roman historique, d'aventure, d'espionnage .

Un bien beau voyage dans l'Europe du XVIIème siècle, des pays basques à la Laponie, un récit d'aventures sidérant et totalement dépaysant!.

A travers l'art du cartographe, particulièrement bien montré dans des pages très documentées, on voit comment ce siècle perturbé va amener le notre, et ce 17è siècle ressemble pas mal aux nôtres, avec ce poids des affaires et de l'argent qui l'emporte sur tout le reste.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pour qui aime les romans historiques, celui-ci tient parfaitement son rôle de vulgarisation sans y associer le côté romanesque un peu sucré et souvent trop appuyé dans cette thématique.

La documentation est solide, le dépaysement assuré et le contexte du violent 17ème siècle très éclairant sur les enjeux politiques, religieux et sociétaux. Ce fut le temps sauvage de l'Inquisition, de la Compagnie des Indes, de l'hégémonie des Etats par la connaissance de la géographie terrestre et maritime, associée aux exactions meurtrières entre Catholiques, Calvinistes et Luthériens.

La longue vie d'Izko, basque de Saint Jean de Luz est une aventure aux mille dangers, contraint d'abandonner la mer pour devenir cartographe, science majeure dans l'expansion navale et commerciale. Il est aussi espion ou explorateur pour le compte des couronnes française ou suédoise et nous promène entre Portugal, Hollande et pays scandinaves.

On retrouve ici la thématique chère à l'auteur, cette Laponie aux peuplades païennes, terres encore à explorer et à christianiser envers et contre tout, au mépris de la vie humaine et de croyances ancestrales.

C'est un cruel bilan des massacres ou esclavage de populations indigènes pour la course au profit ou la gloire. Le livre est également très orienté sur la crainte de Dieu et de la sorcellerie, et cette nécessité d'imposer «sa» vraie foi. Comme toujours et encore, l'humanité ne sort pas grandie du dogmatisme religieux.

Un beau livre d'aventures humaines aux personnages bien campés dans leur époque. Une occasion de croiser aussi le parcours si original de la reine Christine de Suède, abdiquant pour devenir catholique, tournant le dos à un pays austère près à tout pour s'approprier ces « Indes » boréales.
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Quelques six cent pages qui nous transportent au coeur du XVIIème siècle, précisément de 1628 à 1693, dans une Europe instable politiquement, en pleine conquête de nouveaux territoires, tentant de repousser toujours plus loin les limites de la fin du monde.
Dans une Europe où les rois ne sont qu'assoiffés de pouvoir qu'ils prétendent tenir de Dieu...
Dans une Europe où l'Inquisition existe encore.
Dans une Europe, où la différence est un problème (encore et toujours...).

« Ils dépendent d'une nature violente et imprévisible, d'hommes brutaux et prévisibles. »

L'entame est saisissante ; Olivier Truc nous rend spectateur de la plus grande catastrophe de tous les temps en Suède, la malédiction suprême, la punition divine : le naufrage du Vasa le jour-même de sa sortie inaugurale, à peine sorti de l'arsenal, en à peine quinze minutes.
Au sein de l'Europe, à cette époque, la France se transforme et le roi envoie des espions. Izko, un jeune basque, fils d'un pêcheur de baleine, devenu un cartographe talentueux en est. Sa vie sera semée d'embûches, sous l'emprise d'un inquisiteur dominicain malveillant (forcément !) et tiraillée par une menace obscure qui plane sur ses parents. Une vie de voyages et de découvertes aussi, dictée par les enjeux politiques et religieux de ce siècle, et une conscience malmenée parfois. L'amour et l'amitié le sauveront de bien des péripéties.

Un récit qui mêle la petite histoire à la grande Histoire et qui raconte l'intérêt des Suédois pour les Indes boréales, des Suédois qui n'ont pas su se départir de la certitude de leur supériorité.

« - le roi de Suède compte sur cet argent pour faire la guerre.
- Ici, on n'a pas besoin de faire la guerre. On a assez à faire tous les jours. Qu'il vienne ici, il oubliera qu'il doit faire la guerre. ..»

