Je sors de cette lecture toute ébouriffée, comme si je sortais du bolide conduit par Béatrix, la si belle Anglaise et mystérieuse maîtresse de notre journaliste français du récit, Vilko…
Sous ses faux-airs de roman d'été – une enquête journalistique sur une série d'accidents ayant eu lieu en 1925, à Biarritz- se cache un petit chef d'oeuvre littéraire !
Cabaret Biarritz prétexte être constitué des notes et des interviews réalisés par Georges Miet, écrivain des années 40 en quête de reconnaissance.
C'est un roman polyphonique par excellence : chaque narrateur apporte non seulement sa vision personnelle des tragiques événements de cette période-là mais participe aussi à la construction et à la résolution de l'énigme. 33 chapitres, 29 voix singulières (de la domestique dévouée au juge véreux, en passant par la religieuse repentie à la danseuse « légère »…), au phrasé différent, se succèdent à un rythme endiablé et font palpiter l'enquête.
Les 3 personnages principaux (un journaliste, un photographe et une riche Anglaise) sont hauts en couleurs et très attachants. Ils ne se lassent pas de découvrir enfin la vérité, malgré les obstacles et les menaces.
C'est enlevé, ça virevolte, l'intrigue est passionnante, pleine de rebondissements, d'humour et de cynisme. Quant aux nombreuses notes en bas de pages et à l'introduction, elles sont drôlissimes !
Attention toutefois, un petit avertissement : ne pas faire des pauses de plus de 24h dans la lecture de ce roman sous peine d'être perdu à cause des ramifications entre les très (trop ?) nombreux personnages.