Rien ne me touche plus que le matin de l'été. Cette paix du bleu frais peinte sur or. Or et nuit. Cette pudeur que le soleil commence à tirer du repos
Le poème, cette hésitation prolongée entre le son et le sens.
Poète,-ce n'est pas telle image que je désire, c'est le groupe merveilleux de toutes les possibles.
Le commencement vrai d'un poème ( qui n'est pas du tout nécessairement le premier vers) doit venir à l'auteur comme une formule dont il ignore encore tout ce qu'elle lui ouvrira.
Quoi de plus "Auguste" que l'immobilité des feuilles de l'arbuste, au matin calme, quand elles semblent écouter le chant de lumière du soleil s'élevant?
il verse les ombres et la première forme des formes naît de sa tendre puissance.
Son œuvre deviendra dure et insupportable de netteté. Mais il est encore entre la rose et l'or.
la poésie
est l'essai de représenter par les moyens du langage articulé, ces choses ou cette chose, que tente obscurément d'exprimer les cris, les larmes, silences, les caresses, les baisers, les soupirs etc. et que semblent vouloir exprimer les objets dans ce qu'ils ont d'apparence de vie, ou de dessein supposé.
Cette chose n'est pas définissable autrement. Elle est de la nature de l'énergie-de l'excitation, c'est à dire de la dépense.
Les oiseaux parlent et taillent des cris dans l'inouï.
Quand le vers est très beau on ne songe même pas à comprendre. Ce n'est plus un signal, c'est un fait.
Rien de plus gênant que les grandeurs qu'on vous attribue et qui ne sont pas celles que l'ont eût désirées.
La poésie n'est en vérité que le sensuel du langage