24 h de la vie d'un homme au début du vingtième siècle. Henri, parisien, artiste peintre, après 3 ans de service militaire, cherche à rejoindre Youna, la femme qu'il a aimée et dont il est sans nouvelles. Il part pour l'île de R. et les retrouvailles ont lieu, simplement, mais si on sent les jeunes gens proches l'un de l'autre, ils restent tendus et victimes de malentendus ou de préjugés. Youla a choisi d'écrire et de rester libre.
Henri explore l'île, rencontre des insulaires et des "étrangers" comme lui qui sont regardés de travers. L'auteure éprouve une telle empathie pour ses personnages qu'elle glisse parfois de "il " au "je", entraînant le lecteur à partager les mêmes émotions que par exemple ce paysan solitaire ou ce marin à l'accent allemand...
Le texte fourmille de sensations visuelles et auditives et nous plonge dans un air marin vivifiant.
L'édition est soignée et la couverture - un Corot- rend bien compte de l'atmosphère du roman.
Quant à la chute, elle est excellente ! (chut..)
Très bonne lecture, merci Babelio!
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Un livre comme un tableau, imaginez une marine où ciel, océan et nuages se confondent
Vingt-quatre heures dans la vie d'un homme. Vingt-quatre heures à jamais marquées par une femme, une île…
Henri est un artiste, jeune peintre parisien, il décide de rejoindre Youna la jeune femme dont il est épris et avec laquelle une ébauche de liaison amoureuse s'est dessinée quelques mois plus tôt, une année, peut-être plus.
Le temps, la vie et les circonstances les ont éloignés, la correspondance s'étire et semble prendre de la distance elle aussi. Henri décide, alors, de rejoindre celle qu'il aime en son île de B. où elle s'est retirée afin de s'établir à la mort de sa grand-tante !
L'arrivée d'Henri ne semble pas plaire à Youna. Les sentiments ne sont plus là. Elle s'en explique par un désir de liberté beaucoup plus fort !
Au début du siècle dernier, le respect des convenances fait loi. Surtout sur une île, vase clos où chacun se connait, s'épie, se jauge, où la réputation des hommes et des femmes se font et se défont au bar du village, unique lieu de vie.
Henri éconduit va faire l'expérience de l'île de B., vagabonder dans la nature, se confronter à ses limites et à la singularité des rencontres, des personnages et des lieux. Etrangers comme autochtones.
Henri regagne le continent, les yeux rivés vers l'océan, vers cette île qui disparait comme un rêve au petit matin.
Vingt-quatre heure qui le ramène vers le cours de l'histoire, le deux août 1914.
Un roman court, ambigu, écrit à coup d'aplats comme une peintre impressionniste donne corps à son oeuvre.
Un livre qui illustre mon goût pour les îles, ces espaces indomptés qui façonnent les gens … Un livre comme une parenthèse, en dehors du temps !
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