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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bien qu'elle ne réponde plus à ses lettres, Henri a décidé de rejoindre Youna, la femme qu'il aime, sur l'île de B. Cette rencontre que le jeune peintre a tant attendue s'avère pourtant décevante. Youna s'est installée dans la maison de sa grand-tante et a repris son activité d'herboriste. Elle a gagné la liberté et le respect des îliens et ne compte renoncer ni à l'une ni à l'autre en se compromettant avec son ancien amour. Rejeté, Henri erre sur l'île, toute la nuit...

Une île, deux personnages et la fin d'une histoire d'amour...Une petite visite guidée de cet îlot qui vit en autarcie et voit d'un mauvais oeil l'arrivée d'un étranger. Si les lieux son paisibles, la nature resplendissante, on sent une tension latente car malgré son isolement l'île est touchée par l'atmosphère belliqueuse du pays. La France et l'Allemagne sont en passe de se refaire la guerre. Henri vient d'ailleurs d'accomplir pas moins de trois ans de service militaire, souvenir douloureux de la vie de caserne où il a été forcé de mettre sa fibre artistique de côté pour jouer les guerriers. Il a laissé cela derrière lui pour rejoindre la femme qu'il aime, même si elle préfère être seule et libre.
Cette histoire qui dure 24 heures à peine est servie par la belle plume de Sophie van der Linden qui a su rendre vivante cette petite île, ses habitants et ses visiteurs. Par contre, la brièveté de son propos ne lui permet pas de développer la psychologie de ses personnages et la relation amoureuse qu'ils entretiennent. On devine, on imagine, on pressent mais on effleure seulement leurs sentiments, leurs attentes, leurs désirs. Par contre, la fin est magnifique, les dernières pages ont la puissance de la fatalité, du chagrin et du désespoir. A elles seules, elles valent la lecture de ce petit roman qui sans cela aurait été une réelle déception.

Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel.
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Comme un morceau de musique classique au milieu des titres du hit-parade, ce livre joue sa courte et douce mélodie entre deux ouvrages plus rythmés et c'est très agréable.
Une mélodie très courte, quelques moments de vie d'îliens que croise Henri. Henri dont l'histoire n'est qu'un prétexte à assembler de poétiques instantanés, tout comme Youna écrit des poèmes "mais aussi des histoires, qui ressemblent un peu à des poèmes."
J'avais tant aimé "La fabrique du monde" que j'ai été un peu déçue que l'histoire n'est pas plus de fond, mais j'avoue aussi, avoir fait une jolie balade sur l'île de B.

Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel pour m'avoir offert cette balade.
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Un court roman (mais peut-on nommer ce texte un roman ?) qui respecte scrupuleusement les lois du théâtre classique : unité de lieu, une île, unité de temps, un jour, et unité d'action, en l'occurrence pas d'action ou action tellement minimaliste ....
Henri, jeune artiste peintre, arrive sur cette île pour y rencontrer, sans qu'elle soit au courant de cette initiative, Youna, la jeune femme qu'il aime et qui l'a éconduit d'une missive laconique et mystérieuse :"Cher Henri, il n'est malheureusement pas d'explication à donner. Comment dire le silence ? A l'égal du secret, il est une part dissimulée au monde que personne n'est en droit de forcer. Il est la survie de l'oiseau qui cesse son pépiement à la tombée de la nuit, pressentant qu'il doit faire silence et se retrancher. Tout comme j'ai su, en mon temps, faire silence, y compris à ton endroit."
Retrouvant Youna, Henri n'en apprendra guère plus. Tout juste saura-t-il qu'elle a voulu conquérir sa liberté et entend désormais la garder ! et que bien sûr, il n'est pas question qu'Henri passe la nuit chez elle (avec elle ?) afin de ne pas ternir l'image qu'elle souhaite envoyer d'elle aux îliens et conserver le respect qu'elle a su obtenir des habitants du lieu.
Henri se livre donc à une lente déambulation, en accomplissant, la nuit durant, le tour de l'île, revenant au matin à l'auberge, à l'endroit même où il était arrivé la veille, refermant ainsi une boucle qui n'inclut pas seulement les lieux, mais aussi les personnages croisés. Roman, non, mais méditation, voyage intérieur, interrogation ...

Durant ce temps, il errera méthodiquement, fera quelques rencontres et croisera principalement des étrangers à l'île, les seules personnes avec qui il tiendra dialogue, comme si l'accès aux îliens lui était refusé et qu'en dehors du chat, qui vient amicalement se frotter contre ses jambes, il ne puisse commercer avec les autochtones !
Pour Henri, l'île représente un ailleurs, dans lequel, lui, n'a pas véritablement sa place. Il n'est qu'en transit, entre deux mondes, remarqué et seulement toléré ! Il se livrera donc à une promenade pensive sous les étoiles, sur la grève, dans la chapelle abandonnée, dans la forêt mystérieuse ..... une succession de tableaux brossés à petites touches et servis par une écriture délicate, de la plume d'un auteur pudique, maniant la langue avec un sens aigu du beau, du contemplatif et de l'émouvant.

