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EAN : 9782010032080
448 pages
Hachette (01/01/1976)
3.82/5   14 notes
Résumé :
Entre 1800 et 1900 vont se succéder en France, à un rythme ahurissant, l'Empire, la Restauration, les Révolutions, les Républiques et surtout les premiers soubresauts du progrès technique. Mais pendant que se dérouleront ces événements et souvent même avec une grande indifférence à leur égard, le peuple des campagnes bourguignonnes va continuer à vivre les derniers jours de la civilisation traditionnelle.

C'est à travers l'humble réalité paysanne bou... >Voir plus
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
la coiffure:
"C'est à partir de douze ans que la peau et les toisons féminines devaient être dérobées à la vue de tout un chacun, mais surtout des garçons, et cette interdiction était matérialisée le jour de la communion par le port du voile blanc qui cachait entièrement la chevelure.
Ces dispositions puritaines s'étaient installées d'elles-mêmes dès le début du siècle, en réaction sans doute contre les excès de la période révolutionnaire, où l'on avait vu des femmes débraillées et "en cheveux" dans la rue.
Aussitôt la communion faite, la chevelure des filles était considérée comme un élément de coquetterie, donc de désordre social.
Personne ne devait la voir dépeignée. Il fallait que ses cheveux fussent noués en chignon et, en dehors de sa maison, emprisonnés sous le bonnet, bonnet en batiste fine, blanche, à bords tuyautés, et noué sous le menton par deux bridons cachant les oreilles. La fille qui, volontairement ou non, laissait passer sous le bonnet quelques cheveux fous sur la nuque était très mal jugée, et, lorsque au cours d'un rigodon ou d'un travail plus animé, le bonnet se déplaçait et que, ô scandale, la chevelure se dénouait, la fille, morte de honte, s'éloignait vivement et dans un endroit discret, hors de la vue des mâles, se hâtait d'emprisonner sa chevelure dans la coiffe et de réajuster les brides. Elle hésitait longuement à reparaître aux yeux de ceux qui l'avaient vue décoiffée.
Seule pouvait être apparente la naissance des cheveux sur le front, à condition encore qu'ils fussent lisses et divisés en deux bandeaux bien "convenables", c'est-à-dire symétriques.
La plupart des enfants n'avaient jamais vu les cheveux de leur mère, ni ceux de leur grand-mère, et ils étaient tout étonnés, à l'occasion d'une maladie ou d'un accident, de voir flotter leur chevelure, souvent très belle.
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l'enfant qui pleure

Un enfant ne doit pas pleurer. Au moindre cri, on le " grôle " (croule, berce) : si cela ne suffit pas, on le " chante " mais il y a toujours une grand-mère pour le " prendre " et le porter en le faisant sauter sur le bras… car tout le monde, il faut bien insister là-dessus, vit ensemble, sinon sous le même toit, tout au moins dans le même corps de bâtiments ou dans le même village.
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Quand je vois l’enfant d’aujourd’hui abandonné quotidiennement par ses parents à des femmes mercenaires, fussent-elles « jardinières d’enfants » diplômées, dans des « crèches » et des « maternelles », fussent-elles fonctionnelles, quand je vois que de prétendus impératifs économiques et sociaux l’arrachent dès les premières heures de l’aube, à la tendresse maternelle et le jettent dans un rythme de vie uniforme, standardisé, collectif, anonyme, dépourvu d’affection et d’originalité…
Lorsque je le vois recevant dès sa petite enfance sa dose réglementaire et rationnelle de connaissances, de vitamines et de calories, calculée par des théoriciens qui lui sont étrangers…
Lorsque je le vois évoluer entre les interdictions de marcher sur l’herbe, de grimper aux arbres, de faire une partie de cul-mouillé dans d’autres eaux que celles des pédiluves obligatoires et des piscines réglementaires et javellisées sous les ordres de moniteurs d’État…
Lorsque je le vois liquidant ses complexes d’Œdipe, de Castor, de Pollux, de Pantagruel ou de qui vous voudrez, sous la férule égalitaire et un tantinet désinvolte de psychanalystes officiels. Loin du chaud regard maternel aussi perspicace que subjectif, privé de l’indulgence grand-maternelle et du coup-de-pied-au-cul paternel…
Lorsque je le vois apprendre le système nerveux de la grenouille sur des planches électroniques, fussent-elles en couleurs naturelles, ou les bienfaits du sport dans des films éducatifs, et l’amour dans des cours officiels de sexualité programmée…
Bref, lorsque je vois l’enfant moderne et que je le compare à l’enfant du siècle passé, non je ne puis croire qu’il s’agisse du même être vivant, ni de la même espèce animale !
