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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Emma, Angèle, Karine,
3 femmes, 3 parentes.
Filles, mères, grands-mères.
Femmes.
Avec Les dévorantes, l'auteure, Marinca Villanova, nous narre leur vie, leur histoire, les liens qui les unissent.
Ou qui les désunissent plutôt...
Parce que, les relations mères-filles ne sont pas toujours harmonieuses, idylliques, innées...
Loin de là.
Un couac et tout déraille...

Le début m'a déconcertée. Dérangée.
On surplombe la scène. On est comme en retrait.
J'ai toujours un peu de mal avec ce style de narration.
Généralement, ça ne permet pas l'empathie, la compassion, l'attachement, je trouve.
On est seulement spectateur.
Moi, j'ai besoin de ressentir les choses, être en immersion, vibrer, faire partie de la famille, en gros.
Je ne comprenais pas où l'auteure voulait nous mener.
J'avais besoin de sentiments, d'émotions.
Qu'ils m'atteignent, me bouleversent.
J'avais vraiment l'impression que l'auteure me privait de tout ça.
Mais malgré tout, l'histoire était assez bien foutue, intrigante et prenante pour que les pages se tournent, sans que je m'en rende compte.
Le plaisir est arrivé crescendo, en fait.
Plus j'avançais dans ma lecture, plus la force de ce récit m'atteignait.
Me surprenait !
C'est devenu fort. D'une force immense, même !

Les dévorantes est un récit qui te dévore, t'ensevelit, sans que tu te rendes compte de rien.
Les dévorantes, c'est un put*** de traumatisme, un satané grain de sable qui te bousillent toutes relations sur plusieurs générations.

Salo*erie de psychisme...

Merci Babelio et les éditions Eyrolles, pour cette lecture poignante.
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« Racontez un souvenir d'enfance »…. On échange quelquefois des souvenirs, avec des amis, avec sa famille, mais les vrais souvenirs, ceux qui vous marquent, on les garde souvent au fond de son coeur….

Marinca Villanova, dans son premier roman, Les dévorantes, nous brosse un portrait de trois femmes, Emma, Angèle et Karine : la grand-mère, la mère et la fille, femmes en souffrance qui ont malgré tout un point commun : elles n'ont pas su tisser de lien d'affection avec leur fille, et les relations qu'elles entretiennent avec elles sont toujours conflictuelles. Ce sont des « dévorantes ».
Marinca Villanova va nous faire cheminer avec ses trois héroïnes. Nous faisons la connaissance d'Emma alors que jeune mariée elle part pour le Maroc avec Louis, médecin militaire. La seconde guerre mondiale vient d'éclater. Emma qui souhaitait un garçon, donne naissance à Angèle ; Angèle qui se dresse contre sa mère et lui préfère la compagnie de Mahjouba, la nourrice marocaine, simple et humaine. le retour de la famille en France s'effectue sans aucune explication. Les liens avec le Maroc se rompent brutalement. On retrouve Angèle jeune fille, puis jeune femme insatisfaite, mariée à Paul. C'est la naissance de Karine – une petite fille maigre, terne. Décevante. Karine parvient à échapper à une mère agressive et manipulatrice et fait de son mieux pour se construire avec Antoine qui l'accepte telle qu'elle est et l'aide. Puis c'est la naissance d'Héloïse….
La malédiction semble se reproduire inéluctablement de génération en génération ; si le paysage et l'époque changent, si les conditions matérielles diffèrent, le manque d'amour maternel se manifeste toujours avec la même violence. Comment pourrait-on arrêter ce cycle infernal ? les femmes de cette famille sont-elles condamnées à reproduire ce schéma ?
Marinca Villanova a su décrire avec beaucoup de finesse les sentiments des trois femmes ; de petites scènes, des dialogues qui claquent mettent à nu les raisons des conflits mère/fille et tout ce que le manque d'amour maternel peut entraîner : carence affective, manque de confiance en soi, mauvaise image..
J'ai trouvé ce premier roman particulièrement bien écrit et la première partie de l'histoire, qui se déroule au Maroc, m'a beaucoup plu.
J'ai pu rencontrer Marinca Villanova lors de la rencontre organisée par Babelio à Paris, j'ai découvert une auteure sympathique, enthousiaste, qui nous a décrit sa passion pour l'écriture et ses personnages dont elle a du mal à se détacher, alors que le roman se termine.
Je partage ce sentiment…
J'ai eu l'impression que Marinca Villanova avait eu le pouvoir de mettre des mots sur des souvenirs d'enfance… sur ceux qui vous marquent à jamais.
Un beau roman, une lecture passion, qui à mes yeux se termine sur une très forte note d'espoir.