Un récit riche d'histoire et de culture qui donne un aperçu des coutumes et des croyances lapones, évoque certains usages de leur culture et les pouvoirs des chamans avec notamment l'utilisation du tambour lors d'un événement important. Un peuple pourchassé, massacré par les autorités Suédoises. Izko se demandera tout au long du récit quel danger ce peuple représente-t-il pour les Suédois. Toujours est-il que viendra pour certains Lapons le temps de la fuite n'importe où « là où les pierres écoutent nos pensées, où les rivières portent nos murmures, où les ours meurent bravement. Un monde où on peut en appeler à Sarakka, à Marie, à l'une ou à l'autre, au vent ou à l'éclair, et où le vent ne t'emporte pas et où l'éclair ne te foudroie pas. »

Un Avant-propos listant les nombreux protagonistes pourrait quelque peu démotiver; ils sont assez nombreux, mais ce serait dommage de s'arrêter là-dessus car l'auteur ne nous perd pas, on arrive à remettre les personnages au fur et à mesure de la lecture.
Un tout petit bémol au passage, un manque de crédibilité du personnage d'Izko en fin de roman mais je ne vous en dirais pas plus ;-)

Un grand roman d'aventures, un parcours initiatique déroutant et un roman historique de belle facture : un trois en un mémorable !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Le XVIIème siècle est une période historique particulièrement mouvementée en ce qui concerne les enjeux politiques et les échanges commerciaux entre états.
La cartographie, naissante, se révèle un atout indispensable au développement de la navigation dans les contrées éloignées telles l'Asie ou le Grand Nord.
Des contrėes qui regorgent de richesses inexploitées et convoitées par les puissances coloniales de l'époque : Espagne, Portugal, Pays-Bas, France...
C'est aussi le siècle de l'inquisition, des luttes entre protestants et catholiques, des chasses aux sorcières et des violences qu'elles génèrent.

On sait moins que la Suède, sous le règne de Gustave II Adolphe, roi protestant, connait alors son apogée territorial avec le développement de Stockholm qui s'impose tout doucement comme capitale.
De même que les pays d'Europe occidentale s'intéressent à l'Orient, la Suède lorgne les richesses de la Laponie peuplée par les Samis et leurs croyances ancestrales.

C'est dans ce contexte qu'Izko, jeune Français de passage à Stockholm où il assiste au naufrage du Vasa, sera amené à jouer à la fois le rôle d'espion pour le compte de son pays et de cartographe au service de la Suède, au détriment de sa passion pour la chasse à la baleine.
De confession catholique, il se verra confronté à l'intransigeance et au mépris des pasteurs luthériens, mais il nouera également des liens forts avec quelques indigènes.

