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Citations sur Mado (13)

Elle m'a seulement demandé pourquoi. Alors j'ai dit de la bougie déplacée sur la toile j'ai dit le feuillage aplati d'un chardon bleu j'ai dit le morceau de banane retrouvé sur la couverture et le froissement, nouveau sur le cousin.
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Tous les adultes devraient feuilleter l'album de leur enfance, histoire de vérifier ce qu'ils sont devenus.
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On devrait tous mourir à quinze ans. Cela accroitrait considérablement nos chances d'être heureux à vie et diminuerait d'autant notre propension à tout foutre en l'air.
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Il voulait savoir ce que je faisais, si je ne m'ennuyais pas trop. Je rêve, Papa, je rêve. Et toutes les fois que je répondais ainsi, je le voyais désarmé. Que faire d'une fille de bientôt quinze ans qui passe ses journées à rêver. Et rêver à quoi, Bon Dieu? demandait-il toujours. Et moi, alors: A la vie, papa, à la vie.
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Être corps de bête, dépôt composite de terre et de chair. Ne pas seulement se mêler aux éléments : en être. Être le ressac au loin qui fait entendre ses scintillements humides à travers la broussaille. Être le capitule bleu du chardon pour essuyer les embruns, les chaleurs atrophiées du mois d’août et les urines animales. Être sa propre tanière .
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J'ai la nostalgie de notre animalité. Du temps où nous pouvions griffer, mordre, ronger, dépecer. Où nous pouvions, savions nous défendre. Quitte à en mourir. Où nous n'avions pas besoin d'expliquer, de justifier, de convaincre. Où les règles étaient claires et où celui qui trahissait acceptait la mort.
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Je ne sais pas pourquoi j’avais décidé d’attendre le jour, c’était complètement idiot. Les enfants sont comme ça. Capables de faire des trucs incroyables, de surprendre leur monde, de montrer tout à coup une disposition, une intelligence, un instinct, et la plupart du temps infoutus de trouver une réponse simple à un problème simple. Un enfant, ça va toujours chercher ailleurs. Pas plus loin, ailleurs. Ce qui semblera logique au premier adulte venu, à l’enfant paraîtra toujours inutilement compliqué.
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C’est difficile de courir dans le sable, surtout quand ça monte. Alors je me suis arrêtée juste avant les dunes. Toute nue. Je crois que je tremblais. Et eux aussi se sont arrêtés. Ils ont dû voir quelque chose. Parce que je n’ai rien dit, que je n’avais rien à dire, que j’étais seule contre deux, que j’étais une petite fille et que je ne pouvais pas gagner.
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Je connaissais par cœur mes bandes dessinées, Vendredi et Robinson Crusoé, même Moby Dick. Et plein de récits d’explorateurs. Ceux qui avaient survécu, ceux qui n’étaient jamais revenus. Ceux qui n’étaient arrivés nulle part, péris en haute mer avec leurs compagnons, les extrémités entamées, l’orbite noire de leurs yeux énucléés, déchiquetés par le sel ou les poissons. Et ceux qui avaient accosté sur des terres inconnues pour y crever de faim ou de soif, du palu ou du scorbut, clabotant dans leur pus quand ce n’était pas sous les dents d’un sauvage. Tous, je les admirais. Ils avaient plus de courage que moi. Ils obéissaient à leurs rêves, ils bravaient la vie.
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Le plus fou, c’est que j’avais complètement oublié que j’étais nue. J’avais cavalé sur le sable, enjambé la roche, piqué à travers les chardons, escaladé les dunes, tout ça avait duré un quart d’heure, peut-être plus, et à aucun moment, si je mets de côté cet instant où le jeu, dans ma tête de petite fille, avait basculé en drame, à aucun moment je ne m’étais souvenue que j’étais nue, à aucun moment ma nudité ne m’avait causé la moindre honte. J’avais couru comme courent les biches, les lapins, les chevreaux, portant mon corps vers l’avant, bondissant, regardant droit devant moi sans jamais, jamais me retourner, tendant les muscles, serrant les dents, indifférente à ce qui ne servait pas ma fuite, aussi sûre de mon chemin que la mouette qui rentre au nid l’est de son vol. Je savais exactement où j’allais.
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