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EAN : 9791041410125
384 pages
Points (15/09/2023)
3.94/5   216 notes
Résumé :
À la fin du XIXe siècle, dans une Angleterre digne de Dickens et des Peaky Blinders, Annie Perry, une petite gitane abandonnée par sa famille, est élevée par un champion de boxe à mains nues, un géant aussi alcoolisé que tendre qui rêve d’ouvrir un pub.
Dans une région qui sent la bière et la boue sèche, qui subit les grèves de l’usine de clous et les caprices des Lords douteux, Annie apprendra que dans la vie il ne faut pas seulement se battre, mais il faut ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
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S'inspirant de la légende familiale construite autour de l'histoire de son arrière-grand-mère, Mick Kitson laisse libre cours à son imagination pour en faire le personnage central d'un récit à la croisée du roman historique, social et d'aventures, en tout point évocateur des grandes heures feuilletonesques du XIXe siècle.


Au pays de Galles à cette époque, la misère pousse une famille gitane à vendre l'aînée des filles pour espérer sauver les autres enfants. La petite Anny est recueillie par le champion de boxe à mains nues Bill Perry, une force de la nature toujours imbibée de bière mais au coeur aussi grand que son impressionnante carcasse, qui la considère bientôt comme sa fille. Entre le pub de Bill et les foires où, grâce à des matches de boxe illégaux, le colosse gagne de quoi faire patienter les créanciers, l'enfant grandit dans une petite ville de la région de Birmingham, en plein coeur de la révolution industrielle.


Dans une atmosphère à la Dickens, autant assourdie qu'empuantie par le tintamarre, les fumées et les suies des forges et des usines à clous, Anny découvre les misérables et laborieuses conditions de la vie ouvrière, l'impuissance des grèves menant tout droit aux redoutées « maisons de travail » pour indigents, en même temps que la toute-puissance des Lords venus s'encanailler autour des rings où coulent le sang et l'argent des paris. Comprenant très vite que « si t'es pas capable d'apprendre à te battre, tu peux pas apprendre à vivre », l'adolescente n'aura de cesse de suivre les pas de Bill en se mettant elle aussi à la boxe. Mais, alliée à sa pugnacité naturelle et à sa maîtrise de l'art du pugilat, c'est sa fréquentation de l'école des pauvres, ouverte à l'initiative des deux filles du révérend Warren, qui achèvera de l'armer pour sa conquête d'une toute autre existence.


Bagarres, mais aussi tendresse paternelle et filiale, jalonnent de leurs péripéties un récit rythmé, vantant l'amitié, la ténacité et le courage, en particulier chez les femmes, à l'honneur dans ce livre. Et même si quelque peu idéaliste dans l'ascension sociale de cette petite gitane illettrée si rapidement capable d'effacer son dialecte du Black Country et d'apprécier la poésie de Burns, Keats et Wordsworth, l'histoire nous emporte par la force de ses personnages et de leur combat pour leur survie, si puissamment et lyriquement incarnée dans cette boxe autant brutale que chorégraphique.


Un très beau roman donc, que ce Poids plume épique et enchanteur, où l'art du pugilat cache une fort jolie métaphore de l'art de prendre en main sa vie, surtout lorsqu'on fait partie des plus faibles - pauvres, manouches, femmes ou enfants…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La maison d'édition compare ce livre à un roman de Dickens et à la série Peaky Blinders, je comprends pourquoi, c'est tout à fait ça.
Dickens, parce qu'on y parle beaucoup de pauvreté, d'extrême pauvreté, qui peut être âpre, rugueuse et violente.
J'ai lu la page 28 sans rien comprendre de ce qui était en train de se passer. Pauvre innocente ! Et quand j'ai réalisé quelques pages plus loin... Whaou ! La claque. C'est horrible, indicible... .
On pense aux Peaky Blinders , pour les images qu'on a en tête une fois terminé le visionnage : une roulotte, des origines gitanes, les nuits, les pubs enfumés, la violence, les yeux bleus de Jem qui font penserà ceux de l'acteur principal, la boxe..