Une époque qui n'était tendre pour personne, un récit âpre, marqué par la violence et les massacres de populations autochtones au nom du profit et de la religion.
700 pages de voyage à travers le siècle et des contrées rudes et froides, à la rencontre de personnages intenses.
Une lecture qui suscite parfois la révolte et l'indignation...
Non, notre époque n'est certes pas facile, mais quand on fait le compte de toutes les exactions passées, on se dit qu'on est quand-même pas si mal lotis.
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Dans le Cartographe des Indes boréales, de 1628 à 1693, pendant quatorze parties et 109 chapitres, nous suivons les traces de Izko Detcheverry, et on ne peut que constater qu'il a la bougeotte ! Olivier Truc va nous entraîner avec son héros du sud du Portugal jusqu'au Spitzberg, avec des « séjours » épisodiques et plus ou moins longs en France, à Saint-Jean-de-Luz où il vit avec ses parents, au Portugal, aux Pays-Bas, et dans cette Europe nordique aux territoires mal déterminés et aux frontières encore assez floues (Suède, Norvège et Finlande), surtout quand on monte vers le cercle polaire et au-delà. Izko, dont le rêve est de devenir chasseur de baleines, comme son père, subira (c'est à dessein que j'emploie ce terme) une formation longue et mouvementée de cartographe. Sa réputation, due à son talent, lui vaudra quelques déboires et le conduira à changer d'allégeance de plus ou moins bonne grâce, mais lui permettra aussi de rebondir à plusieurs reprises. Les richesses de ces contrées encore inconnues et particulièrement inhospitalières sont tentantes pour les gouvernements et les négociants ; on dit qu'elles sont comparables à celles des Indes orientales. Mais les conditions de vie sont aussi difficiles que les conditions climatiques extrêmes. Les Européens, à commencer par les Suédois, aveuglés par l'appât du gain et portés par une foi fanatique, vont tenter de coloniser et d'évangéliser les Lapons, plutôt de force que de gré, pour les réduire en servitude, bouleversant les croyances et les modes de vie ancestraux, les vouant ainsi sans remord à la misère ou à un quasi esclavage, l'un n'empêchant pas l'autre.
***
J'avais vraiment beaucoup aimé les trois romans précédents d'Olivier Truc. le Cartographe des Indes boréales n'est pas un coup de coeur, et je le regrette parce qu'il y a beaucoup d'aspects de cette histoire qui m'ont plu… J'ai aimé suivre les aventures d'Izko sur fond d'Inquisition, de dénonciations de sorcières, de rivalité entre les différentes obédiences protestantes et les catholiques, de pasteurs sadiques, de négociants prêts à tout, de marins suicidaires (à mes yeux) et d'authentiques illuminés. du côté des Lapons (on devrait dire Samis prévient l'auteur dans ses « Précisions »), on rencontre aussi de beaux exemples d'humanité, du pire au meilleur. On retrouve ici l'intérêt de l'auteur pour le chamanisme et les tambours rituels, sujets qu'il présente déjà dans ses romans policiers. L'importance et le rôle des cartographes m'ont aussi vivement intéressée. Izko se retrouve presque inéluctablement à jouer les espions, et, volontairement ou non, à travailler sur de fausses cartes pour tel ou tel pays, afin que le pays rival ait l'avantage ou pour des raisons plus personnelles... Pourtant, je ne me suis attachée à aucun des personnages, pas même à Isko, un peu à Issat, mais on ne le rencontre finalement que brièvement. Je crois que les nombreuses ellipses temporelles, parfois très longues, y sont pour quelque chose, comme d'ailleurs certains motifs répétitifs : on retrouve le héros après plusieurs années, marié sans passion et père de famille attentif sans que l'on comprenne vraiment le pourquoi de cette situation. Je sors de cette lecture un peu déçue, sans doute parce que j'en attendais trop, mais c'est un roman d'aventures instructif, original et sans concession à quelque forme de facilité, que je conseillerai volontiers.
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Ikzo Detchevverry, dont le destin de baleinier était tout tracé, attire l'attention d'un juge de Bordeaux intéressé par son sens de l'observation. Celui-ci fait donc pression sur celui-là pour en faire un espion au service du roi de France. Formé à la cartographie, ayant des entrées à la cour de Suède suite à un évènement tragique survenu après une campagne de pêche, Izko va arpenter les terres inhospitalières des confins de la Suède pour dresser des cartes si précieuses pour s'approprier des terres, leurs richesses potentielles mais aussi les hommes qui y vivent.
Nous allons suivre les pérégrinations d'Izko de Saint Jean de Luz à Stockholm en passant par Lisbonne ou Amsterdam et bien-sûr la Laponie, coeur des convoitises suédoises.
Que de vicissitudes dans cette vie hors du commun d'Izko dont l'avant-propos laisse entendre que le personnage a réellement existé !
La fonction d'espion d'Izko n'est finalement qu'un prétexte pour dénoncer les pratiques religieuses de l'époque. Si la Suède est entre les mains d'un clergé luthérien fanatique qui abhorre les papistes comme Izko et l'animisme lapon, qui manoeuvre et commet les pires des exactions pour convertir à tout prix les Lapons, es Catholiques ne sont pas en reste pour les horreurs commises au nom de Dieu.
J'ai apprécié la vision de l'auteur pour ce qui du rôle fondamental des cartographes. Ne dit-on pas « Qui possède les cartes, possède le monde » ? Les missions d'Izko en seront la preuve fragrante quand il s'agira de déterminer les frontières entre les Etats des extrêmes nord européens afin que la Suède devienne la légitime propriétaire de mines argentifères.
J'ai aussi trouvé très crédible la manière dont Olivier Truc présente le choc culturel entre la foi profonde d'Izko faite de prières, de superstitions et de croyances en diableries de toute sorte et sa rencontre prudente avec l'animisme lapon.
Pour autant, je regrette que le récit ait abordé tant de fils narratifs : chasse aux sorcières au pays basque, pêche à la baleine, cour de Suède sous le règne de Kristina … des fils n'apporte au final pas grand-chose voire rien du tout au récit principal hormis ajouter des longueurs inutiles.
Il me reste à dénicher quelque chose sur cette fameuse Kristina, roi de Suède, dont le parcours est évoqué mais justement trop superficiellement pour que j'en sois satisfaite.
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La cartographie, les portulans et leur belle iconographie que l'on retrouve sur la couverture du livre d'Olivier Trucle cartographe des Indes Boréales.
Nous sommes au 17ème siècle.
Je reprends les termes d'Olivier en avant propos:
" le récit se déroule entre 1628 et 1693. Jusqu'ici tout est vrai.
Le livre démarre en Suède, traverse l'Europe  du Portugal au Svalbard, en passant par le Pays Basque et les Provinces Unies des Pays Bas. Jusqu'ici tout est encore vrai.
J'ai découvert l'existence d'Izko Detcheverry en réalisant  des recherches pour mon premier roman. A ce point il devient déjà difficile  de dénouer le vrai du vraisemblable "
C'est tout l'art d'Olivier Truc de nous conter une histoire encadrer dans L Histoire,  la vraie.

