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« Il y a longtemps, je lisais des livres et dans l'un d'eux quelqu'un avait écrit : J'aimerais arriver à un endroit d'où je ne voudrais pas revenir. Cet endroit-là, tout le monde le cherche. Moi aussi. Il y a ceux qui ont les mots pour exprimer ce besoin, il y a ceux qui ont l'argent pour le satisfaire. Mais il y a des millions et des millions de gens qui veulent aller vers le Sud » déclare Pepe Carvalho.
Stuart Pedrell avait l'argent, il est donc parti sur les traces de Brel et Gauguin, abandonnant femme, enfants et fortune, certain que « Gémir n'est pas de mise aux Marquises ». Lorsqu'on retrouve son cadavre dans un terrain vague de Barcelone, la surprise est totale. Pepe va enquêter, à la demande de la veuve, sur cet étrange itinéraire.
Ses va-et-vient dans les différents quartiers de Barcelone, ses rencontres, (devrait-on dire causeries ?) avec les témoins sont ponctués d'un cynisme désabusé. Mais quelques heures plus tard, par la magie de la lecture, l'énigme sera résolue après moult recettes de cuisine arrosées de vins plutôt blancs.
Notre enquêteur philosophe, au sortir d'une nouvelle cuite carabinée, livre au lecteur attentif la morale de cette histoire.
« Il y a des choses contre nature. Essayer de fuir son âge, sa condition sociale, conduit à la tragédie. Pensez à ça chaque fois que vous aurez la tentation de partir pour les mers du Sud ».
Premier contact avec Pepe Carvalho dans une lecture facile, rapide mais sans grande tension dramatique. le détachement de cet enquêteur fatigué et désabusé serait-il contagieux ? L'intrigue est mince, le rythme est lent, très lent et les personnages gravitant autour de Pepe légers. Comme un touriste ébloui par la beauté des îles des mers du sud, je n'ai pu m'empêcher de ressentir cet ennui qui vient ensuite car «… par manque de vent, le temps s'immobilise aux Marquises ».
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La trame du livre surfe sur une enquête de l'inspecteur catalan Pepe Carvalho , homme bourru , qui à l'instar de l'auteur ( ex-critique gastronomique ) aime bien manger de bons petits plats .

Il y a l'enquête et aussi Barcelone la catalane avec sa faune particulière de paumés , de putes et de bourgeois .

Ce n'est pas de la grande littérature et ne le prétend pas , mais c'est agréable à lire . On se demande bien au fil de la lecture ce que signifie le titre .... comme dans bien des polars , vous l'apprendrez à la fin , au moment de la résolution de l'enquête .

Pour les amateurs de polards , les amoureux de Barcelone et les inconditionnels de Manuel Vasquez Montalban .
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Pepe Carvalho ,le détective désenchanté ,brûleur de livres et mangeur compulsif , se trouve chargé par une veuve (plutôt joyeuse) de découvrir pourquoi son époux (richissime promoteur) sensé être en croisière dans le Pacifique , a été retrouvé poignardé dans un quartier populaire ( dont il opéra la construction). L'occasion pour Montalban de multiplier les portraits à l'acide de la bonne société catalane , de décrire la dureté sociale , sans misérabilisme , de chroniquer sans complaisance l'évolution de l'Espagne post-franquiste avec un regard très pessimiste mais dont le cynisme dissimule mal l'humanité.
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Barcelone est le cadre, mais aussi le principal acteur de cette nouvelle enquête de Pepe Carvalho. L'action se passe en 1975 ou 76. La première image est un plan de la ville et de la situation des quartiers périphériques : à l'ouest San Magin, une « urbanización » récente, des immeubles sortis de rien, où logent des travailleurs tristes, à l'est, Trinidad et San Andrès, banlieues mal famées, au nord Vallvidrera où demeure Pepe, au centre les vieux quartiers où il travaille, avec son collaborateur Biscuter, son amie Charo et son indic Bromuro : le barrio Chino à l'ouest des Ramblas, et le barrio Gothic à l'est.

Pour cette nouvelle affaire, Pepe Carvalho est chargé par sa riche veuve de découvrir l'assassin d'un industriel et promoteur immobilier découvert lardé de coups de couteau dans un terrain vague de Trinidad, Carlos Stuart Pedrell. Celui-ci a disparu pendant une année en déclarant vouloir vivre la vie de Gauguin, et partir dans les mers du sud. La veuve veut un rapport détaillé concernant la situation de son défunt mari pendant cette année d'absence, surtout savoir si l'héritage qu'elle et ses enfants recueillent n'est pas entamé par la vie fugueuse de Carlos Pedrell que personne, finalement ne regrette vraiment. En guise de premier indice, elle fournit au détective un morceau de papier extrait de l'agenda de Carlos où est écrit ce vers en italien : « Désormais personne ne m'emmènera vers le sud ».

