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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« - Les vieilles sorcières pondent de bons oeufs » répliqua David.
Kukla se dit que le croate du jeune homme n'était pas aussi bon que ce qu'il lui avait semblé initialement. Qui sait d'où lui venait cette malheureuse expression…
- Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là ?!
- C'est un vieux dicton polynésien. Ça veut dire que que les vieilles femmes sont porteuses de bonnes choses. »

C'est un bien étrange roman que celui-ci. D'abord par sa construction : les deux premières parties relèvent entièrement de l'art du roman. Mais la troisième, et dernière, s'apparente à un volume de la série « pour les nuls » consacré au mythe de la sorcière Baba Yaga dans tous ses états. Evidemment j'ai appris bien des choses sur cet archétype féminin, présent dans les sociétés slaves mais aussi, dans des incarnations proches, tout autour du monde.

Si cette dernière partie est érudite, elle est tout de même rattachée aux deux parties romanesques qui précèdent avec des surlignages, parfois bien lourds, de ce qu'il nous a été donné de lire précédemment… Et c'est ce qui est dommage, car ce ton, entre rêve, cauchemar et poésie, tel que j'ai pu l'apprécier notamment dans la seconde partie, n'est plus du tout là dans le dernier tiers de ce livre original.

Il y a également de grands moments comiques dans la seconde partie. Nous suivons alors Pupa, Beba et Kukla, les trois vieilles dames indignes, dans un grand hôtel thermal tchèque. Elles ont cassé leur tirelire pour l'occasion, alors que leurs ressources sont maigres. Leur arrivée dans ce monde huppé va provoquer bien des accidents !

Je découvre Dubravka Ugresic, autrice croate, avec ce roman. Mais je ne sais trop si je dois le recommander ou non. Si vous voulez tenter l'expérience, vous ne serez peut-être pas déçu, en tout cas pas par le style de la partie romanesque. Quant à moi je regrette encore de ne pas m'être arrêté à la fin de la seconde partie.
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Quelle surprise !
Le premier récit est raconté par une femme qui entreprend un voyage en Bulgarie. Sa mère, désormais trop âgée pour s'y rendre, y a grandit et est partie vivre en Croatie. La femme est accompagnée par une autre femme, très énigmatique, qui s'est occupée pendant quelques mois de la mère âgée. Ce périple est bien curieux, leurs rapports entre elles aussi, et la raison de ce voyage se devine.
Ensuite, le deuxième récit se révèle plus joyeux : trois amies se rendent dans un palace pour s'y détendre. La plus âgée des trois a décidé de les y inviter, avec un magot énorme dans son sac à main. le propriétaire de l'hôtel est un médecin obsédé par le ralentissement de la vieillesse. Un avocat à la retraite vient tous les jours en voisin pour boire son café et se repaître des conversations des gens. Il se délecte du trio, elles n'ont visiblement rien à faire là. Tout est surprenant, amusant, évocateur.
La dernière partie est une lettre d'une scientifique qui reprend les évènements relatés prédécemment à l'aune des recherches qu'elle a pu mener sur les babas yagas. Malheureusement, il s'agit d'un catalogue harassant à lire. Quel dommage, je me serais bien arrêtée sur la deuxième histoire si originale et pleine d'humour.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Roman très étrange où j'aurais bien mis cinq coquillages pour certains passages et deux dans d'autres. L'autrice se raconte elle même dans la première partie et la troisième. Dans la première partie elle raconte ses rapports très compliqués avec sa mère. Et dans la troisième elle explique le mythe de baba-yaga qui doit éclairer tout ce roman. J'avoue que je n'ai pas été intéressée par cette troisième partie, j'ai préféré la deuxième partie, celle où on voit trois femmes âgées venir dans le grand hôtel de Prague profiter des bienfaits d'une station thermale.
Le récit est très loufoque alors que la quatrième de couverture promettait « un roman érudit, hilarant et plein d'autodérision » .

