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Citations sur Anthologie érotique : De Louise Labbé à Pierre Louÿs (17)

[...] il n'est rien que les coquines ne fassent, rien que leur lubricité n'invente, aucun goût qu'elles ne préviennent, aucune passion qu'elles n'échauffent ; tantôt victimes, et tantôt prêtresses [...].

(Marquis de Sade, Justine ou les Malheurs de la vertu, 1791)
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Une femme, quand elle est jeune, est plus sensible au plaisir d'inspirer des passions, qu'à celui d'en prendre. Ce qu'elle appelle tendresse n'est le plus souvent qu'un goût vif, qui la détermine plus promptement que l'amour même, l'amuse pendant quelque temps, et s'éteint sans qu'elle le sente ou le regrette. Le mérite de s'attacher un amant pour toujours ne vaut pas à ses yeux celui d'en enchaîner plusieurs. Plutôt suspendue que fixée, toujours livrée au caprice, elle songe moins à l'objet qui la possède qu'à celui qu'elle voudrait qui la possédât. Elle attend toujours le plaisir, et n'en jouit jamais : elle se donne un amant, moins parce qu'elle le trouve aimable, que pour prouver qu'elle l'est. Souvent elle ne connaît pas mieux celui qu'elle quitte que celui qui lui succède. Peut-être si elle avait pu le garder plus longtemps, l'aurait-elle aimé mais est-ce sa faute si elle est infidèle ? Une jolie femme dépend bien moins d'elle-même que des circonstances ; et par malheur il s'en trouve tant, de si peu prévues, de si pressantes, qu'il n'y a point à s'étonner si, après plusieurs aventures, elle n'a connu ni l'amour, ni son cœur.


(Claude Prosper Jolyot de Crébillon , 1707-1777)
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Jean de La Fontaine (1621-1695) - Le fabuliste a occulté le conteur. Et pourtant, celui dont les enfants apprennent par coeur les fables anthropomorphiques s'est adonné au plaisir peu solitaire du conte licencieux. En 1693, croyant mourir, il renie ses contes devant une délégation de l'Académie et reçoit le viatique.
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La lune se couchait, et le dernier de ses rayons emporta bientôt le voile d'une pudeur qui, je crois, devenait importune. Tout se confondit dans les ténèbres. La main qui voulait me repousser sentait battre mon coeur. On voulait me fuir, on retombait plus attendrie. Nos âmes se rencontraient, se multipliaient : il en naissait une de chacun de nos baisers.
Devenue moins tumultueuse, l'ivresse de nos sens ne nous laissait cependant point encore l'usage de la voix. Nous nous entretenions dans le silence par le langage de la pensée.


("Promenade avec madame T...", Baron Denon Dominique Vivant)
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Honoré Gabriel Riqueti, Comte de Mirabeau (1749-1791) -
Surnommé l' "Orateur du peuple", ce symbole de la Révolution française mena parallèlement une vie de débauche qui le conduisit régulièrement dans les geôles humides du royaume.
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Est-elle parvenue à cet âge où ses charmes commencent à décroître, où les hommes indifférents pour elle lui annoncent par leur froideur que bientôt ils ne la verront qu'avec dégoût, elle songe à prévenir la solitude qui l'attend. Sûre autrefois qu'en changeant d'amants elle ne changeait que de plaisirs ; trop heureuse alors de conserver le seul qu'elle possède, ce que lui a coûté sa conquête la lui rend précieuse. Constante par la perte qu'elle ferait à ne l'être pas, son cœur peu à peu s'accoutume au sentiment. Forcée par la bienséance d'éviter tout ce qui aidait à la dissiper et à la corrompre, elle a besoin pour ne pas tomber dans la langueur de se livrer tout entière à l'amour, qui, n'étant dans sa vie passée qu'une occupation momentanée et confondue avec mille autres, devient alors son unique ressource : elle s'y attache avec fureur ; et ce qu'on croit la dernière fantaisie d'une femme est bien souvent sa première passion.


(Claude Prosper Jolyot de Crébillon - 1707-1777)
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[...] il faut l'avouer et être juste : l'inconstance découle de la constitution, de l'essence même de l'individu viril.


(Mathieu-François Pidansat de Mairobert - 1707-1779)
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Quand au temple nous serons
Agenouillez, nous ferons
Les dévots selon la guise
De ceux qui, pour louer Dieu,
Humbles se courbent au lieu
Le plus secret de l'Eglise.

Mais quand au lict nous serons
Entrelassez, nous ferons
Les lassifs selon les guises
Des amans qui librement
Pratiquent folastrement
Dans les draps cent mignardises.

[...]

Donque, tandis que tu vis,
Change, maistresse, d'avis,
Et ne m'épargne ta bouche :
Incontinent tu mourras,
Lors tu te reprentiras
De m'avoir esté farouche.

Ah ! Je meurs ! Ah ! Baise-moy !
Ah ! Maistresse, approhe-toy !
Tu fuis comme un fan qui tremble :
Au moins souffre que ma main
S'esbate un peu dans ton sein,
Ou plus bas, si bon te semble.


(Pierre de Ronsard, "Pour Cassandre" , 1555)
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Baise m'encor, rebaise moy et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureus,
Donne m'en un de tes plus amoureus :
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise.


(Louise Labbé, XVI° siècle)
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Emile Zola (1840-1902) -
Le père du naturalisme, l'écrivain qui n'hésite pas à s'engager même au prix de l'exil, le très sérieux auteur d'une oeuvre monumentale, notamment du cyvle des Rougon-Macquart, fresque politico-socialo-économique de son siècle, se laisse aller parfois à décrire une scène érotique comme il le fait d'une banale description, l'air de rien, l'air de ne pas y toucher, ce qui est la marque des grands écrivains.
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