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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Homme ou femme. Blanc ou noir. Que ce soit le sexe ou la couleur de peau , la différence a toujours créé de l'injustice.
Ce roman de Inga Vesper est un hommage à ceux et à celles qui ont eu le courage de résister en parlant, en témoignant , à ceux et à celles qui combattent les inégalités de tous les jours.
En 1959 , aux USA , les inégalités sont au bout de la rue. Les discriminations flagrantes.
C'est dans ce contexte social que nous faisons connaissance avec “ Sunnylakes ” un quartier cossu de Santa Monica , banlieue de Los Angeles. de grandes maisons, des jardins resplendissants, une belle piscine que le soleil de Californie fait scintiller de mille feux. Des femmes au foyer, bien habillées, des enfants et des employées de maison, noires.
Ruby est l'une d'entre elles , une petite main , sous -payée pour ses travaux ménagers. Totalement à la merci de ses employeurs mais dont le maigre salaire lui permet , d'envisager, un jour de sortir de sa condition et de se payer l'université afin de devenir enseignante. C'est elle qui va découvrir tout ce sang dans la cuisine de sa patronne, Joyce Haney, qui semble s'être volatilisée, laissant ses deux petites filles désemparées.
L'inspecteur Mick Blanke qui vient d'être muté de New York à Santa Monica est chargé de l'enquête. Il va tout d'abord libérer Ruby, emprisonnée par défaut au vu de sa couleur de peau et tenter de percer les secrets de ce quartier où tout semble si parfait. Tout du moins en apparence.

Tout n'est en effet qu'apparence dans ce quartier en trompe l'oeil. L'opulence qui cache l'ennui d'une femme en quête d'émancipation. Comme Ruby qui veut pouvoir prendre son destin en main alors que les premières manifestations pour les droits civiques des noirs voient le jour , durement réprimées par un pouvoir policier à majorité blanche. L'auteure anglaise nous plonge avec beaucoup de réalisme dans cette société américaine dans laquelle les suprémacistes blancs ne sont pas près de lâcher un pouce à la minorité afro-américaine.
Les femmes ne sont pas mieux loties : l'objectif de leurs parents est de leur trouver un bon parti et qu'elle devienne la mère au foyer idéale s'occupant de la maison et de sa progéniture. Elles sont élevées dans ce but, remisant au placard leurs aspirations, qu'elles soient d'ordre culturelles ou professionnelles. Des femmes totalement soumises à leurs maris .
Cela peut paraître un peu “ cliché ” de dire ça avec le recul mais les événements récents prouvent le contraire.
Outre cette importante toile de fonds sociale qui sert de fil rouge à l'histoire, on est bien dans un roman policier. le récit nous est conté via trois principaux personnages : Joyce, Ruby et Mick. On suit donc les circonvolutions de l'histoire suivant ces trois angles : celui de la victime, d'un témoin privilégié et de l'enquêteur. Cette construction donne un relief supplémentaire au déroulement des faits et nous dévoile page après page l'envers du décor.
Ruby et Mick sont les deux protagonistes principaux qui portent sur leurs épaules le récit . Un flic humaniste et une jeune opprimée dont la révolte couve. Ruby se révélant une enquêtrice junior hors pair, se prenant au jeu de son enquête alors que Mick doit jouer contre les préjugés et contre un supérieur irascible. Deux belles personnes dans un monde d'intolérance.

Vous l'aurez compris : la prose de Inga Vesper fait mouche et nous offre un premier roman savoureux tant pour les causes qu'elle défend que par la qualité de sa plume.