Pour écrire cette histoire, l'auteur s'est inspitré de la vie de son arrière-grand-mère, Annie. Une petite gitane, "adoptée" par un colosse au coeur d'enfant, un boxeur qui va ouvrir un pub. Pas de pitié pour les enfants, les pauvres bossaient aussi dur, voir plus, que des adultes. Mais "pauvreté" rime parfois, avec le mot " générosité. Et cette générosité, irradie du roman et vient pénétrer votre âme.. .
Annie apprendra à se battre, elle apprendra à lire, elle apprendra la vie. Entre bar enfumé, pochetrons, alcool, pollution dûe aux usines appelées "clouteries " (parce qu'elles fabriquaient, des clous, ), fêtes foraines, combats illégaux, paris, les bleus, le sang, l'argent, et la découverte de la lecture, Annie se livre et cette gamine est formidable, touchante , merveilleuse, courageuse.
Même pas peur !
C'est un roman social, un roman d'aventures, un roman noir, un roman historique et surtout : une sacrée bonne histoire !
Je n'y connais rien en boxe, je n'aime même pas ça, et pourtant j'ai adoré "Poids plume"( comme le premier roman de cet auteur : Manuel de survie à l'usage des jeunes filles).
A la fin du roman, Mick Kitson prévient que sa grand-mère n'hésitait pas à en rajouter quand elle racontait sa vie, que certains faits n'étaient même pas enjolivés mais tout bonnement inventés. Poids Plume est comme ça, il oscille entre réalisme social et roman d'aventure et j'y ai rencontré des gens formidables...

Il était une fois Annie... Une sacrée "fenotte" !
Et si c'était vrai ?
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Poids plume est un roman qui débute comme un épisode des Peaky Blinders. La jeune Annie Perry, est une romani qui voyage en roulotte à travers le Black Country avec sa famille. Vendue enfant dans une foire au Slasher de Tipton, un champion de boxe à mains nues, elle apprend à lire, à écrire, et à se battre.
Des Midlands de l'Ouest aux Etats-Unis, Annie combat dans les foires et les soirées clandestines, tombe amoureuse, tente de survivre dans une Angleterre bouleversée par la Révolution industrielle.

Poids Plume dresse le portrait d'une jeune femme singulière, une ancêtre de l'auteur dont la grand-mère avait narré l'histoire. Mais la doyenne avait une certaine tendance à l'affabulation. Alors, histoire familiale ou généalogie fortement romancée? Qu'importe. le roman nous donne à voir une Angleterre victorienne rarement contée, celle du bassin de Staffordshire, de ses usines, de ses travailleurs pauvres, de ses aristocrates puissants qui aimaient à se « divertir. » Mick Kitson fait aussi la part belle à l'identité de son héroïne, une rom qui n'a jamais oublié ses origines malgré la douloureuse séparation avec sa famille, et qui porte aussi en elle la marque indélébile du Black Country, dans sa détermination et sa manière de s'exprimer.

Je remercie les Editions Métailié et Babelio pour l'envoi de ce roman reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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COUP de COeUR.
Parti de ses origines familiales, Mick Kitson a brodé un roman historique à la Dickens dans un style plus contemporain. Un roman addictif car l'on se passionne pour cette petite Annie.
Vendue très jeune Annie aura la chance d'être traitée jusqu'au bout comme sa fille par Bill, le boxer. Elle apprendra à lire et à se battre. Elle saura se défendre. Par son côté rom, les gens la craigne, ont peur de se faire jeter des sorts, ce qui lui apporte un certain pouvoir.
Si Bill est propriétaire d'un bar à bière, l'argent ne rentre pas à flot, et Annie et lui combattent sur les marchés. Elle y rencontrera l'homme de sa vie.
Bien des années plus tard, elle retrouvera un de ses frères et d'autres mésaventures l'attendront.
Le roman se déroule dans la première moitié du dix-neuvième siècle dans le Black country c'est un contexte passionnant car ce sont les débuts de l'industrialisation. Avec le début des syndicats, des grèves, la scolarisation mais sous certaines conditions et le début du féminisme.
Confrontés à la duplicité de l'aristocratie qui se joue des lois et méprise les ouvriers. Annie connaîtra bien des épreuves.
Un petit avis sur la traduction que je considère réussie, merci Céline Schwaller. le mot foggers n'est pas traduit et je me demande pourquoi avoir traduit pub par bar à bière. C'est le seul détail qui m'a gênée.
Mick Kitson est un excellent conteur. Un auteur à suivre. À lire absolument.
Sort aujourd'hui.
Merci aux éditions Métailié.
#Poids plume #NetGalleyFrance
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Angleterre, milieu du 19ème siècle, quelque part entre Birmingham et Wolverhampton.
Née dans une famille rom, dans laquelle le père est décédé récemment et la mère trop pauvre pour nourrir ses trop nombreux enfants, Annie, 7 ans, est vendue, en désespoir de cause, à Bill Perry, le champion de boxe, en échange d'une somme d'argent qui devrait permettre à sa famille de survivre quelque temps.
Même si elle lui sert de bonniche, Annie est plutôt bien tombée avec Bill, colosse aussi alcoolisé que gentil au coeur tendre. En grandissant, Annie comprend toutefois qu'elle devra apprendre à se battre, au propre et au figuré, contre les voyous en tous genres, et contre le manque d'argent et les créanciers du bar à bière exploité par Bill. Elle apprendra aussi à lire et écrire, chose rare dans le milieu dans lequel elle évolue. Autant de ressources physiques et mentales qui lui sauveront la mise plus d'une fois et l'emmèneront jusqu'aux Etats-Unis, au cours d'une vie hors du commun.