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Les femmes, ayant desservi la table des hommes, pouvaient alors s'installer tranquillement pour manger. Car, vous l'ai-je dit ? elles ne s'asseyaient pas tant que les hommes étaient là. Elles les servaient, attentives au moindre geste du maître. C'est ce qui a amené bien des cuistres, écrivains, sociologues, philosophes ou politiciens, à considérer que la femme, dans la société ancienne, celle de la civilisation lente, était méprisée, maintenue en esclavage et tenue pour quantité négligeable !
L'esclave, c'est précisément la femme moderne qui veut être à la fois cuisinière, serveuse et maîtresse de maison, surveiller ses fourneaux et tenir conversation, assurer et surveiller le service et en même temps tenir sa place dans la société, d'où ses crises d'aérophagie, ses migraines, ses troubles digestifs et surtout ses célèbres dépressions nerveuses ! « La dépression nerveuse à portée de toutes les femmes », telle devrait être la devise de ce siècle qui prétend pourtant se vouer à la « libération » de la femme !
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Ainsi roulant dans le clapotis des blés, ou dans les hautes vagues des halliers et le ressac des vignes, la procession ressemblait à une caravelle cinglant vers l'horizon, avec le dais, gaillard d'avant multicolore et empanaché, suivi des deux bannières, misaine et artimon, aux voiles gonflées et palpitantes.
Voguant et tirant ses mystérieuses bordées sur le territoire paroissial, relâchant à chacun des reposoirs-calvaires placés là comme de mystérieuses balises aux points forts du terroir, aspergeant d'eau lustrale, au passage, maisons et emblavures, aux accents des cantiques, cette "procession" dansante satisfait en tous points le clan solidement groupé, où le châtelain, isolé par sa race et son rang, semblait vraiment étranger bien qu'à la place d'honneur, tout de suite derrière le dais, solitaire et superbe.
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Videos de Henri Vincenot (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri Vincenot
23 juin 1989 1125 vues 01h 22min 21s
Pour cette 676 ème émission, Bernard Pivot a choisi sept invités pour nous inciter à lire quelques romans français et étrangers pendant la période des grandes vacances: - romans anglais, avec Frédéric FERNEY (journaliste, proposant "Le négociateur" de Frédéric Forsythe), et Auberon WAUGH (fils du romancier britannique Evelyn Waugh et romancier lui même, pour "La fin d'une époque" d'Evelyn Waugh et "Bagages enregistrés" d'Aauberon Waugh) - un roman espagnol, avec Olivier ROLIN (pour "La joyeuse bande d'Afzavara" de Manuel Vasquez Montalban) - romans des Etats Unis, avec Philippe LABRO (qui présentent "Dalva" de Jim Morrison et "Privilège" d'Eduard Stenard) et Michaël Korda (pour son roman "La succession Bannerman") - -et des romans français, avec Félicien MARCEAU (pour son dernier titre "Un oiseau dans le ciel") et Claudine VINCENOT-GUIHENEUF (fille d'Henri Vincenot qui a préfacé un ouvrage inédit de son père "Le livre de raison de Claude Bourguignon" et qui conseille la biographie de Jean Louis Pierre intitulée "Vincenot") - Claudine Vincenot-Guiheneuf parle longuement de son père (avec un extrait d' Apostrophes de 1978, où Henri Vincenot parle de son roman "La billebaude"), Philippe LABRO évoque la biographie de Jackie Kennedy Onassis, Michaël Korda (auteur et éditeur) que Bernard Pivot présente comme l'observateur privilégié de la jet society new yorkaise, raconte le sujet de son livre (la vie et la mort d'un milliardaire américain) et exprime son plaisir d'écrire, lui qui est éditeur depuis plus de trente ans; Frédéric Forney présente Frederic FORSYTHE, auteur de best sellers qui adore "fabriquer des histoires" ("Le négociateur" se passe dans un futur proche au cours d'une crise pétrolière menaçant les grandes puissances), tandis que Philippe Labro vante deux écrivains américains mal connus en Europe. Puis Bernard Pivot laisse la parole à Auberon WAUGH en lui confiant: "Après Shakespeare, c'est votre père que j'aurais aimé interviewé" (l'écrivain britannique en profite pour raconter de nombreuses anecdotes sur son père qu'il admirait et redoutait) , puis c'est au tour de Félicien MARCEAU d' expliquer le sujet de son dernier livre, et enfin à Olivier Rolin de disserter sur le roman de Montalban.
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