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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Encore une fois, les éditions Gallmeister me donnent l'occasion de découvrir une nouvelle pépite de la littérature américaine contemporaine avec ce magnifique récit.

Stupéfiant de maîtrise pour un premier roman, « Landfall » est de ces livres qui m'évoquent cette capacité qu'ont les Américains de se confronter, frontalement et sans attendre la patine des décennies, aux démons de leur histoire et à la face sombre de leur civilisation.

Ici, c'est la fracture brutalement révélée par les ravages de l'ouragan Katrina 2005 entre une Amérique nantie contre une Amérique pauvre, celle de la population noire déshéritée de la Nouvelle Orléans, événement tragique et violent qui lézarda profondément le mythe d'une union nationale décrétée après le 11 septembre quatre ans auparavant.

A travers une narration en miroir, celle de Rose la Blanche, présente dans la voiture conduite par sa mère lorsqu'elle tue accidentellement Rosy la Noire, l'autre figure puissante du roman dont Rose n'aura de cesse de connaître l'histoire, Ellen Urbani nous fait vivre de l'intérieur, grâce à une plume tout à tour sensuelle, nerveuse et tactile, l'horreur vécue par des milliers de laissés pour compte depuis la destruction des digues, le sauve qui peut, les secours qui tardent à venir, insuffisants, puis le recul des autorités et communes avoisinantes face à la crainte de l'envahissement, du mélange, arguant d'un climat de guérilla urbaine surestimé…

Un roman dense et fascinant, impossible à lâcher jusqu'à la révélation finale.
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Il est un fait notable que l'ouragan Katrina de 2005 en Louisiane a tant marqué les esprits que l'imaginaire romanesque d'un bon nombre d'auteurs s'en est emparé.
Le souvenir des reportages télévisuels, les images de presse reconstituent aisément une toile de fond glaçante de peur et de destructions pour ces multiples histoires fictives.

Dans les jours qui ont suivi Katrina, la blonde Rose échappe à la mort dans un accident de voiture qui coûte la vie à sa mère, et à une autre Rosy, jeune fille noire rescapée des inondations de la Nouvelle Orléans.
Un fil incassable se tisse entre les deux jeunes filles, au delà de la mort, fait de curiosité et de culpabilité. Rose cherche Rosy, tente de ressusciter une double d'elle-même, de comprendre le parcours chaotique qui l'a menée jusqu'à un fracas de tôles.

Le montage narratif agit comme un miroir, en chapitres alternés, réfléchissant l'image de deux familles "mère-fille" fusionnelles, où l'amour filial et la tendresse maternelle dominent en dépit des difficultés. Un livre visuel et brutal, dense en écriture, documenté et éreintant en péripéties, décortiquant les sentiments, sans mièvrerie ni pathos.

Quel bouquin! le plus puissant écrit sur le contexte de l'ouragan.
J'ai pris un direct au plexus dans l'enfer des sinistrés et une indiscutable empathie pour ces personnages si puissamment imaginés et dont le destin fictif tient en haleine jusqu'aux dernières pages.

