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EAN : 9782330150778
160 pages
Actes Sud (05/05/2021)
3.6/5   34 notes
Résumé :
Quand Ariane, archéologue au musée de Nice, voit sa mère vieillir et les premiers symptômes de la maladie apparaître, elle sait le peu de temps qu’il lui reste pour comprendre cette femme distante et amère.
Qu'a-t-elle laissé en Italie dans les années 1960 pour émigrer de l'autre côté des Alpes ?

Un huis-clos de femmes sur fond de Méditerranée, traversé par les paysages de Nice, ses ruines et ses mirages, contre lesquels se fendent les identi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Il paraît que la misère est moins pénible au soleil. Pourtant, dans ce quartier pauvre de Nice sans vue sur la mer, les immigrés italiens ont vécu chichement, même si, en rentrant au pays pour quelques jours de vacances d'été, ils pouvaient jouer celui ou celle qui a réussi en France. Il sent bon l'Italie votre nom. Oui, il sent bon l'exil, l'immigration. Ariane a été élevée par cette mère, femme de ménage sans affection mais alors que la mère devient âgée, Ariane tente un rapprochement. C'est alors que survient la maladie d'Alzheimer. C'est l'histoire d'un rendez-vous raté, d'une mère incapable d'aimer, d'une fille qui aime tout comme elle hait cette mère et qui tente de reconstituer sa vie et de découvrir ce qu'elle a été. Sa mère va devenir inaccessible du fait de la maladie alors Ariane va tenter de l'accompagner au mieux.
“Le vent s'élève à nouveau jusqu'à ce château de nuages au-dessus de nous. Dans cet espace céleste où sont restés perchés mes rêves de petite fille, quand je voyais ma mère danser sur un pavé d'étoiles”.
Cette citation donne un bref aperçu de la poésie de Laura Unolati.
Un roman intimiste, d'une belle écriture qui aborde avec pudeur les relations complexes entre mère et fille, les carences affectives, particulièrement lorsque vient l'heure de la dépendance.

Challenge ABC 2022.
Challenge multi-défis 2022.
Challenge Riquiqui 2022.
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Terminer un livre et se dire que les frissons qui nous dévorent lui sont dus. le refermer, le rouvrir, relire au hasard quelques lignes, les mâcher, les avaler puis reprendre et recommencer. Des mots en écho, une histoire qui résonne, une fille et une mère.
Ariane voudrait l'étreindre cette mère qui lui échappe murée dans les silences et toute la dignité de son corps dont elle colmate la déchéance de l'âge. L'esprit s'égare, les souvenirs lointains accrochés au présent, le quotidien oublié. La fille pallie les manques glanant entre deux mots et un regard vitreux quelques bribes de l'histoire de celle qui fut dure et qui ne l'aimait pas, cherchant à comprendre pour mieux pardonner, espérant une caresse, un sourire, toujours en quête d'une reconnaissance jamais obtenue.
Ce roman est d'une justesse époustouflante. L'écriture magnifique. Il est un plaisir des yeux et des oreilles lors d'extraits à lire à voix haute. Poétique. L'amour filial nous éclate au visage dans toute la complexité de l'histoire qui constitue chaque âme. Il trace l'espoir et l'attente. Il raconte la vieillesse, l'amour, les rêves brisés. Il parle d'une fille et d'une mère.
Il est un coup de coeur.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Ariane, responsable du Musée archéologique de Nice, oeuvre à mettre en valeur ses collections antiques méconnues.

Ses parents ont émigré d'Italie dans les années soixante et se sont installés dans des bidonvilles puis dans des immeubles construits à la va vite à la périphérie de la ville. Son père est mort dans un accident de chantier et sa mère vit seule graduellement grignotée par la maladie d'Alzheimer qui lui ronge la mémoire mais fait remonter à la surface les souvenirs de sa vie en Italie qu'elle n'a jamais voulu évoquer auparavant.

A l'opposé des mammas italiennes, la mère d'Ariane n'a aucune fibre maternelle ; elle a scrupuleusement nettoyé les maisons de ses patronnes, leur accordant même des faveurs supplémentaires,selon les médisances.

Ariane, qui lui a sacrifié sa carrière et sa propre vie, l'accompagne dans sa decrépitude et découvre ainsi les souvenirs enfouis,l'enfance italienne heureuse jusqu'à l'accident qui a brisé sa vie, son mariage sans amour ni désir, sa vie imposée en France.

Un roman sensible et doux, sur l'amour filial, l'exil, la maladie, la solitude.

