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Le narrateur est un écrivain qui reçoit une demande surprenante d'une vieille dame, Gisèle Chabaud. Elle désire qu'il écrive un livre sur son fils. Rien de particulier jusque-là, si ce n'est que celui-ci s'est suicidé après avoir été accusé d'abus sexuel sur une copine de sa fille, mineure…

Frédéric Viguier explore ici la conscience de l'écrivain et les méandres des non-dits. J'ai dévoré ce roman atypique, structuré comme une enquête dans laquelle on interroge tous les protagonistes sauf la victime. Enfin, lorsque je dis « victime », on peut même se demander laquelle… J'ai aimé ce récit choral laissant la parole, également, au narrateur lui-même, à ses doutes, à son éthique.

Le seul bémol que je mettrai, mais ce n'est qu'un petit détail, c'est que l'auteur a mélangé des lieux réels (Montagnac, Saint-Cyprien, Narbonne) et des lieux inventés (Flaviers, le bois de la Roche). Comme cela se passe dans une région que je connais bien, j'ai été un peu déstabilisée. Ainsi, le suicidé que l'on retrouve dans le bois de la Roche près de Saint-Cyprien, sur un chemin forestier…. Non, il n'y a rien de tout ça dans le coin à part les plages et la lagune. Même chose pour les distances qui peuvent ne pas paraître crédibles. Lorsque, par exemple, je lis que Montagnac est à côté de Narbonne… Il y a quand même 60 kilomètres de distance, Montagnac étant dans l'Hérault et Narbonne dans l'Aude, et, lorsqu'on connait le coin, on sait que la route est longue ! Comme cela se passe dans une région que je connais bien, j'ai été un peu déstabilisée.

Mais, je le répète, ce n'est rien d'important face à l'histoire. le récit est magistral et le lecteur prend une grande claque.

Merci à Netgalley et aux éditions Plon de m'avoir permis de lire ce superbe roman.

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Le narrateur, un écrivain, reçoit de la part d'une lectrice, Gisèle Chabaud, une demande singulière : elle souhaiterait qu'il écrive l'histoire de son fils qui s'est suicidé après avoir été mis en accusation dans une affaire de pédophilie. Il s'agit de le réhabiliter. le narrateur est d'abord réticent, puis accepte car il est intrigué par cette famille, à commencer par la forte personnalité de Gisèle. Les tensions entre la commanditaire et l'écrivain ne vont pas tarder à apparaître, surtout lorsque ce dernier va se rendre compte que Gisèle lui cache une partie du dossier. ● L'enjeu du roman est sans doute moins la réalité ou non de la culpabilité de Sylvain Chabaud, que la personnalité hors norme de Manon, l'accusatrice, qui a quinze ans « mais en fait vingt ». ● Même si le roman nous entraîne dans d'infimes détails et a des longueurs, je me suis laissé prendre par cette histoire qui associe fort astucieusement l'histoire de Sylvain et l'écriture de son histoire, dans un processus métatextuel assurément à la mode mais ici particulièrement bien mené. ● En effet, le roman alterne des chapitres où l'on voit l'écrivain-narrateur aux prises avec son récit et des documents, essentiellement des témoignages d'acteurs du drame, qui feront ensuite l'objet d'une reprise et d'une mise en forme de l'écrivain pour nourrir son récit. ● le processus de la création littéraire est ainsi exhibé, de même que son rapport à la vérité et à la réalité. Tant de strates s'empilent que dans ce kaléidoscope on ne sait plus, parfois, ce qui est vérité et ce qui est mensonge, ce qui est réalité et ce qui est fiction. Et du reste ces rapports conflictuels sont souvent la base des conversations entre Gisèle et l'écrivain. ● Il n'est pas non plus anodin que Gisèle paie pour un travail et qu'elle souhaite en avoir pour son argent, tout en se rendant compte que sa commande lui échappe et qu'à cause de sa nature littéraire il ne peut en être autrement. ● C'est donc là un roman ambitieux et réussi que je conseille. ● Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions #Plon de m'avoir permis de lire ce livre #LaVéritéNAuraPasLieu dont la parution est prévue pour fin août 2023.
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Sylvain a été convoqué dans un commissariat, des parents affirment qu'il a tenté d'abuser sexuellement de leur fille Manon âgée de quatorze ans. Sylvain était innocent mais on ne l'a pas écouté, traité de pédophile en puissance par deux policiers, le lendemain de son audition, il s'est suicidé.
Frédéric Viguier est un dilettante, il écrit lorsqu'il en a envie, pour lui écrire est tout le contraire d'un métier. Mais ses finances sont au plus bas, alors lorsque Gisèle Chabaud lui propose une coquette somme d'argent pour rédiger un livre afin de réhabiliter son fils Sylvain, difficile de refuser, son ego d'écrivain a finalement moins d'appétit que son estomac.
Que voilà un roman très original, où l'auteur Frédéric Viguier s'implique personnellement dans l'histoire, avec parfois une certaine dérision. Les procès-verbaux d'audition des témoins alternent avec les états d'âme de l'écrivain. Frédéric Vigier nous délivre les vérités des principaux personnages de cette tragédie familiale : Sylvain, sa mère, Sophie, sa femme et Cassandra, sa fille. La construction est si habile que bien vite le lecteur ne sait plus où est la sincérité, où est la simulation. Et bien entendu, Frédéric Vigier nous gratifie d'une dernière pirouette. À mi-chemin entre le polar et le roman social, une lecture très agréable.
Un grand merci aux éditions Plon de m'avoir offert l'opportunité de lire ce roman en avant-première.

