Citations sur La Confrérie de la Dague Noire, tome 11 : L'Amant Désiré (22)
" Ne me touche pas de cette façon".
Ah merde, se dit-il en se frottant le visage. Il ne pouvait pas lui en vouloir.
Tout d'abord, il avait montré à peu près autant de finesse qu'un bulldozer, ou qu'un boulet de démolition, ou qu'un tank armé. Mais le problème était qu'il avait été trop dur pour lui de faire preuve de patience : l'instinct, aussi pur que de l'octane et tout aussi inflammable, l'avait allumé, et leur partie de jambes en l'air avait été l'occasion de tout lâcher.
- Tu l'as toujours bien aimé, hein. C'est drôle, je ne pense pas que beaucoup de parents l'apprécieraient... à bien des égards.
- C'est parce qu'ils croient à sa façade de dure à cuire. Pour moi, c'est l'intérieur qui compte. (Elle claque la langue et il se la représenta en train de secouer la tête d'un air triste.) Tu sais, je n'oublierai jamais la nuit où tu l'as amené chez nous la première fois. C'est un petit prétrans de rien du tout, avec cette évidente imperfection qui, j'en suis sûre, lui a causé des ennuis à peu près toute sa vie. Et pourtant même avec cela, il est venu me voir directement, m'a tendu la main et s'est présenté. Il m'a regardée droit dans les yeux, pas pour me défier, mais plutôt comme s'il voulait que je l'observe bien et évalue en toute objectivité si je devais ou non le jeter dehors. (Sa mère poussa un juron à voix basse.) Je l'aurais accueilli cette nui-là, tu sais. En un clin d’œil. Au diable la glymera.