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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qui sème le mauvais vent, fait s'abattre sur les survivants une tempête pourrie... Après une guerre essentiellement bactériologique et "La Grande Pagaille", il reste sur cette terre française post-apocalyptique quelques non-civilisés qui se livrent des combats à coups de couteaux, haches et frondes...afin de pouvoir manger.
L'anthropophagie et les viols sont devenus monnaie courante (parfois d'échange) et il faut se méfier de chaque être humain qu'on rencontre près d'un point d'eau. Particulièrement quand on est un solitaire comme Gérald qui, comme quelques rares autres, a refusé de devenir un "groupé" ( comprenez : un mouton qui suit aveuglément le chef d'une meute de loups guerriers).
Mais voilà que Gérald, expert en lancer de couteau, cynique et macho, va se voir annexée d'Annie (jeune, jolie, blonde...évidemment !). La route, dangereuse à chaque tournant, se fera désormais à deux...
...et quelque temps après, à trois, quand le couple sauve un certain Thomas d'une mort barbelée et barbare...

Dans les trois tomes (L'Autoroute sauvage, 1976 ; La Mort en billes, 1977 ; L'Ile brûlée, 1979) qui constituent cet intégrale, nos affranchis vont devoir affronter la peste bleue, des hordes de rats, la mort acide et quasi invincible qui avance sur deux jambes, des esclavagistes dirigés par des télépathes...mais avant tout...leurs immondes congénères humains !

Ce divertissement SF viril a été écrit par une femme (sous un nom d'emprunt d'homme : voir citation) qui se moque gentiment de la gent féminine sans oublier de souligner que la femme avec sa forte caractère l'emporte finalement sur la faiblesse "phéromonale" de l'homme. (J'ai apprécié...vous vous en doutez !)

Mais c'est aussi un livre d'aventures bourré d'action(s), à l'atmosphère parfois pesante et cauchemardesque, dans lequel on ne s'ennuie pas un quart de seconde. le style est minimaliste, composé de phrases courtes et percutantes, qui s'accorde parfaitement à cette histoire au rythme entraînant. L'humour, léger, noir ou ironique ne manque pas, en particulier dans les relations de camaraderie (bien mâle) et le coude-à-coude presque fraternel de Gérald et Thomas.

C'était un excellent moment de lecture (surtout nocturne), hélas déjà fini, qui m'a (e.a.) marqué par des cernes sous les yeux...que je ne regrette(nt) aucunement !


(Les trois romans sont suivis de quatre courtes nouvelles dont le sujet commun est la guerre atomique. Seul le récit "les Bulles", la toute première nouvelle de J. Verlanger écrite en 1956, a retenu mon attention pour la grande qualité littéraire)
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Dans un monde d'homme, il n'est pas étonnant qu'Eliane Taïeb, alias Julia Verlanger, ait connu le succès sous le pseudo de Gilles Thomas, le temps de seize romans, parus entre 1976 et 1982. Une trajectoire courte, mais intense, qui n'est pas sans rappeler celle de Stefan Wul, avec qui Julia Verlanger a d'ailleurs entretenu une correspondance fournie.
La trilogie des Terres Sauvages est sans doute son oeuvre la plus connue, "l'Autoroute Sauvage" ayant maintenant le statut de classique de la SF française, un statut bien mérité selon moi. Rien de plus logique, donc, à ce que l'excellente collection "les Trésors de la SF", animée par Laurent Genefort chez Bragelonne, propose cette intégrale.

Dans un monde post-apocalyptique, une poignée d'êtres humains tente de survivre dans ce qui fût la France. Ravagée par une guerre bactériologique, il y a une génération, le pays est devenu la proie de la terrible peste bleue, qui a décimé une grande partie de la population. Depuis, rats pesteux, mares de bactéries et poches de gaz mortels ce sont multipliés, surtout dans les grandes villes désertées. Les survivants résident donc principalement à la campagne. Au milieux de nombreux petits groupes (désignés sous le vocable "les groupés"), généralement dirigés par des chefs sadiques, violents et cannibales, circulent les solitaires, qui les évitent à tout prix.

Voilà pour le décors, qui sert de cadre à l'histoire de Gérald, qui est un solitaire, ce qui signifie un mec surentraîné, un as de la survie et de l'endurance. Il est franchement macho sur les bords, mais pas insensible pour autant. Et comme il le dit lui-même, l'égalité des sexes, il est parfaitement d'accord, mais il se trouve que dans un monde de survivants un homme c'est plus costaud qu'une femme et puis c'est tout. Je ne spoillerai pas outre mesure , mais il va rencontrer l'amour, quand Annie fera irruption dans sa vie, l'amitié, quand Thomas fera irruption dans sa vie et tout ça...ça vous change quand même une mentalité de solitaire, au point de vous entrainer dans des aventures qui dépassent le strict cadre de la survie personnelle.