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États-Unis, 1959, Joyce une femme au foyer blanche et riche disparaît, Ruby sa jeune femme de ménage, noire et pauvre est accusée. le décor est planté. Mais ce roman c'est aussi le racisme, la place de la femme dans la société, les hommes qui se battent pour faire changer les opinions. Bref, ce fut un très bon moment de lecture.
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En cet été caniculaire de 1959, le paisible quartier résidentiel de Sunnylake va se réveiller d'une trop longue léthargie.
Quand Ruby, la jeune bonne afro-américaine passe la porte de la jolie maison de banlieue de son employeuse, elle trouve la toujours rutilante cuisine maculée de sang et les deux jeunes enfants en pleurs, livrés à eux-mêmes. Mais où est donc passée la riche et tirée à quatre épingles Joyce ?
Injustement soupçonnée et emprisonnée par la police, l'employée de maison est finalement relâchée par l'inspecteur chargé de l'enquête. Fraîchement débarqué de New York et mésestimé par sa hiérarchie en raison d'une faute professionnelle qu'il traîne comme un boulet, ce dernier est sommé de faire ses preuves en résolvant cette drôle d'affaire au plus vite.
Aidé dans sa tâche par Ruby, qui en sait bien plus qu'il n'y paraît, l'inspecteur Blanke va découvrir en Sunnylakes un monde factice, mêlé de noirceur, d'hypocrisie et de contradictions, aux antipodes du tableau lisse et idyllique présenté en surface.
Plus les apparences vont se lézarder et plus terrible sera l'implacable et cruelle vérité que va débroussailler et mettre à jour l'improbable duo d'enquêteurs…

Ode à la liberté et plaidoyer pour un monde plus juste, ce polar à consonance féministe est diablement efficace dans son genre. Avec en arrière plan la condition des femmes, des minorités ethniques et des pauvres dans l'Amérique des sixties en pleine guerre froide, l'auteure brosse un cinglant portrait de l'époque.
On plonge dans les entrailles de cette féroce histoire avec un plaisir coupable. Les personnages principaux sont attachants et la narration rythmée par de nombreux rebondissements. J'ai avalé ces pages sans discontinuer, happée par la trame dynamique de cette histoire, malgré quelques invraisemblances qui n'ont pas ternies l'ensemble du récit.
Si vous aimez les romans polyphoniques gorgés de suspense et l'atmosphère vintage et grinçante de la série Mad Men, vous devriez passer un excellent moment de lecture !
Merci aux éditions De La Martinière et à Babelio pour l'agréable moment de lecture passé en compagnie des délicieux personnages de cette histoire.
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Gros coup de coeur pour ce polar historique qui nous plonge dans la Californie des années 1950.

Ruby, jeune fille noire, se rend chez Joyce, sa deuxième patronne, nettement plus gentille que sa voisine qui l'exploite pour un bien maigre salaire. Les deux jeunes femmes se sont liées, ce qui est presque impensable dans ce quartier aisé de Santa Monica. Ruby trouve les deux petites filles de Joyce seules à la maison, il y a du sang au fond de la cuisine et aucune trace de la mère. La police appelée sur place se dépêche d'arrêter la bonne, coupable toute désignée du fait de sa couleur de peau. Toutefois Mick, un inspecteur fraîchement muté de New York pour ses méthodes peu orthodoxes, refuse cette solution trop facile et mène une enquête sur la famille trop parfaite de Joyce. Il propose à Ruby de l'aider dans son investigation, ce qu'elle accepte finalement à cause de son amitié pour Joyce. de plus il y a une prime de mille dollars à gagner et Ruby rêve d'aller à l'université pour devenir enseignante.

J'ai adoré cette plongée dans l'envers du rêve américain, le sujet n'est pas franchement nouveau, mais ce premier roman est vraiment très réussi. Il y a du suspense et une enquête sur le sort de Joyce, mais l'essentiel n'est pas là. J'ai particulièrement aimé le côté roman social qui décrit cette époque située à un point de bascule et si bien incarnée par Mick, Ruby, Joyce et Geneviève. le premier refuse les préjugés de son temps, alors qu'il serait si facile d'accuser la bonne et de passer à autre chose comme son chef le lui suggère fortement, mais il croit à un idéal de justice et se battra contre sa hiérarchie pour le faire triompher. Ruby veut aller à l'université malgré tous les obstacles, seule Joyce croyait à son projet, son père et son ami Joseph s'y opposent. Ruby lui reproche de vouloir l'enchaîner, en des termes qui reflètent plus notre époque que les années 1950, mais c'est bien la seule fausse note du roman. Joseph est impliqué dans la lutte pour les droits civiques mais il estime que la place des femmes est au foyer, ce que Ruby conteste fermement.