Connaître un peu la Nouvelle Orleans m'a beaucoup aidée à me transposer, et tenter d'approcher les insurmontables difficultés de la catastrophe. Néanmoins, ce que la communauté noire a vécu en Louisiane est indigne d'un grand pays au XXIème siècle.
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Landfall c'est avant tout une histoire de femmes. 4 héroïnes, 2 duos mères/filles : Gertrude et Rose, 2 femmes blanches et Cilla et Rosy, 2 femmes noires. Toutes vivent dans le sud des Etats Unis, les mères élèvent seules leurs filles pour des raisons différentes. Deux histoires à la fois similaires et dissemblables. Avec la Louisiane en toile de fond Ellen Urbani nous conte le racisme, la pauvreté les inégalités, la ségrégation. C'est déjà pas facile quand on part avec les bonnes cartes alors quand en plus on s'est faite avoir à la distribution il faut un sacré caractère pour forcer la chance.
Le moins qu'on puisse dire c'est que ces femmes ont la niaque! Deux mères qui portent à bout de bras leurs filles dans l'espoir de leur assurer un avenir meilleur. Même combat mais le choix des armes est radicalement différent: pour Gertude ce sera l'éducation à la dure parce que la vie n'est pas tendre et qu'il faut s'endurcir pour encaisser sans flancher, pour Cilla ce sera l'option mère poule parce que la vie est trop dure et qu'il faut bien protéger ceux qu'on aime. Pour Gertrude un passé oublié, effacé, pour offrir à Rose un nouveau départ, pour Cilla, des souvenirs transmis, comme un cadeau, pour offrir à sa fille des racines. Des choix dictés par des caractères différents et un amour sans faille qui vont façonner 2 jeunes femmes au caractère bien trempé.
4 très beaux portraits de femme très réalistes et convaincants. Ellen Urbani a réussi à créer 4 personnalités bien distinctes jusque dans leur façon de parler. Cette justesse dans le ton a été déterminante pour moi dans la crédibilité des personnages. Des personnages très travaillés aux caractères différents qui mettent en avant la complexité de la relation mère/fille. Alternant avec talent les points de vue et les ressentis de nos 4 héroïnes l'auteur réussi à ne jamais perdre le lecteur et à ne pas sombrer dans la mièvrerie. Elle décrit avec beaucoup de justesse cette relation complexe entre douceur, violence, révolte et consensus. Elle nous offre toute une palette d'émotions: colère, désarroi, agacement, résignation, peur, peine, ...
Le fait que l'histoire se déroule pendant l'ouragan Katrina ajoute au rythme de l'histoire et évite qu'on ne s'enlise dans une histoire familiale qui aurait rapidement pu devenir ennuyeuse. Pas le temps de se poser, les évènements s'enchaînent avec un tempo soutenu. Passé et présent se mêlent et se confondent. L'auteur relate les évènement avec une très grande précision et le souci du détail, ce qui dénote d'un travail de recherche très poussé.
Ellen Urbani mène son récit de main de maître jusqu'à la révélation finale. Une histoire sombre avec tout de même une lueur au bout du chemin.
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Dans le tumulte de l'ouragan Katrina, une Rose blanche et une Rosy noire, deux Américaines dont le destin va se croiser. L'une y laissera la vie et l'autre sera rongée par la culpabilité et entreprendra une quête de vérité.

Malgré leurs différences, les deux jeunes femmes avaient en commun de n'avoir jamais connu leur père et d'être très proches de leurs mères. Des mères pas toujours faciles à vivre. Gertrude croit qu'il ne faut pas cajoler son enfant ou céder à la douceur, il faut plutôt l'endurcir en l'obligeant à se débrouiller toute seule. Quant à Cilla, elle souffre de maladie mentale et a souvent dû être hospitalisée…

Rosy habitait le coeur de la Nouvelle-Orléans et sa vie est d'abord perturbée par l'ouragan. Réfugiée chez une voisine, elle verra peu à peu l'eau monter et engloutir sa maison et une grande partie de la ville. Une description documentée des événements, des conditions exécrables des réfugiés et du traitement odieux que leur infligent parfois les autorités locales. On ne peut s'empêcher de se demander comment une superpuissance comme les États-Unis peut-elle est aussi mal organisée, on croirait une fiction ! Mais l'auteur donne les références journalistiques en fin de volume.

Un fond historique dramatique, des sentiments forts et une bonne intrigue, tous les ingrédients d'un bon roman !
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Jusqu'à maintenant, c'est vraiment un sans faute pour les Éditions Gallmeister !! Tous les livres que j'ai lu de cette maison d'édition m'ont plu, et cette fois encore !! Cette histoire nous porte en 2005, quelques instants encore après le passage de l'ouragan Katrina qui a laissé un creux immense dans le paysage de la Louisiane... Des corps qui flottent, les maisons ravagés, des débris partout, la peine, la colère, la misère, le découragement, l'impuissance face à cette force de la nature... Rose et sa mère décide d'y aller, pour aider à leur mesure, en apportant des vêtements, de la nourriture... Mais la route pour s'y rendre ne sera pas celle escomptée. La mère frappe une adolescente avec sa voiture. Les deux vont mourir. Pour Rose, la survivante, c'est le coup de grâce, et elle deviendra obsédée par l'idée d'en apprendre plus sur Rosie, l'adolescente tuée par sa mère.

Un premier roman très bien écrit, très bien construit. Un roman sur la quête de soi, sur les apparences, sur les opposés qui finissent par s'unir. Un roman sur les relations humaines, familiales... Sur l'absence aussi, d'un père, sur la maladie d'une mère, sur les relations fusionnelles un brin malsaines... Un roman aussi sur la place à prendre, sur la place à se faire... C'est puissance, c'est émouvant, c'est éprouvant. Une écriture dense, enveloppante... Un roman à lire !
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Pat Conroy qualifie Landfall, de Phénoménal, aussi puissant qu'un ouragan . 

