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3,98

sur 3241 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
WHAOUW
Petit mais costaud...

On découvre les personnages un par un dans le blizzard de l'Alaska... On n'y voit rien, normalement; Mais là, on y découvre des gens. Leurs liens, leurs blessures, leurs vies...

On creuse dans leur histoire comme dans la neige.

Ce livre de 176 pages est plus énorme que certains pavés, remplis de mots pour rien dire...

Ici, chaque mot compte, chaque mot est choisi, pensé, étudié. Aucun de trop.

Comme les personnages : 4 tous entiers, cassés, voire brisés.

Quel voyage!

A lire, sans tarder!


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Croisé dans les rayons des librairies, par deux fois pris en mains et reposé, ce n'est que suite à un excellent billet critique très convaincant d'une babeliote que j'ai enfin fait l'acquisition de ce roman. Et pour tout dire, je ne regrette en rien mon achat. Souvent, quand les retours sur un livre sont enthousiastes, je laisse le roman attendre, histoire de pouvoir le commencer sans avoir en tête l'histoire et les points forts du texte. J'ai donc ouvert ce premier roman de Marie Vingtras en me souvenant seulement que je mettais les pieds en Alaska lors d'une grosse tempête et qu'un enfant allait disparaître. Par quarante degrés en plein mois de juillet, je me suis retrouvée engourdie à tourner avidement les pages dans ce paysage glacé où tout s'efface, des traces d'un petit garçon dans la neige au passé sulfureux de ses habitants. Bess qui était en charge du petit Thomas part à sa recherche sans se soucier de son propre sort, elle la fille de rien, la californienne venue se perdre dans ce grand Nord et que tous les hommes ici regardent d'un oeil concupiscent et moqueur. le père du garçonnet, Benedict accompagné par l'ami de toujours, Cole, prend lui aussi le même chemin. Dans son chalet secoué par la tempête, le vieux Freeman raconte le blizzard, la rudesse de ce bout de terre et les raisons qui l'ont conduit à venir s'y perdre. Cette succession de bout de vie cousus ensemble comme un patchwork tisse petit à petit la trame de toutes ces destinées avec leur lot de malheurs, de mauvaises décisions, de culpabilités, de remords et de regrets. On perce à jour toutes les zones d'ombre de chacun. Marie Vingtras s'applique avec scrupule à répondre à toutes nos questions qui dès le début s'accumulent. Elle donne une voix à chacun des personnages que l'on découvre peu à peu au travers d'une succession de chapitres courts leur donnant tour à tour la parole. C'est un roman psychologique parfaitement maîtrisé, point question ici de récit d'aventure dans les terres glacées. C'est plutôt l'analyse psychologique fine d'êtres en perdition que nous propose ici la jeune romancière, ceux tourmentés par leur passé, ceux qui ne se sont jamais pardonné, ceux qui ont baissé les bras, ceux qui ont laissé parler et décider les autres à leur place. Tout ce « merdier » qu'on ne sait pas nettoyer vient salir la neige de ce matin de tempête. Mais malgré les réticences de chacun à se laisser percer à jour, les éléments déchaînés y mettront bon ordre arrachant à chacun les lambeaux de leur passé et laissant apparaître une fois le blizzard calmé, chaque être dans leur nue vérité. C'est pour ma part un excellent moment de lecture et je suivrai avec attention le travail de Marie Vingtras.
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Des chapitres très courts. 4 points de vue, puis 5.

Bess
Benedict
Freeman
Cole puis Clifford

Une matinée terrible où tout se dénoue, en Alaska, pour des personnages cabossés qui dessinent la ligne invisible qui les relient, un « Huis clos » au grand air, un oxymore, et… quelques morts.

Souvent, les alternances de chapitres et de points de vue sont artificielles, elles rompent la fluidité du récit.

Ici pas du tout.

La brume se dissipe peu à peu, au sens propre comme au figuré, le suspens monte, tout s'articule.

Un livre quasi mystique, qui prend sens du point de vue de Freeman, qui est là pour avoir « vendu son âme à une inconnue ». Jeune Noir américain, il est revenu vivant et même pas blessé de la guerre du Vietnam, un miracle que son fils Leslie lui demandait de lui conter, soir après soir, jusqu'à ce que lui-même aille combattre, cette fois en Irak. Freeman s'en veut terriblement.

« Ce n'était pas la même époque ni le même décor, les conflits étaient moins meurtriers pour les soldats. Mais, quelle que soit la technologie utilisée, l'homme trouvera toujours un moyen inédit de blesser, de trancher, d'amputer ses frères à n'en plus finir, c'est dans sa nature. La guerre reste la guerre. Elle terrifie et galvanise en même temps. Elle banalise le fait que vous puissiez tuer d'autres êtres humains, juste parce qu'on vous a dit que vous aviez une bonne raison de le faire, que vous êtiez le tenant du bien contre le mal »
« Un père et une mère ne comprennent pas toujours qu'il y a autre chose qu'un genou, dans les béquilles et la démarche claudicante d'un jeune homme entré brutalement dans l'âge adulte. Il y avait sa tête et tout ce qu'ils avaient mis dedans sans que personne en ait parlé. Les drogues pour ne pas dormir, les amphétamines pour se sentir invincible au combat, les pilules qu'on donne sans même dire ce que c'était parce que celui qui lui prend est un soldat et qu'il n'a pas son mot à dire »
« La guerre nous avait pris notre fils et elle ne nous avait restitué que le négatif de la photo, juste une ombre blanche sur un fond désespérément sombre ».