Je remercie les Editions Eyrolles de l'envoi de ce roman.
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A travers trois générations de femmes, ce roman étudie les différents facteurs qui conduisent certaines mères à ne pas apporter toute leur tendresse et amour à leur enfant.
Il décrit également la difficulté sociale qu'entraîne cette absence de sentiments et son effet dévastateur tant sur les enfants que leur mère.
La plume est légère mais précise, l'auteure n'hésite pas à décrire des situations insolites mais ne relevant pas de l'extraordinaire, démontrant ainsi que ces vies sont peut-être celles de nos amies, de nos voisines, de nos collègues. Rien qui ne soit pas crédible, la vie ordinaire de femmes qui souffrent de ne pas aimer, d'enfants qui n'accèdent à aucun repère affectif, le premier Amour les ayant manqués.
Après avoir lu avec surprise mais intérêt l'essai de Elisabeth Badinter, L'amour en plus, dont le sujet est l'origine sociale de l'instinct maternel et non hormonale ou viscérale, je suis toujours curieuse de lire des témoignages, romancés ou non sur ce non tomber en amour de son nouveau-né.
La construction de ce roman, loin d'être chronologique, permet de mieux appréhender les contraintes sociales contre lesquelles chacune des protagonistes a dû se défendre, se cacher le plus souvent, étant victime du préjugé le plus positif : celui de l'amour maternel, intemporel.
Très intéressant
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Merci à  Babelio et aux Edtions Eyrolles  pour cette sélection.
Je dois dire que j'ai tout de suite été attirée par ce livre au moment des sélections. le sujet développé  de secrets familiaux  et des non-dits. Quand on regarde ce livre, sa couverture est différente de celles habituellement des Éditions Eyrolles  et est très belle. Tant pour la photo choisie que la forme de la couverture.
Récit  raconté de trois générations de femmes de la grand-mère à  la petite fille, le même  rituel va-t-il se passer pour ces trois femmes ? L'une Emma va vivre aux Maroc pendant les années quarante, femme du médecin local et avoir une fille et un fils, mais ne sachant pas comment élevé sa fille. Puis retour, dans le nord de la France. Elle a l'impression d'avoir loupé la libération de 1945 puis de ne pas être au Maroc dans les années cinquante, soixante au moment des faits importants qui s'y passeront. Sa fille grandit mais toujours avec de grande distance.  Celle-ci partira à  Paris et aura également une fille Karine qu'elle ne trouve pas très débrouillarde et qu'elle humilira en permanence. Angèle veut être le centre du monde. Karine aura également une fille Héloïse. Reproduira-t-elle le même schéma que sa mère et sa grand-mère ?
Chaque personnage a ses qualités et ses défauts. Les liens familiaux sont très difficiles à définir et l'on ne sait pas comment on pourrait réagir dans les mêmes situations.
J'ai beaucoup aimé ce livre à l'écriture fluide et dont les pages se tournent sans y penser et on est déjà arrivée à la fin.
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Emma, Angèle, Karine. Trois femmes, trois générations. La grand-mère, la mère, la fille.

Emma a accouché d'Angèle quand elle habitait au Maroc. Dès le début, le lien ne s'est pas fait. La fusion n'a pas fonctionné. Emma n'arrivait pas à s'occuper d'Angèle. Ni à l'aimer.

"Ce secret prend toute la place, en une bouillie informe qui fait lien entre elles.La mère ne peut pas aimer l'enfant. Comment fait-on dans ces cas-là ? Vers qui se tourner ? C'est une chose indicible, inacceptable. L'enfant et la mère se sentent mal ensemble. Qui a commencé ? Comment l'expliquer ?"

Dès lors rien n'est simple dans cette famille dans laquelle l'instinct maternel est absent. L'amour maternel ne s'exprime pas. Il est absent. La maternité se transforme en une montagne insurmontable. Jusqu'à engendrer de différentes manières la souffrance de celle qui donne la vie et de celle qui naît.

Alors, quand Angèle est devenue mère à son tour, elle reproduit le schéma. L'amour pour Karine ne se manifeste pas. Et Karine ne trouve pas sa place dans ce foyer familial abandonné par le père. Ce foyer où Angèle décide de tout. Angèle a même installé sa fille dans la salle de bain pour pouvoir louer sa chambre à des étudiants. Ainsi, Karine dort près de la baignoire. Parce qu'Angèle contrôle la vie des autres. Elle ne peut vivre sans avoir l'impression de les posséder.

