Il me fait chier, ton Ludovic Sarres ! Il ne sait même pas ce que c'est, une fée ! Il croit que c'est une grosse gourdasse à baguette qui transforme les citrouilles en carrosses dans les vieux contes ringards ! Mais elles sont partout, les fées ! Elles sont dans la vie, autour de nous, seulement on ne les voit pas, alors on décide qu'elles sont bidon, et du coup elle se mettent à douter, elles aussi, elle ne croient plus en elles ; à force d'entendre qu'elles n'existent pas, ça déteint, elles ne se rappellent plus qu'elles sont magiques et elles ont peur de vieillir et elles veulent disparaître avant qu'on s'en aperçoivent et tout foutre en l'air autour d'elles pour avoir moins de regrets, comme ça il n'y aura plus sur terre que des Ludovic Sarres à la con, de père en fils, la race dominante, la pensée unique, la raison du plus fort, le triomphe des clones !
[...] elles sont jolies, mais il y a toujours quelque chose qui cloche.
- Quoi ?
- Par exemple elles sont un peu trop petites... Elles ont une coupe de cheveux qui leur cache les joues, pour qu'on ne voie pas les marques...
- Les marques de quoi ?
- C'est la maladie des fées. Quand on leur demande d'exaucer un voeu, elles réfléchissent en se grattant les joues, alors, à force de réfléchir, elles ont des marques.
J’attends une lettre du rectorat pour savoir si l’embargo contre l’Irak me permet ou non d’être admissible à la Sorbonne, j’attends que Fabien sorte de prison pour s’occuper de son chat et me dire en face qu’il me quitte, j’attends que la France rétablisse ses relations postales avec mon pays pour que mes parents puissent toucher les mandats que je n’aurai plus les moyens de leur envoyer, j’attends qu’on se prononce sur le renouvellement de mon permis de séjour, qui dépend de l’obtention de ma carte d’étudiante pour laquelle on me demande mon permis de séjour ; j’attends l’impossible et les jours où je n’y crois plus, j’attends d’être vieille pour n’avoir plus rien à attendre.
J'ai terriblement envie d'un enfant,mais je n'ai aucun besoin de ma reproduire.Ça ma plaît bien que Raoul soit déjà fait,à ma convenance et disponible.J'aime assez l'idée de le choisir sur pied.
...Aussi longtemps que je resterai ici, parquée devant ce tapis roulant, dans ma blouse trop grande, sous le globe lumineux de ce numéro 13 qui me vaut la haine de toutes les autres filles. Parce que c'est la caisse où, par superstition, passent le moins de clients.
Et le problème, avec les rêves, c’est que parfois ils se réalisent.
Les heures de bonheur, on les a pour la vie, mais les heures perdues ne se rattrapent jamais.
Mais elles sont partout les fées!Elles sont dans la vie,autour de nous,seulement on ne les voit pas,alors on décide qu'elles sont bidon,et du coup elles se mettent à douter,elles aussi,elles ne croient plus en elles
T'as pas de seins, t'es gentille, t'as pas de gros talons et t'es petite. C'est pour qu'on te voie pas.
La descente aux enfers avait commencé le 6 juillet, par une remarque anodine, tu ronfles. J'avais cru Ingrid sur parole, bien qu'elle ne m'ait jamais fait de réflexion à ce sujet en quatre ans de nuits communes. Quand elle se plaignait que je l'empêchais de dormir, jusqu'à présent, c'était plutôt un compliment.