J'ai des réserves sur l'humour croate mais parfois oui, c'est assez drôle, en revanche je trouve que la description de la vieillesse est sans pitié et je trouve même cela assez cruel. J'ai été plus intéressée par ce que ressentent les intellectuels des « ex » pays communistes. Ils ont été souvent des contestataires et le virage vers le capitalisme et la liberté les a rendus très amers. D'abord, plus personne ne s'intéresse à leur lutte, ils ont donc appris à se taire et en plus ils voient des médiocres réussir financièrement alors qu'eux-mêmes ont beaucoup de mal à vivre avec leur retraite. L'auteure souffre de voir que le nationalisme croate s'appuie sur des sentiments xénophobes, les mêmes qui pendant la guerre ont permis l'extermination des juifs.

Tous ces moments sont vraiment très intéressants : je ne savais pas qu'en Yougoslavie il y avait eu aussi un goulag. Je n'avais jamais entendu parler de l'île-prison de Goli Otok, Pas plus que du camp de concentration de Jacenovak créé par les croates en 1941 qui est considéré comme un des pires camps de concentration. J'ignorais que les Croates d'aujourd'hui étaient aussi intolérants vis à vis des autres nationalités qui composaient leur pays sous le régime communiste. Mais pour vraiment aimer ce roman, il faut aussi accepter le côté fable du récit que l'écrivaine explique dans sa troisième partie. Baba-yaga serait donc le symbole de toutes femmes qui ont été niées au cours des siècles et Dubravca Ugrešic termine son livre par un hymne à la gloire de toutes les révoltes féminines. le récit prend parfois des allures d'épopée et est complètement fouilli : on s'y perd complètement, je pense que c'est voulu, mais c'était un peu trop fou pour moi.
Lien : https://luocine.fr/?p=15207
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Au Musée des redditions sans condition, il était un vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Il était un autre vieux qui lisait des romans d'amour.
Et puis, à force de contes à la Baba Yaga, Beba, Kukla et Pupa firent une échappée belle. Dans un spa de Prague, elles se dérident.
Le temps qui passe ne semble plus qu'une donnée aux pays des démons et merveilles. Décalé à souhait, ce livre permet aussi de découvrir une auteur.
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S'il est un roman sorti d'un oeuf Kinder Surprise, celui de l'autrice croate Dubravka Ugresic se pose là. Tendre, drôle, acide et érudit, ou en un mot : surprenant.

Sachez-le, j'a-do-re les histoires de petites vieilles ! Alors la virée tchèque de trois Baba Yaga ? Ni une ni deux, je fonce !

Après une première partie qui se lit comme une déclaration d'amour à sa mère et à ses manies de vieille dame, l'autrice nous embarque dans les aventures arthritiques de Puppa, Beba et Kukla.

Trois Parques desséchées s'offrent une escapade dans un hôtel de luxe… et c'est le début des ennuis. Accrochez-vous à votre dentier, ne leur confiez ni club de golf ni jetons de casino ! Au-delà de la farce, j'ai apprécié les réflexions sur le temps qui passe et nous dépasse, le rapport au corps, à la fin de vie, le tout servi par une écriture rêveuse mâtinée de contes slaves. Un délice !

La troisième partie, petit traité de babayagalogie pour les noobs, m'a refroidie au premier abord. Elle m'a donné l'impression que l'autrice justifiait son roman… et c'est un peu comme quand vous devez expliquer votre blague ou un tour de magie : le charme tombe en miettes.

Alors que je m'étais amusée comme une petite folle à déceler les indices qui faisaient des trois vieilles dames des sorcières… douche froide. À m'agiter les références sous le nez, je me suis dit : l'autrice ne fait pas confiance à l'intelligence de son lecteur et me retire toute la joie du mystère entre les lignes. Mon romanesque enthousiasme est retombé comme un soufflé au fromage, mais j'ai pris le parti de profiter de ce petit rattrapage culturel et d'apprécier le message féministe sous-jacent.
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