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Ah, si les miroirs pouvaient parler… ils en diraient des choses. Faire parler les miroirs, c'est ce que fait Emmanuelle Urien dans ce recueil, qu'ils soient de poche, imposante psyché, miroir d'acteur, glace de salle de bain de coquette vieillissante, miroir servant au médecin à vérifier que ses patients sont bien morts, etc.

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Si vous aviez rangé Emmanuelle Urien dans la catégorie nouvelles à chute, et bien, vous pouvez vous mordre les doigts. Celle qui m'avait régalée avec son écriture mordante et ses fins renversantes réussit un véritable tour de force. Celui de se renouveler ! Et elle le réussit haut la main! Avec une écriture où les phrases virevoltent et accrochent l'oeil, elle nous promène entre plusieurs époques. On y croise un médecin, une femme qui décide de rentrer au couvent ou encore une jeune maman… et des miroirs.

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http://fibromaman.blogspot.com/2011/09/emmanuelle-urien-tous-nos-petits.html
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Avez-vous reconnu le point de vue inhabituel adopté par Emmanuelle Urien dans ce recueil de nouvelles ? Ce sont bien des miroirs qui constituent les narrateurs des histoires qui se reflètent sur leur glace : notre réalité y apparaît fragmentée et surtout perçue selon un angle extérieur : comme les miroirs, nous voyons et entendons, mais restons impuissants face aux drames qui se jouent, sans espoir de voir quiconque intervenir. Cette idée de départ, qui crée la cohérence du recueil, m'a beaucoup plu, d'autant plus qu'elle est très bien exploitée par l'auteure, sans tomber dans la répétition d'un même schéma. Elle a su choisir des lieux et des miroirs destinés à des usages suffisamment différents pour savoir se renouveler avec virtuosité. Tous présentent quelques points communs, habilement choisis, comme la peur du noir (c'est par la lumière qu'ils renvoient les reflets). Bien qu'ils soient humanisés, ils gardent leur statut d'objet, et c'est avant tout nous-mêmes qui sommes observés, avec attendrissement, cynisme, ironie ou effroi. Ce sont nos propres travers qui sont reflétés et qu'Emmanuelle Urien nous renvoie par sa prise de distance. Enfin, elle maîtrise son art (elle n'en est pas à son coup d'essai, il me reste encore plusieurs recueils à découvrir ; bref, beaucoup de plaisir de lecture en perspective !) et sait ne pas abuser des nouvelles à chute, en alternant les formes narratives de façon agréable.

En conclusion, il s'agit selon moi d'un très bon recueil de nouvelles, très bien écrit et réalisé, cohérent sans être répétitif, et dans lequel tout est réuni pour me plaire.
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Douze nouvelles avec pour fil conducteur les miroirs. Miroir qui sert à vérifier le dernier souffle d'un vivant, miroirs relégués au grenier, psyché reflétant de successives beautés, celui qui est témoin de la déroute d'une jeune fille trop naïve, c'est toujours l'humain que scrute Emmanuelle Urien avec son habituelle acuité.

Le truchement des miroirs, point de vue original, met un peu en sourdine la cruauté sous-jacente, ce sont pourtant toujours les mêmes petits faits passés à la loupe et débouchant sur des drames plus ou moins ordinaires qui font la force des nouvelles.


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Les petits morceaux, ce sont des bouts de miroir brisés qui continuent malgré leur séparation à discuter, à échanger leurs idées et leurs sentiments sur les hommes qui les entourent. Car dans le monde de Emmanuelle Urien, les miroirs ont une âme, et un coeur, et une mémoire. Ils sont dotés de parole dès qu'un rayon de soleil les caresse de sa lumière et retournent au sommeil si le ciel se voile.

Reflets des hommes, ils sont témoins de leurs aventures et mésaventures, de leurs habitudes, de leurs turpitudes. Ils nous voient dans notre intimité, sous nos jours les moins avantageux, décèlent nos secrets les mieux gardés, remarquent les fêlures, les failles, alors que nous ne voyons que nous-mêmes, imbus de notre personne et de son image.