Les trois romans qui composent cette trilogie ("l'Autoroute Sauvage", "la Mort en Billes" et "l'Ile Brulée") sont tous de qualité. L'auteur y fait preuve d'un sens du rythme remarquable et y développe une écriture toute en gouaille et argot, absolument délicieuse, et qui donne un aspect singulier à ce récit de SF. C'est un peu comme si un auteur de polar bien français écrivait de la SF. Les personnages sont savoureux et ils nous embarquent, à travers leurs aventures, dans le registre du post-apo strict vers l'action pure et dure, en passant par l'horreur. Il n'y a rien à jeter dans cette intégrale et les nouvelles qui agrémentent l'ensemble, bien que d'un niveau moindre (et pas du tout dans le même univers), sont tout de même intéressante et révèlent une Julia Verlanger assez mélancolique dans le fond.
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Rien de révolutionnaire dans ces textes réunis dans ce coffret, mais un plaisir de lecture bien présent. Il semblerait que c'était pourquoi elle écrivait :
« Son but n'était pas de décrire un système quelconque, social ou autre, son ambition était de raconter des histoires et de distraire ses lecteurs. » (L'imaginaire marqué au fer rouge : Verlanger par ses pairs, Laurent Genefort )

Un pitch très simple : un solitaire endurcit qui rencontre quelques compagnons, une petite équipe qui se forme et va aller de péripéties à péripéties, de problèmes en problèmes. Les passages obligés sont là, les facilités aussi. Mais les personnages sont crédibles, le style agréable, le roman court. On se doute de la fin, que rien de très désagréable ne vas arriver. Mais on n'y croit, et j'avais envie que nos protagonistes s'en sortent. Et loin de me déplaire, un petit côté anar se dégage des lignes.
Ce voyage vous dévoilera que les armes bactériologiques ne sont pas bonnes pour l'environnement, que l'homme est accro au bifteck, et que si les vaches n'existent plus, ils restent tout de même des humains pour avoir sa part de bidoche à tous les repas. Vous découvrirez que la Peste bleu porte bien son nom, et que des billes translucides peuvent faire un zombi-like impressionnant. Les femmes sont dans le rôle qu'elles n'auraient jamais du quitter : fourneau, serpillère et pieu. Gilles Thomas prend son rôle à coeur pour se fondre dans les standards misogynes, mais Julia Verlanger, par petite touche, sème quelques éléments qui rendent la femme supérieure à l'homme.

Ce premier volume se clôt par 4 nouvelles de bonnes factures, au ton assez sombre sur notre humanité. Laurent Genefort et Serge Perraud concluent l'ensemble, en nous donnant des éléments biographiques et des pistes de lecture. Peut-être un peu court, mais éclairant pour moi qui ne connaissait pas l'auteure. Et il reste quatre volumes de cette intégrale, et donc possiblement des autres annexes. Au passage, l'explication sur le pourquoi d'un pseudo masculin ou comment Julia est devenu Gilles :
« Chez cet éditeur [Fleuve noir], en effet, les dames sont absentes de l'écurie des auteurs. Est-ce une désaffection des femmes pour les genres publiés ? C'est surtout la politique de la maison, le Fleuve Noir ayant une réputation de conservatisme. Les luttes acharnées des femmes, à partir de 1973, pour acquérir une autonomie réelle, restent sans effet sur la position des éditions Fleuve noir… sauf pour Julia, qui doit cependant se cacher sous un pseudonyme masculin. »
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Ce premier tome de l'intégrale consacrée à l'auteur Julia Verlanger (1929-1985) nous plonge dans un univers futuriste post-apocalyptique violent et sauvage.

Les personnages sont attachants et réalistes et l'action soutenue.
Cet univers de violence et d'espoir emporte nos personnages dans de nombreuses et passionnantes aventures.
L'intrigue est captivante et ne laisse pas au lecteur le temps de s'ennuyer.

Tout au long de ce livre d'aventure, l'auteur nous propose de réfléchir sur la nature humaine : l'idéalisme de certaines communautés peut-elle triompher de la barbarie des autres ? La violence est-elle nécessaire pour préserver la paix ?

Bien que ce premier tome ne réunisse pas les meilleurs textes de Julia Verlanger, le livre reste d'un très bon niveau et permet d'appréhender la complexité de l'oeuvre de l'auteur.

