Citations sur L'Eclaireur (48)
Peux-tu faire entrer le vent dans cette outre ?
- Non !
-En effet. De la même manière ton esprit d'homme est trop étroit pour y faire rentrer l’Éternel. La poésie, la musique, la prière, le silence sont les moyens de communiquer avec Lui.
Hassan continue à mâcher silencieusement ses feuilles, le visage soudain fermé. Quelle a été sa vie ? De combat en combat, de victoires en défaites, a-t-il trouvé le temps de vivre, d'aimer des femmes, de regarder ses enfants grandir ? Usé, il continue à se battre comme une vieille machine qu'un ressort anime encore.
Quand tu auras tenu une arme, Arman, quand tu auras tué des hommes, quand tu verras autour de toi s'écrouler ta vie, la Vie, tu auras envie de brûler toutes les armes et tu chercheras le pouvoir des mots pour faire renaître l'espoir et la lumière dans le regard mort de tes semblables.
- Haruni m'a confié son poignard avant de mourir. Je répète plusieurs fois cette phrase pour essayer d'en comprendre le sens. Un poignard...le poignard de Haruni...pour Jabbar...il l'a donné à Jabbar ! J'arrive enfin à bafouiller quelques mots d'un air hébété.
- Son poignard ? Il t'a confié son poignard ? Mais c'est le plus poignard de notre clan !
- Oui, il est magnifique. C'était celui de son père qui l'avait lui-même hérité de son propre père. Tous ceux qui l'ont porté ont été des poètes remarquables. Il sert à trancher les ténèbres pour ouvrir le chemin de la lumière. C'est le poignard de l’Éclaireur."
J'ai été un enfant. J'ai été un soldat.
Ils disent "enfant soldat" mais ça ne peut pas exister car lorsque j'étais soldat je n'étais plus enfant et lorsque j'étais enfant je n'étais plus soldat. Évidemment ils ne peuvent pas le savoir ceux qui mettent des noms et des numéros sur tout car eux, ils ont été seulement des enfants
Quand tu auras tenu une arme, Aman, quand tu auras tué des hommes, quand tu verras autour de toi s'écrouler ta vie, la Vie, tu auras envie de brûler toutes les armes et tu chercheras le pouvoir des mots pour faire renaître l'espoir et la lumière dans le regard mort de tes semblables.
Il faut laisser le temps à l'espoir de retrouver son chemin dans les dédales de cette folie naissante. On ne peut pas perdre tout, d'un seul coup, et faire comme si de rien n'était. Il faut écouter cette voix familière qui reste le seul lien avec avec ce passé qui vient de s'évanouir. Écouter la voix de Haruni, la voix de l’Éclaireur.
Car les hommes ont beau détruire, tout anéantir, ils ne peuvent pas empêcher que là, dans ce coin du marché de Bakara, deux gars et une fille se sont trouvés et, plus encore, ont trouvé l'amitié.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai regardé le ciel d'un bleu étincelant et j'ai pensé : c'est une belle journée pour mourir.
Les sédentaires ont oublié leur bâton au bord du chemin de leur histoire. Ils n'entendent plus la petite musique clip... clop qui leur rappelait inlassablement qu'ils ne sont que de passe sur cette terre.