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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme chaque année #BBenlivre (Booktube et la Blogo en livre) a débuté en juillet, j'aime infiniment cet événement qui met en lumière la littérature jeunesse. Chaque jour, des articles ou vidéos sont publiés pour rendre hommage à un auteur jeunesse, un thème, un titre ou une série et un super concours est organisé.
Cette année je me suis inscrite au off pour ajouter ma petite pierre à l'édifice 😊

Pourquoi ai-je décidé de participer ? Je lis tout un tas de livres dans des genres divers et variés et j'aime revenir très régulièrement vers la lecture jeunesse dans laquelle j'ai trouvé nombre de pépites. Aujourd'hui, je vais vous présenter 'une de ces pépites dont on ne parle pas assez à mon sens.

Revisiter un conte est un art difficile. Bien des auteurs s'y sont essayé avec plus ou moins de réussite et Flore Vesco en s'attaquant au Joueur de flûte de Hamelin a relevé le gant avec succès !
En reprenant la trame du récit originel (dont le résumé est très judicieusement glissé en prologue), elle en a gardé l'âme tout en y apportant une vraie modernité et une inventivité folle.

Les éléments sont tous là : le village au Moyen Age, l'invasion des rats, le bourgmestre, les enfants, le joueur de flûte, un peu de magie.... mais l'auteur a choisi de mettre au centre de la narration Mirella jeune fille astucieuse, joyeuse et pleine d'entrain toujours prête à aider autrui et à chantonner. Quelques personnages supplémentaires viennent étoffer l'histoire, le jeune Pan qu'elle prendra sous son aile, le mystérieux Peest... etc.... et le conte prend une toute autre densité. Un tas d'aventures passionnantes vont arriver à tout ce petit monde, aventures teintées de fantastique parfois dont je me garderai bien de révéler la teneur, ce serait bien dommage de trop en dire !

Outre la trame ingénieuse de l'histoire parfaitement maîtrisée qui oscille entre noirceur (les rats, la peste...) et allégresse (la musique, le chant...), il y a tout un univers qui est dépeint d'une plume vivante. le lecteur est totalement immergé dans le Moyen âge dont toute l'imagerie est présente : la misère, les conditions de vie insalubre, les mendiants, les lépreux, la religion, la médecine, la justice expéditive et les exécutions publiques... mais tout cela présenté avec une légèreté incroyable, un humour subtil et un ton parfois un brin sarcastique. S'y ajoute un travail particulièrement soigné sur l'écriture, Flore Vesco utilise un langage ciselé flirtant avec l'ancien français tout en restant parfaitement compréhensible. Elle manie avec grand art les jeux de mots. C'est vivant, c'est imagé, c'est intelligent, drôle....
Et de l'humour, il y en a à foison !
Je ne résiste pas au plaisir de vous mettre une courte citation pour vous en donner un petit aperçu :

"Sous l'instruction de son bourgmestre, Hamelin était devenue une ville de grande modernité.
Un exemple. Partout ailleurs dans le Saint Empire germanique, les citadins jetaient leurs eaux usées dans la rue, en criant : « À la mouscaille ! » Aussi n'était-il pas possible de sortir de chez soi sans recevoir au moins une fois sur la tête le contenu malodorant d'un pot de chambre. Alors qu'à Hamelin, une fois par an, lors d'une grande messe, le prêtre bénissait les caniveaux de la ville, les pots de chambre et les intestins de ses paroissiens. Par conséquent, les badauds qui se trouvaient compissés ou souillés par des ordures jetées depuis les fenestrous, recevaient en fait une onction sacrée qui participait au salut de leur âme." (page 13)

Tout en jouant ainsi avec le conte en le distordant, avec les mots en les ajustant, l'auteur glisse des thèmes importants dans son récit comme l'organisation de la société et la justice sociale, la place des femmes, la toute puissance de la religion.... le récit s'ancre entre passé et modernisme.

J'ajouterai pour finir un petit mot sur le travail éditorial de L'école des loisirs, un très joli travail qui sert à merveille le texte : une jolie couverture à rabat avec quelques brillances qui rappellent les enluminures, des lettrines en début de chaque chapitre et des petites flûte entre certains paragraphes. C'est du bel ouvrage !