7/10
Attention ce livre comporte des scènes de violence et de sexe.
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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Après une guerre bactériologique la France a sombré dans le chaos. Les survivants de la peste bleue se sont réunis en petits groupes qui se donnent la chasse dans un monde impitoyable où le cannibalisme améliore l'ordinaire! Gérald tente de survivre en gagnant le sud quand il tombe sur Annie, une petite fille dont il a la faiblesse de sauver la vie. Hélas la jeune fille a un fort caractère et va le pousser vers des aventures dont il se serait bien passé. Son obsession est d'aller à Paris. Pour y arriver, il leur faudra remonter L'Autoroute sauvage. Entre les mares de bactéries, les poches de gaz hallucinogènes et les bandes de pillards, le voyage promet d'être chaud !
Un très bon bouquin, efficace et plein d'aventure, on est dedans dès les premières lignes car le style est particulièrement efficace. L'histoire est la même que celle de "La Route" de Cormac McCarthy (si ce n'est que le livre est bien antérieur) mais en version fun. Un grand plaisir de lecture!
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J'ai toujours beaucoup aimé les romans qui mêlaient une romance et une fin du monde. Celui-ci est différent, bien plus sombre, plus cru. Il reflète d'autres côtés de l'apocalypse, outre la famine et les maladies...Des horreurs qu'on oublie bien souvent.
Ainsi, c'est déjà un point fort du livre : son innovation. Il se démarque des autres, s'arrache aux préjugés.
Il s'allie avec un style d'écriture brut, qui ravage et nous aspire dans ses flots. Les personnages, quant à eux, sont humains, empreints d'honnêteté.
C'est une histoire haletante, criante de vérité : une fin du monde ressemble bien plus à cela qu'à celle à l'eau de rose où tout le monde s'entraide. Ici, on tue ou on se fait tuer. La loi du plus fort règne.
Ce fut très agréable d'avoir face à soi un roman apocalyptique différent des autres, plus vrai, plus sombre, pour une fois.
Toutefois, l'écriture rude et les explications très détaillées ne sont pas faites pour tout le monde... J'ai plus d'une fois froncé les sourcils
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Les éditions Bargelonne ont l'excellente idée de rééditer les oeuvres complètes (en 4 tomes) de Julia Verlanger (1929-1935), écrivain français de science-fiction et de fantasy. Une époque où la SF n'était pas un domaine féminin, d'où une multiplication de pseudonymes qui explique sans doute sa faible notoriété. Car ce premier tome est plus que prometteur. Trois romans mettent en scène un même héros, Gérald, solitaire dans une France dévastée par les guerres chimiques. Dans ce monde où un individu isolé est considéré avant tout comme de la viande par les bandes diverses, où il faut affronter le danger à chaque minute, Gérald pour l'amour d'Annie et des copains va s'impliquer dans une aventure de reconstruction. Des romans très agréables à lire, grâce à une écriture fluide, à mi chemin entre un style oral et écrit, un narrateur très convaincant dans son rôle de macho au grand coeur.
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La terre sauvage est en fait une trilogie qui regroupe trois livres parus dans l'ancienne collection Fleuve noir Anticipation. Je connaissais le premier tome - L'autoroute sauvage – puisqu'il avait été un des titres qui m'avaient le plus marqué et forgé mon gout jamais démenti pour le genre postapocalyptique. Ne connaissant pas la suite et voulant renouer avec les lectures de ma jeunesse, j'ai donc immédiatement craqué pour ce livre et même si la mort en billes et l'île brûlée sont des suites moins prenantes que l'original, j'ai immédiatement retrouvé le style direct, sans fioritures de Julia Verlanger qui écrivait à l'époque sous le pseudonyme de Gilles Thomas. Une manière d'écrire très simple mais tout entière tournée vers l'efficacité, ce qui fait de la Terre sauvage un roman très distrayant qui m'a fait passer un très bon moment. Rien de bien nouveau puisqu'il s'agit des aventures de Gérald, un solitaire qui tente de survivre dans une France chaotique où l'unique souci des derniers humains et de rester en vie quitte à pratiquer le cannibalisme. Nous somme ici dans une sorte de Mad max à la française où l'action et l'aventure sont les maitres mots. J'adore ce genre de roman qui m'a fait découvrir la science-fiction dans mon adolescence et même si maintenant je me tourne plus souvent vers des livres plus « sérieux », j'aime parfois me replonger dans les trésors de la SF que Bragelonne a eu la bonne idée de rééditer.
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La terre sauvage est un très bon post-apo de Julia Verlanger qui se laisse facilement dévorer. Même si l'écriture est parfois « légère », l'intrigue est suffisamment bien construite pour garder captif le lecteur. La description de cette France survivaliste est prenante et les personnages sont attachants et très réalistes. Les nouvelles qui suivent ce roman sont plus sombres et très réussies. Un bon plaisir de lecture que je vous recommande.
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Premier Volume du formidable travail de réédition des oeuvres de Julia Verlanger par les Editions Bragelonne; objectif: faire connaître et aimer une des oubliées de la sf/fantasy française.

Ce premier volume est consacré aux textes appartenant au genre post apocalyptique (post apo pour les intimes), courant influent de la sf de l'époque (à noter que cela restera le cas jusqu'à aujourd'hui avec le post apo à la sauce zombies, avec une parenthèse de la fin de la Guerre Froide au 11 septembre).

Commençons par la fin: La trilogie de l'autoroute sauvage est complétée par des nouvelles formidables (voire meilleures que le texte central) et des textes indispensables pour connaître le parcours de l'auteure.

Quant au plat principal, si le traitement du thème n'est pas d'une folle originalité, le style très parlé et la caractérisation des personnages emportent le lecteur; on est donc accroché comme dans une bonne série, avec quand même un petit essoufflement à mon goût dans le 3e et dernier roman; une conclusion en demi-teinte donc, mais un plaisir global à la lecture de ce premier volume, qui donne surtout envie de lire la suite.
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