Joyce vit dans une belle maison avec piscine, elle a deux petites filles parfaites, mais on découvre peu à peu la détresse qui la ronge, son mari qui l'étouffe et son addiction aux médicaments, seule manière de survivre dans ce faux bonheur en technicolor. Elle vient d'un autre milieu et n'hésite pas à se lier avec des personnes que ses voisines méprisent. Geneviève anime le club des femmes du quartier, elle essaie d'ouvrir leur horizon à la fois sur le plan social et personnel. Mais la plupart craignent d'être libre et cherchent à tout prix un homme à épouser pour se sentir prise en charge. On sent la société en effervescence et sur le point de basculer.

Un gros coup de coeur, j'espère retrouver Mick et Ruby pour de nouvelles aventures qui exploreraient d'autres aspects des années 1950. Un grand merci à Netgalley et à La Martinière pour ce magnifique roman.

#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar.com/
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Un long, si long après-midi est un excellent thriller domestique que je regrette de ne pas avoir lu avant.

Inga Vesper, allemande nous entraine au coeur des Etats-Unis dans les années 1950 et toutes les descriptions sont tellement réaliste que l'on s''y croirait. Joyce disparait, sans ses enfants et l'on retrouve du sang dans sa cuisine. Meurtre, fugue, enlèvement que lui est-il arrivée ?

L'intrigue est racontée sous trois points de vue : Joyce elle-même qui retrace cette journée fatale, Ruby, sa femme de ménage noire et Mick, le policier. Cette construction est vraiment efficace, le rythme est bon et l'on dévore littéralement cette enquête.

Le livre aborde des sujets difficiles et toujours terriblement d'actualité : le racisme, l'émancipation des femmes, l'avortement, la santé mentale. Si l'histoire se déroule dans un quartier résidentiel ou toutes ses femmes blanches ont de l'argent et des jolies familles, ne vous y trompez pas tout le monde cache des secrets et l'atmosphère est sombre et tendue.

J'ai vraiment adoré ce roman et je lirai très vite Un destin sauvage, si sauvage pour retrouver la plume d'Inga Vesper.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Quand on lit un premier roman, c'est souvent quitte ou double … Un long, si long après midi que je viens de terminer et que j'ai découvert grâce à Netgalley et aux éditions Lamartiniere est une réussite … Je ne suis pourtant pas ce que j'appelle une fan des romans policiers. Mais ce récit a tout ce que j'aime. Des personnages profonds,un roman choral à plusieurs voix qui permet d'appréhender la vision de chaque personnage et ce qu'il vit au moment donné, une période historique américaine peu glorieuse où les noirs américains avaient à peine le droit d'exister, une histoire extrêmement bien ficelée même si j'ai découvert le meurtrier assez rapidement … le personnage de Ruby est juste incroyable… Une femme noire, jeune, femme de ménage chez les gens les plus aisés de l'époque, qui rêve d'université et de carrière dans une société où tout paraît impossible mais son intelligence son analyse et ses valeurs font d'elle un personnage central crucial. L'autre personnage et non des moindres est celle de Joyce, une maman blanche parfaite en apparence, mariée, qui vit dans une somptueuse maison dans un quartier riche de Californie, un personnage très psychologique, dont le passé a laissé d'irrémédiables cicatrices,et qui semble perdue au sein d'un monde qu'elle ne comprend pas … Les apparences sont parfois bien trompeuses, une morale qui convient bien à cette histoire qui débute comme un polar: un inspecteur, fraîchement arrivé, se voit confier une enquête de disparition au coeur d'un quartier aisé. Une scène de crime, un quartier à la Desperate Housewises, des femmes réunies en comité associatif, le tout sous un climat chaud de l'été 59. Bravo donc à Inga Vesper, dont le livre sortira le 4 mars prochain… Ce sera avec grand plaisir que je lirai ses prochains romans … À découvrir d'urgence.
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Encore un livre lu « à cause de » plusieurs avis sur Babelio et encore un excellent moment de lecture !
C'est une immersion totale en 1959 aux USA alors qu'aussi bien les femmes que les Noirs n'ont quasiment aucun droit sinon de satisfaire les besoins et désirs des hommes blancs. La ségrégation est annoncée à disparaître mais ce ne sont que les balbutiements.
L'auteure a choisi d'illustrer ces faits à travers deux femmes emblématiques. Une blanche riche, femme au foyer, qui semble habiter la maison parfaite avec sa famille parfaite mais qui disparaît sans laisser de traces. Et sa femme de ménage, noire, aussitôt soupçonnée. Deux femmes qui s'appréciaient, qui partageaient une douleur commune, mais que la Société opposait. Deux femmes avec la ferme volonté de devenir libre.
Un roman féministe sans aucun doute mais dans le bon sens du terme. Il nous permet d'apprécier les progrès sociaux réalisés jusqu'à aujourd'hui et de constater à quel point certains combats sont hélas encore trop actuels.
L'intrigue est complexe à souhait, chacun y va de sa théorie y compris le lecteur. Tous les indices sont quasiment sous nos yeux mais il est bien difficile d'établir la vérité. Il y a sans cesse un élément qui cloche jusqu'au dénouement qui dévoile tout le mystère et surtout l'horreur de ce mystère. La vie qui semble si parfaite cache des secrets immondes et des douleurs insoupçonnées.
Rien n'est blanc ou noir dans l'écriture de Inga Vesper. Ce qui compte c'est de rendre justice.
J'ai beaucoup aimé les personnages de l'inspecteur, de Mme Crane et de la femme de ménage. J'ai été choquée par des propos tenus sur les femmes au cours des dialogues, propos qui ont certainement été tenus à l'époque. Heureusement que notre Société a quelque peu évolué !

