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Cécile Dutheil de La Rochère (Traducteur)
EAN : 9791020911117
480 pages
Les liens qui libèrent (28/09/2022)
4.54/5   25 notes
Résumé :
Voici un vibrant et passionnant manifeste pour l’égalité des genres par l’un des plus éminents primatologues de notre temps. Pour établir si les préférences et les comportements humains que nous qualifions parfois de genrés ont une origine biologique, Frans de Waal les compare avec ceux d’autres primates, non affectés par nos biais culturels.

Et les résultats ébranlent profondément les croyances prises pour des vérités sur la masculinité et la féminit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Voilà un débat qui agite nos sociétés : les différences entre les hommes et les femmes sont-elles un résultat biologique ou le fruit de nos cultures, des attentes de nos sociétés qui attribuent à chacun en fonction de son genre, une série d'à priori ? 

Question tout à fait passionnante à laquelle le primatologue Frans de Waal apporte une réponse en analysant et comparant nos certitudes aux comportements de nos plus proches cousins : les grands singes. 

Les garçons sont-ils naturellement attirés par les armes et les filles par les poupées ? L'instinct maternel est-il inné chez les femmes ? Les dominants sont-ils tous des hommes ? Et qu'en est-il de l'homosexualité, est-elle typiquement humaine ? 

Autant de questions pour autant de chapitres, traitant de l'éducation des enfants, des jeux de pouvoir, sans oublier de sexualité. 

Les réponses apportées par l'auteur sont à chaque fois, pertinentes, argumentées et nuancées.

Frans de Waal nous montre qu'on ne peut écarter la biologie ou la culture mais qu'il s'agit de trouver un équilibre entre les deux.

Ce livre est absolument passionnant, écrit avec une grande clarté. le propos est érudit, nourri par une impressionnante bibliographie et une grande expérience personnelle de l'auteur. Et cerise sur le gâteau, l'auteur est doté d'un bon sens de l'humour.

Comme vous l'aurez compris, je vous recommande ce livre passionnant.
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Enthousiasmé par le récit et les connaissances qu'il m'a apporté… Une mise à jour de celles-ci salutaires et bien venues par les temps qui courent. J'étais agacé par ce terme employé tous les jours dans les articles que je lis , le genre ou « genré », terme qui n'est toujours pas dans le dictionnaire Larousse (Année 2000) et je suis heureux de faire le point sur cette question en compagnie de cet homme, biologiste de formation et qui a étudié toute sa vie le comportement des primates en faisant le parallèle entre eux et nous, espèce humaine.
Content d'avoir mis à jour mes connaissances car j'en étais resté à la conférence donnée par Henri Laborit en 1973 à Luçon sur cette question, puis au film qui avait plus au moins réussi à mettre en image les comportements entre hommes et femmes « Mon oncle d'Amérique » d'Alain Resnais.
Venant du plus lointain de ma mémoire, j'avais toujours à l'esprit que nous ne différions pas tant que ça des animaux quant à certaines attitudes quotidiennes . Mais c'est lorsqu'une naissance arrive dans notre foyer ou famille que l'on sent le plus, notre origine immémoriale animale. C'est toujours un émerveillement pour le père. J'ai toujours admiré une femme portant fièrement son bébé dans son ventre. Et surtout ce qui est formidable, c'est le sourire, la joie que l'on peut lire sur le visage de la primipare. Nous rappeler que nous sommes des mammifères, proches des grands singes fait du bien, et permet de relativiser nos propres préoccupations matérielles concernant la vie en société par exemple.
J'ai bien aimé aussi son analyse sur la philosophie occidentale, née de Platon et poursuivie par les théologiens chrétiens qui place l'esprit de l'homme au dessus des contingences de nos corps. Mais un corps qui a faim n'est pas en capacité de penser ni de réfléchir : ça, c'est moi qui le dis (une reprise d'une expression entendue quand je m'initiais au Marxisme léninisme) . De Waal dit mieux:
« L'esprit a quelque chose de divin; le corps beaucoup moins. Ce dualisme est en fait essentiellement masculin. Il se préoccupe moins de l'esprit humain en général que de l'esprit masculin en particulier. Ce sont toujours les hommes qui ont essayé de se persuader que leur intellect planait bien au-dessus de la biologie. Il faut dire que c'est une position plus facile à tenir quand on corps n'est pas assujetti à des cycles hormonaux.. »
C'est donc un livre à découvrir de toute urgence pour qui se préoccupe de la place des femmes dans la société et dans la famille, en tenant compte des études et des recherches menées par de tels universitautesi qui savent mettre leurs connaissances au service de tous. Langage abordable, exemples bien sentis, remise à leurs places de certains hommes célèbres, humour, quelques mots bien timides pour décrire la tonalité de ce livre.



