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EAN : 9782373441055
280 pages
Lemieux Editeur (22/08/2017)
3/5   6 notes
Résumé :
Ils vivent dans la « zone dédiée à l’élevage bovin », tenus soigneusement à l’écart des métropoles où triomphent la nature policée et la pensée idoine. Ces éleveurs rustiques sont la caste maudite d’un monde surpeuplé et essentiellement citadin. La viande raréfiée est devenue un art comestible pour les seules classes aisées. L’époque est impérialement biotech, et les grands majors de l’agrobiotechnologie se disputent le marché des insectes.
Dans la zone d’éle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce premier roman de Catherine Véglio me laisse une impression très mitigée.
D'un côté, je reconnais que l'auteur à fourni un travail conséquent pour écrire un tel roman mais d'un autre côté je ne suis pas vraiment rentré dans l'histoire.
J'ai trouvé ce livre plutôt difficile à lire. En effet, il traite de sujets assez pointus et la façon dont il est écrit, avec de longs paragraphes et trop peu de dialogues crée un mauvais rythme.
Heureusement, j'ai quelquefois réussi à m'intéresser à des scènes mais je me suis beaucoup trop souvent ennuyé et je le regrette car je suis certain que l'auteure à mis du coeur à l'ouvrage.
Je pensais, au départ, qu'il s'agissait d'un roman à tendance "vegan" (d'autant plus que c'est à la mode en ce moment) mais pas du tout en fait. Les choses se passent dans le futur, à un moment où la consommation de viande se raréfie au profit des insectes et autres produits voulant ressembler à de la viande sans en être vraiment. Il y a beaucoup de termes scientifiques et complexes qui font que ce livre est surtout destiné à des lecteurs en soif de connaissances et d'intellect.
Je remercie chaleureusement Lemieux Editeur et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de Masse critique.
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Tout d'abord, je remercie Babelio ainsi que les éditions "Lemieux" pour m'avoir fait découvrir ce roman via "Masse Critique".
Le titre m'intriguait, de même que la couverture et l'envie de lire cet auteure que je ne connaissais pas. Et pour cause, il s'agit de son premier roman.

Sans revenir sur le résumé, bien décrit dans la quatrième de couverture, le roman se déroule dans un futur assez proche (quelques dizaines d'années je dirais). En dehors de quelques avancées technologiques, ce n'est pas tant l'environnement qui a changé que l'organisation de la société. Face aux différentes pénuries et à l'évolution du monde, les hommes doivent faire face à certains changements. Petit à petit, les habitants des campagnes et des périphéries ont migrés, certains par choix, d'autres plus contraint pour survivre, vers les grandes villes. Seuls quelques "irréductibles" continuent à vivre en dehors de ces agglomérations géantes et produisent encore de la viande. Dans cette société du futur, la chair animale n'a plus autant de succès, à la fois parce qu'elle est devenue inaccessible au commun des mortels mais aussi parce que les moeurs évoluent et que se nourrir de viande est devenu primaire et "bestial".
Seuls quelques riches peuvent donc encore se permettre de goûter à ce met de luxe. La société trouvant des alternatives protéinées plus ou moins appréciées: insectes, aliments et viande de synthèse.
Le roman suit une partie du parcours de quelques protagonistes évoluant autour d'une zone dédiée à l'élevage bovin. Une journaliste puis plusieurs autre scientifique, chercheur et investisseurs vont interagir avec la famille s'occupant de cette ferme de bétail.

Que dire de ce roman?
J'ai aimé le style du roman, façon conte onirique mais sans jamais décoller vers l'improbable ou l'impossible.
L'histoire est décrite à la fois de manière un peu philosophique mais aussi et surtout de manière très réaliste.
Par moment, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un roman de Zola futuriste, dans le sens où tout est raconté tel qu'il est ou tel que l'auteur l'aurait vu si elle avait été présente sur place.
Les animaux qui portent des noms d'humains et qui, au final, semble bien plus sensibles, réfléchis et nobles que certains des protagonistes ont augmenté cette impression.
Le récit débute au milieu de l'histoire de ces personnes et de cette ferme et se termine également au milieu de quelque chose... Encore une fois, cela m'a rappelé le style d'écriture de certains écrivains d'une autre époque, j'ai beaucoup aimé.
En ce qui concerne ce que le roman aurait pu offrir et qui m'a manqué, je dirais que j'attendais peut être que la réflexion sur la place de l'animal, de l'homme et du lien à la terre soit plus approfondie. Les taureaux du romans semblaient avoir des choses à dire et sont retournés à la terre avant d'avoir pu s'exprimer. La réflexion sur les appétits de l'homme pour la chair (dans tous les sens du terme) est bien là également mais souffre aussi d'un manque d'approfondissement. A moins que ce ne soit justement la volonté de l'auteure? Laisser le lecteur sur sa faim pour méditer plus avant sur cette fable carnivore?
