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Citations sur Poésies complètes (62)

Excusez moy aucunement
Et saichiez qu'en grant povreté
-- Ce mot se dit communement --
Ne gist pas grande loyauté
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Bien est verté que j'ai amé
Et ameroie voulentiers ;
Mais triste coeur, ventre affamé,
Qui n'est rassasié au tiers,
M'ôte des amoureux sentiers.
Au fort, quelqu'un s'en récompense,
Qui est rempli sur les chantiers!
Car la danse vient de la panse.
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Ici se clôt le testament
Et finit du pauvre Villon.
Venez à son enterrement,
Quand vous orrez le carillon,
Vêtus rouge com vermillon,
Car en amour mourut martyr :
Ce jura-t-il sur son couillon
Quand de ce monde vout partir.
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[Ballade de Merci]

Sinon aux trahistres chiens mastins,
Qui m’ont fait ronger dures crostes
Et boire eau maintz soirs et matins,
Qu’ores je ne crains pas trois crottes.
Je feisse pour eulx petz et rottes ;
Je ne puis, car je suis assis.
Bien fort, pour eviter riottes [querelles],
Je crye à toutes gens, merciz !
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Patrem insequitur proles
(L'enfant marche sur les pas de son père)
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Epître à Marie D'Orléans ou Dit de la naissance Marie d'Orléans.

I

O louee conceptïon
Envoiee sa jus des cieulx,
Du noble lis digne sÿon,
Don de Jhesus tres precïeulx
Marie, nom tres gracïeulx,
Fons de pitié, source de grace,
La joye, confort de mes yeulx,
Qui nostre paix batist et brasse !


II

La paix, c'est assavoir des riches,
Des povres le substantament,
Le rebours des felons et chiches ;
Tres necessaire enfantement,
Conceu, porté honnestement,
- Hors le pechié originel -
Que dire je puis sainctement,
Souverain bien de Dieu eternel.


III

Nom recouvré, joye de peuple,
Confort des bons, des maulx retraicte,
Du doulx seigneur premiere et seule
Fille de son cler sang extraicte,
Du dextre costé Clovis traicte,
Glorïeuse ymage en tous fais,
Ou hault ciel cree et pourtaicte
Pour esjouÿr et donner paix.


IV

En l'amour et craint de Dieu
Es nobles flancs Cesar conceue,
Des petis et grans en tout lieu
A tres grande joye receue,
De l'amour Dieu traicte et issue
Pour les discordez ralïer
Et aux encloz donner yssue,
Leurs lïans et fers deslïer !


V

Aucunes gens, qui bien peu sentent,
Nourriz en simplesse et confiz,
Contre le vouloir Dieu attentent,
Par ignorance desconfiz,
Desirans que feussiez ung filz ;
Mais qu'ainsy soit, ainsi m'aist Dieux
Je croy que ce soit grans proufiz ;
Raison : Dieu fait tout pour le mieulx.


VI

Du Psalmiste je prens les dictz :
Delectasti me, Domine,
In factura tua, si diz :
Noble enfant, de bonne heure né,
A toute doulceur destiné,
Manna du Ciel, celeste don,
De tous bienfaits le guerdonné
Et de noz maulx le vray pardon.


VII

Euvre de Dieu digne, louee
Autant que nulle creature,
De tous biens et vertus douee,
- Tant d'esperit, que de nature
Que de ceulx qu'on dit d'adventure -
Plus que rubis noble ou balais ;
Selon de Caton l'escripture,
Patrem insequitur proles.


VIII

Port asseuré, maintient rassiz
Plus que ne peut nature humaine,
Et eussiez des ans trente six ;
Enfance en rien ne vous demaine.
Que jour ne le die et sepmaine,
Je ne sçay qui le me deffant.
Ad ce propoz ung dit ramaine :
De saige mere saine enfant.


IX

Dont resume ce que j'ay dit :
Noua progenies celo,
Car c'est du poete le dit,
Jamjam demittitur alto .
Saige Cassandre, bele Echo,
Digne Judith, caste Lucresse,
Je vous cognois, noble Dido,
A ma seule dame et maitresse.