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Le doute est le maître mot de l'entrée en matière de ce roman. L'auteur parle des circonstances qui l'ont amené à trouver un sujet, alors qu'il peine à satisfaire les sollicitations de son agent littéraire. Une sorte d'introduction, donc. Or on découvre rapidement que ces doutes et ces circonstances font partie de l'histoire.

Le sujet s'est ainsi imposé au narrateur, qui s'est vu demander par une mère endeuillée de réhabiliter l'honneur de son fils. Celui-ci s'est suicidé dans les jours qui ont suivi son interrogatoire en tant que témoin mais aussi potentiel suspect dans une histoire de pédophilie. Très proche de la fille des voisins, une adolescente présentée comme sulfureuse, qu'il est soupçonné avoir caressée lors d'un massage, prodigué dans le cadre d'un coaching sportif. Pas de plainte à proprement parler, mais l'affaire est trop risquée pour l'ignorer.

La demande est formelle : c'est une question de dignité bafouée, pas d'enquête parallèle. Or, l'écrivain se sent obligé d'essayer d'en savoir plus. Ce qu'il découvrira à travers les confidences des proches dessinera peu à peu un profil plus complexe que ne le laissait entrevoir le témoignage de la mère.

Le procédé est original et l'alternance des points de vue soutient l'attention.
Le style est accessible, et donne un ton de sincérité pour décrire le désarroi d'un auteur au coeur d'un conflit de loyauté.

352 pages Plon 24 août 2023
#Lavériténaurapaslieu #NetGalleyFrance

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Ne surtout pas lire la fin avant, pour ceux qui en sont adeptes. L'effet du final est excellent. Je ne suis pas forcément lecteur de ces faits divers, et pourtant voici un très bon moyen de m'avoir attiré, et surtout de réussir un roman original et intéressant. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas tant un homme accusé de pédophilie, suicidé avant même qu'il ne soit innocenté, qui fait l'histoire. C'est le questionnement profond de l'auteur ici présent qui se demande comment raconter cette histoire, quels personnages choisir, sur quel angle envisager les faits : coupable ou innocent ? Et, puisque c'est la mère qui lui "passe commande", est-il un auteur ou un nègre ? A-t-il autant de libertés pour TOUT exprimer ? Bref, le travail de l'imagination : contraint ou élancé après les faits ? A nous de juger de la pertinence de cette maxime pourtant célèbre : la vérité sort de la bouche des enfants...
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Nous sommes dans la peau d'un écrivain. Cette introspection quelque peu autocentrée fonctionne avec des allers-retours ou plutôt des circonvolutions autour des différents personnages pour décider quel doit être le travail d'un auteur qui a besoin d'un salaire, mais aussi de l'inspiration.