Une construction d'une rare intelligence.
Un roman bouleversant.

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Je voyais ce roman passer sur les réseaux sociaux, en entendais du bon et du moins bon, mais hésitais à franchir le cap de l'achat ; le résumé ne me séduisait pas vraiment. Les circonstances – hasard, opportunité – l'ont néanmoins posé sur ma route m'obligeant à le prendre, le feuilleter et entendre l'avis enthousiaste de la libraire chez laquelle je dédicaçais mon roman. Ne restait plus qu'à céder !
Depuis je l'ai lu, absorbé, digéré et je me répète en boucle : « Que j'ai bien fait ! Que j'ai bien fait ! » Quelle claque ce roman ! Tout y est : la qualité de l'écriture, l'originalité, l'ingéniosité de sa construction maintenant une inaltérable tension, la justesse de personnages attachants auxquels la parole est donnée en alternance dans de courts chapitres, l'émotion, un rythme redoutable, une trame captivante jusqu'à la dernière ligne. Pour résumer : ce livre est une pépite. Il est mon premier gros coup de coeur de cette rentrée littéraire 2021.
Je raconterais peu de son contenu vous laissant la surprise. Tout juste dirais-je que dans le terrible froid de l'Alaska les souvenirs tourmentent et tourbillonnent portés par la gifle du blizzard.
Une lecture absolument passionnante. Un énorme Coup de coeur.


Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Alaska, la tempête fait rage, un temps à ne pas s'aventurer dehors. Les rares habitants de ce coin perdu le savent. Pourtant, Bess se retrouve dans le blizzard avec Thomas. Un lacet défait, un instant d'inattention, et elle perd l'enfant.

Les chapitres très courts placent d'entrée le récit à un haut niveau dramatique. La tension monte, et l'intérêt du lecteur avec.
Benedict, le père de l'enfant, décide tout naturellement d'affronter les éléments pour sauver son fils et son amie, même s'il est en colère contre elle. Cole, qui est avec le dénommé Clifford un voisin de toujours, l'accompagne, pas persuadé que c'est une bonne idée.

La narration est chorale, Freeman, le dernier à s'être installé dans la région, se joignant aux voix de Bess, Benedict et Cole.
Ce qui ne semble au départ que la recherche de deux êtres égarés dans une nature hostile prend peu à peu une autre dimension. le lecteur découvre chacun des protagonistes, leur personnalité qui se dévoile, leur vécu qui se précise, à l'image de Freeman dont personne ne sait vraiment pour quelle raison il a décidé de venir s'enterrer dans ce lieu isolé.

Comme d'autres lecteurs, je qualifierais ce roman de huis clos des grands espaces rythmé comme un thriller. Je l'ai littéralement dévoré.
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Haletant !

Les chapitres sont très courts, une ou deux pages grand maximum, et chaque chapitre est écrit du point de vue d'un des protagonistes : Bess, Benedict, Cole, Freeman, mais peut-être pas Clifford, maintenant que j'y pense ?

Tout ce petit monde vit en Alaska, depuis toujours pour Benedict, depuis peu pour Freeman. Et le point de départ, c'est Bess qui panique. Elle est sortie - alors qu'un blizzard se levait, en tenant le petit Thomas par la main, elle a lâché sa main une minute à peine, pour refaire son lacet, et... plus de Thomas. Et on n'y voit rien !!! Alors elle décide d'avancer tout droit à sa recherche.

Benedict de son côté, a remarqué qu'ils étaient sortis, alors il part à leur recherche, et parvient à convaincre Cole de l'accompagner.

Et à mesure qu'ils avancent dans le froid, on a accès aux souvenirs et aux pensées qui s'agitent dans leur tête.

Et c'est un gigantesque puzzle qui va se mettre en place !

