Astérix, tome 28 : Astérix chez Rahâzade

Le Fakir Kiçah débarque dans le village de nos amis gaulois sur son tapis volant pour faire appel au talent d'Assurancetourix pour faire pleuvoir et sauver ainsi la princesse Rahazade du sacrifice. C'est le point de départ assez invraisemblable de cette aventure, qui joue beaucoup sur le choc des cultures entre le régime ascétique de l'indien et celui (pas vraiment ascétique!) d'Obélix.

Pour cet album, on pourrait dire qu'Uderzo s'est inspiré des contes de 1001 nuits, mais ce serait exagéré, car cela supposerait qu'il ait été inspiré, ce qui est loin d'être le cas !

Il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent avec Astérix chez Rahâzade ! Dès le départ, j'ai eu la sensation qu'on se moquait de moi. Depuis quand Assurancetourix fait-il tomber la pluie ? Depuis qu'il a une nouvelle corde à sa harpe bien sûr ! Comme c'est commode quand on décide de baser l'intrigue sur un pays où la sécheresse menace et où l'on a un besoin vital d'eau.
Que le fakir Kiçàh soit au courant alors qu'il habite le bout du monde ne semble gêner personne. Pour enfoncer le clou, à la fin de l'album, le barde fait tomber la pluie uniquement en chantant et sans sa harpe ! Ou comment prendre le lecteur pour une bille.
L'histoire n'est pas très intéressante, les rebondissements sont téléphonés et les gags très enfantins. le pire est que les méchants sont tellement sous-exploités qu'ils ne servent quasiment à rien.

Astérix chez Rahâzade est une bouse d'éléphant.

La relecture de cet album m'a rappelé à quel point le talentueux dessinateur Uderzo était un piètre scénariste et un humoriste médiocre. Quelle indigence dans cette histoire où Assurancetourix est le héros du "compte des mille et une heures" ! L'inventivité de l'argument initial a de quoi laisser pantois : notre barde chante si mal qu'il possède le don de faire tomber la pluie, ce qui éviterait, sur les bords du Gange, le sacrifice de la princesse Rahazade. Et nos Gaulois d'entreprendre un voyage en tapis volant pour une aventure qui, paradoxalement, ne vole pas bien haut. Uderzo a beau essayer de faire appel aux recettes de Goscinny, on ne décèle pas la moindre trace d'humour dans un album où rien ne fonctionne.
Fallait-il être soumis à des intérêts hautement commerciaux pour oser pareille publication !