Il serait facile pour cet écrivain de répondre sans réfléchir à la proposition de Gisèle qui veut réhabiliter son fils, qui s'est suicidé après avoir été dénoncé pour attouchements par l'amie un peu délurée de sa fille. Sauf qu'il a besoin d'en savoir plus pour être capable d'écrire. Mais pas tout non plus car il s'agit de transcender la réalité.

Mais à force de chercher, il se pourrait bien qu'il approche de la réalité. Peut-être plus qu'il ne voudrait ?

Les questions existentielles de l'écrivain le conduisent à dépasser l'objectif initial en découvrant certains aspects occultés. J'ai été mal à l'aise avec sa vision très pragmatique, peu empathique, mais sa méthode aboutit à une narration efficace et qui se complète peu à peu, pour aboutir à un retournement étonnant.

Une lecture intriguante.


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Avec La vérité n'aura pas lieuFrédéric Viguier démarre d'un fait réel, une lectrice lui demande d'écrire un roman sur l'histoire tragique de son fils, pour analyser ce qu'est la vérité, le mensonge et l'omission, confrontées à sa position d'écrivain.

Ce récit prend par la main son lecteur dès les premières lignes pour le promener dans les méandres d'une enquête confrontée à la volonté d'une mère. Elle est aux prises avec des violences policières pour expliquer les raisons qui conduisent son fils à se suicider après une interpellation.

Gisèle Chabaud désire s'offrir les talents d'un écrivain pour donner une éternité à son fils afin de rétablir sa réputation. Car celui-ci a été victime de comportements délictueux de la part de policiers. Ils l'ont accusé, trop vite et sans preuve, d'agressions sexuelles sur mineure, ce qui a entraîné son suicide. En effet, la jeune Marion, quatorze ans, accuse Sylvain Chabaud, le père de sa meilleure amie et ami de ses parents, de l'avoir agressée.

Devenir le porte-voix romancé d'une mère blessée qui veut rétablir la mémoire de son fils, accusé à tort ne cesse-t-elle de crier, n'est pas sans poser problème à cet écrivain. Car, en panne d'inspiration pour son troisième roman, il est ravi de pouvoir enfin avoir un sujet. Il faut bien manger !

Mais, la vérité d'une mère, construite au fur et à mesure des événements, peut-elle résister à une analyse froide et impersonnelle d'un tiers, même s'il est “son” écrivain, répondant à un contrat !

Au fil de ses investigations, Frédéric Viguier donne à son écrivain la possibilité d'effectuer une lecture différente des faits que celle rapportée par une mère blessée. Car, la personnalité de Sylvain, entrevue par son entremise, apparaît uniquement comme un homme ouvert et affable, toujours à vouloir rendre service. Pas besoin d'interroger la victime, la situation est sans équivoque !

Lorsque, découvrant des situations passées sous silence, le narrateur laisse aller son inquiétude sur la personnalité de Sylvain, le fantôme de Truman Capote avec son roman De sang froid ne cesse de le hanter.

Tout au long de ce récit, alternant les pages de son nouveau roman et le rapport de ses investigations, Frédéric Viguier met en scène ses réflexions. Passionnant car le lecteur découvre cette mise en forme du travail d'écriture d'un documentaire criminel !

Alors, approchant petit à petit une vérité qui au départ ne peut s'entendre, Frédéric Viguier dénonce l'attitude du lecteur d'interpréter les mots d'un autre sans faire l'effort de comprendre ce qu'ils disent, vraiment. Et, la fin développe ceci avec apothéose !

Le talent de Frédéric Viguier est particulièrement abouti car il brouille les situations, les mots et les témoignages pour que le lecteur s'y perde aussi ! Soumise à cette manipulation littéraire, j'ai été envoûtée par l'histoire, sans jamais la discuter, complètement absorbée par la recherche littéraire !

Difficile d'en dire plus, sans spolier ! En tout cas, Frédéric Viguier est un écrivain machiavélique au terrible talent ! Formidable roman noir et social à la fois qui a su me captiver dès les premières lignes jusqu'à l'épilogue sidérant.