Izko est un jeune basque de 13 ans quand s'ouvre le roman. Il est à Stockholm en Suède.  le bateau de son père Paskoal, y mouille de retour du Svalbard et de la pêche à la baleine. Izko est harponneur.
Lors de se mouillage à  Stockholm, Izko va être témoin  du naufrage du plus grand bateau qu est construit la Suède : le Vasa.
Mais surtout il assiste à la mort d'un homme et  la fuite d'une femme qui donne naissance à  un enfant.
Voilà le point de départ  d'un grand récit d'aventure qui parcourt toute la façade Atlantique de Sagres au Portugal en passant par Saint Jean de Luz, Amsterdam, Stockholm ou encore le Svalbard.
Cette façade Atlantique sur laquelle veille, la France, le Portugal , la Suède et les Pays Bas.
Cette façade Atlantique au prise avec les guerres de religion. La France catholique qui poursuit les protestants et  les Pays scandinaves  qui se divisent entre protestants calvinistes ou luthériens.
Et puis tout au Nord de la Suède,  la Laponie , enjeu religieux afin que le peuple devienne chrétien  et abandonne ses chamans, ses dieux et déesses et aussi ses tambours.
C'est dans ce maelstrom  que va vivre Izko, tantôt espion pour la France, tantôt prisonnier.
Par contre il sera tout le temps cartographe.  Soit un personnage recherché car il sait , il connaît les lieux, il connaît les ancrages, les fjords, les montagnes.
Et Izko sera aussi un défenseur ardent de la cause des lapons, de leurs traditions.
Le cartographe des Indes Boréales est un roman de vent , d'océan,  d'embruns, de froid, de neige, de glace, de chants, de prières.
C'est  un roman de violence,  d'inquisition, de saleté de puanteur.
C'est ausi un roman d'hommes et de femmes confrontés à la sorcellerie, à la prémonition,  à la trahison mais aussi  à la droiture et à l'élévation de l'âme.
C'est enfin un roman qui nous parle de l'inanité des religions quand elles sont prosélytes et colonisent les esprits des Lapons.
Izko est le miroir de cette époque, tout à  la fois droit mais aussi obtus et parfois ambigu.
Rien n'est noir - Rien n'est blanc  et pourtant nous sommes dans ces terres lapones où le soleil de minuit donne à voir une atmosphère crépusculaire.
Une belle découverte.