Cette lecture a été un vrai coup de coeur. J'avais déjà beaucoup aimé de cape et de mots, mais celui-ci encore plus, non seulement j'ai retrouvé mon âme d'enfant dans le plaisir du conte, un conte ingénieusement étoffé, mais j'en ai savouré chaque ligne tant j'en ai aimé la plume, la verve, la truculence, l'humour, l'inventivité...
Je suis définitivement fan de Flore Vesco qui, à mon sens, est un des meilleurs auteurs jeunesse français et je ne peux que vous inviter à la lire !
Lien : http://chezbookinette.blogsp..
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méga coup de coeur pour ce roman de Flore Vesco que jai dévoré en une journée. Tant qu'il y aura un roman de Flore Vesco à lire, la vie vaudra le coup d'être vécu.

l'autrice ne partait pas gagnante, je ne suis pas fan du joueur de flûte d'hamelin et le style volontairement ancien du roman m'a un peu dérouté au début mais l'autrice comme toujours passe d'une riche trouvaille à une autre et nous offre un récit à nous couper le souffle. on tremble pour Mirella, malmenée et en danger de toutes parts, et puis viennent les rats et la peste, et la voilà qui prend son courage à demain et se révèle.
l'air que nous chante Flore est comme celui du joueur de flûte, on ne peut pas y résister, on passe d'une émotion à une autre et on finit ému, subjugué, charmé, envoûté. le charme opère très vite et continue même après avoir tourné la dernière page!
je m'en vais offrir ce conte très adroitement et intelligemment revisité à toutes mes amies.
lisez -le, c'est une pure merveille!
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Ce nouveau roman de Flore Vesco se montrera de nouveau é-pa-tant.

Nous serons encore dans le plaisir du vocabulaire, du bon mot qui fera mouche ET nous fera rire.

Flore, notre professeure de français, auteure de littérature jeunesse pour notre plus grand plaisir, poussera cette fois sa couleur médiévale, très appréciée pour ces histoires, jusqu'à l'emploi de termes qui nous rappelleront un langage d'époque. "L'estrange malaventure de Mirella".

Il en sera ainsi tout du long, de quoi nous mettre dans le bain (sans jeu de mots volontaire, car il sera question de bains, de crasse et de fautes dont il faudra se laver).

De quoi familiariser les jeunes collégiens ados avec une langue d'auteurs classiques qu'ils rencontreront dans les récits de Chrétien de Troyes et du Roman de Renart par exemple.

Autant le faire en s'amusant, nous inspire l'auteure et elle prêche avec nous des convaincus. Elle invitera donc la jeune génération à entraîner son oreille et son regard à des orthographes inédites, à jongler avec "l'estrange" orthographe tenue des racines du langage français. Cela donnera de la couleur et de la musicalité à l'aventure.



Comme avec l'exquis "De Cape et de Mots", Flore Vesco gardera un goût pour le Conte et l'Art du spectacle, son aventure sera une vraie scène de théâtre où le grotesque aura la mission de vous divertir.

Installez-vous!

Flore Vesco donnera presque dans la satyre avec son conte détourné et elle choisira encore d'imaginer un personnage féminin tenace pour saupoudrer (involontairement) les situations de beaucoup d'humour noir pour faire passer la dragée.

Et ça marche.

Le roman se réservera du coup à un public ado qui n'a plus l'âge des Contes de Fées.



L'auteure nous emmènera en Allemagne, dans la ville de Hamelin et Oyez, oyez, bonnes gens, vous assisterez ici à la représentation de la véritable histoire qui a inspiré le terrible conte du joueur de flûte de Hamelin.

Prenez place!

Attention, ce n'est pas la porte d'entrée que vous entendez là, c'est l'humour grinçant qui entre.



Mirella, notre héroïne porteuse d'eau, introduira l'histoire.

C'est une porteuse d'eau courante.

La pauvre miséreuse devra courir ça et là, vêtue de vieilles nippes, pour distribuer l'eau dans toute la ville et rembourser la charge d'orpheline qu'elle doit à la ville d'Hamelin.

Du mendiant au notable, Mirella devra rincer les gosiers sans rechigner.

"A l'eau, Mirella! On a soif!!"



Nous attendons avec impatience l'arrivée du fameux joueur de flûte, tandis que Flore Vesco prend le temps de nous dépeindre une ville et un bourgmestre déja rongés par un autre mal que la peste.

Oui, l'humour est aussi noir que la crasse qui oint leurs bonnes manières et le bon fond de Hamelin.

