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Ex Machina tome 7 sur 10

Tony Harris (Illustrateur)
EAN : 9781401218591
128 pages
Wildstorm (21/10/2008)
4/5   4 notes
Résumé :
Mayor Mitchell Hundred is summoned to Rome for an audience with the Pope. But as Hundred makes his travel plans, he is unaware of the assassin who has him in his sights.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Power down (épisodes 26 à 29, +numéro spécial "Inside the machine). Il contient les épisodes 30 à 34, tous écrits par Brian K. Vaughan, dessiné par Tony Harris, encrés par Jim Clark, et mis en couleurs par JD Mettler.

Ex cathedra (épisodes 30 à 33) - le 24 décembre 2000, Mitchell Hundred revêt sa combinaison de Great Machine, y ajoute une fausse barbe et s'apprête à faire le Père Noël dans un quartier défavorisé. Les 2 anecdotes suivantes relatives à Great Machine montrent ce superhéros essayant désespérément de se rendre utile dans des situations de plus en plus dérisoires. le 03 décembre 2003, Candice Watts informe Hundred que quelqu'un lui demande une audience spéciale : le pape Jean-Paul II. Cela lui pose un vrai cas de conscience. Il s'en ouvre au Père Zee lors d'une séance d'entraînement de boxe. Il finit par accepter de se rendre au Vatican. Mais dans les coulisses, 2 agents secrets russes sont déterminés à utiliser cette occasion pour discréditer Hundred. Jack Pherson refait une courte apparition.

Brian K. Vaughan poursuit ses moqueries sur les superhéros, avec une rouerie certaine. Great Machine n'est même pas capable de faire le Père Noël (sa tentative se solde par une débâcle aussi drôle que navrante). Quand il revient à des choses plus basiques telles que récupérer un individu en liberté conditionnelle, il est encore plus pathétique dans son incapacité à mener à bien une tâche qu'un individu normal (sans panoplie de superhéros) aurait réussi à accomplir. Mais ces retours en arrière sur la carrière ratée de superhéros ne se limitent pas à tourner en dérision l'inadéquation de ce mode d'action, ils se terminent avec un sauvetage qui permet de faire le lien avec la motivation de Mitchell Hundred en tant qu'homme politique. Mine de rien, Vaughan expose l'évolution de l'engagement d'Hundred, de sauveur autoproclamé à l'efficacité douteuse, à un engagement civique plus dur et plus cruel, mais plus constructif sur les moyen et long termes. Les dessins de Tony Harris apportent la vivacité nécessaire à ces scènes d'action, sans les transformer en stéréotype de superhéros. Les visages disposent d'un niveau d'expressivité qui change des 3 expressions interchangeables utilisées dans les comics de superhéros. le lecteur pourra regretter que l'encrage de Jim Clark n'est as tout à fait aussi fluide que celui de Tom Fesiter.

Décidément, Brian K. Vaughan n'a peur de rien : il n'hésite pas à aborder le thème de la spiritualité, à travers un voyage au Vatican pour rencontrer rien moins que le pape en personne. On ne pourra pas l'accuser de faire semblant, et de se contenter d'utiliser la religion comme un simple artifice narratif. À bien y regarder, il ne s'agit pas vraiment de religion, mais bien de spiritualité, Mitchell Hundred professant une conviction en l'existence d'un dieu ingénieur (peut-être faut-il entendre "horloger") comme celui de Spinoza (référence déconcertante, on penserait plutôt au Dieu de Voltaire). Si Vaughan aborde bien le sujet, le résultat n'est pas vraiment convaincant, il s'agit plus d'une conviction intime que d'une profession de foi argumentée. Par contre, il est visible qu'il s'amuse bien à mettre en scène un évêque, puis le pape, en jouant sur les a priori d'Hundred quant aux prises de position de l'Église, ce qui donne intelligemment le beau rôle aux ecclésiastiques quant à leur propre ouverture d'esprit, et ce qui permet de faire passer leurs motivations.

Ayant établi que cette histoire n'a pas pour objet de railler la religion organisée, Vaughan se lâche en en développant son intrigue avec un criminel un peu caricatural, une vision délirante de Dieu, et une scène d'automutilation jouant sur le registre de l'horreur. L'intrigue reprend le dessus laissant de coté toute réflexion spirituelle en flirtant avec le Grand-Guignol, déconcertant et agréable à condition de disposer d'une bonne ouverture d'esprit (l'un des thèmes de ces épisodes). Tony Harris arrive à trouver un équilibre subtil entre un respect de la personne pontificale sans tomber dans la servilité, à contrebalancer le moment horrifique par une approche comique de la bagarre entre Bradbury et les gardes suisses. Il se lâche franchement pour l'apparition divine. du coup le lecteur a la sensation de passer de scènes outrées à des scènes toute en retenue. L'impression produite est bizarre oscillant entre un réalisme faisant attention à respecter l'image du pape, et des débordements visuels à effet comique. Vaughan et Harris conjuguent également leur talent pour mettre en avant Rick Bradbury et en faire un individu très attachant, plus complexe que le simple serviteur dévoué et fidèle.

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World's finest (épisode 34) - Cet épisode est consacré à la préfète Amy Angotti et à l'évolution de sa relation avec Great Machine, puis le maire Hundred. Jack Pherson refait une apparition.

Avec cet épisode, Vaughan et Harris donne l'impression de vouloir retracer la vie d'Angotti en une demi-douzaine de scènes clef. le résultat se lit facilement et rapidement, mais l'intensité dramatique n'y est pas. du fait de la pagination limitée, ils usent de raccourcis qui donnent une impression de survol. Il ne s'agit pas tout à fait d'une enfilade de clichés parce que Vaughan et Harris ne sont pas les premiers venus. Mais il y a un goût de trop peu dans chaque scène. L'une d'entre elle a pour objet de montrer qu'elle et son mari son chacun absorbé par leur métier respectif (avec une petite pique sur les infidélités de monsieur). Mais cet échange entre adultes se termine par l'irruption de Great Machine et Jack Pherson. La situation personnelle entre Amy et son mari reste esquissée, et ni Great Machine ni Pherson ne se trouvent enrichis de manière significative par cette scène. Vaughan conclut cet épisode par une touche humoristique d'autant plus efficace qu'elle repose sur une connaissance basique de la série Batman et sur un élément dessiné qui compose un gag autant visuel qu'écrit, une belle complémentarité entre scénariste et dessinateur.

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Ce tome présente bien des aspects singuliers, à commencer par l'apparition du pape dans une présentation respectueuse. Mais à force de multiplier les registres narratifs, Vaughan et Harris finissent par composer un patchwork divertissant, sans être totalement satisfaisant faute d'un manque de suffisamment de substance. le mandat de Mitchell Hundred se poursuit dans Dirty tricks (épisodes 35 à 39 + "Ex Machina Special" 3).
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