 
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Un très beau livre, vraiment. Un papier de qualité dont la blancheur et l'épaisseur procurent un plaisir supplémentaire à chaque page tournée. Une magnifique couverture à double rabat qui fait déjà rêver avec sa carte très « Grandes découvertes », sa chaloupe et son harponneur s'attaquant à une énorme baleine, et, pour faciliter la vie du lecteur, une carte retraçant les périples du héros ainsi qu'une liste exhaustive des différents personnages. Les éditions Métailié ont tout fait pour mettre en valeur le texte d'Olivier Truc.
L'histoire est à la hauteur de son écrin, dense et très documentée sur un temps et une région fort peu traitée par nos romans historiques. Elle commence avec le naufrage du célébrissime Vasa lors de son lancement en 1628 pour se terminer en 1693, dans les flammes d'un bûcher, le temps d'une vie d'homme bien remplie pour l'époque. On sort vraiment des sentiers battus avec ce jeune Basque, chasseur de baleine, bien loin de chez lui dans les eaux du Spitzberg, qui devient, par les hasards de l'époque, cartographe à la cour de Suède. Il y accompagne l'enfance de la future reine Christine (celle-là même à laquelle Greta Garbo prêta son visage), y trouve amitiés et inimitiés car, dans ce terrible dix-septième siècle, un catholique dans un pays luthérien ne peut pas être le bienvenu (et réciproquement bien sûr), quels que soient ses mérites. Sur fond de conflits permanents entre Suède, Danemark, Prusse ou Russie, de commerce et de financements néerlandais, d'alliance entre la Suède et la France, de rêves suédois d'imiter l'Espagne et ses Indes Occidentales avec la découverte de filons d'argent en Laponie, on découvre que l'intolérance religieuse de cette époque n'épargne pas plus les pays luthériens que catholiques. Derrière le fanatisme des dogmes religieux se cachent à peine l'ambition, l'avidité et la cruauté. Les monarques laissent faire car… « Les pasteurs transmettent la parole royale lors de leurs prêches, et nous font remonter de précieuses informations sur l'état moral du pays. En échange de quoi, nous renforçons leur rôle. Tout le monde est gagnant. »
C'est une belle et terrible histoire de mer, de froid, de misère, de courage, de foi, dans un temps où « la vie n'était pas tendre », où les mariages étaient arrangés et les amours contrariées, où les geôles étaient terribles et où de grandes parties de la terre étaient encore Terra Incognita, faisant «(du) géographe le meilleur allié du roi. Connaître l'apparence et les limites d'un territoire convoité, c'est déjà le posséder un peu... »
Cap au Nord ! A défaut d'Indes, des aurores boréales vous y attendent. Pour ceux qui aiment l'aventure et la découverte. A lire et à offrir, sans hésiter.
Un grand merci à lecteurs.com et aux éditions Métailié.
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Ce livre retrace l'histoire d'un jeune homme basque de 1628 à 1693 et la colonisation des lapons par les suédois.
On avance avec lui tout au long de sa vie, et des luttes de pouvoir entre les français, les hollandais et les suédois, qui utilisent la religion pour assoir leur envie de richesse.
Cela passe par l'établissement des cartes afin de mieux cerner les territoires à explorer et les peuples à asservir et surtout le pillage des ressources.
C'est aussi le massacre de ces populations.
Lecture difficile parfois, car je n'ai pu m'empêcher de souffrir pour ces lapons qui n'avaient rien demandé à personne ! Mon esprit n'a pu s'empêcher de faire le parallèle avec les indiens d'Amérique.
Difficile aussi, car j'ai une dent contre les religions en général quand elles servent à massacrer des gens, mais l'auteur ne leur fait pas de cadeau !
Le souffle épique du bouquin est bien là, pour nous faire découvrir un pan de l'histoire, que j'avoue je ne connaissais pas.
J'ai aimé ce livre.
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