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Un primatologue est un scientifique qui étudie les Primates, c'est à dire des mammifères comme les singes, les lémuriens et ... les êtres humains ; Frans de Waal est aussi éthologue, il explore et analyse les comportements de ces espèces.
Scientifique universellement reconnu, l'auteur de "La dernière étreinte" affectionne particulièrement les parallèles entre les comportements des singes et ceux des humains ; dans ce livre à nouveau passionnant, il rapporte tout ce qui dans la vie des grands singes - les plus proches des humains, ceux qui n'ont pas de queue, Chimpanzés, Bonobos et Gorilles - peut être comparé à nos propres comportements, dans l'objectif d'éclairer en particulier la notion de genre.

Partant du constat que "les femmes sont toujours la dernière roue du carrosse, dans notre société comme dans la majorité des autres" (p 13), l'auteur revient sur une vision stéréotypée des primates (les mâles "possèderaient" les femelles) qui accréditerait l'idée d'une inégalité hommes - femmes ; en développant en treize chapitres ces thèmes de sexe et de genre (le mot genre est réservé aux humains) et, en traversant les sujets des liens et de la rivalité, de la dominance, de l'agressivité, mais aussi de la réconciliation et du partage, il présente un tableau très fouillé des relations dans les sociétés de singes et d'humains.
Il s'appuie essentiellement sur deux exemples de sociétés de grands singes, qui ont été abondamment étudiées : "Les sociétés de chimpanzés sont des sociétés agressives, territoriales et dirigées par les mâles. Les bonobos sont pacifiques, ils aiment le sexe et sont dominés par les femelles" (p 20) ; deux espèces proches des humains, mais aux fonctionnements opposés, voilà qui permettra des discussions constructives.

À la question, que pouvons-nous apprendre sur nous-même en nous comparant à d'autres primates ? F. de Waal cherche à répondre en interrogeant la notion de jouet (poupée, voiture), d'apprentissage par imitation de la mère ou du père, de la sororité, de la violence, de la position alpha... Il revient régulièrement sur le fait qu'il ne faut surtout pas sous-estimer la biologie ni l'évolution.
Dans ces différentes sociétés de primates, il y a de nombreux points communs dont celui-ci : si ce sont presque toujours les femelles qui s'occupent des tout-petits, les mâles en sont pourtant parfaitement capables puisqu'ils le font pour les petits orphelins de mère...

D'une grande rigueur scientifique, mais plein d'humour, cet ouvrage apporte de nombreuses réponses à des questions que nous sommes nombreux à nous poser : quelle différence entre genre et sexe biologique ? Quelle origine pour le genre : innée - biologique, ou construction culturelle ? Y-a-t'il la même diversité de genres chez les primates que chez les humains ?

Une lecture indispensable pour mieux comprendre qui nous sommes et nos étonnantes similitudes avec nos plus proches parents vivants.

Quelques extraits :

p 29 : "On observe deux types de réaction chez les grands singes à qui l'on donne une poupée. si c'est un jeune mâle, il arrive qu'il la déchiquète - essentiellement par curiosité, pour voir ce qu'elle contient... Si c'est une femelle, en revanche, elle l'adopte très facilement et la traite avec douceur. elle en prend soin."

p 37 : " En Guinée, une chimpanzée de 8 ans (prépubère) accompagnait sa mère partout dans la jungle. Un jour, alors que la mère tenait dans ses bras son bébé gravement malade, le primatologue japonais Tetsuro Matsuzawa a eu la surprise de la voir, l'air inquiet, tendre le bras pour toucher le front du nourrisson comme si elle prenait sa température".

p 103 : " J'ai beaucoup appris en observant les jeux de pouvoir entre collègues : les stratégies de division et de domination, les cliques, les hochements de tête silencieux si quelqu'un critiquait un rival en réunion, les renversements purs et simples. Je me souviens d'un professeur âgé qui se comportait comme "un dos argenté" de notre département mais qui un jour, en réunion, a été attaqué par une coalition de jeunes professeurs qu'il considérait comme ses protégés. Ils avaient dû ourdir leur complot de longue date, car le coup est parti sans prévenir. Après le vote qui signa sa défaite, je n'ai plus jamais entendu sa voix tonitruante. Il errait dans les couloirs comme un zombie. Un an plus tard à peine, il a pris sa retraite. J'avais déjà observé ce phénomène, mais seulement chez les grands singes."
Lien : https://les2bouquineuses.can..
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C'est un récit extrêmement riche et complet sur l'égalité des genres que je vous propose de découvrir aujourd'hui. La « domination » d'un genre sur l'autre est-il réel ? Sur quoi est-il fondé ?

Les humains sont-ils nécessairement semblables aux primates ? A travers de multiples comparaisons, l'auteur, primatologue de renommée mondiale, fragilise nos croyances à travers un discours qui nous convainc et qui nous bouscule dans nos convictions.

Chez les primates, la domination des mâles sur les différents plans sociaux et familiaux n'est pas aussi nette que l'on peut imaginer. C'est même souvent le contraire ! le statut des femelles primates ne s'exerce pas de manière physique, mais bien dans le domaine social.