Le chaos c'est Katrina, l'ouragan qui a dévasté la Nouvelle-Orléans, une catastrophe qui laisse le gouvernement des États-Unis, désorienté, impuissant à dégager un plan de bataille pour faire face, comme doit le faire tout gouvernement moderne, et à plus forte raison, le pays qui prétend avoir les solutions pour le monde libre.

Le chaos sera d'abord vécu par les victimes, "Ça veut-il dire, que cette foule est hostile et menaçante?" Ça veut-il dire, que vous appelez menaçant, un groupe de gens déshydratés, affamés, épuisés", page 232, Rosy trouve encore les moyens de se battre contre des autorités aveugles.

"C'est ma maman, dit-elle, en regardant le gardien, le fixant jusqu'à ce qu'il détourne les yeux". C'est le chaos qui répond à Rosy l'enfant, sa mère Cilla est malade, elle n'a pas pu garder avec elle ses médicaments si précieux au lithium.

C'est le chaos qui répond à Rose, quand, avec sa mère elle tentait de rejoindre la Nouvelle-Orléans pour aider les sinistrés, et par un coup du sort inexplicable la maman de Rose va tuer Rosy, une femme qui avait réussi à sortir vivante de l'ouragan.

L'ouragan Katrina, préfigure le chaos que traverseront tous les personnages de ce roman écrit par Ellen Urbani, Landfall. A chaque effort, à chaque tentative répond un vide, ou l'échec. Chaque tentative menée par Rosy pour sauver sa mère débouche après l'espoir sur un nouveau revers. Chaque tentative menée par Rose pour avancer dans la connaissance de la famille de Rosy, chaque tentative ouvre sur un néant encore plus noir.

Landfaul, comme le mythe de Sisyphe du monde moderne, préfigure l'impuissance de tous les efforts entrepris, et ramène inlassablement l'homme à son point de départ.
L'histoire en elle-même, n'est pas essentielle, ce qui m'est apparu essentiel c'est de découvrir les personnalités des deux jeunes filles, l'une blanche l'autre noire, et de toucher du doigt tous les obstacles qu'elles rencontrent.

Dans les pages du livre d' Ellen Urbani, chaque lecteur, dans la pénombre de la pièce où il parcourt ces destins, pourra se dire, quelles magnifiques obstinations portent Rosy et Rose pour préserver leur humanité.

Si le déroulement du livre peut sembler difficile, l'intrigue, passant de l'histoire de Rosy,, à l'enquête menée par Rose sur les traces de la famille de Cilla et de Rosy, très vite le livre va livrer la bouleversante émergence d'une femme noire dotée d'un farouche désir de vivre et de servir sa mère et tous les enfants qui gravitent autour d'elles, et l'amie de Cilla, Maya la voisine.

Au delà du drame qui sert l'intrigue, il reste toutes les questions posées par le livre, pour ne plus laisser un drame de cette nature tomber dans un chaos insondable.
Ne plus accepter qu'un gouvernement d'un pays aussi riche tombe dans la tourmente et l'amateurisme.
Si j'adresse un petit reproche, c'est celui de la traduction qui me semble inférieure à la qualité du roman et à l'ambition de la narratrice.
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Gallmeister, mon fournisseur de bonheur… et de grandes émotions. Mais avec ce roman, j'ai touché le ciel et reçu une forte dose d'émotion.

Si en débutant ma lecture, je n'ai pas très bien compris ce qui allait m'arriver, au bout de quelques pages, c'était fait et plus rien ne m'en aurait fait sortir. Même un ouragan dans mon plat pays qui n'est pas si plat que ça.

On découvre tout d'abord Rose, jeune fille blanche de 18 ans qui vit avec sa mère, Gertrude. Enfin, elle vit… On se pose des questions sur leur manière de vivre ou de ne pas vivre, car Gertrude est une mère étrange qui ne montre pas son amour, qui est distante, sévère, réprobatrice et à des idées bien à elle sur le fait qu'un enfant doit affronter la vie.

Quant à Rose, on la dirait transparente.

