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4,1

sur 1215 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sous l'occupation, un soldat allemand réquisitionne une chambre dans une maison. Cette demeure, c'est celle d'un homme et de sa nièce qui vont opposer un silence à toute épreuve à l'envahisseur.

Une sobriété et un dépouillement extrême, mais un style riche. Un récit absolument pas manichéen sur la guerre et sur les peuples. Au delà du soldat allemand, on découvre un homme sensible et cultivé. Les trois personnages auraient eu beaucoup à se dire, s'il n'y avait cette guerre qui les séparait... Les descriptions sont hypnotiques et précises, une sorte de monotonie emplit l'espace et le temps. Mais c'est justement la force du récit, d'aller au delà de cette monotonie, au delà de ce silence et de cette séparation pour donner la parole au jeune allemand. En l'absence des mots, les gestes prennent une autre résonance. A chaque page, je m'attendais à une drame, même minime : un balbutiement, un geste de trop qui aurait rompu la tension. Mais rien. On se concentre alors sur le message de l'auteur, sur ce qui fait l'essence des hommes et des peuples. J'ai mis 3/5 à ce livre car ce silence, cette monotonie ont été un peu lourds à supporter à certains moments pour moi (et je l'assume), de même que les tirades de l'allemand. Cependant, certaines lignes, certaines phrases, sont d'une telle justesse... C'est un court texte que j'ai été ravie de lire au moins une fois, un récit différent sur l'occupation et la guerre.
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Le silence de la mer est écrit par Vercors. le livre est publié clandestinement en 1941. L'auteur, Vercors fonde avec son ami de Lescure les éditions de Minuit. Son nom est Jean Bruller. Il prend comme nom d'écrivain Vercors à la sortie du livre. Vercors est de ceux que révulse le Nazisme. Il sera résistant sous le régime de maréchal Pétain.

L'histoire est celle d'un capitaine allemand qui réquisitionne une chambre de la maison d'un vieil homme qui y vit avec sa nièce. Cette maison est située au nord-ouest de Paris.

Il se présente Werner von Ebrennac. Il demande qu'on lui montre sa chambre. Lorsqu'il rentre tous les soirs c'est comme un rituel. Il s'arrête devant la porte de la pièce ou séjourne le vieil homme et sa nièce. Il parle pour demander des draps, dire que si le passage à son retour du soir dérange il entrera par la cuisine, il demande de pouvoir se réchauffer au feu ouvert où brûle des buches, il admire les livres dans la bibliothèque, se dit musicien et aimer la France. Ses paroles se termine immanquablement par : « Je vous souhaite une bonne nuit ».

Il ne trouve aucune réponse à son expression et s'en contente. le vieil homme et sa nièce expriment leur patriotisme par le silence.

Le narrateur est le vieil homme.

Au départ je me suis demandé si la maison était à proximité de la mer. Ensuite, je me suis dit que ce silence de la mer n'était qu'une image.

Si je reconnais à Vercors des talents d'écriture, je me suis étonné qu'une telle histoire littéraire ai rencontré un si grand succès. Mon appréciation, ma réflexion doit être issue du fait qu'en littérature, j'aime les histoires qui bouges, pleines de rebondissements, qui tiennent en éveil et qui aboutissent à des effets de surprises.

J'ai vu le téléfilm de 2004 avec :
Thomas Jouanet : Capitaine Werner von Ebrennac
Julie Delarme : La nièce
Michal Galabru : le vieil homme.

J'ai plus aimé le téléfilm que le livre.

Le réalisateur est : Pierre Boutron. Celui qui écrit le synopsis ne s'est pas contenté de se limiter au contenu du livre. C'est souvent le cas au cinéma. Parfois cela apporte un plus, d'autrefois un moins à l'histoire visualisée.

Dans le contexte de la guerre, les paroles très positives de l'officier à l'égard de ses hôtes et concernant la France étaient-elles tenables ?

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Lors de la guerre 40-45, nombre de français ont été obligé d'héberger des officiers allemands. Ce n'était pas toujours facile, pas pour l'hôte bien entendu, mais pas non plus pour l'officier allemand qui ne se trouvait plus tellement en présence d'un ennemi, mais en présence d'une personne. Les hôtes décident de ne pas parler à cet invité malvenu alors que l'officier fait tout pour rompre ce mutisme.