Grande psychée de maison bourgeoise, petit miroir de poche d'un médecin de campagne, vieux miroir de bar encrassé, miroir de loge de théâtre, miroir de chambre de bébé, ils en ont vu du monde ! Et des histoires, belles ou moins belles ! Voilà qu'ils livrent un par un leurs souvenirs, entassés qu'ils sont maintenant dans une cave, et que chacun raconte un détail de sa vie qui l'a marqué à jamais.

On découvre alors les lâchetés des hommes, mais aussi parfois (moins souvent) leurs réussites, on croise parfois l'horreur, ayant envie de voiler la face de ce miroir pour ne pas devoir supporter de scène de ce genre (Témoin spéculaire), les folies des uns et des autres (Psyché et Thanatos), les rapports entre mère et fille, la peur du temps qui passe et de l'envol de la beauté (Voir Dieu), le drame de la solitude (Gentille alouette) (La corde pour se pendre), la différence (Le jour où la neige a recouvert la plage), la folie (Le signe du miroir), la mort (Le jeu de miroir) (L'article de la mort)… mais heureusement aussi l'amour (Tentative réussie d'approche de l'infini).

Froids en apparence, ces miroirs dévoilent au fils de ces 12 nouvelles leur humanité. Ils sont vivants, capables comme vous et moi de ressentir, d'aimer, d'envier, de haïr. La plume de Emmanuelle Urien est absolument magnifique tout au long de ce recueil qu'on voudrait relire déjà une fois la dernière page refermée. J'ai aimé cette vision très originale des hommes à travers leur reflet, j'ai aimé l'écriture et la poésie des mots, la pudeur pour décrire certaines scènes et malgré tout le style incisif, précis, qui permet de ne rien cacher, tout dire, même les sombres reflets que l'on souhaiterait oublier. J'ai aimé ce monde étrange et ne me regarde depuis plus de la même façon dans mon miroir depuis ma lecture.

Une très belle réussite et un livre à vous faire offrir et à offrir à vos proches !

Et une auteur dont je vais au plus vite lire d'autres titres tant j'ai aimé son écriture et son originalité.

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la première nouvelle intitulée Eclats de miroir recense ce qui se fait en terme de miroirs, ceux que l'on retrouvera ensuite dans les différentes histoires.

Les deux nouvelles suivantes sont un peu fades, voire anecdotiques : le vie d'un miroir de médecin, celui qui recueille le dernier souffle et celle d'un miroir d'une belle femme qui se convertit à la vie monastique. Si l'idée de départ est plaisante, le propos est une peu convenu, attendu et superficiel. Par contre, les autres remontent très nettement le niveau. Emmanuelle Urien alterne les nouvelles fortes, violentes, crues parfois, plus légères voire même poétique pour l'une d'entre elle. Toujours le miroir raconte, mais il y met parfois de l'émotion, il ne reste pas froid et terne : il vit ce qui se déroule sous ses yeux, si je puis utiliser ce terme pour une glace.

La nouvelle est parfois à chute, mais parfois non. Ce qui est bien dans ce livre c'est qu'à chaque fois, on est surpris par l'angle de l'auteure, par son langage, par les personnages vus à l'envers. Et puis l'écriture change d'une nouvelle à l'autre. Parmi mes préférées, je note trois histoires dures et violentes
Après votre lecture, peut-être vous surprendrez-vous à entamer la conversation avec vos miroirs, glaces, psychés. En tous les cas, vous ne vous regarderez plus dedans de la même manière, sachant qu'ils vous observent. Quant à moi, je ne vous remercie pas Emmanuelle Urien, parce que déjà, j'avais l'habitude de parler aux différents automates (pompes essence -encore hier, j'ai répondu à l'une d'elle qui me brusquait, que j'avais mon temps et qu'elle se répétait en vain-, distributeurs de billets et autres appareils parlants), maintenant, je vais en plus m'entretenir avec mes miroirs : je crains la camisole, l'internement ou au minimum, l'interrogation de mes proches... Encore que, je crois qu'ils sont habitués à mes bizarreries. Finalement c'est peut-être leur non-étonnement qui m'effraiera le plus...

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