Un très bon roman que je recommande vivement !!!
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Il fait chaud, très chaud, « c'est un jour pour les shorts » (p. 13). Ruby transpire dans son uniforme que les blanches, chez qui elle fait le ménage, la forcent à porter. Cela fait plus d'une heure qu'elle est dans le bus qui la mène de son quartier à celui des maisons cossues. Elle est en retard. Aujourd'hui, elle doit faire le ménage chez Mme Ingram, puis chez Mme Haney. Chez cette dernière, elle arrive 15 minutes après l'heure. Immédiatement, elle sent que la situation n'est pas normale : sa patronne n'est pas là et les enfants sont seuls. La plus âgée attend dans le jardin et le bébé pleure dans son lit. Lorsque Ruby pénètre dans la cuisine, elle découvre que la pièce est remplie de sang.


Ruby est suspectée : elle est la première sur les lieux, elle est pauvre et elle est noire. Pourtant, un inspecteur croit en son innocence et lui demande de l'aider à découvrir la vérité. Elle hésite, elle sait que sa couleur de peau la désigne comme coupable dans cette Amérique de la fin des années 50. Dans ce quartier résidentiel, seule Joyce Haney lui apporte de l'amitié. Pour les autres, elle n'est que la bonne qu'on malmène. Ruby, elle, supporte les remarques, car elle économise pour réaliser son rêve : aller à l'université. Elle sait que le chemin est semé d'embûches. Elle est très attachante : elle est partagée entre son envie d'aider Joyce, de savoir ce qui lui est arrivé et sa peur que sa condition entraîne. Elle est déchirée entre son idéal de vérité et la nécessité de ne pas se faire remarquer. Par expérience, hélas, elle sait que la justice n'est pas la même pour les noirs et les blancs. Elle est le personnage qui m'a le plus émue.


Joyce est-elle vivante ? Elle aussi, malgré sa vie aisée et sa belle maison, rêve de liberté, de s'échapper du carcan qui enferme les femmes à la maison. Elle a une passion secrète qu'elle ne peut réaliser. Elle est aussi une mère dévouée. Aussi, sa disparition est suspecte.


Le temps défile et Mick sait que les chances de retrouver Joyce en vie s'amenuisent. Cet inspecteur refuse de s'arrêter aux préjugés qui enlisent les enquêtes. Il a, même, parfois, tendance à oublier que les droits ne sont pas les mêmes pour tous, selon le lieu de naissance, le sexe ou les origines ethniques. Il commet beaucoup de maladresses, mais il est porté par le devoir. Il ne choisit pas la facilité : son enquête de voisinage fait valser les apparences. J'ai aimé qu'il se démarque de sa hiérarchie.


L'histoire est racontée par ces trois voix. Celle de Joyce décrit les évènements précédents, celle de Mick relate les investigations actuelles et celle de Ruby est le pont entre le passé et le présent. Ce sont trois sensibilités distinctes. Tous trois vivent dans des milieux différents et leurs vies sont entravées par des obstacles différents. L'union de leurs perceptions dresse le portrait social des Etats-Unis, alors que la ségrégation raciale est la norme pour ceux qui la subissent et pour ceux qui l'imposent. Au sujet des droits des femmes, il m'a semblé que l'auteure s'amusait avec les clichés, afin de montrer que la lutte était aussi à mener auprès des femmes.


