AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Mémoires de Balthus (32)

Giacometti pensait que la peinture pouvait être un moyen infini de connaître l'homme et la nature. C'est pourquoi il s'était remis au sujet, au visage après sa période surréaliste. André Breton ne lui pardonna jamais ce qu'il estimait être une trahison. Giacometti persista.
(...) Giacometti avait quelque chose de religieux, de profondément sacré dans sa démarche. Cela me touchait extrêmement. "Tout le monde sait ce qu'est une tête", lui avait dit Breton, balayant d'un revers de sa main les dessins de Giacometti. Et Alberto avait répondu avec une humilité émouvante : "Moi, non, je ne sais pas !" Et pourtant ses dessins atteignent à des vérités profondes, il a su tirer de ses modèles la grâce des instants, des climats. Il conjuguait à la fois la rigueur sublime des Anciens et l'émotion vive d'un moment. À la fois le passage et l'éternité. Comment un homme comme André Breton pouvait-il être étranger à une telle intensité ?
Commenter  J’apprécie          170
Il faudrait dire aux peintres d'aujourd'hui que tout se joue dans l'atelier. Dans la lenteur de son temps.
J'aime ces heures passées à regarder la toile, à méditer devant elle. À la contempler. Heures incomparables dans leur silence. Le gros poêle en hiver ronfle. Bruits familiers de l'atelier. Les pigments mélangés par Setsuko, le frottement du pinceau sur la toile, tout revient au silence. Prépare à l'entrée des formes sur la toile dans leur secret, aux modifications souvent à peine esquissées et qui font basculer le sujet du tableau vers autre chose d'illimité, d'inconnu.
p 32 Édition de poche
Commenter  J’apprécie          170
Il n'y a pas de supériorité de Chardin par rapport à Lascaux, pas de hiérarchie. Tous ces relais créateurs appartiennent au même chant, celui du monde, du fonds millénaire du monde dont je ne sais rien mais qui m'adresse quelques messages, quelques éclars de lumière ou d'étoile. Et l'artiste n'a de cesse que de vouloir retrouver le feu qui les éclaire, le foyer qui fait les étincelles.
(...) Écouter Mozart comme on prie aussi parce que son chant a su capter les vibrations secrètes du monde. p 155-156
Commenter  J’apprécie          150
Le dessin est une formidable école de vérité et d'exigence. on y est au plus près de la nature, dans sa géométrie la plus secrète, chose que la peinture ne permet pas toujours d'atteindre car on y met plus d'imagination, de mise en scène, de spectacle, pourrais-je dire. Le dessin au contraire oblige à l'abstraction en quelque sorte, puisqu'il s'agit d'aller derrière les apparences du visage ou du corps et de puiser à sa lumière.
C'est un travail plus austère, qui est peut-être plus mystique, il s'agit de parvenir au feu, au brasier incandescent, il suffit parfois de quelques traits et le feu est volé, capturé, saisi dans sa fugacité même, dans son éblouissement entrevu. p 101
Commenter  J’apprécie          80
Cette humilité des primitifs italiens ne cesse de m'obliger à les imiter. Je suis si indigné de ce culte de la personnalité à laquelle s'adonnent nos peintres contemporains. Il faudrait au contraire s'effacer chaque jour davantage, ne trouver d'exigence que dans l'acte de peindre, et toujours s'oublier. Alors que l'on ne voit partout qu'exhibition de soi, aveux personnels, confessions intimes, voyeurisme de soi, auto proclamation. Je dis souvent que ce n'est pas soi qu'il faut raconter ou chercher à exprimer mais exprimer le monde, ses mystères et ses nuits. Au passage, peut-être y trouvera-t-on quelques clés pour sa propre personne mais là n'est pas le but. p 119
Commenter  J’apprécie          73
Saisir les climats fugaces du temps qui fuit et passe, ces rayons de soleil qui détalent sur les prés et les forêts, cette fragilité de la vie à laquelle les grands maîtres chinois ont su parvenir avec presque rien, avec économie. Ce sont ces miracles qu'il faut tenter de rejoindre, ceux qui se fondent dans la même observation de la nature, ici en Occident ou là-bas en Orient, les montagnes des Song du Sud rejoignent le pays de Vaud ou les terres austères et féodales du Viterbois dans la même quête de vérité. p 98 Édition de poche
Commenter  J’apprécie          40
Il faut apprendre à guetter la lumière. Ses inflexions. Ses fuites et ses passagers. Dès le matin, après le petit déjeuner, après la lecture du courrier, se renseigner sur l'état de la lumière. Savoir alors s'il est possible de peindre aujourd'hui,si l'avancée dans le mystère du tableau sera profonde. Si la lumière dans l'atelier sera bonne pour y pénétrer.
Commenter  J’apprécie          40
Il fit de l'érotisme un cantique, au désappointement des voyeurs et des badauds.
Commenter  J’apprécie          40
Ce qu'il fallait peindre, je le voyais bien au travers de Bonnard et de Cézanne, et aussi de ce qu'écrivait Rilke, c'était ce monde invisible et visible tout à la fois, ce lieu où le réel et le rêve parviennent à se côtoyer et nous entraîner très loin.
Commenter  J’apprécie          30
Les Médicis, les rois voyaient haut et grand, et si je ne partage pas leur conception autoritaire de gouverner, il faut bien admettre qu'ils ont su susciter la beauté, préserver les arts. Il a fallu à peine quelques années pour que les tympans des cathédrales, les façades des demeures royales, les statues religieuses admirables que le Moyen Âge avait fait surgir, soient détruits ou détériorés.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (20) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Arts et littérature ...

    Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

    Charlotte Brontë
    Anne Brontë
    Emily Brontë

    16 questions
    1084 lecteurs ont répondu
    Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}