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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La scoumoune, la lose, la malchance et bien d'autres qualificatifs du même acabit peuvent se poser, se superposer à la vie de Jerry Lee et de son frère Franck.
Un duo plus malchanceux c'est bien difficile à trouver dans ce monde. Franck traîne son frère qui cumule malheur sur malheur comme d'autres traînent leur misère. Ils sont un aimant à problèmes même si certains leur tombent dessus bien malgré eux.
Franck se montre si attachant à vouloir s'occuper du mieux qu'il peut de son frère qui ne lui cause que des tracas et pas des moindres. Il est d'une gentillesse qui est tout à son honneur.
L'auteur dresse le portrait de deux pauvres gars dont le malheur les rend encore plus attachants. Les quelques bribes d'espoirs qui jalonnent la vie de Franck ne durent pas et son frère le renvoie à chaque fois vers leurs vies misérables.
Un roman touchant, une histoire que j'ai appréciée, un auteur à suivre.
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J'ai eu un gros coup de coeur pour ce premier roman de Willy Vlautin, découvert grâce au challenge USA, qui met en scène la relation « à la vie à la mort » des frères Flannigan. Lorsque leur mère décède, Frank, le narrateur, et Jerry Lee, son grand frère, se retrouvent vite sans cadre - leur père ne fait plus partie du portrait depuis longtemps -, et en perte de repères. Trop jeunes pour assumer les responsabilités qui leur incombent, ils vont de mauvais choix en mauvaises décisions, jusqu'à cette nuit fatidique et froide où, en état d'ébriété, Jerry Lee commet l'irréparable, entraînant avec lui son frère dans sa spirale descendante… Vlautin donne à voir l'envers du rêve américain: les laissés-pour-compte, quand c'est « la faute à pas de chance », le talent gâché et la subsistance d'un petit boulot à l'autre, nous rappelant dans la foulée que nous ne sommes jamais bien loin de la précarité.
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Willy Vlautin est un incroyable auteur américain, trop peu reconnu, qui décrit, entre force et finesse, la vie des oubliés du rêve américain.

Dans Motel Life, Vlautin évoque la relation entre deux frères, blessés par la vie, blessés par leur enfance partie trop vite.
Une nuit, l'un deux, après une énième dispute avec sa petite amie et quelques canettes de trop, renverse un jeune ado. Mort. Fuite.
C'est parti, les deux frères prennent la route : les motels comme les souvenirs s'enchaînent, l'alcool comme la neige est omniprésente, la culpabilité et la peur deviennent obsessionnelles.

