Dans son roman, Michel Uras fait preuve d'humour vraiment ressourçant. Souvent caustique, jamais blessant. le thérapeute Alexandre, clin d'oeil à Dumas, est un passionné de littérature. Grâce à elle, il a comblé son manque affectif familial. Cette passion a déterminé son choix professionnel, la bibliothérapie. Sa connaissance étendue et aiguillée dans tous les domaines littéraires lui permet d'orienter au mieux ses patients, afin qu'ils puissent, plus aisément, surmonter leurs difficultés.
Quelle surprise de découvrir une profession dont j'ignorais totalement l'existence ! Étymologiquement, la bibliothérapie est l'art de soigner par les livres. Après une recherche rapide, j'ai compris que le bibliothérapeute sélectionne un ensemble de lectures susceptibles d'apporter du bien-être ou du mieux-être à une personne qui le consulte. Son choix est déterminé par les problèmes personnels exposés.
J'ai pris énormément de plaisir à suivre le quotidien d'Alexandre et de ses patients, un footballeur blasé, un adolescent handicapé et un VRP stressé, ainsi que les méandres de leurs pensées, qui ne sont pas sans saveur. Je suis surtout sortie de cette lecture avec une furieuse envie de lire ou de relire les ouvrages généreusement mentionnés dans le texte avec extraits et références.
Resté longtemps dans ma PAL, par manque d'envie de le découvrir, ce livre est une belle surprise par son originalité. Il est rare de voir la littérature érigée en personnage principal d'un roman. "
Aux petits mots les grands remèdes" est semblable à un concert dont les belles-lettres seraient la partition, Alexandre, le chef d'orchestre et ses patients, les musiciens. Les fausses notes font partie du charme du récit qui a été, pour moi, un beau moment de détente agréable et instructif. L'ayant découvert par ce roman, je pense que je vais regarder de plus près la bibliographie de Michel Uras, ce professeur de
Lettres Modernes malicieux et cultivé dont l'esprit de dérision m'a séduite.