C'est un livre qui se lit lentement. Il est bourré de monologues et on se demande à quoi il va mener. Je me suis sentie très mal à l'aise à la fin du livre. Je ne sais pas trop pourquoi... Sans doute parce que derrière l'ennemi il y avait un homme qui était complètement rejeté...
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J'ai lu ce texte dans le recueil de nouvelles du même nom.

Je ne sais pas vraiment quoi dire à part que j'ai été assez déçu par cette nouvelle, que sa réputation avait précédé. M'attendant donc à un chef d'oeuvre magistral, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une histoire étrange et mystérieuse dans un huis-clos comme je les aime mais qui ne parvient pas à se détacher de la situation initiale, du point de départ et qui m'a donc ennuyé. Je dirai que cette histoire, cette situation aurait dû à un moment "s'envoler", "décoller", et l'écriture de Vercors avec. Écriture que je trouve d'ailleurs presque mauvaise à certains passages. Pas sur, donc, que je lise les autres nouvelles de ce recueil...
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C'est grâce au petit documentaire "Résistance: 40 figures contre le nazisme" de l'excellente collection Bam! que j'ai découvert Vercors.
Dans "Le silence de la mer", les deux protagonistes mettent en place une résistance passive face à l'Allemand logeant chez eux ("Nous avons décidé de ne rien changer à notre vie, comme si l'officier n'existait pas"), gardant le silence soir après soir malgré la volonté de celui-ci de faire la conversation. Ce silence, symbole de la dignité française, est une réaction noble à une situation ignoble. le silence est de plus en plus difficile à maintenir car l'officier est un homme cultivé et respectable, de bonne compagnie, qui a, qui plus est, une haute idée de la France, pays à la culture riche et variée. A aucun moment il ne se formalisera de ce silence, au contraire, il semble approuver l'attitude des Français ("cette expression d'approbation à la fois souriante et grave"), conscient que si "nous avons l'occasion de détruire la France, elle le sera". Vercors met ainsi en garde contre la fin du rayonnement culturel français si l'occupation allemande venait à perdurer.

"Ce jour-là" est un instant de vie tout en émotions entre un petit garçon et son père, où la beauté de la balade en pleine nature vient contraster avec la dureté de l'événement vécu (l'arrestation de la mère).
"Le Songe" est une sorte de rêve fantasmagorique dans lequel l'auteur fait une longue description de corps décharnés (alias les morts-vivants des camps de concentration), cherchant à éveiller à "la conscience universelle et flottante" de la souffrance des autres, à travers le monde.
A travers le personnage de Renaud Houlade dans "L'Impuissance", Vercors encourage à se révolter au lieu de se réfugier dans son petit monde, de se retrancher derrière ses petites habitudes. Comment peut-on "converser avec monsieur Stendhal pendant qu'on rôtit des femmes et des gosses dans une église?" (référence à Oradour). On ne peut "ignorer lâchement ces actes horribles".

Petite touche d'humour dans "Le Cheval et la Mort": la visite de Hitler à Paris semble aussi incongrue que celle d'un cheval dans une maison bourgeoise!
J'ai beaucoup aimé "L'imprimerie de Verdun" qui évoque bien le tiraillement que l'on devait ressentir entre les directives du gouvernement et les penchants de son coeur. Vendresse, qui a combattu pendant la Grande Guerre, est entièrement dévoué à Pétain qui s'y est distingué. Mais son commis et ami est juif... Si dans un premier temps, "il s'en laisse facilement conter", il finira par changer d'idéologie en voyant le sort réservé à Dacosta et sa famille.

On voit bien avec ces six nouvelles l'enchaînement des idées et des arguments en faveur de la Résistance que prône l'auteur. Chaque fois le propos est subtil et le message véhiculé dans des histoires variées qui se complètent bien. de ce fait il faut bien connaître le contexte de l'époque, afin d'en savourer pleinement la teneur.
Lien : https://www.takalirsa.fr/le-..
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Oui ce siècle, en Europe, restera, pour l'Histoire, marqué par ce trou béant, par cet abîme sur lequel tout revient.
Presque à son mi-temps, un pivot barbare sur lequel tout le siècle semble construit.
Là où tout se finit, là où pourtant tout doit renaître, puisque nous sommes toujours là.
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Je n'avais su apprécier (la valeur de) ce roman qu'après avoir vu une adaptation à la télévision (j'avais ressenti le même effet avecla lecture de "L'ami retrouvé").
Un silence pesant, un texte très épuré qui ne m'avait pas fait aborder Vercors sous les meilleurs auspices...
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