AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Michel Deguy (Autre)
EAN : 9782701113357
192 pages
Editions Belin (10/10/1990)
3/5   1 notes
Résumé :
Le régime totalitaire qui, à contre-courant, se prolongeait en Roumanie plus qu'ailleurs, reposait sur la peur et le ressort presque animiste, des mots, crée évidemment des tabous, et donc de la censure, mais aussi une sorte de tension linguistique favorable à la poésie et à sa réception. La poésie est sortie essentiellement victorieuse de ce combat contre un pouvoir politique archaïque. De Nichita Stănescu, Dimov, Turcea, Mazilescu, qui sont morts poétiquement... >Voir plus
Que lire après Quinze poètes roumainsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre qui pèche par ce qu'il prêche : un trop plein de surréalisme et d'avant-garde, à l'image peut-être de son traducteur qui revendique le choix des poèmes dans une préface très intéressante néanmoins.
Je l'ai lu sans déplaisir, et même avec une certaine joie, car j'aime Leonid Dimov, Nichita Stanescu, Ana Blandiana et Mircea Dinescu. Mais j'ai été assez déçue par le long poème de Mircea Cartarescu par exemple. La belle surprise vient de la présence de Dan Laurențiu dont je n'avais pas encore, je crois, lu de traduction en français.
Commenter  J’apprécie          620

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Attente

L’âme vidée de miracles,
On nous a poussés dans une salle de spectacles
Pour nous distribuer, par un système de tuyaux et moteurs,
À chacun une gamelle de vapeurs.

On était jeunes, on était militaires,
On était morts à peine, dans la grande guerre
Que nous avions livrée au Détroit.
Qui ne meurt pas ? Tout le monde choit…

Mais à quoi bon philosopher ?
Il valait mieux continuer
Le service, interrompu un moment
Jusqu’à l’arrivée du nouveau régiment
Qui devait nous relayer
On ne savait pas combien elle allait encore durer,
Notre attente dans cette grande salle-là,
On savait seulement qu’il y aurait un spectacle de gala
Et avant qu’il commençât
Nous tentions de comprendre pourquoi
Si haut, sur les corniches, furent mises
Les médailles que nous gardions dans nos valises.

(p. 49, Leonid Dimov)
Commenter  J’apprécie          230
Noces

Les cousettes élancées
Attendent nues dans leurs dentelles
Des taxis de fiancés
Sous les fenêtres parallèles

Adolescents et rieurs
Ils dressent sous le dôme en fête
D’un pas leste à l’intérieur
Des polyptyques de crevettes.

(p. 48, Leonid Dimov, traduit du roumain par Alain Paruit)
Commenter  J’apprécie          180
Le féliphone bavard

Dans l’espace héraldique où parfois il médite
Entre-en-nuit a rencontré le féliphone bavard
(linguam felium sonans) : il ressemble au magnétophone,
on lui parle à voix basse cependant qu’il vous fixe.
Plus tard et de la façon la plus inattendue,
il vous répète, fidèle, avec la voix d’Entre-en-nuit
les paroles mêmes d’Entre-en-nuit. Plein de tact,
le féliphone peut apprendre à chanter quelque peu :
de là vient le nom qu’il porte en langue latine.
Entre-en-nuit discute avec le féliphone, lui expose
certaines de ses pensées, il argumente
et fait l’éloge des étoiles qui scintillent
au ciel de l’espace héraldique. Pendant ce temps,
le féliphone ne l’interrompt jamais ;
il ne cesse de le regarder, fixement, sans cligner l’œil.

(p. 53, Mircea Ivănescu, traduit du roumain par Christian Audejean et Dumitru Tsepeneag)
Commenter  J’apprécie          50
Irisation

Rose poussière sur le mental
Musique aux blancs jardins
Je veux me souvenir
Des empereurs byzantins.

Voilà, une rivière j’ai passé
Voilà les soldats qui arrivent
Voilà, nous attend une fosse
Là-bas, parmi les ronces.

On s’y trouve des amis
Serrés entre des femmes blanches
Tous sur plans d’aiguilles de pin
Tous récitant des épopées.

Tiens, quelque chose de bien qui me passe
Doucement par l’âme entière !
Pâles, d’anciennes disciplines
Troublement y brouillent. Je comprends

(p. 36, Leonid Dimov, traduit du roumain par Michel Deguy et Dumitru Tsepeneag)
Commenter  J’apprécie          70
Racle donc les sourires des enfants derrière les vitres
pour regarder la mort comme un luxe des pauvres.

(p. 166, Mircea Dinescu, extrait du poème L'Apothéose des aveugles)
Commenter  J’apprécie          260

Videos de Dumitru Tsepeneag (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dumitru Tsepeneag
Dumitru Tsepeneag Un Roumain à Paris - éditions P.O.L : où Dumitru Tsepeneag tente de dire de quoi et comment est composé son nouveau livre, "Un Roumain à Paris", traduit du roumain par Virgil Tanase, son journal des années 1970 à Paris, et où l'on croise notamment Roland Barthes, Eugène Ionesco, Emil Cioran, Paul Goma, Nicolae Breban, Michel Deguy, Gabriel Marcel, Leonid Dimov, Paul Otchakovsky-Laurens, Alain Robbe-Grillet, Robert Pinget, où il est aussi question de la parution de ses premiers livres dans la collection Textes chez Flammarion, de sa déchéance de nationalité roumaine, de la revue "Les Cahiers de l'est", de Chine et de Roumanie, de jeux d'échecs et de courses de chevaux, de l'onirisme et du surréalisme, à l'occasion de sa parution aux éditions P.O.L, à Paris le 4 février 2021. Dumitru Tspeneag - Dumitru Tepeneag - Ed Pastenague "un român la Paris"
+ Lire la suite
autres livres classés : théâtreVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1291 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}