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Citations sur La vie quotidienne des paysans bourguignons au temps .. (6)

la coiffure:
"C'est à partir de douze ans que la peau et les toisons féminines devaient être dérobées à la vue de tout un chacun, mais surtout des garçons, et cette interdiction était matérialisée le jour de la communion par le port du voile blanc qui cachait entièrement la chevelure.
Ces dispositions puritaines s'étaient installées d'elles-mêmes dès le début du siècle, en réaction sans doute contre les excès de la période révolutionnaire, où l'on avait vu des femmes débraillées et "en cheveux" dans la rue.
Aussitôt la communion faite, la chevelure des filles était considérée comme un élément de coquetterie, donc de désordre social.
Personne ne devait la voir dépeignée. Il fallait que ses cheveux fussent noués en chignon et, en dehors de sa maison, emprisonnés sous le bonnet, bonnet en batiste fine, blanche, à bords tuyautés, et noué sous le menton par deux bridons cachant les oreilles. La fille qui, volontairement ou non, laissait passer sous le bonnet quelques cheveux fous sur la nuque était très mal jugée, et, lorsque au cours d'un rigodon ou d'un travail plus animé, le bonnet se déplaçait et que, ô scandale, la chevelure se dénouait, la fille, morte de honte, s'éloignait vivement et dans un endroit discret, hors de la vue des mâles, se hâtait d'emprisonner sa chevelure dans la coiffe et de réajuster les brides. Elle hésitait longuement à reparaître aux yeux de ceux qui l'avaient vue décoiffée.
Seule pouvait être apparente la naissance des cheveux sur le front, à condition encore qu'ils fussent lisses et divisés en deux bandeaux bien "convenables", c'est-à-dire symétriques.
La plupart des enfants n'avaient jamais vu les cheveux de leur mère, ni ceux de leur grand-mère, et ils étaient tout étonnés, à l'occasion d'une maladie ou d'un accident, de voir flotter leur chevelure, souvent très belle.
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l'enfant qui pleure

Un enfant ne doit pas pleurer. Au moindre cri, on le " grôle " (croule, berce) : si cela ne suffit pas, on le " chante " mais il y a toujours une grand-mère pour le " prendre " et le porter en le faisant sauter sur le bras… car tout le monde, il faut bien insister là-dessus, vit ensemble, sinon sous le même toit, tout au moins dans le même corps de bâtiments ou dans le même village.
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À en croire les sociologues modernes, la femme aurait attendu notre ineffable époque pour s'épanouir, et les jobards de l'admettre béatement, flattés, on ne sait trop pourquoi, d'appartenir, ô combien, à l'ère de la bombe atomique et de l'horloge pointeuse.
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Ainsi roulant dans le clapotis des blés, ou dans les hautes vagues des halliers et le ressac des vignes, la procession ressemblait à une caravelle cinglant vers l'horizon, avec le dais, gaillard d'avant multicolore et empanaché, suivi des deux bannières, misaine et artimon, aux voiles gonflées et palpitantes.
Voguant et tirant ses mystérieuses bordées sur le territoire paroissial, relâchant à chacun des reposoirs-calvaires placés là comme de mystérieuses balises aux points forts du terroir, aspergeant d'eau lustrale, au passage, maisons et emblavures, aux accents des cantiques, cette "procession" dansante satisfait en tous points le clan solidement groupé, où le châtelain, isolé par sa race et son rang, semblait vraiment étranger bien qu'à la place d'honneur, tout de suite derrière le dais, solitaire et superbe.
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Quand je vois l’enfant d’aujourd’hui abandonné quotidiennement par ses parents à des femmes mercenaires, fussent-elles « jardinières d’enfants » diplômées, dans des « crèches » et des « maternelles », fussent-elles fonctionnelles, quand je vois que de prétendus impératifs économiques et sociaux l’arrachent dès les premières heures de l’aube, à la tendresse maternelle et le jettent dans un rythme de vie uniforme, standardisé, collectif, anonyme, dépourvu d’affection et d’originalité…
Lorsque je le vois recevant dès sa petite enfance sa dose réglementaire et rationnelle de connaissances, de vitamines et de calories, calculée par des théoriciens qui lui sont étrangers…
Lorsque je le vois évoluer entre les interdictions de marcher sur l’herbe, de grimper aux arbres, de faire une partie de cul-mouillé dans d’autres eaux que celles des pédiluves obligatoires et des piscines réglementaires et javellisées sous les ordres de moniteurs d’État…
Lorsque je le vois liquidant ses complexes d’Œdipe, de Castor, de Pollux, de Pantagruel ou de qui vous voudrez, sous la férule égalitaire et un tantinet désinvolte de psychanalystes officiels. Loin du chaud regard maternel aussi perspicace que subjectif, privé de l’indulgence grand-maternelle et du coup-de-pied-au-cul paternel…
Lorsque je le vois apprendre le système nerveux de la grenouille sur des planches électroniques, fussent-elles en couleurs naturelles, ou les bienfaits du sport dans des films éducatifs, et l’amour dans des cours officiels de sexualité programmée…
Bref, lorsque je vois l’enfant moderne et que je le compare à l’enfant du siècle passé, non je ne puis croire qu’il s’agisse du même être vivant, ni de la même espèce animale !
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Les femmes, ayant desservi la table des hommes, pouvaient alors s'installer tranquillement pour manger. Car, vous l'ai-je dit ? elles ne s'asseyaient pas tant que les hommes étaient là. Elles les servaient, attentives au moindre geste du maître. C'est ce qui a amené bien des cuistres, écrivains, sociologues, philosophes ou politiciens, à considérer que la femme, dans la société ancienne, celle de la civilisation lente, était méprisée, maintenue en esclavage et tenue pour quantité négligeable !
L'esclave, c'est précisément la femme moderne qui veut être à la fois cuisinière, serveuse et maîtresse de maison, surveiller ses fourneaux et tenir conversation, assurer et surveiller le service et en même temps tenir sa place dans la société, d'où ses crises d'aérophagie, ses migraines, ses troubles digestifs et surtout ses célèbres dépressions nerveuses ! « La dépression nerveuse à portée de toutes les femmes », telle devrait être la devise de ce siècle qui prétend pourtant se vouer à la « libération » de la femme !
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