Dans une Angleterre en pleine révolution industrielle, dans un contexte de grèves d'usines, entre une classe ouvrière exploitée de manière éhontée et une aristocratie arrogante et toute-puissante, « Poids plume » est une histoire très romanesque, avec son héroïne flamboyante et ses personnages secondaires pittoresques, tous très attachants, qu'on aimerait avoir pour amis.
Inspiré par son histoire familiale, Mick Kitson nous livre, avec un grand talent de conteur, un roman rude et captivant, qui se lit à toute allure, entre bagarres et tendresse, entre coups du sort et espoir, et une pointe de féminisme.

En partenariat avec les Editions Métailié.
#Poidsplume
Lien : https://voyagesaufildespages..
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critiques presse (1)
LaCroix
13 septembre 2022
Une petite gitane galloise vendue à un boxeur et c’est parti pour une histoire formidable, avec autant de bagarres que de tendresse.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Et j’ai appris quelle merveille il y avait dans les mots. Que ces petits traits et ces petites marques sur une page pouvaient me faire pleurer, me mettre en colère ou me donner envie d’attraper Jem Mason pour l’embrasser et faire courir mes mains sur ses muscles durs. De simples marques sur une page sont capables de faire ça et des marques sur une page peuvent aussi vous faire sentir que votre esprit tout entier s’ouvre et explose en lumières célestes. M. Wordsworth disait qu’on naissait et qu’on était faits par Dieu, traînant des nuages de gloire, qu’on était au paradis à notre naissance mais qu’ensuite tout disparaissait. Dans ce poème, c’était un jeune homme plein de regrets et de tristesse. Comme tous les poètes dont j’ai lu les œuvres, alors je me demandais si on pouvait écrire un poème sans le rendre triste et beau comme eux le faisaient. Les poèmes, c’est de la tristesse et de la douceur dans les mêmes mots : c’est deux choses en une seule comme les fleurs et les épines.
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Certains s'arrêtaient devant le spectacle étrange de ce jeune homme musclé qui soulevait la petite fille aux cheveux noirs en criant :
_ ... elle est à vendre pour faire le ménage et la cuisine, elle sait s'occuper des chevaux, elle sait prendre soin des enfants et faire du pain, elle peut aller chercher et porter toutes sortes de choses, elle est maigre maiis forte et elle a du bon vieux sang du Staffordshire dans les veines...
Elle parle peu, ne pleure pas et ne se plaint jamais, bien qu'elle n'ait plus de père et que sa famille soit dans le plus grand dénuement alors qu'un bébé est attendu pour cet hiver...
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Le sourire de Madame laissa voir de belles dents blanches et elle tapota la main de Jeannie.
_ Une grosse dondon, celle-là, hein ?
Enhardie par le sourire malicieux de la vieille dame, Jeannie dit :
_ C'est bien vrai, Madame, une horrible grosse mégère malpolie. Les méchancetés qu'elle m'a dites, Madame...
_ Eh bien, tu as bien fait de lui clouer le bec, gazille. Je parie que t'es rapide avec tes poings. T'as une belle allonge.
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Je gardais notre argent bien à l'abri dans un sac en tissu autour de ma taille parce que j'avais l'impression que tout tournait autour de ça. (...)
L'argent : le besoin qu'on en a , l'amour, la convoitise et la peur qu'il inspire. (...)
Tout ce que j'avais vu, c'était ceux qui en avaient et ceux qu'en avaient pas, et il n'y avait aucune raison à ça : seulement le hasard et la chance, et le fait d'être né à l'endroit où on est né.
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Avec Bill, on se disputait sans arrêt et , la plupart du temps, c’était moi qui gagnais. Je pouvais l’envoyer au tapis d’un regard assassiner , si je fronçais les sourcils assez longtemps, il abandonnait, et si je refusais de lui faire un bisou pour lui demander pardon, il lui arrivait même de se mettre à pleurer. C’était un grand petiot dans un corps d’homme, ce Bill, j’avais jamais peur de lui et il a jamais levé la main sur moi pendant toutes les années où j’ai été sa fille.
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Videos de Mick Kitson (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mick Kitson
- Poids plume, de Mick Kitson. (en format poche chez Points).
"Saisissant, ce roman est une vraie pépite ! Il est à lui seul l'incarnation du combat de toutes ces femmes qui en dépit des souffrances, de la haine, de la bêtise, du racisme... ont tracé la voix aux femmes d'aujourd'hui allant jusqu'à combattre les hommes sur leur propre terrain !" - Gérard Collard. https://lagriffenoire.com/poids-plume-1.html
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Belles lectures !
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