Les Suites vénitiennes, tome 4 : La nuit de Gorée

Cette série BD a pour héros Alessandro Beltrame, un jeune vénitien au XVIII éme siècle, libertin assumé, bâtard du sénateur Bragadini. Suspecté par les autorités de la mort de son père, il est banni de Venise pour 7 ans. Son amie Dorina Tron lui confie une mission de défense de ses intérêts commerciaux au Sénégal sur l'île de Gorée. Alessandro découvre un continent, des peuples, et les mesquineries des dirigeants coloniaux : gouverneur de l'île, commandant militaire, médecin. Un monde artificiel, qui singe le bon ton de la cour, tout s'avérant être le rouage indispensable à la traite négrière. Autant d'être avides de l'or des mines du Bambouk.
Alessandro reste un Don Juan insatiable, qui pendant la grossesse de Tshano, flirte avec Bernadette, une métis devenue dirigeante d'une esclaverie.

Ce tome change le ton de la série du tout au tout. Fini Venise, ses palais fastueux et ses fêtes. Voici l'Afrique, le colonialisme et le commerce triangulaire. Voici Gorée, tout à la fois porte d'entrée sur l'Afrique et symbole de l'esclavage.
L'ambiance est lourde, étouffante, la moiteur omniprésente. Les dessins sont remarquables.
Cet épisode constitue une réussite en doublant la présentation côté occidental de ce que pouvait être un comptoir colonial dédié au pire commerce qu'il soit, de son côté africain.

Ce tome est une vraie déception. Plat, inintéressant, avec des personnages qui ont perdu leur âme.Mais surtout, en déplaçant l'histoire en Afrique, on n'y trouve plus le véritable atout des 3 premiers tomes : le secret qu'apportait la sérénissime.

Je n'ai pas aimé cette suite des aventures d'Alessandro Beltrame. Ce dernier se trouve en exil en Afrique, témoin d'un trafic d'esclaves. L'histoire me semble décousue, on ne sait pas où l'auteur veut en venir.