Vraiment à découvrir !
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/28/frederic-viguier-la-verite/

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L'auteur est contacté par Gisèle Chabaud qui lui commande un livre pour réhabiliter l'honneur de son fils Sylvain, qui s'est suicidé après avoir été accusé d'attouchement sur une amie de sa fille âgée de quatorze ans. Elle est persuadée qu'il a été victime de violences policières et accusé sans preuve. Elle a déposé plainte contre les deux policiers qui l'ont interrogé, ils ont reçu un blâme, mais deux ans après les faits, rien ne calme sa colère. Elle ne demande pas à Frédéric Viguier d'enquêter comme un journaliste sur les faits, mais bien d'écrire un roman qui rendrait hommage à l'innocence bafouée de Sylvain. Etant en manque d'inspiration et d'argent, il accepte. Dès le début, Gisèle ne lui communique qu'une partie des pièces du dossier et refuse vigoureusement qu'il rencontre Alice, la femme de Sylvain, sa fille Cassandra ou encore Manon la victime.

Il s'agit d'un roman choral à la charpente particulière. On suit la construction du livre en alternance avec des chapitres où Sylvain Chabaud et sa famille racontent leur histoire. On assiste à la déconfiture de cet homme qui a tendance à se croire le centre d'un monde qui va s'écrouler en un week end. Les réflexions de l'auteur sur le processus d'écriture sont passionnantes, sa position évolue tout au long de son travail. Au début, Gisèle compte en faire le nègre de son propre livre, ce qu'il accepte surtout pour des raisons financières, mais il s ‘implique peu à peu dans son travail et se l'approprie. le livre devient de plus en plus le sien, Gisèle essaie de contrer le mouvement, mais finit par céder. Elle lui donne les dernières pièces du dossier, mais ne veut plus rien avoir à faire avec lui tant elle se sent dépossédée de son projet. La réflexion sur le rôle de la littérature, en opposition au journalisme est vraiment passionnante. Elle ne doit pas simplement décrire le réel, mais aller au-delà pour trouver une vérité qui dépasse les faits bruts. Il se réfère à de nombreuses reprises au roman de Truman Capote, de sang froid, ce qui m'a donné très envie de le sortir de ma pal, ce sera sans doute une de mes prochaines lectures. Il réfléchit aussi à ses motivations, pas forcément héroïques, mais finalement c'est la littérature qui gagnera la combat.

La position de l'auteur sur la culpabilité de Sylvain évoluera aussi au fil des pages. Sa mère voit en lui un innocent injustement accusé, mais il se rend vite compte que la réalité est beaucoup plus complexe. On ne sait pas s'il a fait ce dont tout l'accuse et finalement ce n'est pas la question essentielle du livre. Sylvain, Alice, Cassandra et les policiers dévoileront chacun leur point de vue et leur vérité.

L'auteur interroge tout le monde, sauf la victime, qui ne donne jamais son avis. On sait juste qu'elle ne se sent pas victime, mais que ce sont ses parents qui ont enclenché cette procédure. Cassandra, Manon et Sylvain ont des relations triangulaires très malsaines que l'auteur explore sans jamais se prononcer sur l'éventuelle culpabilité des protagonistes. On peut aussi se demander qui est victime de qui dans cette sombre histoire. Personne n'est tout blanc ou tout noir, même si Sylvain ne s'est pas toujours comporté en adulte responsable. Alice est très effacée et dominée par son mari, mais le drame la révèlera à elle-même. Elle saura faire face contrairement à Sylvain.

J'ai beaucoup aimé ce livre très original sur un sujet brûlant. Merci à Netgalley et aux Editions Plon pour leur confiance.