Ensuite, en alternance avec les chapitres consacrés à Rose, on a Rosy… Elle est Noire, vit à la Nouvelle-Orléans avec une mère qui montre son amour mais qui a de sérieux problèmes avec sa tête. Quant elle pique une crise de folie, ce n'est drôle pour personne. Mais Rosy, elle est vivante comparée à Rose !

Hélas, Rosy est vivante mais plus pour longtemps puisque, renversée par la voiture de Gertrude, Rosy décédera tandis que Rose vivra.

Et c'est là que la force de l'écriture entre en jeu : oui, Rosy est décédée dans les premières pages, mais puisque Rose tentera de reconstituer son parcours et que nous découvrirons en profondeur la vie de misère de Rosy et de Cilla, sa maman, ce sera comme si Rosy était toujours en vie.

Combien de fois n'aie-je pas craint pour la vie de Rosy lorsqu'elle se trouvait sur le toit de sa voisine, regardant l'eau monter après la rupture des digues suite à l'ouragan. Pourtant, logiquement parlant, je savais qu'elle avait survivre puisqu'elle meurt plus tard et ailleurs… Mais la plume d'Ellen Urbani l'avait ressuscitée et pour moi, elle vivait toujours.

Je vous parlais des émotions énormes ressenties lors de ma lecture et je dois dire que la fin du chapitre 8 m'a donné mal aux muscles de mes mâchoires. Je me suis trouvée à la limite de la rupture des digues aussi.

Émotions, oui, mais sans en faire des tonnes ou sombrer dans le pathos ! Avec peu de choses, en donnant corps à son récit, l'auteur vous fait revivre l'ouragan Katrina comme si vous y étiez et croyez-moi, vous n'avez pas envie d'y être au moment où cela arrive et encore moins de vivre ce qui se passa ensuite.

N'oublions jamais que lors d'une catastrophe, on s'entraide au départ et ensuite, quand l'eau et la bouffe viennent à manquer, l'instinct de survie supplante tout et l'Homme devient pire qu'un loup pour l'Homme.

Et l'auteur a su choisir ses mots, ses faits, les actions de ses personnages, pour nous donner une vue d'ensemble d'une partie de ce qui s'est passé. Nous ne saurons jamais tout, mais le peu que j'ai lu m'a donné mal aux tripes.

Si au départ je ne m'étais pas attaché à Rose et à sa mère, trouvant leurs vies fades comparées à celles de Rosy et de sa mère, Cilla, j'ai ensuite changé d'avis car Rose la Blanche et Gertrude la mère ont réussi à renverser la vapeur et à m'émouvoir. Il me suffisait de mettre leurs chaussures.

Un magnifique roman que je ne regrette pas d'avoir ouvert, de l'émotion à l'état brut, une plume qui vous emporte ailleurs, une quête de Rose qui la changera définitivement et un portrait de la Nouvelle-Orléans quand elle a été touché de plein fouet dans sa chair.

Un portrait de l'Amérique pas toujours flatteur (accueil des réfugiés dans les différentes villes), des personnages bien travaillés, mais des portraits tout en nuances de gris car nous ne sommes jamais tout à fait noir ni tout à fait blanc et chacun voit midi à sa porte, qu'il soit réfugié ou maire ne sachant plus faire face à l'arrivée massive de gens ayant tout perdu et souffrant de mille maux.

Un grand roman rempli d'émotions qui restera dans ma mémoire et intégrera mes Coups de Coeur de l'année et de ma vie.

Merci madame Urbani pour cette merveilleuse histoire. Et un kleenex parce que la digue de mes yeux va se rompre.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Landfall... Un titre polysémique magnifique pour un livre sublime qui touche au plus profond de notre être...Voilà l'histoire d'un coup de coeur !

On pourrait faire croire que je fais exprès, mais je n'y peux rien; mon slogan est bien "avec Gallmeister toujours un coup de coeur" (ou un grand bonheur, cela rime aussi). Chaque plume est unique, chaque récit est original, chaque émotion décrite à son paroxysme... Les éloges de Pat Conroy et Fannie Flagg (deux auteurs au talent incroyable) sur Landfall sont presque des euphémismes tellement ce livre passe comme un ouragan dans votre vie de lecteur/lectrice pour y laisser un sentiment merveilleux : c'est un véritable accomplissement littéraire !

