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Citations sur Quinze poètes roumains (9)

Racle donc les sourires des enfants derrière les vitres
pour regarder la mort comme un luxe des pauvres.

(p. 166, Mircea Dinescu, extrait du poème L'Apothéose des aveugles)
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Attente

L’âme vidée de miracles,
On nous a poussés dans une salle de spectacles
Pour nous distribuer, par un système de tuyaux et moteurs,
À chacun une gamelle de vapeurs.

On était jeunes, on était militaires,
On était morts à peine, dans la grande guerre
Que nous avions livrée au Détroit.
Qui ne meurt pas ? Tout le monde choit…

Mais à quoi bon philosopher ?
Il valait mieux continuer
Le service, interrompu un moment
Jusqu’à l’arrivée du nouveau régiment
Qui devait nous relayer
On ne savait pas combien elle allait encore durer,
Notre attente dans cette grande salle-là,
On savait seulement qu’il y aurait un spectacle de gala
Et avant qu’il commençât
Nous tentions de comprendre pourquoi
Si haut, sur les corniches, furent mises
Les médailles que nous gardions dans nos valises.

(p. 49, Leonid Dimov)
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Noces

Les cousettes élancées
Attendent nues dans leurs dentelles
Des taxis de fiancés
Sous les fenêtres parallèles

Adolescents et rieurs
Ils dressent sous le dôme en fête
D’un pas leste à l’intérieur
Des polyptyques de crevettes.

(p. 48, Leonid Dimov, traduit du roumain par Alain Paruit)
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C'est moi le propriétaire des ponts
sous lesquels j'ai dormi […]

(p. 163, début du poème Troubadour de Mircea Dinescu)
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Irisation

Rose poussière sur le mental
Musique aux blancs jardins
Je veux me souvenir
Des empereurs byzantins.

Voilà, une rivière j’ai passé
Voilà les soldats qui arrivent
Voilà, nous attend une fosse
Là-bas, parmi les ronces.

On s’y trouve des amis
Serrés entre des femmes blanches
Tous sur plans d’aiguilles de pin
Tous récitant des épopées.

Tiens, quelque chose de bien qui me passe
Doucement par l’âme entière !
Pâles, d’anciennes disciplines
Troublement y brouillent. Je comprends

(p. 36, Leonid Dimov, traduit du roumain par Michel Deguy et Dumitru Tsepeneag)
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Au bout

Tourmente, un siècle carré,
Avec de l’or dans les ravins,
Le haut bocage fut détruit
Par les insectes xylophages.

Des fruits durs tombent des arbres
Sonnant dans des cordes de lyres :
Des aèdes pauvres s’égaraient :
Et, le dos appuyé, admirent

Comme il attrape les faines
En calme perplexité
Un bras de chasseur illyr[ien].
Aux pustules vives dans la paume.

(p. 42, Leonid Dimov, traduit du roumain par Michel Deguy et Dumitru Tsepeneag)
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Le féliphone bavard

Dans l’espace héraldique où parfois il médite
Entre-en-nuit a rencontré le féliphone bavard
(linguam felium sonans) : il ressemble au magnétophone,
on lui parle à voix basse cependant qu’il vous fixe.
Plus tard et de la façon la plus inattendue,
il vous répète, fidèle, avec la voix d’Entre-en-nuit
les paroles mêmes d’Entre-en-nuit. Plein de tact,
le féliphone peut apprendre à chanter quelque peu :
de là vient le nom qu’il porte en langue latine.
Entre-en-nuit discute avec le féliphone, lui expose
certaines de ses pensées, il argumente
et fait l’éloge des étoiles qui scintillent
au ciel de l’espace héraldique. Pendant ce temps,
le féliphone ne l’interrompt jamais ;
il ne cesse de le regarder, fixement, sans cligner l’œil.

(p. 53, Mircea Ivănescu, traduit du roumain par Christian Audejean et Dumitru Tsepeneag)
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Essai

Écrire encore un bref poème sur ce matin d’automne, avec du vent et un ciel marin et blanc, pour dire comment sur son visage les pensées chantaient l’une après l’autre, et parler aussi de l’ombre bleue qui devant ses grands yeux se courbe.

On pourrait ajouter quelques mots, n’importe lesquels, à propos de ce qu’elle racontait (tout comme la nuit quand l’on passe dans une rue inconnue et que, sous de grands arbres lourds d’amertume et d’automne, on s’arrête pour écouter quelqu’un jouer du piano dans une vieille maison). Elle raconte qu’elle regardait une carte et elle se souvient que de sa longue main il lui montrait un cercle. Sur lui-même là-bas – il a des mains de sainte disait-elle. Écrire un poème là-dessus. Essayer.

(p. 55, Mircea Ivănescu, traduit du roumain par Bernard Noël et Dumitru Tsepeneag)
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douce naïveté
de croire que la poésie peut rendre le monde meilleur.

(p. 159, début du poème Absurde jeu d'échecs, de Mircea Dinescu)
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