Mais dans quel vieux pot sommes-nous tombés?

Vite, vivement l'arrivée du joueur car Mirella n'en peut plus d'être en bas de l'échelle sociale, à servir l'eau, chasser les rats et traquer les maisons infectées pour soulager les habitants.

Les porteurs d'eau sont, on s'en amuse, le service municipal à moindre coût qui redonne satisfaction aux électeurs de Hamelin.

Pourtant, le problème des rats se montrera coriace, plus coriace encore avec la montée de la Peste.

Que faire? Diligenter les porteurs d'eau sur une nouvelle tranche de nuit pour rincer les rues?

A la moitié du roman, nous finissons par nous rendre compte que la vraie star du livre, c'est quand même la ville d'Hamelin.

Et "estrangement", nous passons un bon moment et nous en rions, nom d'une queue de rat!



Les personnages donneront dans une nature humaine persistante, bien que les grandes passions soient considérées comme des expressions du Malin.

Malgré les règles austères d'Hamelin, nous ne jouerons pas dans la mesure tant les personnages sont malgré eux des caricatures de théâtre.

Ils brilleront de passions étouffées comme Mirella qui ne peut s'empêcher d'être flamboyante et rayonnante (c'est pas très catholique tout ça, pense l'aubergiste).

Il y aura un vrai concours de cruauté, de disgrâce et de ridicule avec les gens d'Hamelin qui n'y voient aucun mal.

L'absurde et l'indignité seront légion au coeur de l'histoire, comme une bonne poussée d'acné juvénile et ça va éclater, prenez garde !

( "Bouh booouh!"

Non, jeunes lecteurs, ne huez pas encore, ça va commencer. Et à la fin,n'oubliez pas d'applaudir. Chhhut!)
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Un franc coup de coeur pour ce roman jeunesse !
Rappelez-vous, vous êtes enfant, assis en tailleur autour de votre maîtresse. Ou bien pelotonné sous votre couette pour votre histoire du soir. A la bibliothèque peut-être ? Et là, quelqu'un vous raconte : "Il y a bien des années, les gens de Hamelin furent tourmentés par une multitude innombrable de rats qui venaient du Nord, par troupes si épaisses que la terre en était toute noire..."
Vous y êtes ? Parfait ! Vous n'y êtes pas ? Pas de problème, ce conte n'est de toute manière qu'un ramassis de sornettes, et vous l'apprendrez bien assez tôt.

Vraiment, je n'ai rien à redire, tant j'ai apprécié ma lecture. D'abord, il y un bel effort sur le langage et la musicalité : grâce au rythme du francais médiéval, on est tout de suite plongés dans l'univers "estrange" mais réaliste du roman.
Ensuite l'héroïne est tellement attachante ! Porteuse d'eau de 15 ans, Mirella s'affirme petit à petit et conquiert sa liberté, sans renier ses principes. Et ça fait beaucoup de bien. Flore Vesco a aussi un véritable talent pour décrire l'adolescence et la découverte de la sensualité tout en délicatesse : cela m'avait frappée avec son roman D'or et d'oreillers (inspiré de la Princesse au petit pois) et cela s'est confirmé aussi.
Et enfin, vous voulez savoir ? Et bien l'argument choc c'est que ça fait PEUR :) Ce petit frisson tout régressif, le même qui me faisait aimer les contes de Grimm petite.
Vous l'aurez compris je vous conseille vivement cette lecture propice à un moment d'évasion !



Conseil musical : le joueur de pipeau, Hugues Aufray - bien sûr ;)
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Ayant eu un énorme coup de coeur pour D'or et D'oreillers de Flore Vesco, il fallait absolument que je me penche sur ses autres écrits. Quoi de mieux pour cela que son autre réécriture de conte sur le fameux joueur de flûte de Hamelin ? Ce conte ordinairement sombre est ici complètement remodelé pour donner naissance à un roman surprenant, drôle et prenant.

L'esprit est le même que dans D'or et d'oreillers : on retrouve l'humour, les délicieux jeux de mots et un soupçon de magie. L'immersion est totale avec le vocabulaire du Moyen-Âge expliqué par le lexique à la fin du livre ! (Ne faites pas la même erreur que moi en ne le découvrant qu'après avoir tout lu...).