X

En priant Dieu, digne pucelle,
Qu'i vous doint longue et bonne vie,
- Qui vous ayme, ma damoiselle,
Ja ne coure sur luy envie ! -
Entiere dame et assouvie,
J'espoir de vous servir ainçoys,
Certes, se Dieu plaist, que devie
Vostre povre escolier Françoys.
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Le Lais - extraits.

I

L'an quatre cens cinquante six,
Je, Françoy Villon, escollier,
Considerant, de sens rassis,
Le frain aux dens, franc au collier,
Qu'on doit ses euvres conseillier,
Comme Vegece le racompte,
Sage Rommain, grant conseillier,
Ou autrement on se mescompte...


II

En ce temps que j'ay dit devant,
Sur Noël, morte saison,
Que les loups se vivent du vent
Et qu'on se tient en sa maison,
pour le frimas, pres du tyson,
Me vint ung vouloir de briser
La tres amoureuse prison
Qui faisoit mon cueur debriser.


III

Je le feiz en telle façon,
Voyant celle devant mes yeult
Consentant a ma deffaçon,
Sans ce que ja luy en fust mieulx ;
Dont je me dueil et plains aux cieulx,
En requerant d'elle vengance
A tous les dieux venerïeux,
Et du grief d'amours allegence.


IV

Et se j'ay prins en ma faveur
Ces doulx regars et beaux semblans
De tres decevante saveur
Me tresparsans jusques aux flans,
Bien ils ont vers moy les piés blancs
Et me faillent au grant besoing :
Planter me fault aultres complans
Et frapper en ung aultre coing.


V

Le regard de celle m'apris
qui m'a esté fellone et dur ;
Sans ce qu'en riens j'aye mesprins,
Veult et ordonne que j'endure
La mort, et que plus je ne dure.
Si n'y vois secours que fouïr ;
Rompre veult la vive soudure
Sans mes pitieux regrets ouïr.


VI

Pour obvier a ses dangiers,
Mon mieulx est, ce croy, de partir.
A Dieu ! Je m'en vois a Angers,
Puis qu'el ne me veult impartir
Sa grace ne me departir.
Par elle meurs, les membres sains ;
Au fort, je suys amant martir,
Du nombre des amoureux sains.


VII

Combien que le depart me soit
Dur, si fault il que je l'eslongne ;
Comme mon povre sens consoit,
Aultre que moy est en quelongne,
Dont oncques soret de Boulongne
Ne fut plus alteré d'humeur.
C'est pour moy piteuse besongne :
Dieu en vueille ouÿr ma clameur !


VIII

Et puys que departir me fault
Et du retour ne suis certain
(Je ne suis homme sans deffault,
Ne qu'aultre d'assier ne d'estain ;
Vivre aux humains est incertain
Et aprés mort n'y a relaiz)
- Je m'en vois en pays lointain -,
Si establit ce present laiz.


IX

Premierement, ou nom du Pere,
Du Filz et Saint Esperit,
Et de sa glorïeuse Mere
Par qui grace riens ne perit,
Je laisse, de par Dieu, mon bruyt
A maistre Guillaume Villon,
Qui en l'onneur de son nom bruyt,
Mes tentes et mon pavillon.


X

Item, a celle que j'ay dit
Qui si durement m'a chassé
Que je suis de joye interdit
Et de tout plaisir dechassé,
Je laisse mon cueur enchassé,
Palle, pitieux, mort et transy.
Elle m'a ce mal pourchassé,
Mais Dieu luy en face mercy !
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Prince, aux dames Parisiennes,
de beau parler donnez le pris
quoy qu'on die d'Italiennes,
il n'est bon bec que de paris
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Ballade Des Dames Du Temps Jadis:
Dites moy ou, n'en quel pays
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, né Thaïs
Qui fut sa cousine germaine,
Echo parlant quand bruyt on maine
Dessus rivière ou sus estan
Qui beaulté ot trop plus qu'humaine.
Mais ou sont les neiges d'antan?
Qui beaulté ot trop plus qu'humaine.
Mais ou sont les neiges d'antan?
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Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
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