Les derniers jours de mai, tome 1 : Un navire ancré dans le ciel

Premier tome du diptyque Les derniers jours de mai, nous sommes en 2013 dans un Paris d'anticipation (roman écrit en 1979). Une chasse à l'homme entre le meurtrier aux pouvoirs extrasensoriels et le policier qui avait suivi la première traque. Mais rien n'est aussi simple, la réalité n'a pas l'air d'être ce qu'elle devrait être. Et d'autres événements viennent semer le trouble.

Roland C. Wagner tisse ici les premières trames du cycle Histoire d'un futur qu'il construira durant vingt ans. Des évènements étranges (nous y reviendront plus tard) ont provoqué l'apparition de mutants aux talents parapsychiques. L'Europe décide d'intégrer cette population nouvelle, ce qui n'est pas de l'avis de notre patrie. La France se retire de l'union européenne afin de s'abstraire de l'intégration des mutants et de traités bioéthiques trop contraignants. Les services publics sont à la peine, la police est laissée à l'abandon et la sécurité abandonnée à une milice privée. Les autorités s'intéressant plus à leurs intérêts privés plutôt qu'au bien commun.
Le futur dessiné par l'auteur n'est pas très reluisant mais fait preuve d'une certaine clairvoyance lorsque l'on fait le parallèle avec notre époque.

Pour les connaisseurs du cycle, cette première édition jette les prémisses du cycle. Les évènements étranges décrits seront la future Grande Terreur primitive. le Dragon Rouge un des archétypes de la psychosphère. le narrateur principal est l'esquisse du personnage Tête de mort qui apparaitra plus loin dans le cycle, dont Tekrock avec le fameux Baron roux et La marquise.

La partie thriller est bien menée, les personnages bien écrit si on considère la maison d'édition qui a édité le livre. Comme de coutume avec Fleuve Noire Anticipation, il fallait entrer dans des cases, notamment de pagination. Ici le roman s'achève brutalement au cours de l'action, il faudra acheter le tome 2… Etonnant vu le peu de page de ce roman. Autre époque, autres standards.

Ce roman, ainsi que le tome 2 La mort marchait dans les rues, a été réédité sous la forme voulue par Roland C. Wagner dans le livre Histoire du futur proche paru en 2014 (épuisé). Une version électronique est néanmoins disponible sous le titre Les derniers jours de mai auprès de l'éditeur Les moutons électriques.

Dans un monde futur en déliquescence, un mutant dont les pouvoirs psychiques ont été la cause d'une hécatombe dans le passé est toujours recherché. Dans sa quête hallucinée pour retrouver sa mémoire perdue, il devra assembler un puzzle constitué par ce massacre, un junkie assassin aux yeux de poudre et une nef-animal satellisée autour de la terre, assisté par une femme, Nadja, et l'enquêteur qui le traque.
Le récit est très imaginatif avec des révélations à foisons, révélées au compte-gouttes. Entre roman noir hard-boiled, récit dickien avec réalité et mémoire truquées, et délires biologiques brussoliens, Roland C. Wagner nous livre là une de ses meilleures histoires.