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EAN : 9782512007579
96 pages
Nevicata (12/10/2017)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Parce que pour connaître les peuples, il faut d'abord les comprendreIl était une fois un petit royaume où l'on persiste à croire que le bonheur existe. Un pays qui s'efforce encore de conjuguer autrement les mots nation, monarchie, prospérité et bien collectif. Au Bhoutan, dans ces confins himalayens que le relief continue d'isoler du reste du monde, prétendre que la vie est différente est tout sauf un vain mot. Au long des sentiers perchés, le Bhoutan, si lointain ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Immersion douce dans ce pays inconnu, longtemps resté à l'écart du monde sillonné et cartographié. Ce petit pays coincé entre deux géants d'Asie (la Chine et l'Inde) intéressés par ses richesses hydro-électriques et ses immenses forêts, protégé par l'obstacle naturel de la chaine himalayenne, a longtemps vécu en autarcie dans un système féodal.

Mais les choses ont (beaucoup) changé depuis quelques décennies …

Et surtout le Bhoutan, en promouvant le concept de Bonheur National Brut en lieu et place du fameux PNB et en posant la question du bonheur des hommes, figure l'une des dernières utopies. En cela il mérite qu'on s'y intéresse d'un peu plus près …

Alors qu'en est-il ? J'ai personnellement du mal à croire que les gens puissent être heureux dans un pays où les immigrés (indiens et népalais en l'occurrence) vivent misérablement au bord des routes et travaillent comme des bêtes de somme … J'ai aussi du mal à croire qu'il suffit d'introduire dans les écoles des séances de contemplation pour éduquer les enfants au bonheur. Certes leur inculquer des notions comme bonté, compassion, attention à soi et aux autres, vivre-ensemble est certainement le terreau d'une vie plus épanouie, plus riche. Mais j'ai bien peur que cela reste au niveau des bonnes intentions … Selon moi il est avant tout essentiel d'apprendre aux jeunes à être libre et à penser par eux-mêmes, même si cela ne conduit pas forcément au bonheur.

Mais la démarche bhoutanaise a le mérite d'exister et de relever le défi. On trouve dans ce petit pays des entrepreneurs, des hommes et des femmes, convaincus que « faire des affaires tout en s'inscrivant dans la politique du Bonheur national brut ne relève pas de la quadrature du cercle. » et qui le prouvent.

Les adeptes de TINA (TINA pour « there is no alternative » (« il n'y a pas d'alternatives »), leitmotiv des néo-libéraux qui justifient ainsi la flexibilisation et la précarisation du travail, l'allongement des carrières, la privatisation des services publics, … imposés par le « marché ») peuvent aller se rhabiller et peut-être commencer à penser à un autre leitmotiv. Rêvons un peu ….


Ce billet est aussi l'occasion pour moi de saluer l'existence de cette collection « l'âme des peuples », dirigée par Richard Werly, qui « s'est lancé dans l'aventure éditoriale après avoir réalisé combien, en Europe et dans le monde, la compréhension mutuelle et la connaissance des racines culturelles et religieuses ne cessent de reculer sous la pression d'une économie toujours plus globalisée et de crises nouvelles et parfois brutales. »
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les petites mains – indiennes essentiellement-, qui s’échinent pour deux ou trois euros par jour, vivent, mangent et dorment misérablement sur le bord des routes, me font penser à Sisyphe, condamné à hisser un rocher redescendant éternellement la colline une fois parvenu à son sommet. Dans son roman poignant, le cercle du karma, l’écrivaine Kunzang Choden évoque ces ouvriers « indissociables de la route ». « Ils faisaient partie des matériaux employés. Ils figuraient sur la liste du chantier avec les excavateurs, les pelleteuses, les bulldozers et les rouleaux compresseurs. » Dans l’est, entre les localités de Sengor et Kuri Zampa, des chörten ont été bâtis en souvenir des 300 Indiens et Népalais que les drapeaux à prières et tridents du dieu Shiva n’avaient su protéger.

Comment ne pas ressentir de la compassion en voyant ces hommes bêcher, ces femmes concasser des pierres et ces enfants courir dans ce monde de goudron et de poussière ? Le jeune Bouthanais auquel je m’en suis ouverte m’a assuré, avec détachement, qu’ils devaient avoir commis des horreurs dans une vie antérieure pour mériter cela.
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Chaque automne, des grues à col noir traversent la chaîne himalayenne depuis le Tibet, pour passer l’hiver dans cette étendue de prairies jaunies, peuplées de yacks, de léopards et d’ours noirs. Avant d’y atterrir en douceur, elles effectuent de larges cercles autour de la vallée. La légende raconte qu’elles tournent trois fois au-dessus du temple de Gangtey avant de se poser. « Elles savent dans quel sens voler autour du monastère. C’est un signe de grand respect » m’assure un de ses pensionnaires. « Je le sens, ces oiseaux devaient être des moines dans une vie antérieure. Sinon, ils auraient tourné autrement. »
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Le Bhoutan …

Un pays qui affiche un bilan carbone négatif. Une terrer où l’on chérit ses forêts et ses rivières peuplées d’esprits, mais où l’on jette encore ses déchets par la fenêtre de sa voiture et abandonne ses vidanges derrière soi en altitude.
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Karma Phuntsho l’assure, « il peut y avoir de vraies entreprises sociales qui génèrent du profit pour soi et pour d’autres, pour la société, l’humanité et l’environnement. Cela nécessite de la détermination et de la motivation, de la persistance et de la tolérance, de même que de la sagesse et de la compassion, de la générosité et de la concentration. Ces caractéristiques existent déjà dans le monde culturel et spirituel du Bhoutan et peuvent être appliquées à un business model ».
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De vallée en vallée, le road trip laisse pantelant devant la beauté vierge des forêts escarpées, les monts himalayens, la sérénité communicative. Depuis la « route nationale », épine dorsale du pays, les pistes, détours et crochets dévoilent d’autres lieux, d’autres âmes.
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