"Karine n'ose pas insister de peur qu'Angèle, telle une déesse capricieuse, d'un simple mouvement de son sceptre mécontent, la disgracie. On adore une déesse, on ne la conteste pas."

Car Angèle est une femme manipulatrice. Elle vit au travers des autres, les conseille, ordonne. Elle vit sa vie par procuration. Et elle en oublie de vivre pour elle. Impression de puissance, de pouvoir pour un cas de solitude extrême finalement.

Dans Les Dévorantes, les personnages ne sont pas attachants. Ces trois femmes sont froides, tristes. Elles ne s'épanouissent pas dans leur existence. Mais l'intérêt du roman réside justement dans cette facette de leurs trois personnalités. Leur famille est dysfonctionnelle. Les liens maternels sont brisés. Ils n'ont jamais vraiment existé.

Et d'ailleurs, quand Karine devient mère à son tour, elle n'arrive pas à être la mère qu'elle voudrait. Elle aurait tellement voulu être différente de sa mère. Alors, elle pense trouvé l'équilibre dans l'éloignement. Comme Angèle qui est partie loin d'Emma, Karine s'en va. Construire sa propre vie loin de la cellule maternelle semble un remède dans un premier temps.

"Comment savoir qu'on aimera être mère avant d'essayer ? Personne ne lui a rien dit à ce sujet, est-ce que c'est pareil pour toutes les mères ? Bien sûr, c'est le lot des femmes de ne pas souhaiter tous les enfants qu'elles ont."

Les Dévorantes, c'est véritablement le roman d'une maternité loin d'être évidente. Une maternité qui engendre de la souffrance. Des femmes qui dévorent les autres et grignotent leur bonheur.

"Elles formaient ce trio imaginaire de reproduction de la haine."

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Marinca Villanova. Sa plume est sensible et poignante. Elle transmet les émotions. de ses mots transparaissent la tristesse et le mal-être. La détresse même peut-être. Qu'il est difficile d'être mère. L'instinct maternel ne vient pas dès lors qu'on est une femme. Marinca Villanova décortique cet aspect de la maternité souvent tu. Et elle analyse la reproduction du schéma génération après génération : quand le lien se brise entre mère et fille dès la naissance.

En bref, Les Dévorantes, c'est un roman qui explore les difficultés de l'amour maternel, et les souffrances que ces femmes s'infligent à elles mêmes et aux autres. Un roman à la plume fine et délicate qui m'a beaucoup touchée.
Lien : https://ellemlireblog.wordpr..
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Trois femmes, trois mères, trois filles, trois générations dans un roman dont la structure, non linéaire, alternant de courts chapitres consacrés tour à tour (mais sans régularité) à Emma, Angèle et Karine, permet au lecteur de faire le lien entre elles, petit à petit. Et c'est en cela que ce premier roman est vraiment intéressant. Au-delà du rapport mère-fille, il est surtout question du déni de maternité, ou de l'impossibilité d'être mère, de créer le lien maternel avec son enfant. Des trois femmes, Angèle au doux prénom qui cache pourtant le personnage le plus dur, notamment envers sa fille Karine, me semble le personnage central du roman et celle qui prend le plus de place. Elle est machiavélique, un brIn perverse, envers sa fille mais aussi ses amies, qu'elle veut contrôler et dont elle fait en sorte qu'elles aient besoin d'elles. Mais Angèle est aussi celle qui a peut-être le plus souffert de « ruptures », qui a été aussi « mal aimée » et en quelque sorte « maltraitée » dans sa petite enfance. Karine, sa fille, est celle qui rompt avec la fatalité, dans une fin pleine d'espoir avec sa fille Héloïse. Un très bon roman dont l'auteur, psychologue clinicienne, connait bien son sujet et fait que ce roman sonne juste.
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C'est après avoir lu son second livre "la vie dissimulée" et avant de rencontrer l'auteure que j'ai voulu lire ce livre. Ce roman a été une véritable claque, et une prise de conscience des reproductions positives ou négatives de nos actes par rapport à ceux de notre mère ou grand mère. L'histoire nous dépeint 3 femmes, 3 générations différentes, mais toutes les trois mères. Les attitudes, les sentiments de ces femmes vont se répercuter et se reproduire sur la génération successive, inexorablement comme la lente chute d'une file de dominos, jusqu'à enfin la prise de conscience, et la décision de stopper cette reproduction. L'auteure montre sans juger la difficulté de devenir mère et comment ce changement d'état plus ou moins voulu ou accepté, peut avoir comme répercussions sur trois générations. Est ce que l'instinct maternel est héréditaire, ou génétique, peut-on devenir une mère aimante avoir avoir eu l'image d'une mère absente, ou d'une non-mère.
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J'avais peur au début que la lecture de ce livre soit un peu fastidieuse, mais au contraire, je l'ai trouvé fort agréable. le récit est bien rythmé. L'autrice sait choisir des scènes fortes, marquantes, des fragments significatifs, qui permettent de comprendre les relations entre les personnages, leur psychologie, leur histoire personnelle, et finissent par tisser une ambiance de haine feutrée et latente. Mais le regard porté sur les personnages est toujours tendre. Les nuances psychologiques sont très fines. J'ai trouvé le personnage d'Angèle particulièrement fort et réussi.
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Trois femmes : Emma, Angèle, Karine.