J'ai adoré Un long, si long après-midi. J'ai aimé que l'aspect sociétal colore le suspense et le domine.


Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions De La Martinière pour cette masse critique privilégiée.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Joyce a disparu. Quand Ruby, la bonne, est arrivée, la petite Barbara attendait hors de la maison. A l'intérieur, le bébé hurlait dans son petit lit. Et dans la cuisine, une grande flaque de sang jurait sur un carrelage impeccable.
Ruby est noire... et comme "on ne sait jamais avec ces gens-là", elle est arrêtée immédiatement.
Mick, un flic new yorkais récemment arrivé en Californie, est mis sur l'affaire.

Voilà un très bon premier roman. Au vu du pitch, un polar bien sûr... mais pas que. Inga Vesper immerge son lecteur à la fin des années 50, dans une Amérique toujours ségrégationniste même si elle s'en défend, où les "noirs" n'ont pas besoin d'affiche sur les restos leur interdisant d'entrer pour comprendre qu'ils ne sont toujours pas les bienvenus hors des quartiers pauvres. Dans la banlieue Los Angélienne, se nichent des quartiers cossus, dans lesquelles des femmes au foyer règnent, tout en participant à des comités où elles parlent d'art et de cuisine. Elles ne sont pas racistes puisqu'elles emploient du personnel de couleur !
Au-delà de l'intrigue policière, c'est donc toute une fresque sociale qui traverse les pages.

L'autrice a vraiment bien construit ses personnages et les a dotés d'une personnalité suffisamment marquée pour qu'on les aime ou les déteste. Son personnage principal masculin, Mick, a un passé trouble qui est peu expliqué mais qui en fait quelqu'un de plus humain que ses collègues. Inga Vesper le fera donc collaborer avec Ruby, mais sans tomber dans l'angélisme. Mick reste un blanc, même s'il tente de soigner ses a priori, et Ruby est issue d'une communauté qui sert bien souvent de cible facile. On ne verra pas de belle et grande amitié mixte se déployer.

La structure narrative choisie est celle du roman choral tout en restant à la troisième personne. Et l'alternance n'est pas égale. Finalement, si l'autrice n'avait pas choisi d'intituler ses chapitres par le nom du personnage le plus présent dans celui-ci, on n'aurait peut-être même pas parlé de roman choral.

La force du roman nait de son ancrage dans la réalité de l'époque, sans vouloir édulcorer, sans vouloir prendre parti.
Quant à l'écriture, elle est très vive avec beaucoup de dialogues ce qui donne un bon rythme à une lecture qu'on éprouve des difficultés à interrompre.
Et l'intrigue policière? Elle tient toutes ses promesses.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions De La Martinière pour cette découverte.
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« Hier, j'ai embrassé mon mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien sûr. Pas encore. »
Je viens de lire ce premier roman et suis assez bluffée. Il se déroule à Los Angeles, à la fin des années 50, dans un petit quartier américain riche et ensoleillé, tellement "parfait", où les apparences sont trompeuses.
Un après-midi, Joyce, jeune mère au foyer de deux petites filles, disparaît. Que s'est-il passé ? Pourquoi ce sang dans la cuisine ? Est-elle partie de son plein gré ? A-t-elle été enlevée ? Est-elle en vie ?
L'inspecteur Mick Blanke est chargé de l'enquête.
Sur fond de ségrégation raciale, il interroge les habitant.e.s de Sunnylakes et trouve une alliée en Ruby, la jeune femme de ménage noire de la victime.
Entre thriller domestique et roman de société (racisme, place de la femme, guerre, féminisme), j'ai trouvé ce roman polyphonique original et très bien écrit. L'auteure y évoque avec justesse et de manière nuancée, les profondes mutations du pays tout en distillant savamment du suspens. J'ai beaucoup aimé l'ambiance qui se dégage du roman. Les chapitres courts et rythmés s'enchaînent, les pages tournent, on a envie de comprendre.
J'ai passé un très bon moment en compagnie de ce roman.
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