Un roman parfois glauque, souvent triste mais qui décrit merveilleusement l'amour fraternel.
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Jerry Lee et Franck Flanningan sont deux frères, orphelins de mère et abandonnés par leur père, qui vivent de motel en motel, de petits boulots journaliers en job harassant à la cimenterie de la ville, et passent leur temps libre à descendre des packs de bière et du whisky bon marché. Jerry Lee et Franck sont des garçons gentils, au vrai sens du terme, mais ils sont tirés vers le bas dans leur vie sans repères depuis que leur mère est morte prématurément. L'aîné a continué à travailler, et Franck a finalement très vite arrêté le lycée. Tout pourrait être tranquille dans leur petite vie sans prétention à Reno, malgré l'accident idiot qui un jour a coûté à Jerry Lee un bout de sa jambe, mais lors d'une nuit d'ivresse de trop, celui-ci renverse avec sa voiture un jeune garçon, qu'il tue sur le coup. Cédant à la panique, il s'est enfui emportant le corps désarticulé du garçon sur le siège arrière de sa vieille Dodge, pour aller chercher de l'aide auprès de son frère Franck. Sans réfléchir longtemps, les garçons décident de s'enfuir, se débarrassant d'abord du corps et continuant leur chemin, sous la neige qui tombe en rafales, vers le Montana pour se débarrasser de la voiture. Mais au cours de leur périple, Jerry Lee abandonne Franck qui rentre désoeuvré à Reno, sans savoir s'il reverra un jour son frère dévasté par l'acte irréparable qu'il a commis…
On retrouve dans ce roman tous les codes de Plein Nord : des jeunes gens paumés, les packs de bière, le Jim Beam, Reno et ses casinos, l'errance, les destinées auxquelles on essaie d'échapper sans vraiment avoir de plan, la figure paternaliste qui vient guider le protagoniste.
Franck et Jerry Lee sont des personnages extrêmement attachants, foncièrement gentils malgré leur vie compliquée. Leurs épreuves familiales les ont soudés, et ils sont installés dans une relation d'amour forte, quasi gémellaire. L'un raconte des histoires pour faire plaisir aux personnes qui l'entourent, des histoires pour s'endormir, des histoires pour rêver et s'échapper de son ordinaire. L'autre dessine, et raconte sa ville et ses rêves à travers ses dessins. Lorsque Jerry Lee tue le jeune garçon, il ne s'apitoie pas seulement sur son sort et sa peur de passer son existence en prison, même si c'est ce qui le pousse à fuir. Non, le pire pour lui, c'est de devoir continuer à vivre, alors que le garçon avait peut-être plus de raisons que lui de continuer à vivre.
Jerry Lee pourra-t-il surmonter la peur d'être arrêté, et le chagrin incommensurable qu'il éprouve ?
Ce que j'aime, dans ce deuxième roman comme dans le premier, c'est qu'il y a toujours des personnages bienveillants pour aider le protagoniste, et moi, j'aime ça la bienveillance ! Franck et Jerry Lee ne méritent pas la méchanceté, et les personnages que l'auteur met sur leur chemin le leur rendent bien. Et en cela, malgré toute la noirceur que ce roman peut dégager, il fait du bien, et nous donne à croire en la bonté d'âme, aux rencontres fortuites qui peuvent changer les choses.
Je n'aurais qu'un reproche à faire, et c'est à moi-même que je l'adresse : je n'aurais pas dû enchaîner directement de Plein Nord à Motel Life. Trop de déjà vu entre les deux romans –ce qui est en fait l'essence-même du style de Willy Vlautin, mais qui pour moi s'est un peu transformé en bis repetita.
Toutefois, je peux affirmer que j'aime définitivement et viscéralement Willy Vlautin, qui a une place de choix dans mon idée de la littérature américaine. A noter un petit «plus » dans le roman : les croquis qui parsèment le début de chaque chapitre, réalisés par le dessinateur Nate Beaty, dont on comprendra rapidement la raison d'être dans le roman.

Lien : https://booksmoodsandmore.com
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Les descriptions sont sobres et sans "psychologie". Elles permettent de nous former notre propre jugement sur ces 2 frères paumés dans l'Amérique d'aujourd'hui. Ce livre me rappelle les films de Gus van Sant, contemplatifs, sur la jeune génération américaine, désillusionnée, à qui des drames arrivent. Ayant de l'affection pour ces losers attachants rejetés par l'American Dream, j'ai apprécié.
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Deux frangins paumés...pas de ceux mal partis dès le départ, non ! Juste deux gamins qui ont perdu leur mère et quitté l'école trop tôt, qui accumulent les bêtises pas graves qui tournent au drame à chaque fois.
Et c'est sans doute le frère aîné, Jerry Lee, celui qui doit veiller sur le plus jeune, qui leur porte la scoumoune : jambe broyée par un train, accident routier et tentative de suicide ratée.
Derrière lui, le cadet, Franck, toujours là pour se coltiner les pots cassés et raconter des histoires inventées pour remonter le moral des troupes ! Parce qu'à Reno, Nevada, pour beaucoup, le moral tire sur l'élastique des chaussettes !
Deux losers magnifiques, deux braves gosses que les évènements n'épargnent pas mais qui résistent, tant bien que mal...
Peu d'espoir pour eux, beaucoup de tristesse, et des motels où ils se réfugient, pour fuir ou se fuir...

J'ai beaucoup aimé la prose de Willy Vlautin, son regard sur ses paumés de l'Amérique. J'ai aimé ces deux frangins et leurs fragilités, leur presque abnégation face à tout ce qui leur tombe dessus, c'est à la fois tendre et dur et, les dessins en ouverture de chapitre sont une gourmandise !
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