Il s'agit de deux vies, deux existences qui sont racontées de façon alternée, deux femmes : l'une blanche et l'autre noire. Deux personnes qui vont se croiser dans un accident : l'une vivra et l'autre mourra. Dès lors c'est quelques années après les attentats du 11 septembre et durant la catastrophe naturelle de l'ouragan Katrina que Rose décide de partir sur les traces de cette victime - Rosy - qui semble si différente et pourtant si proche d'elle. L'auteure nous conte ainsi une histoire intime, personnelle au coeur d'un pays en reconstruction mais aussi en questionnement perpétuel.

La maison d'édition accueille une nouvelle traductrice : Juliane Nivelt, je ne peux que saluer sa traduction impeccable qui met en lumière toutes les subtilités de la langue, toute la puissance émotionnelle, toute la beauté des mots choisis. La romancière réussit à décrire deux protagonistes opiniâtres, inoubliables et attachants. Deux êtres innocents que la vie frappera de plein fouet. Cela fait légèrement penser aux romans de Sarah McCoy dans la construction : la création d'un lien entre deux ponts existentiels. C'est un roman qui puise sa force dans la sensibilité et la volonté de ces deux femmes.

En définitive, c'est beau, c'est fort, c'est Landfall : à découvrir dès demain en librairie !

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Disons-le d'entrée, ce livre est magnifique, obsédant bouleversant. Une tragédie moderne qui embrasse un grand nombre des problématiques humaines : famille, racisme, altérité, solidarité, cruauté, machisme...
Et c'est une réussite pleine et entière due à la fois à une écriture percutante et habitée (hommage aussi à la traductrice Juliane Nivelt), à une maîtrise remarquable du dialogue juste, à l'originalité du découpage et de l'alternance des récits entrecroisés. Ajoutez-y la capacité d'Ellen Urbani à sonder les coeurs et les âmes de ses personnages et à rendre tangibles les dégâts d'une nature déchaînée, en l'occurrence le terrible ouragan Katrina.
Ceci posé, survient l'envie de ne rien révéler ou presque de l'intrigue pour vous laisser, futur(e) lecteur (trice), l'ineffable plaisir de découvrir ce petit bijou d'humanité. Contentons-nous de préciser que vous allez suivre le destin de deux jeunes filles de 18 ans, l'une blanche de l'Alabama, l'autre noire de Louisiane dont les trajets vont se percuter dans la semaine qui suit la tragédie Katrina. Elles ont des points communs : absence d'un père, mère omniprésente, solitude assumée. Rose et Rosy, prises dans l'étau de situations dramatiques, choisissent de réagir et de se battre avec courage et abnégation. Vous n'oublierez pas de sitôt ces deux personnages attachants qui pourraient bien vous arracher quelques larmes.
Et pourtant aucun pathos dans ce roman qui broie le coeur, rien que de l'humain dans ce qu'il a de plus authentique.
Merci Ellen.
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RÉSUMÉ:"En septembre 2005, l'ouragan Katrina s'abat sur la Nouvelle-Orléans, semant le chaos, emportant des milliers de vies. Émue par le sort des survivants, Rose, à peine âgée de dix-huit ans, s'apprête à rejoindre la ville meurtrie avec sa mère pour leur porter secours. Mais leur voiture percute une jeune fille. La victime n'a rien sur elle qui confirme son identité – seulement une page d'annuaire avec les coordonnées de la famille de Rose. Obsédée par cette étrange coïncidence, Rose entreprend de retracer pas à pas le parcours de l'inconnue à travers une ville en ruine, sans se douter que sa propre histoire est parsemée de secrets."

MON AVIS: Que d'émotions dans ce livre! Ces 4 vies que l'auteure nous racontent en parallèle , celle de Rose et Gertrude sa mère, blanches, et celles de Rosy et sa mère Cilla, noires. Deux chemins de vies qui n'auraient jamais dû se croiser,s'il n'y avait eu cet ouragan dévastateur.

L'obstination de Rose à découvrir d'où venait Rosy et si il lui reste de la famille va ouvrir une brèche vers un passé enfoui depuis 18 ans, l'age des 2 jeunes femmes.

Cette façon qu'à Ellen Urbani de nous plonger dans l'intimité mères/filles prends au coeur. C'est magnifique,c'est poignant, c'est touchant , c'est beau et en même temps assez terrible.
Une chose est sure, la vie réserve parfois de sacrées surprises et ici le fil de la destinée de ces femmes a été tissé depuis longtemps et c'est la mort qui va en défaire la trame.

J'ai peu de coup de coeur et là, en ce début d'année s'en est un . Très fort.


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