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Je remercie la Masse critique de Babelio et les éditions lemieux pour l'envoi de ce livre ! La thématique me paraissait très intéressante et actuelle, d'où mon envie de me plonger dans ce livre et je n'ai pas été déçue. Dans un monde où les derniers élevages (de bovins du moins) sont soumis à des réglementations strictes et existent en marge des grandes villes globalisées, la ferme du Grand Bois vénère Darius, un superbe taureau reproducteur. Hélène est journaliste et navigue entre différents milieux, notamment amateurs de viande, et se rapproche de cette ferme. Hélas, Darius va succomber à une étrange maladie…
Pour moi il s'agit moins d'un conte qu'une oeuvre d'anticipation plutôt clairvoyante et documentée. le début du roman décrit des « villages-témoins » que les gens visitent avec curiosité, dévoilent une perte de contact criante avec la terre. C'est sur ces rails que l'autrice va développer cet univers en écho du nôtre. Une grande partie du livre, guère désagréable, est consacrée à décrire les différents milieux, les différentes problématiques de ce nouveau monde, la vie des personnages entre production et consommation de viande ; la journaliste Hélène a en effet accès à beaucoup de milieux et rencontre beaucoup de personnages d'horizons divers et variés. Ce roman s'attache surtout à une certaine élite qui continue envers et contre tout à se nourrir de chair (comme certains aujourd'hui s'obstinent à manger de l'ortolan finalement…) tandis que la viande de synthèse et les insectes, qui dégoûtent profondément la narratrice, inondent le marché. Ces membres se posent d'ailleurs presque comme des « victimes » au sein du système, d'une consommation dite « dominante ». Pour moi c'est une volonté de continuer à affirmer des différences de classes à tout prix, ici dans les goûts. Ainsi on parle plus de saveur que de souffrance. La bête est respectée, sacralisée presque mais jamais sondée dans le fond. La problématique de la chasse est ainsi abordée en étroit lien avec ces pratiques élitistes. Les enjeux politiques, entre une vieille Europe et une Asie dynamique, sont également de la partie et offrent une réflexion intéressante.
Si je devais mettre un bémol, ce serait peut-être sur les personnages, assez distants et très en surface ; mais comme le côté « conte » est clairement revendiqué, ce n'est pas trop étonnant. Mais parfois ils apparaissent d'un coup, disparaissent et j'ai eu du mal à me rappeler de tout ce microcosme (Stanislas, Attila…), surtout que nous n'avons pas l'occasion de nous attacher à eux. Aussi, la chair des animaux rejoint souvent la chair des humains, une sorte de tension sexuelle tapisse ce roman d'une manière assez étonnante.
Au final une lecture intéressante, instructive même et qui pousse à la réflexion.
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Ce titre m'avait interpellée lors d'une masse critique précédente. Donc...
L'auteur a fait un vrai travail d'analyses sur une orientation possible de notre alimentation dans un futur proche, avec une prédiction prononcée pour une nourriture à base d'insectes essentiellement. Que deviennent alors les amateurs de viandes ? Des éleveurs barbares isolés dans des zones d'élevage, des riches étrangers capables de s'offrir cette denrée de plus en plus rare. Que dire des bouchers ou des chasseurs ? de quoi réfléchir quelle que soient nos habitudes alimentaires.
J'ai eu un peu de mal avec les personnages. Je trouve que l'histoire de Jacques n'apporte rien ici.
Au final, je reprends la phrase de présentation en quatrième de couverture. Catherine Véglio tisse un conte d'anticipation à la fois sensuel et moqueur, terrifiant et profond sur nos rapports contemporains à l'animal et à la nature.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Hélène raconta qu'elle avait lu qu'autrefois, dans les grandes forêts sibériennes, des individus se perdaient volontairement pour échapper à leur funeste sort. Peut-être se regroupaient-ils pour former des communautés vivant dans l'immensité et la profondeur, ignorées par leurs contemporains ?
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Car un jour viendra où l'idée que, pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans des vitrines inspirera sans doute la même répulsion qu'aux voyageurs du XVI ème siècle les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains.
Claude Lévi-Strass in "Nous sommes tous des cannibales"
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Il lui dit que les forêts, comme la mer ou les déserts, étaient là aussi pour rendre aux hommes leur part d'évasion et de refuge, pour laisser leur pensée se déployer.
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Nous, hommes et femmes du Grand Bois, éleveuses et éleveurs d'ici et d'ailleurs, carnassières et carnassiers, carnivores, ogres et ogresses, pauvres mortels omnivores, êtres pleins de remords et de sensualité, individus sans conscience, chasseurs de plaisirs interdits, jouisseurs cruels, chantres de l'hémoglobine...
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