Encore une fois, mes challenges de lecture (ABC, ici), mont permis de redécouvrir un auteur !
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Laura Ulonati dédie ce livre à sa grand-mère, qui est, ou pourrait être, l'héroïne de ce court roman. En peu de pages, l'auteure parvient à parler de l'exil avec la nostalgie refoulée du pays natal, du poids des traditions ancestrales, de la maternité, davantage subie que désirée, des rapports compliqués entre une mère et une fille dans un contexte de vie difficile, de l'homosexualité vécue au féminin, et pour finir, de la maladie d'Alzheimer survenue dans la vieillesse.
Un balayage de tous ces sujets forts en 150 pages, c'est assez réussi !
Par ailleurs sur la forme, l'écriture "coup de poing" et sans concession, ne manque ni de poésie dans l'évocation des lieux, ni de puissance émotionnelle.
une auteure à découvrir.
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Dans ce roman, il est question d'une mère âgée et de sa fille unique, la narratrice. de cette dernière, on ne sait pas grand-chose sinon qu'elle est très seule, qu'elle n'a jamais pu s'attacher longtemps à un homme. de la mère, on connait le cheminement, celui d'une immigrée italienne pauvre qui a fait sa vie à Nice un peu contre son gré. le moins que l'on en puisse dire, c'est que cette mère n'a rien d'une mamma italienne telle qu'on se l'imagine. C'est une femme assez inclassable, froide, fuyante et désagréable, peu aimante et conciliante avec sa fille. On découvre peu à peu qu'elle a laissé beaucoup d'elle-même dans sa jeunesse italienne et qu'elle a caché un lourd secret qui a pesé sur sa vie et qui a ruiné sa relation avec sa mari décédé et sa fille.

Le style de Laura Ulonati est très littéraire, recherché mais accessible (sauf certains passages trop travaillés et un peu obscurs). Cet auteur est indéniablement doué et nous gratifie de magnifiques extraits, notamment quand la narratrice porte son regard lucide et désabusé sur sa génitrice si peu amène et maternelle. Certaines scènes où la fille est en demande d'amour sont poignantes, d'autres très crues.

La mère est le personnage principal de ce livre et quel personnage ! Avec l'âge et la maladie, son comportement est de plus en plus fantasque et illisible.
Quand la fille comprend enfin le secret de sa mère, elle en use pour tenter se rapprocher d'elle dans une scène surprenante, très dérangeante au point qu'elle est susceptible de heurter le lecteur.

Au final, un livre déroutant, très bien écrit qui laisse beaucoup d'amertume au lecteur. le terrible portrait de la mère ne peut laisser indifférent, pas plus que le triste sort de la fille solitaire et mal aimée.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
14 juin 2021
Quand les bons sentiments se muent en un acte intime transgressif et répulsif. "Dans tout le bleu" de Laura Ulonati.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Je lui ressemble. En me réveillant le matin, c’est elle que je reconnais en premier. Cette femme qui a toujours été au-dessus de moi, au-dessus de ma vie. Ma mère qui isole la lumière. La splendeur. L’errance. Tantôt mère ravage, tantôt mère courage selon le ressac de mes sentiments. Qui trouble le miroir, tout mon être. Je passe mes doigts sur mon visage. Je le triture dans tous les sens. J’étire ma bouche trop fine et mes yeux ronds, cette profonde ride léonine qui ravine mon front – tout son héritage – je malaxe mes joues pour tenter d’y endiguer la métamorphose, l’inaltérable déclin. Puis, je cligne des paupières, trois fois, je les compte bien. Ma mère disparaît enfin. »
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Ma mère n’aime pas les vivants : seule la mort les lui rend fréquentables. J’ai toujours cru que c’était pour cela qu’elle courrait les funérailles : pour communier à sa manière avec une humanité plus facile à caresser sous l’épaisseur d’une pierre tombale. Mais après cet esclandre, je me dis que c’est plutôt pour compter le nombre d’ennemis qu’il lui reste à enterrer.
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"Nel blu dipinto di blu". Ne pas les entendre, ces modulations à faire briller trop fort le soleil à travers les volutes sales du pare-brise. Avant qu'elle n'entonne le reste du refrain célèbre, d'un geste rapide, ma mère éteint; elle est toute là. Dans ce mouvement nerveux, perclus de silences et de non-dits. Depuis toujours, c'est ici que ma mère vit à l'exclusion de tout autre lieu. Dans cette musique impossible à désapprendre et qui fissure sa mémoire.
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« L’exil, ça vous rend somnambule, comme une bête qui ne distingue plus le fil des jours et des heures. Des minutes »
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Vidéo de Laura Ulonati
« **Double V**, c'est un roman qui est né de l'envie d'écrire sur une relation entre deux soeurs, de suivre cette relation sur le voyage d'une vie. Il y avait aussi l'envie chez moi depuis longtemps d'écrire sur une peintre. » Laura Ulonati
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**Double V** de Laura Ulonati
Naître soeur n'est pas inoffensif. Ainsi pour Vanessa Bell, peintre méconnue à l'aune de « la postérité de noyée » de sa cadette, Virginia Woolf. Ou pour Laura, romancière et aînée, qui veille sur les secrets, soustrait le poison des chagrins. Autant d'amours ennemies, de joies fébriles, de jalousies tristes, qui font les liens ambigus entre soeurs. Portrait en diptyque à la grâce époustouflante, ce récit subjectif de la vie de Vanessa Bell, exprime l'inquiétude d'exister et ce qui, parfois, permet de la conjurer : l'amour d'une soeur.
https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/double-v
--- #litteraturefrancaise #rentréedhiver
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