A l'ancienne

Je n'avais absolument pas entendu parler de cette B.D, parue en 2019. Il semble qu'elle n'ait pas rencontré son public. Pourtant, si cette B.D est loin d'être parfaite, elle a aussi d'évidentes qualités.

Le scénario concocté par Benoit Vieillard est riche et original. Dans un contexte de tensions sociales qu'on pourrait presque qualifier de pré-apo, « à l'ancienne » suit un petit groupe de papys qui ont fait un casse. L'originalité tient dans le fait que le héros souffre d'Alzheimer et a donc des problèmes de mémoire immédiate. L'histoire est racontée à l'envers et cette structure narrative colle bien avec la maladie du héros. La réussite de l'album tient à la tonalité du récit, à la fois potache et émouvante, un peu comme des « vieux fourneaux » plus sensibles. Ce mélange d'humour et d'émotion est à l'image de l'ambiance du récit qui a une touche quasi-futuriste dans la peinture des conflits sociaux mais qui fait aussi la part belle à la nostalgie. Avec « à l'ancienne », le scénariste fait preuve d'une respectable ambition mais c'est là aussi que se situe la faiblesse de la B.D. Vieillard fait peut-être preuve de trop d'ambition. L'album a beau compter plus de 90 pages, cela reste insuffisant pour pouvoir traiter entièrement son sujet. L'intrigue principale va parfois très vite, les personnages sont insuffisamment caractérisés et le contexte social est juste survolé.

Je suis sans doute un peu sévère dans mon jugement car cette B.D a le mérite d'essayer des choses, de faire preuve d'ambition mais ces défauts ont vraiment entamé mon plaisir de lecture. Ceci dit, je conseille tout de même la lecture de ce titre car, si elles ne sont pas toutes tenues, les promesses étaient belles. « A l'ancienne » est une B.D très imparfaite mais qui méritait tout de même plus de succès.

Nouveauté d'une petite maison d'édition bd indé appelée Filidalo, voici À l'ancienne, un titre plutôt curieux combinant le thriller, l'humour burlesque et une pointe de drame sur fond de perte d'alzheimer.
Osons les références en déclarant que cette bd est un petit mix inspiré par Mémento, le thriller psychologique de Christopher Nolan et Les Vieux Fourneaux, la fameuse série humoristique et tendre.
Tout comme Memento , À l'ancienne adopte le principe d'une intrigue à l'envers avec un vieux papy qui se souvient petit à petit de ce qui l'a emmené à être assis tout seul sur ce banc, un violon à la main accompagné par un chat loyal. Les chapitres se déroulent donc dans un ordre antichronologique où la fin rejoint le début. Ce principe narratif est sympathique mais il risque de rebuter les amateurs d'intrigues simples et claires car il faudra faire preuve d'un minimun d'attention supplémentaire pour savourer ce titre. Par ailleurs, cette petite surprise narrative n'est pas du tout précisé dans le résumé donc ne soyez pas surpris ! Pour le coté Vieux Fourneaux, c'est facile, l'intrigue est menée tambour battant par un trio de vieillards sympathiques ( ou pas ) autour d'un casse qui rappelle un peu l'ambiance bon enfant des Tontons flingueurs ou autre polar comiques et franchouillards. le ton est donné.
De plus, À l'ancienne réserve une petit surprise scénaristique à la fin de l'album au travers d'un sinistre flash-back apportant un peu plus de coeur à l'ouvrage.
J'ai trouvé ce titre franchement sympathique même si il faut bien avouer qu'il a petit peu de mal à décoller. Les chapitres renversés saccadent maladroitement le rythme de l'intrigue. Intrigue qui d'ailleurs manque d'étoffe malgré certains revirements. Cependant ce titre, derrière un bon vieil humour sympathique, traite d'une certaine manière de nostalgie, d'une mélancolie que l'oubli ne parvient pas à faire taire. Malgré ses difficultés rythmiques, cet album parvient à souffler un élan d'attachement pour ce pauvre vieillard assis sur un banc qui a réglé ses comptes tout en les oubliant.
Parlons quand même du graphisme tout en rondeur. C'est attachant, nous sommes plongé dans un Paris mouvementé dans lequel se cotoie deux mondes, celui d'une future rébellion et celui d'un Paris nostalgique et paisible. C'est un peu une carte postale tagué tout en subtile nuances de couleurs ocres. La rondeur et les proportions parfois guignolesques des personnages me fait également un peu penser au dessin chaleureux de Loisel.

Autant le dire, À l'ancienne ne restera pas gravé dans ma mémoire mais nous avons droit quand même à un très joli travail tout en mélancolie, audacieux dans sa narration, doté d'un brin d'humour dans les dialogues. de très bons ingrédients qui , s'ils parviennent pas à surélever cette bd au rythme un peu brouillon, font tout de même passer un agréable moment de lecture.

Un vol de diamants a été commis. Mais pas facile de se rappeler ce qu'il s'est passé pour Julius, un papy braqueur avec Alzheimer.

Tout est à l'envers dans ce roman graphique. On commence par la fin et on finit par la fin. Ingénieux, original, mais ô combien difficile à suivre dans le cheminement car les auteurs s'embrouillent et dispersent trop de choses à la fois. Néanmoins, la fin est remarquable.

C'est une histoire à suspens qui est globalement sympathique mais il m'a fallu un peu de temps pour y entrer.

Pour le premier jour de l'été, je suis tombée sur une petite pépite qui n'a malheureusement que peu fait parler d'elle. Il s'agit de À l'ancienne, une BD de Benoît Vieillard et Julien Monier. Julius Jacob perd la mémoire. Et c'est bien dommage, car comment expliquer qu'il se retrouve dans le métro, avec un pochon de diamants dans son étui à violon ? Dans une intrigue qui avance à rebours, on va suivre Julius et ses compagnons, plus ou moins sympathiques, plus ou moins recommandables, dans un Paris qui semble en proie à une insurrection civile menée par un certain Furax Liberator, avec une police à cran, sur la piste d'un mystérieux braquage sur la place Vendôme. Il y a dans À l'ancienne un mélange de Mémento et des Vieux Fourneaux. Comme dans le film de Nolan, la narration se fait à rebrousse poil, le début de l'histoire est en fait sa fin, et l'on va découvrir au fil des pages comment Julius en est arrivé là. Pour le côté Vieux Fourneaux, c'est évidemment ses personnages, tous issus du troisième âge, qui semblent s'offrir une seconde jeunesse ou une dernière aventure avant l'oubli. Mais contrairement à Pierrot, Mimile et Antoine, truculents et turbulents, il y a une part de mélancolie chez Julius, et une certaine solitude qui le fait revenir sur son passé. Entre références cinématographiques multiples, humour et mélancolie, À l'ancienne a été une belle découverte et une jolie surprise que je vous invite à vous procurer.
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J'ai aimé l'histoire, le dessin, les couleurs... Mais je n'ai vraiment pas compris l'intérêt de présenter les chapitres à l'envers ! On est vraiment obligé de commencer cet album par (presque) la fin, et de remonter de chapitre en chapitre jusqu'au début. A part l'originalité du truc ? Je n'ai pas compris !