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Citations sur Poésies complètes (62)

Extrait de "La ballade des Pendus" :

Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez pas vos cœurs durcis à notre égard,
Car si vous avez pitié de nous, pauvres,
Dieu aura plus tôt miséricorde de vous.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six:
Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poussière.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
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La mort te fait frémir, pâlir,
Le nez courber, les veines tendre,
Le corps enfler, lâcher, mollir,
Jointes et nerfs croître et étendre.
Corps féminin, qui tant es tendre,
Poli, souef, si précieux,
Te faudra-t-il ces maux attendre ?
Oui, ou tout vif aller es cieux.

(Extrait : le Testament - XLI)
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Voulez-vous que verté vous die?
II n'est jouer qu'en maladie,
Lettre vraie qu'en tragédie,

Lâche homme que chevalereux,
Orrible son que mélodie,
Ne bien conseillé qu'amoureux.
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Tant crie-l'on Noël qu'il vient.


(Extrait de Ballade des proverbes)
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[Ballade du concours de Blois]

Je meurs de seuf auprès de la fontaine,
Chaud comme feu, et tremble dent à dent ;
En mon pays suis en terre lointaine ;
Lez un brasier frissonne tout ardent ;
Nu comme un ver, vêtu en président,
Je ris en pleurs et attends sans espoir ;
Confort reprends en triste désespoir ;
Je m'éjouis et n'ai plaisir aucun ;
Puissant je suis sans force et sans pouvoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.

Rien ne m'est sûr que la chose incertaine ;
Obscur, fors ce qui est tout évident ;
Doute ne fais, fors en chose certaine ;
Science tiens à soudain accident ;
Je gagne tout et demeure perdant ;
Au point du jour dis : " Dieu vous doint bon soir ! "
Gisant envers, j'ai grand paour de choir ;
J'ai bien de quoi et si n'en ai pas un ;
Echoite attends et d'homme ne suis hoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.
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CHARLES D’ORLÉANS
Rondeau (page 162)

Alons nous esbatre,
Mon cueur, vous et moy,
Laissons, à part soy,
Soussi [souci] se combatre.

Tousjours veult debatre,
Et jamais n'est quoy [coi, tranquille],
Alons nous esbatre,
Mon cueur, vous et moy,

On vous devroit batre,
Et monstrer au doy,
Se dessoubz sa loy
Vous laissiez abatre,
Alons nous esbatre.
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À Chartreux et à Célestins, à Mendiants et à Dévotes, à flâneurs et claqueurs de patins, à valets et filles de
joie portant tuniques et cottes moulantes, à blancs-becs se mourant d'amour, qui chaussent sans gémir des bottes fauves, je crie à toutes gens merci.
A filles montrant leurs tétons pour avoir plus de clients, à voleurs, à fauteurs de tapage, à bateleurs montrant des guenons, à fous et folles, à sots et sottes, qui s'en vont sifflant six par six avec des vessies et des marottes, je crie à toutes gens merci
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BALLADE

DES DAMES DU TEMPS JADIS.

Dictes moy où, n’en quel pays,
Est Flora, la belle Romaine ;
Archipiada, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruyt on maine
Dessus rivière ou sus estan,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

Où est la très sage Heloïs,
Pour qui fut chastré et puis moyne
Pierre Esbaillart à Sainct-Denys ?
Pour son amour eut cest essoyne.
Semblablement, où est la royne
Qui commanda que Buridan
Fust jetté en ung sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

La royne Blanche comme ung lys,
Qui chantoit à voix de sereine ;
Berthe au grand pied, Bietris, Allys ;
Harembourges, qui tint le Mayne,
Et Jehanne, la bonne Lorraine,
Qu’Anglois bruslèrent à Rouen ;
Où sont-ilz, Vierge souveraine ?…
Mais où sont les neiges d’antan !

ENVOI

Prince, n’enquerrez de sepmaine
Où elles sont, ne de cest an,
Qu’à ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d’antan ?
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Item, mon corps j'ordonne et laisse
A notre grand mère la tere;
Les vers n'y trouveront grand graisse,

Trop lui a fait faim dure guerre.

Or lui soit délivré grand erre:
De terre vint, en terre tourne;
Toute chose, se par trop n'erre,

Volontiers en son lieu retourne.
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Mort, j'appelle de ta rigueur,
Qui m'as ma maîtresse ravie,
Et n'es pas encore assouvie
Se tu ne me tiens en langueur :

Onc puis n'eus force ne vigueur ;
Mais que te nuisoit-elle en vie,
Mort ?

Deux étions et n'avions qu'un coeur ;
S'il est mort force est que dévie,
Voire, ou que je vive sans vie
Comme les images, par coeur,
Mort !
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