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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme le dit Frans de Waal lui-même, "Au fond, La Dernière Etreinte est le complément de [son] ouvrage précédent, Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux ?, entièrement consacré à l'intelligence animale.

Mais comme cognitions et émotions sont intrinsèquement liées, les deux ouvrages s'entrecroisent non sans un certain sentiment de répétition quand on lit l'un et l'autre.

Le propos, les émotions chez les animaux est naturellement intéressant. L'éminent primatologue différencie les émotions par un état émotionnel observable physiologiquement et les sentiments comme la verbalisation de cet état intérieur (qui peut donc être en totale dissonance, comme se prétendre heureux alors que ce n'est pas ce que l'on ressent).

Le livre digresse assez largement vers la philosophie car il est vrai qu'au jour d'aujourd'hui, nous ignorons encore énormément ce qui constitue la vie émotionnelle des animaux. Toutefois, une quantité d'observations et de théories suffisamment étayées que pour y accorder une sérieuse importance (à l'image d'autres théories - comme celle du Big Bang ou de la psychologie humaine - qui ne reposent pas sur des faits tangibles mais dont on ne remet pas pour autant en cause l'existence) nous montre que les animaux ressentent des émotions comparables aux nôtres.

Comme le souligne Frans de Waal, la science est particulièrement frileuse à accorder aux animaux - qu'elle se plait encore à différencier de l'être humain pour conserver à celui-ci un statut supérieur et privilégié - une intelligence cérébrale et émotionnelle riche qui dépasse le simple instinct d'adaptation et de survie. Elle écarte volontiers la nature coopérative des animaux pour n'en retenir qu'un aspect sauvage et brutal. Seul l'Homme serait capable de nobles comportements, ce qui va totalement à l'encontre de ce que l'on peut observer. Ainsi les animaux non humains sont-ils par exemple capables d'empathie, de sens de la justice et d'équité.

Frans de Wall nous pousse à plus d'humilité face aux animaux non humains, à plus de respect et de considération. Et je partage cela entièrement. Il est temps que nous évoluions davantage, même si du chemin a été parcouru avec les premières théories behavioristes (qui considèrent l'animal comme une machine faite d'actions et de réactions).

Cet ouvrage est intéressant, tout comme les précédents que j'ai lus (le troisième étant "Le singe en nous"), avec quelques "anecdotes" touchantes. Néanmoins, j'ai été moins passionnée qu'escompté car je m'attendais à plus d'exemples concrets et diversifiés (l'auteur étant primatologue, c'est naturellement que les grands singes sont souvent pris pour sujet dominant, mais ici il y est presque exclusivement fait référence, alors que c'était moins le cas pour son livre sur l'intelligence animale).

Cela reste toutefois une belle lecture, enrichissante, même si légèrement redondante pour ma part.
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Essai d'un éthologue et primatologue qui est un excellent vulgarisateur et qui sait intéresser le lecteur néophyte dans le domaine. L'ouvrage est passionnant et fait découvrir tout un monde (celui des primates) d'émotions, de relations sociales, d'intelligence et de similarités. Je m'intéresse depuis longtemps à l'éthologie chez les félins, mais c'est la première fois que j'aborde le monde des primates. Je suis heureuse que l'auteur ait réussi à me captiver avec ce sujet, car j'ai désormais envie de connaître le monde animal de manière plus élargie.
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"La dernière étreinte : le monde fabuleux des émotions animales et ce qu'il révèle de nous" est un livre dans lequel l'éthologue et primatologue Frans de Waal nous livre bon nombre des observations faites au cours de sa carrière. Ainsi que l'annonce le sous-titre, l'auteur y expose, expériences à l'appui, que les primates, au premier rang desquels les grands singes (chimpanzés, gorilles, orang-outans,...), mais aussi les mammifères en général, ne sont pas doués de comportements stéréotypés mais, au contraire, d'émotions, tout comme les humains : peur, dégoût, honte, culpabilité, gratitude, revanche, pardon, fierté,...
En outre, le comportement de ces animaux témoigne d'un capacité de contrôle soi. Leur comportement montre également la mémoire qu'ils gardent de leur vécu ainsi que leur capacité à anticiper, notamment à anticiper la réaction de leurs congénères.
Dans les espèces sociales, les émotions servent de régulateur : elles débouchent sur une hiérarchisation des sociétés mais permettent en même temps le réglement des conflits qui y naissent ; elles sont finalement à la base de leur (plus ou moins bon) fonctionnement.

J'ai trouvé Frans de Waal convaincant, d'autant qu'il évite tout anthropocentrisme. Par exemple, estimer que bien des espéces partagent les mêmes émotions ne le conduit pas à induire que l'interprétation qu'elles en font sont les mêmes.

Mais l'intérêt de l'ouvrage est dans les questions qu'il fait naître dans l'esprit du lecteur plus encore que dans ce que l'auteur nous décrit longuement : les sociétés animales sont fondées sur la coopération, avec comme corollaire un certain degré de partage, mais elles n'excluent ni la violence, ni les inégalités. Ce qui nous fait bien-sûr réfléchir aux nôtres.

Mention spéciale pour la traduction à la fois claire et vivante.
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