Car depuis la disparition de son mari, Mme Stuart Pedrell a pris la tête de toutes ses affaires et s'en tire très bien, bien mieux que lui, amateur de jolies femmes, d'opéra, et mal dans sa peau…Pepe Carvalho va tenter de retrouver la trace de l'homme perdu, et fera des découvertes déconcertantes. Quant au meurtrier, tout le monde sait jouer du couteau à Barcelone. La police a tôt fait de baisser les bras. Car tout commence et tout finit dans la capitale catalane, au lendemain de la mort de Franco, dans ses beaux quartiers et ses rues sordides, où la poésie des paysages le dispute au désenchantement. Tout finit bien, sauf que…..

Une construction méthodique, des personnages campés avec la précision du scalpel, des notes d'ambiance comme la description des voyageurs du métro (p.156), et, en prime, la vraie recette de la paëlla en page137…Le style fait l'écrivain, et ici, il est bien traduit. Comme le dit le Monde « On ne perd jamais son temps à lire Montalban. »
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Une enquête de Pepe qui traîne en longueur non pas qu'elle pose problème en elle-même car c'est toujours très difficile de retrouver un disparu surtout si la disparition est volontaire mais parce que il y a tellement de chose à penser sur la vie, sur l'argent , sur sa relation avec Charo et les femmes en général, sur la politique, sur la gastronomie et ce dans une Barcelone traditionnelle aujourd'hui disparue, qu'il en oublie parfois l'objet de sa mission sans toutefois faire l'impasse sur ses honoraires ici conséquents.
Une flânerie très nonchalante .
Dans cet épisode Montalbán fait apparaître Biscuter un proche de Pepe à la fois employé de son agence de détective, factotum et cuisinier en herbe. On n' en sait pas plus Montalbán ne daigne pas s'en expliquer ou si peu : soit!
Il fait l'acquisition d'une petite chienne Bleda
Pepe est sollicité par la femme d' un richissime entrepreneur disparu et retrouvé assassiné, pour retrouver l'itinéraire de ce dernier soupçonné passé par les mers du sud. Il rencontrera sa fille, un tendron drogué bien perturbé le sollicitant si fortement qu'il aura avec une aventure, petite parenthèse laissant Charo dans le besoin. Rencontrera ses maîtresses, retrouvera ses pied-à-terre, ses affaires immobilières douteuses.
Méticuleux il retrouvera même l'origine des vers trouvés sur l'agendas du disparu et sera l'occasion d'une cuite mémorable lors d'une soirée littéraires avec des amis, imaginera la vie de Gauguin dans les mers du sud.
Une enquête intellectuelle d'un pyromane
Enquête pendant laquelle il fait le grand écart d'un coté fréquente, ses clients, la grande bourgeoisie et aristocratie barcelonaise et de l'autre le petit peuple qui travaille avec ses apaches adeptes du surin. Dans chaque milieu il excelle : d'un coté ses connaissances livresques de ses 3500 livres et ses connaissances musicales sans parler de ses goûts en gastronomie, lui permettent de tenir la dragée haute à ses clients lors de cocktails de l'autre le canif en poche, le poing américain et le revolver chargé lui permettent d'arpenter les ruelles les plus mal famées
Ici Pepe boit sans soif pour oublier son mal de vivre il baise comme il boit et ratiocine à partir d'un rien et ça lui réussit enfin ça lui permet de tenir le coup.
Et puis après avoir soupçonné des affaires immobilières frauduleuses d'argent, des manigances de l'épouse la veuve d'acier, d'affaires de fesses tout un ensemble de faits viennent à non escient lui rappeler que la vie est en fin de compte très simple trop même.
Un Pepe, ni pédéraste ni gigolo mais très désabusé et de plus en plus cynique
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Sous le signe improbable du peintre Paul Gauguin et du poète Salvatore Quasimodo, une plongée décisive dans les réseaux d'affaires barcelonais de l'immédiat après-franquisme en compagnie d'un détective fin gourmet et bien désabusé.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/06/22/note-de-lecture-les-mers-du-sud-pepe-carvalho-3-manuel-vazquez-montalban/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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J'avais été déçu par Tatouage, et il m'a fallu un certain désoeuvrement pour aborder la deuxième enquête de Pepe Carvalho recensée dans la (quasi-)intégrale du Seuil. Quelle chance j'ai eue. Reprenant la thématique de l'enquête sur les derniers moments d'un disparu, Vazquez Montalban débarrasse son détective de tout ce qui le rendait insupportable dans Tatouage et en fait le medium d'une superbe réflexion sur le sens de la vie et le désir de fuite qui peut s'emparer de tous, à un moment ou à un autre. Dans l'Espagne (enfin, la Catalogne) de la Transition, Carvalho remet tout en question : l'art, la politique, l'économie, l'amour et la gastronomie, ce qui donne lieu à quelques chapitres-scories fabuleux, sur le roman noir, la paella, ou encore la spéculation immobilière. Les mers du Sud, qui a bien mérité le prix Planeta (le Goncourt espagnol) est enfin et surtout une superbe oeuvre littéraire qui propose des ponts passionnants entre différentes littératures européennes, saluant notamment Maugham et Quasimodo. A ne manquer sous aucun prétexte.
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Pepe Carvalho est un privé qu'une veuve d'un homme très riche, entrepreneur dans le bâtiment, entre autres activités, a mis sur une affaire. Il lui faut trouver ce que la victime a bien pu bien fabriquer, dans l'année qui a séparé sa disparition volontaire, en quête des mers du sud, et la découverte de sa dépouille dans un terrain vague, à quelques encablures, par une petite frappe tentant de fuir la police après un vol de voiture qui a mal tourné. le détective est un hédoniste; fin gourmet, il se régale des petits plats que lui mijote son assistant Biscuter, qui a plus l'âme d'un maitre-queux standardiste que d'un aspirant fin limier. Il est aussi un aficionado de la dive bouteille - sous toutes ses formes et tous ses contenus, ne dédaigne certes pas le beau sexe et - chose plus surprenante pour un homme de son état, est ce qu'on pourrait appeler un érudit, connaisseur en grande musique et fin lettré, il semble consommer le sacrifice de sa vie de lecteur, en employant à mesure quelques feuillets des exemplaires de sa très vaste bibliothèque pour amorcer le feu de sa cheminée...