Comparer les humains et les primates est d'une certaine logique, nous partageons près de 96% de nos gènes avec les grands singes. Bien entendu, nous similarités trouvent certaines limitent, mais parfois, il arrive que la vie sociale des grands singes et notamment sur le statut respectif des mâles et des femelles dans leur vie sociale, pourrait parfois être source d'inspiration pour nos propres sociétés.

Mais au final, le genre est-il simplement une question de biologie ?

J'ai parfois été assez épaté de nos ressemblances avec les grands singes. Comme tout le monde, je savais que nous étions proches de part nos ancêtres communs, mais j'ignorais toutes ces questions de genre et de vie sociale. C'est un pan qui m'échappait totalement et j'ai appris beaucoup de choses à ce sujet.

Mon avis : un livre que j'ai parcouru avec intérêt. Il est très complet, très instructif, il remet en cause certaines de nos pensées. L'auteur n'hésite pas à ponctuer son récit de petites pointes d'humour, rendant la lecture plus facile face à ce sujet malgré tout complexe. Petit point négatif, j'ai trouvé quelque fois le discours redondant. Après la lecture de ce livre, vous ne regarderez plus les grands singes de la même façon !
Lien : https://leslecturesdeleon.bl..
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Un primatologue reconnu qui se pose des questions sur le genre et qui nous pose des questions sur le genre. il fait un pas de côté et va voir dans sa spécialité ce qu'il en est. cela nous emmène vers des réponses ouvertes et intéressante comme quoi chez les primates tout n'est pas noir ou blanc dans le genre.en savoir plus écouter mon podcast
Lien : https://unlivrequejaime.lepo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
la religion et la philosophie occidentales ont toujours envisagé l'homme en opposition à la nature plutôt qu'au sein de celle-ci. Nous préférons nous situer eu dessus des bêtes et pres de anges, comme si nous en voulions à notre corps de nous rappeler sans cesse à nos origines inférieures à travers des désirs, besoins, maux et sentiments incontrôlables auxquels il nous confronte chaque jour. Comment le si noble esprit humain a t il pu se retrouver piégé dans un vaisseau matériel aussi défectueux? ....... L'esprit a quelque chose de divin; le corps beaucoup moins. Ce dualisme est en fait essentiellement masculin. Il se préoccupe moins de l'esprit humain en général que de l'esprit masculin en particulier. Ce sont toujours les hommes qui ont essayé de se persuader que leur intellect planait bien au-dessus de la biologie. Il faut dire que c'est une position plus facile à tenir quand on corps n'est pas assujetti à des cycles hormonaux.... Depuis la nuit des temps, ils cherchent à prendre leurs distances avec la chair (faible) les émotions (irrationnelles), les femmes (infantiles) et les animaux (stupides). Comme les hommes sont tout aussi étroitement liés à leur corps que le sont les femmes et les animaux, ces antithèses sont complètement illusoires. Elles sont un pur produit de l'imagination masculine. L'esprit, le cerveau et le corps ne font qu'un. L'esprit non matériel, cela n'existe pas.
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Le genre demeure un des sujets les plus sensibles et les plus controversés qui soient. C'est un champ de mines idéologiques : tout propos peut heurter ou être mal compris. Il n'est pas étonnant que la plupart des gens hésitent à aborder ce thème. Je me demande même si ma décision d'y consacrer un livre entier n'était pas idiote.
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Par conséqent, cessons de dire que la passion des filles pour les nourrissons et les poupées est un stéréotype. C'est un comportement humain que l'on retrouve dans le monde entier et que nous partageons avec de nombreux mammifères; il ne s'explique ni par les préjugés ni par les attentes genrées, meme si ces deux éléments entrent en ligne de compte. Il est plus profond que cela.C'est avant tout une question de biologie, et ce pour une raison très simple : les compétences maternelles étant trop élaborées pour être laissées à l'instinct, l'évolution a fait en sorte que le genre pour lequel elles sont le plus cruciales puisse suivre une formation au maternage et à la maternité. Une tendance fonctionnellement liée à un mode de reproduction ancestral n'est pas un stéréotype, mais un archétype.
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Paradoxalement, ce que nous admirons dans la nature a souvent un prix. Nous sommes séduits par le spectacle des grands prédateurs, mais nous oublions ce qu'ils font payer à leurs congénères. Nous écoutons l'agréable appel du coucou au crépuscule, Maus nous fermons les yeux sur le cruel parasitisme de couvée qu'il pratique. La face sombre de la nature a tendance à nous échapper.
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le meilleur moyenne se guérir de l'illusion selon laquelle nous pouvons maitriser ce que deviennent nos enfants, c'est d'en avoir un deuxième
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Vidéo de Frans de Waal
Le primatologue Frans de Waal dont les travaux font autorité dans le monde entier, nous explique que les animaux sont aussi capables d?éprouver de multiples émotions. Et si le rire, la peur, la colère, le désir n?étaient pas le propre de l?homme ? Il publie « La dernière étreinte » aux éditions Les Liens qui Libèrent.
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