On est tout de suite pris dans l'histoire grâce à la plume de l'autrice qui sait capter l'attention du lecteur en quelques mots. Je me suis très vite attachée à Mirella, cette jeune porteuse d'eau aux cheveux roux qui fera preuve de plus de force et de générosité que la ville tout entière. La réécriture est encore une fois très réussie et originale avec l'intervention des lépreux et les chansons inventées par Mirella qui donnent du courage à ceux qui les chantent. J'ai beaucoup aimé l'ajout de ce personnage mystérieux vêtu de noir qui se promène en ville à l'insu de tous... mais je ne peux vous en dire plus sans risquer d'en dire trop !

Je ne me lasse pas des romans de Flore Vesco que je referme toujours avec un sourire aux lèvres et une envie d'en découvrir davantage. Je pense que je jetterai ensuite mon dévolu sur de cape et de mots et j'attends avec grande impatience un nouveau roman de la part de l'autrice.
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L'estrange malaventure de Mirella de Flore Vesco ou ma bonne idée de lecture  en ces temps d'épidémie... Voilà voilà. Ce roman jeunesse qui parle ni plus ni moins d'une épidémie de peste s'abattant sur le village de Hamelin (mode confinement activé tout ça, tout ça) ne collait peut-être pas à l'idée que l'on se fait de l'évasion par la lecture en ce moment et pourtant ce conte revisité a brillamment relevé le défi, ce fut une très très bonne lecture. J'ai adoré.
Abandonnée à la naissance , Mirella a été recueillie par des nonnes. Porteuse d'eau, elle court entre la rivière et le village de Hamelin à longueur de journée. La tâche est rude et être une femme ne lui facilite pas les choses, loin de là, elle est traitée comme une moins que rien, risque de se faire trippoter au détour d'une ruelle, manque de se faire agresser pour le moindre centimètre de peau que laisseraient deviner ses vêtements... Elle est sur ses gardes en permanence. Mirella ne supporte plus cette vie de misère. Un jour, une silhouette sombre vient à sillonner le village, les rats envahissent chaque recoin et la peste emporte les habitants...
Voici un roman jeunesse très divertissant, je n'ai pas vu les pages tourner tellement j'étais accrochée à l'histoire de Mirella, cette jeune fille aussi généreuse que courageuse.  Mirella résiste aux épreuves, ne baisse pas la tête, elle ne se laisse pas faire et refuse de se taire. Elle est aussi flamboyante que sa chevelure. Frondeuse, rien ne l'arrête et quand le courage vient à lui manquer, elle entonne des chansons de son invention pour le retrouver. Une héroïne éclatante ! Badasse !
J'ai adoré ce roman aussi pour la plume très immersive. Je salue le travail de l'auteure sur le langage, c'était fabuleux de lire cette histoire avec cet esprit médiéval résonnant dans chaque phrase.
L'estrange malaventure de Mirella est un roman jeunesse captivant, intelligent, féministe, à la stylistique parfaite et avec la juste dose d'humour grinçant. Un excellent moment de lecture.
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Ce qui est bien quand tu commences un livre de Flore Vesco, c'est que tu sais d'entrée de jeu qu'il sera une pépite. Mirella n'est pas en reste. J'avais adoré D'or et d'oreillers qui revisitait La princesse aux petits pois, j'ai foncé sans hésiter sur Mirella dès que j'ai eu l'occasion de le trouver. Et vraiment, il était incroyable.

J'ai trouvé la plume de l'autrice plus complexe et difficilement accessible au début, mais ce n'est qu'un coup à prendre. Finalement, il est aisé de comprendre le vieux français dès lors que ma lecture était régulière.

J'ai adoré le personnage de Mirella : forte, courageuse et bienveillante. Et cet aspect de sorcellerie tombait à point nommé pour la période d'Halloween.

Bref, je conseille vivement comme tout roman de cette autrice que j'ai eu la chance de rencontrer !
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L'histoire se déroule dans l'Allemagne du Moyen-Âge, à Hamelin. Un jour, cette petite ville sans histoire va se faire envahir par des milliers de rats. Les habitants, désespérés, font appel à un musicien, lui promettant une alléchante récompense s'il sauve la ville de ces nuisibles. C'est ce qu'il fait, à l'aide de sa flûte enchantée. Mais le bourgmestre d'Hamelin s'est bien moqué de lui. Il chasse l'étranger sans le payer. Alors celui-ci revient de nuit pour se venger. A l'aide de son instrument, il ensorcèle les enfants comme il l'avait fait pour les rats. Et comme pour ces animaux, il leur réserve le même sort : il les emmène à la rivière pour les noyer…

Le Joueur de flûte de Hamelin est un conte sombre qui mérite selon moins plus de notoriété. Il m'a toujours fasciné par sa noirceur, sa cruauté, mais aussi son lien au réel. Hamelin existe vraiment et certains éléments historiques prouveraient que cette légende n'est pas aussi fictive que ça… Alors, quand j'ai entendu parler de cette réécriture signée Flore Vesco, je me suis empressée de me la procurer. D'autant plus que tous les avis que je lisais étaient dithyrambiques.

