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EAN : 9782960117905
34 pages
Egalité Editions (22/02/2012)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Le 22 juillet 2011, Anders B. Breivik fait exploser une bombe devant le quartier gouvernemental d'Oslo en Norvège. Deux heures plus tard, sur l'île d'Utøya, il pénètre dans le camp de jeunes du Parti travailliste norvégien et ouvre le feu sur les participants.
En tout, il tue près de quatre-vingts personnes.
La prétendue « schizophrénie paranoïde » d'Anders B. Breivik n'atténue en rien la gravité de ses actes et de sa pensée. Luk Vervaet explore les él... >Voir plus
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Introduction

« Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde »
(Bertolt Brecht)

Le 22 juillet 2011, Anders B. Breivik, 32 ans, fait exploser une bombe devant le Regjeringskvartalet, quartier gouvernemental d’Oslo en Norvège. Il tue huit personnes. Deux heures plus tard, déguisé en policier, il entre dans un camp de jeunes du Parti travailliste norvégien sur l’île d’Utøya et ouvre le feu sur les participants. Il tue soixante-neuf personnes.
Breivik se revendique comme « croisé en guerre contre l’invasion musulmane ».

Il a travaillé pendant trois ans à écrire un document de 1518 pages, publié sur Internet avant les attentats et intitulé A European Declaration of Independence – 2083 (2083, une déclaration d’indépendance européenne). Il y annonce une « guerre civile européenne » en trois phases (1).
La première phase est la phase d’actions terroristes contre la gauche traître. Jusqu’en 2030, des cellules clandestines doivent mener des actions spectaculaires pour marquer l’opinion publique. Breivik écrit : « Si l’on avait exécuté, disons, 100 000 intellectuels marxistes en Europe occidentale après la deuxième guerre mondiale, et si on avait interdit toutes les formes de la doctrine marxiste, nous aurions pu éviter la création de l’idéologie de haine anti-européenne, connue sous le nom du multiculturalisme. Il est absolument essentiel que nous, les patriotes culturels conservateurs de l’Europe, ne répétions pas cette erreur. Tous nos efforts doivent être orientés à cibler et exécuter les multiculturalistes partout où on pourra les trouver pendant la phase 1, 2 et 3 de la guerre civile européenne. » (2)
Cette première phase est aussi celle d’un ultimatum aux musulmans. S’ils veulent rester en Europe, ils doivent « se convertir au christianisme, changer de nom, renoncer à pratiquer leur langue maternelle ou l’arabe, ne pas avoir plus que deux enfants, etc. » (3) Cette « offre » est valable jusqu’en 2020.
La phase 2 s’étend jusqu’en 2070. Elle consiste à mettre sur pied des « groupes de résistance », organisés en vue de « coups d’État paneuropéens ».
La phase 3 de Breivik s’achève en 2083 avec des coups d’État et la « déportation des musulmans » (4).
Breivik est arrêté le jour même des attentats. Cet attentat « cruel, mais nécessaire » doit, selon lui, ouvrir les yeux de la société sur la guerre en cours entre le bien (l’identité chrétienne) et le mal (l’islamisation de l’Europe). Il se déclare « responsable » de l’attentat mais « non coupable ». Lors de sa première comparution en public devant la justice norvégienne, le 14 novembre 2011, il déclare : « Je suis un commandant militaire du mouvement de résistance norvégien et des Templiers de Norvège. En ce qui concerne la compétence de ce tribunal, je la récuse car vous tenez votre mandat d’organisations soutenant une idéologie de haine et parce qu’il soutient le multiculturalisme. »
Le 29 novembre, un rapport psychiatrique déclare qu’Anders B. Breivik souffre de « schizophrénie paranoïde ». Le 22 décembre une commission médicale, appointée par la justice norvégienne pour se prononcer sur ce rapport, confirme ce diagnostic psychiatrique. Le procès de Breivik devrait commencer le 16 avril 2012.
Dans notre société qui prône l’individualisme et efface le milieu social dans lequel vivent les hommes, Anders B. Breivik est immanquablement présenté comme un cas isolé, un solitaire, un fou. C’est la manière par excellence d’évacuer toute responsabilité sociale et collective. De l’extrême droite au monde politique, des faiseurs d’opinion aux spécialistes du terrorisme. Après les massacres d’Oslo et de l’île d’Utøya, tout le monde s’en est lavé les mains en toute innocence.
Je me propose d’explorer comment nous avons nous- mêmes, surtout pendant cette dernière décennie, créé l’idéologie et les conditions qui conduisent nécessairement au monde apocalyptique de Breivik et à l’horreur perpétrée à Oslo et sur l’île d’Utøya.
Explorer comment il est possible que, dans nos sociétés sécuritaires et de surveillance généralisée, non seulement l’extrême droite fasciste n’est pas inquiétée par les services secrets et antiterroristes mais est aussi tout simplement absente de nos pensées, tellement nous sommes devenus obsédés par « un danger islamiste » omniprésent. A l’univers mental et à l’horreur de Breivik, nous ne
pouvons plus changer grand-chose. Mais à notre responsabilité collective, par contre, nous pouvons encore tout changer.

1. A European Declaration of Independence – 2083, pages 802, 1257
2. Opcit, page 1275
3. Opcit, page 809
4. http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/07/26/anders-behring-breivik-a-mis-en-ligne-un-manifeste-peu-avant-ses crimes_1552847_3214.html
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