Nous sommes prévenus : "pour public averti". Ce manga de type yaoi est surprenant à plus d'un titre : on sait, grâce aux albums de Tagamé ("Le mari de mon frère" par exemple) que ce genre se donne entière liberté pour évoquer les relations amoureuses et sexuelles "pour public averti", mais cet ouvrage m'a profondément surpris (c'est peut-être que je ne suis pas un mangaphile bien assidu). Il raconte, de manière très émouvante, parfois un peu trop, l'histoire d'amour difficile et à éclipses entre un entraîneur de boxe et son élève (sensiblement du même âge). Pourtant, le dessin des corps, les visages, les milieux, rien n'évoque la boxe de façon réaliste : pas de gros muscles à la Tagamé, pas de grands crochets à assommer un boeuf, presque aucune blessure (sauf les morales) et surtout, aucune espèce de domination - bien que le thème soit évoqué- , quelle qu'elle soit. Au contraire, des visages gracieux, des membres filiformes, une esthétique de l'image et des regards que certains pourraient trouver maniérée, trop délicate. Pas moi. J'ai été très sensible au décalage entre le sujet et la façon de le traiter, très ému aussi, et j'ai beaucoup aimé la stylisation du dessin, la discrétion relative de la sexualité (presque pas explicite), la complexité des échanges, et tout cela m'a beaucoup touché. C'est à ce jour un des plus beaux mangas que je connaisse, mais j'en connais très peu. Cela dit, je ne comprends absolument pas le titre, qui doit s'expliquer dans d'autres épisodes.
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- Je rends mon tablier de barman le temps que le grand match de Gaku soit terminé.
- Enfin ! Tous les jours je prie au petit temple qui est à côté du bar. Je prie pour que notre petit Gaku gagne le titre de champion.
- Mais euh ... C'est pas un temple pour la fertilité ?
- Ah bon ! ? Bah, c'est pas grave. Les dieux s'adaptent à tout type de situation. Je suis sûre qu'ils feront quelque chose.