Lien de parenté : filles, mères, grands-mères mais elles sont des femmes avant tout.

Leur point commun : elles n'ont pas su tisser le lien qui lie son enfant à une maman. Leur relation qu'elles entretiennent l'une envers les autres est conflictuelle. Elles sont des "dévorantes".



Nous allons suivre ces trois femmes dans leur vie de dévorante. Emma, jeune mariée, part au Maroc avec Louis, médecin militaire, elle est enceinte et espère donner naissante à un héritier sauf que voilà, ce ne sera malheureusement pas le cas. En effet, elle va donner la vie à une petite Angèle qui va clairement préférer sa nounou à sa propre maman qui n'a apparemment pas la fibre maternelle. Mais voilà, de retour en France va être brutale pour cette pauvre enfant qui ne comprendra pas le pourquoi du comment...



Angèle est devenue adulte, elle a souffert de ce manque d'amour maternel. Elle est incomplète, insatisfaite et est mariée à Paul. A la suite de leur union, elle donnera naissance à Karine, une enfant triste...



Karine réussira à échapper à cette mère méchante, agressive, manipulatrice. Elle va essayer de se construire une vie auprès d'Antoine. Ce ne sera pas facile mais elle fera de son mieux et puis Antoine est gentil, il la prend telle qu'elle est, avec ses qualités et ses défauts. Puis vint la naissance d'Héloïse...



De génération en génération, les femmes de cette famille ne sont pas douées pour élever leurs enfants, pour leur donner l'amour et le soutien qu'elles ont besoin pour se construire. Que l'époque change, que les conditions de vie changent, elles répètent le même schéma. le manque cruel d'amour maternel se manifeste de la même façon, avec la même intensité de violence. C'est une spirale infernale qui se reproduit sans cesse. A quand la fin ? Est-ce que cette malédiction ne prendra jamais fin ?



L'auteur nous montre tous les dégâts que peuvent occasionner le manque d'amour maternel, le manque de confiance en soi, la mauvaise image que l'on peut avoir de soi, la carence affective est une véritable tare dont il faut tout faire pour que cela n'existe pas.



La plume de l'auteur est agréable à lire malgré la gravité du sujet. Il faut dire que je n'arrive pas à comprendre ses femmes qui deviennent mère mais qui ne peuvent pas éprouver le moindre sentiment envers leur enfant. J'ai trouvé intéressant que l'auteur nous montre "les dévorantes" de son histoire.



Tout ça pour vous dire que malgré la dureté du sujet, je pense qu'il est intéressant à lire pour éviter de reproduire ce schéma émotif.


Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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Je l avoue j ai eu beaucoup de mal avec ce roman. 3 femmes liées. 3 femmes qui ont du mal à aimer leur progéniture. 3 femmes qui sont dissemblables et si ressemblantes. Comme si on ne pouvait pas échapper à son enfance et au manque d amour. Comme si c etait voué à l echec. Je n ai pas eu la bulle d oxygene qui aurait rendu cette lecture plus supportable.
J ai aimé la psychologie des personnages. J ai fini par me perdre dans leur histoire avec les changements de chapitres. Parfois je ne savais plus qui avait vécu quoi de la mère, la fille et la grand-mère.
Peut-être suis je passée à coté de cette oeuvre qui pourtant faisait écho en moi dès la quatrième de couverture
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