Histoire bien trouvée, et construction hyper efficace, de quoi me réconcilier avec le genre !!!
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En plein blizzard, Bess lâche la main d'un petit garçon. Elle part à sa recherche, mais la visibilité est quasi nulle. Les quelques autres habitants du hameau où elle vit se lancent également pour tenter de sauver l'enfant.
Si le livre ne possède pas les attributs d'un roman policier, le contexte offre toutes les qualités d'un bon thriller. le récit alterne le point de vue des différents acteurs du l'histoire, chacun se dévoilant et racontant son passé. Et en avançant dans le récit, on se rend compte que tous ne sont pas très bien attentionnés. le rythme est assez soutenu et l'histoire devient de plus en plus suffocante, au milieu de l'aveuglement provoqué par la tempête.
Côté personnages, Bess semble tout avoir de la jeune femme irresponsable et un peu idiote. D'autant qu'elle se dévalue beaucoup. Mais ses motivations à emmener un enfant en plein blizzard finissent par s'éclairer. Pour les autres acteurs de l'histoire, difficiles d'en parler sans dévoiler trop l'intrigue.
Quant aux différents lecteurs, ils donnent chacun de la voix pour un personnages. J'ai d'ailleurs vraiment apprécié ce parti pris d'avoir un narrateur différent par personnages. le livre se prête parfaitement à ce genre d'exercice et le résultat est à la hauteur.
Un roman que j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à écouter et qui dévoile ses surprises à travers les fureurs du blizzard.
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Pour un premier roman, je dirai que c'est un coup de maître. Je viens de le refermer, je viens de lire la quatrième de couverture. Il est 16h44 et le soleil va se coucher, c'est le solstice d'hiver. Que vais-je pouvoir dire de cet ouvrage qui m'a happée dès les premiers mots ? Magnifique. Oui, "Blizzard" de Marie Vingtras est magnifique.

Dès les premières phrases, j'ai su qu'il me plairait. L'écriture est épurée, sans un mot de trop. Elle est sèche, âpre, d'une simplicité et d'une maîtrise qui confinent à la perfection. En seulement cent-soixante-treize pages, l'auteure nous raconte l'histoire de Thomas, petit garçon disparu en Alaska alors que le blizzard souffle en tempête. Il n'aura fallu que quelques secondes pour que l'enfant lâche la main de Bess et s'évanouisse dans le paysage.
La construction est phénoménale qui nous entraîne par chapitre court – deux pages et demi au maximum – dans la vie des différents personnages. Bess, Benedict, Cole, Freeman prennent la parole à tour de rôle à la première personne et l'histoire se met en marche. le blizzard cache tout, le paysage nous coupe le souffle, c'est un monde noir tout comme la vie des personnages. La noirceur monte en puissance au fur et à mesure des pages que l'on tourne.

Dans ce roman j'ai tout aimé, les héros jusqu'au plus nuisible tellement la description qui en est faite est excellente, les confessions des uns et des autres qui à pas de loup nous permettent de comprendre la vie de chacun, le choix du décor, l'Alaska, ses paysages désolés et les éléments qui se déchaînent. Comme les protagonistes s'enfoncent dans la neige, je me suis enlisée dans les révélations, j'ai écouté leurs déclarations, je me suis sentie proche de Bess, mais aussi de Benedict, j'ai frissonné en imaginant Thomas apeuré, j'ai eu peur de Cole. Bref, j'ai vécu une nuit de blizzard en Alaska…sans même respirer.

Pour ce premier roman, je disais que c'était un coup de maître et je plussoie. Un récit qui se lit d'une traite. Une auteure dont j'attends le deuxième roman.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Quand le blizzard souffle en Alaska, la seule chose à faire est d'attendre au coin du feu qu'il passe. Mais Bess décide de sortir avec le petit garçon de 10 ans dont Benedict, son père, lui a confié la garde. Alors qu'elle lui lâche la main une seconde, l'enfant s'éloigne d'elle et se perd dans la tempête.
Dans ce petit village du bout des Etats-Unis, cohabitent cinq adultes qui traînent leur lourd passé comme un boulet, enfermés dans cet univers restreint comme dans leur propre prison. Car ils ont tous, à un moment de leur vie, décroché face à un événement grave et choisi de venir, ou de revenir, dans ce lieu éloigné de la civilisation, en quête d'oubli.
Chacun, à sa manière, va tenter de retrouver le petit, au milieu des éléments déchaînés.
Les personnages se livrent progressivement au fil des courts chapitres et, entre bonté et méchanceté, leurs caractères s'avèrent captivants. Habités de leur faute passée, ils tentent de continuer à vivre, dans ce « coin si paumé qu'il figure à peine sur une carte ».
Marie Vingtras, dans ce roman choral, nous révèle les secrets de chacun des habitants de ce hameau, anéantis par « le poids douloureux des souvenirs et une insoutenable honte ».
Emouvante et violente à la fois, cette histoire, happée dans un tourbillon de vent glacial et de neige, nous parle de destins brisés et de rédemption.
Un premier roman très réussi, aussi simple à lire que les vies qu'il raconte sont complexes, dont j'ai dévoré chaque ligne jusqu'à la dernière, explosive et pleine d'espoir.
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Ce premier roman de Marie Vingtras se lit d'un seul souffle tant la tension est forte. En Alaska, au cours d'une tempête, un enfant disparaît. Entre course poursuite et thriller, le récit est rude et haletant. En une succession de courts chapitres, l'auteur aborde la vie de chaque personnage dont elle fait un portrait sensible et terrifiant.
Le lecteur est happé par le blizzard, immergé petit à petit dans la rudesse de la vie de ce bout du monde, ensevelit par les non-dits de vies chaotiques, jusqu'au dénouement final, libérateur.
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