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Citations sur Mémoires de Balthus (32)

Je crois qu'au bout des existences humaines,on atteint â quelque chose de nu et d essentiel,â une forme de simplicité qui se passe de toutes les questions torturantes et intellectuelles.Le romantisme et les affres qu il suscite sont le propre de la jeunesse,tout se résout net se simplifie avec l âge,tout se rassemble comme dans les idéogrammes des caractères chinois.Un jour désormais appelle un autre jour,qu il faut donner à la peinture,â la poursuite du travail jusqu â ce que Dieu ait enfin le désir de vous rappeler à lui.C est aussi simple que cela.Dieu pourvoit pour vous,il ne faut pas se soucier du lendemain.Continuer à goûter la douceur du soir qui tombe sur Rossinière,entendre le petit sifflement du Mob qui serpente dans la montagne et boire à la source de Mozart.
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Giacometti pensait que la peinture pouvait être un moyen infini de connaître l'homme et la nature. C'est pourquoi il s'était remis au sujet, au visage après sa période surréaliste. André Breton ne lui pardonna jamais ce qu'il estimait être une trahison. Giacometti persista.
(...) Giacometti avait quelque chose de religieux, de profondément sacré dans sa démarche. Cela me touchait extrêmement. "Tout le monde sait ce qu'est une tête", lui avait dit Breton, balayant d'un revers de sa main les dessins de Giacometti. Et Alberto avait répondu avec une humilité émouvante : "Moi, non, je ne sais pas !" Et pourtant ses dessins atteignent à des vérités profondes, il a su tirer de ses modèles la grâce des instants, des climats. Il conjuguait à la fois la rigueur sublime des Anciens et l'émotion vive d'un moment. À la fois le passage et l'éternité. Comment un homme comme André Breton pouvait-il être étranger à une telle intensité ?
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Il n'y a pas de supériorité de Chardin par rapport à Lascaux, pas de hiérarchie. Tous ces relais créateurs appartiennent au même chant, celui du monde, du fonds millénaire du monde dont je ne sais rien mais qui m'adresse quelques messages, quelques éclars de lumière ou d'étoile. Et l'artiste n'a de cesse que de vouloir retrouver le feu qui les éclaire, le foyer qui fait les étincelles.
(...) Écouter Mozart comme on prie aussi parce que son chant a su capter les vibrations secrètes du monde. p 155-156
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Cette humilité des primitifs italiens ne cesse de m'obliger à les imiter. Je suis si indigné de ce culte de la personnalité à laquelle s'adonnent nos peintres contemporains. Il faudrait au contraire s'effacer chaque jour davantage, ne trouver d'exigence que dans l'acte de peindre, et toujours s'oublier. Alors que l'on ne voit partout qu'exhibition de soi, aveux personnels, confessions intimes, voyeurisme de soi, auto proclamation. Je dis souvent que ce n'est pas soi qu'il faut raconter ou chercher à exprimer mais exprimer le monde, ses mystères et ses nuits. Au passage, peut-être y trouvera-t-on quelques clés pour sa propre personne mais là n'est pas le but. p 119
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Le dessin est une formidable école de vérité et d'exigence. on y est au plus près de la nature, dans sa géométrie la plus secrète, chose que la peinture ne permet pas toujours d'atteindre car on y met plus d'imagination, de mise en scène, de spectacle, pourrais-je dire. Le dessin au contraire oblige à l'abstraction en quelque sorte, puisqu'il s'agit d'aller derrière les apparences du visage ou du corps et de puiser à sa lumière.
C'est un travail plus austère, qui est peut-être plus mystique, il s'agit de parvenir au feu, au brasier incandescent, il suffit parfois de quelques traits et le feu est volé, capturé, saisi dans sa fugacité même, dans son éblouissement entrevu. p 101
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Saisir les climats fugaces du temps qui fuit et passe, ces rayons de soleil qui détalent sur les prés et les forêts, cette fragilité de la vie à laquelle les grands maîtres chinois ont su parvenir avec presque rien, avec économie. Ce sont ces miracles qu'il faut tenter de rejoindre, ceux qui se fondent dans la même observation de la nature, ici en Occident ou là-bas en Orient, les montagnes des Song du Sud rejoignent le pays de Vaud ou les terres austères et féodales du Viterbois dans la même quête de vérité. p 98 Édition de poche
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Il faudrait dire aux peintres d'aujourd'hui que tout se joue dans l'atelier. Dans la lenteur de son temps.
J'aime ces heures passées à regarder la toile, à méditer devant elle. À la contempler. Heures incomparables dans leur silence. Le gros poêle en hiver ronfle. Bruits familiers de l'atelier. Les pigments mélangés par Setsuko, le frottement du pinceau sur la toile, tout revient au silence. Prépare à l'entrée des formes sur la toile dans leur secret, aux modifications souvent à peine esquissées et qui font basculer le sujet du tableau vers autre chose d'illimité, d'inconnu.
p 32 Édition de poche
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Que Mondrian ait délaissé les paysages et cet art qu'il avait, admirable, de peindre les arbres pour leur préférer ses petits carrés de toutes des couleurs est ahurissant. L'intellectualisme, la conceptualisation du monde ont fini par dessécher la peinture et la rapprocher ainsi de la technologie. Voyez les errances des cubistes et les peintures optiques de Vasarely par exemple.
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La force de Delacroix que j'admire tant vient de sa capacité à saisir les reflets des choses, à capturer les mystères de la chair, des regards, des temps immobiles. L'orientalisme dont on l'a gratifié est exempt de tout pittoresque, de toute bimbeloterie exotique à l'instar de Pierre Loti.
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Je n'ai pas fréquenté Jean Cocteau auprès duquel pourtant il m'est arrivé de me trouver, mais je savais intuitivement que sa peinture était trop légère, qu'il ne s'agissait pas de peindre dans des chapelles pour être un peintre sacré à la manière de Piero della Francesca, mais seulement un peintre mondain, extrêmement brillant en société mais qui brillait trop pour être un vrai astre.
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