#Lavériténaurapaslieu #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar.com/
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Un écrivain, le narrateur, est contacté par Gisèle Chabaud, pour écrire un livre sur son fils, Sylvain, qui s'est suicidé deux ans auparavant, après avoir été accusé d'attouchements sexuels sur mineure, la meilleure amie de sa fille Cassandra. le signalement a été classé sans suite, Gisèle a réussi à faire punir les policiers qui ont interrogé son fils en lui imposant une pression psychologique insupportable. Par cette fiction, elle veut que son fils soit réhabilité, que son honneur soit rétabli et que soient dénoncées les méthodes policières. Elle veut totalement contrôler le processus d'écriture mais cela ne se passera pas ainsi même si l'écrivain a accepté cette mission, par contrat signé chez notaire, pour des raisons alimentaires.
Ce roman alterne habilement réalité : (PV d'audition de Sylvain, le point de vue que l'auteur appelle "la vérité", de sa mère, de sa femme, de sa fille, actant le fait qu'il n'y en a pas qu'une) et fiction (ce que l'écrivain devine, imagine, brode autour des faits), au point où, par moments, on ne sait plus dans quel contexte on se trouve. On s'interroge sur qui était Sylvain au fur et à mesure qu'apparaissent des mensonges, des oublis de sa part sans que ces éléments soient suffisants en eux-même pour l'accuser de pédophilie. Rien n'est clair, les personnages sont très ambivalents.
C'est aussi une réflexion sur la littérature avec les questionnements d'un écrivain, le processus d'écriture, le libre-arbitre, la réalité de la fiction ou la fiction de la réalité : comment distinguer réalité et fiction qui ne s'opposent pas toujours? Comment la fiction transforme-t-elle la réalité? Comment la réalité dépasse la fiction? L'auteur se cite beaucoup lui-même à propos de son roman "Aveu de faiblesse" (2016), ainsi que Truman Capote le créateur du "roman de non-fiction" avec son célébrissime "De sang-froid", qu'il admire et qu'il rêve d'égaler.
J'ai apprécié le roman, sa construction, la complexité psychologique des personnages, les doutes qui apparaissent au fil de la lecture mais beaucoup moins les réflexions sur le processus de création littéraire même si elles étaient intéressantes (ce n'est pas ce que je recherche dans un roman) et un certain nombrilisme qui consiste à évoquer, à plusieurs reprises, un de ses propres livres.
#Lavériténaurapaslieu #NetGalleyFrance
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La littérature au service de toute vérité?

Retrouvez ma chronique complète sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant:
https://www.aikadeliredelire.com/2023/08/netgalley-lu-et-approuve-la-verite.html

Pour ma part,

Captivant de A à Z.

Le narrateur, un écrivain, accepte contre rémunération d'écrire l'histoire de Gisèle Chabaud, une mère en colère dont le fils Sylvain s'est suicidé à 45ans au lendemain de son passage au commissariat, après avoir été soupçonné de pédophilie.

Sachant que ces soupçons n'ont jamais été confirmés et que le père de famille s'est donné la mort avant qu'une enquête officielle ne soit ouverte, tandis que Gisèle revendique l'atteinte à la présomption d'innocence de son fils, même à titre posthume, l'écrivain s'engage à lui produire un livre hommage digne de ce nom.

Par souci de vraisemblance romanesque et à l'insu du plein gré de Gisèle, le narrateur va tout de même enquêter sur les circonstances du drame, rassembler tous les éléments, pièces à conviction de l'affaire et interroger en personne les proches du défunt...

Au fil de son investigation, il se heurte à ses propres doutes et surtout à son éthique: inévitable lorsqu'on entend plusieurs sons de cloche surtout si l'une d'entre elles sonne faux... Là dessus je ne vous en dis pas plus, vous le découvrirez en lisant le livre.

Grâce à une plume sobre, efficace et tellement proche de notre intuition, le récit explore les limites de la vérité et des non-dits ainsi que la distinction entre les ressorts aliénants de la manipulation et les pressentiments libres de la fiction.

Même si les sujets abordés ne font pas l'unanimité et moi qui rarement lis des histoires d'enquêtes, j'ai aimé ce récit qui mêle savamment le réel et le fictif, ce don de nous faire douter de ce que nous croyons savoir.

Ce roman est aussi un hommage à la grande littérature.

Quand la grande littérature représente le dernier espoir.

Pour la mère qui a perdu un fils, un exutoire digne de son deuil.

Pour l'écrivain sans le sou, je cite "le scribouillard", un gagne-pain opportun et la perspective d'un nouveau succès littéraire.

Pour eux deux et pour nous lecteurs, que la lumière soit faite sur cette sombre affaire.

+ À lire sans hésitation : dans son style bien à lui, l'auteur se met en scène à travers cette enquête pour questionner le processus de création littéraire et explorer les zones d'ombre de l'âme humaine avec réalisme non sans une touche subtile d'ironie.

- S'abstenir si et seulement si vous n'aimez pas les romans qui abordent des sujets ultra graves comme le suicide, la pédophilie, la manipulation ou la culpabilité.
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