Comme nous l'indique le résumé, ce roman fait le choix de suivre Mirella, une jeune orpheline porteuse d'eau, considérée avec méfiance par les habitants d'Hamelin, à une époque où il ne fait pas bon d'être une jeune fille sans famille, non mariée, à l'éclatante chevelure rousse. Mirella est un plaisir à suivre et apporte un renouveau bienvenu au conte entièrement masculin. Ce personnage plein de ressources et de courage est une ode à l'émancipation féminine et à la liberté. J'ai adoré son histoire, son évolution et ses actions jusqu'au dénouement final.

Autre point fort du roman : son atmosphère. Flore Vesco fait le choix de nous plonger complètement dans l'ambiance du Moyen-Âge, jusqu'à utiliser le vocabulaire de l'époque. (Pas de soucis ! Un lexique est disponible à la fin). Cela pourra peut-être déstabiliser certains lecteurs, mais pour moi ce fut le contraire : dès les premières pages, j'ai immédiatement été conquise par le style de l'autrice. Celui-ci se marie avec son ton particulier, frôlant l'humour noir avec des personnages à la fois ridicules et terrifiants. Ma lecture fut donc un délice qui, au fil des pages, sombrait de plus en plus vers le fantastique. Car les rats, porteurs de la Peste, cachent bien entendu quelque chose de surnaturel…

Lien : https://moonlightsymphonyblo..
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Gros coup de coeur pour ce roman jeunesse.
Sous couvert d'un conte très habilement revisité, Flore Vesco propose de dépeindre une chronique sociale moyenâgeuse. Certes c'est un récit fantastique, mais bien ancré dans les réalités et problématiques liées au déterminisme, à la pauvreté, aux injustices de cette dure époque. Certaines difficultés soulevées ne sont-elles pas d'ailleurs encore tristement contemporaines ?
Mirella, héroïne inspirante, saura-t-elle s'affranchir de sa condition de femme servile et soumise ? C'est un personnage dense, complexe, particulièrement attachant.
Des touches d'humour, distillées de ci, de là, permettent une mise à distance de la noirceur des événements, de leurs atrocités. le ton n'en reste pas moins engagé.
De plus, on ne peut qu'applaudir le défi d'écriture de l'ensemble du roman en ancien-français. C'est savoureux à souhait. En toute fin du livre, Flore Vesco a mis à disposition un lexique, des conseils pour « parlader comme au temps jadis » et même un bonus d'insultes médiévales !!
Mon seul regret , c'est d'avoir lu ce roman trop rapidement *-*
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À la lecture des premières pages de ce roman, je dois avouer avoir été un peu décontenancée… par cette langue étrange, mêlant des mots anciens à notre phrasé moderne. Par ce récit ancré dans une époque peu familière. Et puis… la magie de Flore Vesco a opéré ! Je me suis laissée bercer par les chansons de Mi-Ré-La, un peu sorcière, un peu troubadour. Comme Sadima dans D'or et d'oreillers, Mirella est une héroïne qui s'émancipe : le Joueur de flûte devient une joueuse, et la flûte magique l'instrument du pouvoir d'une femme qui s'affirme haut et fort. La langue de Flore Vesco et le travail de style de ce roman m'ont complètement ébaubie ! Les mots d'ancien français ne rendent pas le texte moins déchiffrable : ils le subliment, nous emmènent dans ce Moyen âge baigné de sorcellerie, où l'individualisme fait rage face à l'épidémie. C'est encore un roman unique en son genre – c'est sans doute à cela qu'on reconnaît les bons romans. Ces histoires auxquelles on pense encore des jours après les avoir lues. Il y aurait encore beaucoup à dire. Je pense d'ailleurs que je relirai ce roman. Je vous le conseille, il vaut clairement le détour !
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