Et c'est à la toute fin seulement que l'on prend conscience de l'importance de ces petites choses consciencieusement rapportées par l'auteur, ces petits riens qui accompagnent une vie et lui donnent richesse et profondeur, ces occasions bêtement perdues, faute d'obstination, ces brimborions qui sont le sel de la vie, les bonheurs quotidiens dont on ne comprend pas forcément l'importance au moment où on les vit et qui prennent tout leur sens lorsqu'on retrouve en quittant l'île un monde qui sera bientôt à feu et à sang.

Et quelle intelligence a l'auteur de respecter la fameuse loi des trois unités, parfaitement justifiée dans ce contexte, où, grâce à une intrigue extrêmement resserrée, chaque menu événement prend véritablement sens. Elle a le talent de nous restituer le parfum de ces choses immédiates, à déguster sur-le-champ, sous peine d'une perte irrémédiable...
la quintessence de la vie !

Je remercie les éditions Buchet-Chastel et Babelio qui m'ont permis dans le cadre d'une masse critique spéciale de découvrir cet auteur.


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Juste une petite critique pour un livre très court mais très ennuyeux pour moi.
Un style poétique qui fait que je ne rentre absolument pas dans le vif du sujet, des personnages pour lesquels je n'ai ressenti aucune empathie, pas de développement psychologique de leurs traits de caractère,  on nage dans le superficiel ce qui fait que je peux lire des pages entières en restant hermétique, en ne ressentant rien à la lecture et de ce fait la concentration est au plus bas... donc aucun plaisir à la lecture. J'aurais tenté cette auteure mais ce n'est absolument pas ma tasse de thé...tant pis, je passerai mon chemin.
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Un poil déçu par ce livre dont j'attendais beaucoup plus après La fabrique du monde tant apprécié.

J'ai en revanche été conquis par cette belle retranscription de ces atmosphères si particulières que seules les îles peuvent offrir à qui sait prendre le temps de s'y perdre. Une atmosphère de terre et de mer.

Henri n'aura que 24 heures pour s'en imprégner, encore sous le choc du rejet de Youna qu'il était venu retrouver à l'improviste après 3 ans d'absence militaire. La fin d'un amour, le début d'une errance. Une page qui se tourne avant qu'une autre, plus horrible, ne démarre.

Mais rien que pour la délicate écriture de Sophie van des Linden, ce livre vaut d'être lu et la notion "impressionniste" évoquée par l'éditeur convient parfaitement à cette auteure qu'on imagine sur la lande, dans le vent, sur le motif, apportant touche après touche les éléments de ce court récit, repassant sur l'une, rehaussant l'autre, reprenant l'ensemble le lendemain. Une artiste en somme...
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Avec le roman "De terre et de mer", Sophie van der Linden entraîne le lecteur dans une jolie promenade poétique, sur une île, où tous les sens sont en éveil.

D'abord, à travers les yeux d'Henri, le personnage principal, nous explorons cette île comme l'on observe longuement un paysage sur un tableau, tout y est décrit en nuance et demi-teintes.
Ensuite, avec Henri, le lecteur est plongé dans l'agitation du port avec ses cris et le bruit incessant de ressac.
De même, l'odeur de la marée et de l'air iodé chatouille gentiment le nez du lecteur au fil de sa lecture.
Et que dire de la petite dégustation de coquillages sur la plage...l'eau à la bouche vous viendrait-elle?
Enfin, Henri transmet la sensation du toucher du sable, dur et humide, lors d'une promenade sur la plage.
Voilà, je vous l'ai dit, à travers ce court roman, les cinq sens du lecteur sont mis à contribution. Ce qui procure une lecture très vibrante et vivante.

Mais qui est Henri? Un jeune artiste parisien qui vient de terminer son service militaire et qui recherche une femme aimée, qui vit sur cette île, mais qui ne répond plus à ses lettres. Henri va rester une journée sur cette île avant de repartir.

Ce roman, plein de délicatesse et d'émotions, réserve une chute magnifique et qui interroge le lecteur sur le destin et la fatalité.

Je félicite également le choix très judicieux de la couverture, une peinture de Corot, qui retranscrit à la perfection l'esprit de cet ouvrage.

Merci à Babelio et aux éditions Buchet- Chastel pour l'envoi de cet exemplaire qui m'a permit de découvrir Sophie van der Linden. Une découverte qui va s'approfondir...
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Style sobre, roman concis, chute inattendue. Jolie découverte (l'objet livre lui-même est beau)... mais une petite déception car je m'attendais à plus de choses en lien avec la mer (on est sur une île!). Alors que ce sont plutôt des rencontres improbables.
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Errance dans une île qui doit être Bréhat à la veille de la 1re guerre mondiale, très belles descriptions de l'île, de la mer, mais antagonisme un peu convenu entre l'amour et la création artistique
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