N'ayant rien d'un labyrinthe où le lecteur se perd, avec en prime une fin à la Agatha Christie qui le laisse pantois, l'intérêt des Mers du sud réside principalement, on l'aura compris, dans la figure du personnage récurrent de Manuel Vázquez Montalbán, et dans ses centres d'intérêt. C'est le prétexte à un florilège de plats canailles, d'évocations de produits du terroir ibérique et d'allusions à quelques belles pages de la littérature mondiale. L'ensemble est plutôt sympathique, non dénué, comme c'est parfois le cas dans ce genre de romans, de qualités littéraires; par contre, les amateurs de romans noirs risquent fort d'être désempointés.
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Carlos Stuart Pedrell, riche industriel est retrouvé poignardé dans un terrain vague de Barcelone. Disparu un an auparavant, sa famille et ses amis n'avaient plus aucune nouvelles de lui depuis. La victime avait déclaré vouloir partir pour un long voyage dans les mers du sud. La veuve Stuart Pedrell engage donc Pepe Carvalho pour découvrir l'assassin de son mari. Là commence son enquête à travers toute la ville de Barcelone pour tenter de retracer la dernière année de la vie de Stuart Pedrell.
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La tentation des marquises…

Un roman policier très bavard, l'enquête de Pepe Carvalho lui donnant l'occasion de disserter sur la littérature, la poésie, le roman noir, la politique espagnole postfranquiste, les magouilles immobilières… sans oublier la cuisine et les mérites du vin blanc sec bien frappé. L'enquête ? Reconstituer un an de la vie d'un homme après que le cadavre d'un richissime homme d'affaires tenté par l'itinéraire d'un Gauguin ait échoué dans un terrain vague de Barcelone. On a les mers du sud que l'on peut…

D'interrogatoires serrés et denses (toujours le sens du dialogue de Montalban) en enquêtes de proximité (à l'ancienne, photographie du mort en main), Carvalho avance, ouvre des pistes, les referme… pour arriver à une réalité somme toute banale mais bien sordide.

Quelques beaux portraits sans concessions de la haute bourgeoisie et aristocratie espagnoles, de snobs, de littérateurs plus ou moins inspirés, d'artistes… Un roman sur l'envie d'évasion et de nouveaux horizons mais dans lequel Carvalho reste bien ancré dans la Barcelone qu'il aime et qu'il ne veut pas quitter. Un bon cru.
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