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4,03

sur 480 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel cadeau !
Quel plus beau cadeau peut offrir un auteur de fiction que celui de nous faire partager les aventures d'un grand personnage romanesque. Un homme ? Non trop banal, une femme. Donner à faire vivre, une déesse, une éternelle indomptée selon l'éditeur, une féministe, bien dans sa peau, aux aspirations extravagantes, croquant la vie avec panache, talent, et gourmandise.
Le charme de ce livre « Les Limons Vides » est de construire un personnage aux multiples facettes, impossible à résumer tant la complexité de son caractère trace un chemin de fureur et d'angoisse selon ses attaches.


Dina est une invention miraculeuse une créature, qu'on aurait pu appeler flocon d'argent. 'Le visage de Dina semblait un paysage couvert de neige, sans aucune émotion" indique l'auteur page 13.
Dina ressemble à Dantès ou Cyrano, un peu de chacun ou beaucoup des deux, mais c'est une femme plongée dans la glace du grand Nord, soumise à la rudesse des temps, aux bourrasques piquantes des démons du ciel.
Herbjorg Wassmo devient un Giono grinçant comme un cagou des icebergs, un innocent au visage exalté, les bras et son corps suivant une gestuelle quand il tape sur un bidon, pour imaginer les pires abîmes.


Dina est elle responsable de la mort de sa mère  ?
On ne devrait pas pouvoir s'en sortir d'une telle situation, d'un tel geste involontaire mais meurtrier. Pourtant Dina va surmonter ce chaos. Cela faisait des mois qu'elle ne parlait plus. Enfermée dans un cocon de douleur ou indifférence diront certains adultes. Un enfant qui perd sa mère ne peut ni parler ni pleurer. La musique du coeur s'est cassée.


C'est un précepteur Mr Lorch qui prend Dina en charge.
Un jour M Lorch joua du violoncelle il fit vibrer une corde, et ce fût comme un éclair chargé de feu, un crépitement suivi d'une longue note aiguë.
"C'est alors que le miracle se produisit,"
"Encore, joue encore,"...
Les larmes coulaient à flot le long de ses joues" 


Touchée par la grâce Dina devient une virtuose du violoncelle, et dominera bientôt le piano. A t-elle changé ? Son père le commissaire Dagny, le pense et quand Jacob son ami lui fait à l'adresse de Dina une demande en mariage, ravi il s'y soumet.
Une belle union qui étrangement va dépasser ce qu'un brave homme un peu âgé peut accepter de sa propre épouse.
Son père est le premier témoin d'une dissonance. "Elle avait en elle une sauvagerie qui n'était pas faite pour attirer les hommes en quête d'une épouse", plusieurs fois il avait nettement exprimé ce doute, page 66.
C'était la première fois qu'il se rendait compte qu'aucune limite n'existait pour Dina. "Qu'elle ne craignait le jugement de personne." insiste Wassmo page 93.


Rien ne la portait mieux que la fougue de son cheval de robe noir. Le monde autour de Dina va t-il s'effondrer ? Et que deviendra Reines la grande demeure et son comptoir au fond de la baie.. Une étrange passion cerne la chevelure rousse de Tomas, "la bouche de Tomas tremblait devant Dina"...


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Dina est-elle responsable de la mort de sa mère, ébouillantée par l'eau d'une lessiveuse ? L'est-elle aussi de celle de son époux Jacob, retrouvé gonflé d'eau dans une rivière après un accident de traîneau ? Enfant, après le décès de sa mère, puis veuve, sa seule réaction à ces drames est un silence pesant et durable. À chaque fois, on se dit que Dina est folle, qu'elle a perdu la parole pour de bon. Elle a grandi comme un animal sauvage sous le regard inconsciemment accusateur de son père. Farouche et têtue, la jeune Dina ne fait que ce qu'elle veut. « Elle avait en elle une sauvagerie qui n'était pas faite pour attirer les hommes en quête d'une épouse. » (p. 66) Ce n'est qu'auprès de M. Lorch, précepteur et professeur de musique, qu'elle gagne en sérénité. Rapidement virtuose du violoncelle et du piano, Dina n'en devient pas pour autant une jeune fille posée et délicate. Elle n'aime rien tant que chevaucher sans selle et en pantalon à travers les forêts du cercle polaire. Et si elle fait ce qu'on lui demande, ce n'est pas qu'elle se soumet, c'est qu'elle y consent. En la mariant à son ami Jacob, son père pense qu'elle va enfin s'assagir. « C'était la première fois qu'il se rendait compte qu'aucune limite n'existait pour Dina. Qu'elle ne craignait le jugement de personne. » (p. 93) Mais dans le mariage comme dans l'adolescence, Dina reste un animal gourmand, exigeant, indomptable. Dans son nouveau domaine, à Reinsnes, Dina ne fera toujours que ce qu'elle veut. « Dina de Reinsnes n'avait pas de chien, ni de confident. Mais elle possédait un cheval noir – et un garçon d'écurie roux. » (p. 152) Ce garçon, c'est Tomas et il est envoûté par sa maîtresse.

Quel souffle ! Dina est un ouragan, un cataclysme. Elle incarne les deux saisons en vigueur en Norvège, près du cercle polaire. Elle est l'hiver, sombre et interminable quand elle se tait et s'enferme en elle-même, négligeant ses devoirs et les autres. Elle est l'été, éblouissant et prolifique, quand elle saisit les rênes de son existence et devient une véritable maîtresse de domaine.
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Il s'agit du premier tome d'une trilogie. Nous sommes à la moitié du XIXème siècle.
Le prologue étonne par sa brutalité et nous plonge direct dans l'action : l'héroïne éponyme précipite au bas d'une falaise le traineau où git son mari blessé, le tout dans un le décor hostile entre glace et vent du Nord de la Norvège.
De suite, on est surpris par le caractère atypique de Dina dont on suit le parcours à coups de retours en arrière éclairant ce qu'elle est : une jeune femme sauvage, intelligente, abrupte, refusant tout compromis depuis un traumatisme d'enfance, ou plutôt ayant survécu à ce trauma en endossant cette personnalité hors norme et asociale.
J'ai été happée par l'art du récit de l'auteur, son écriture sèche composée de phrases courtes et rythmées.
Je démarre le deuxième tome bien évidemment.
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Quel destin que celui de Dina ! A l'image de la rudesse des terres de l'extrême nord de la Norvège. Destin semblable à ceux des personnages mythologiques, marqué au fer rouge dès la plus tendre enfance.
Et Dina va grandir, sauvage, rebelle, animal impossible à domestiquer, qui attire autant qu'il répugne à une époque encore très marquée par la religion.
Dès les premières pages du roman, je me suis laissé envoûter par une écriture mystérieuse et riche en images. Un prologue magnifique qui m'a donné envie d'aller jusque bout de ce livre et de faire connaissance avec ce personnage.
Mais arrive t-on vraiment à connaître Dina ? Je ne pense pas. Est-elle tombée dans la folie ou son expérience de la mort la pousse à vivre pleinement, au delà de toute convention sociale ? Ne se soucie-t-elle vraiment pas de son entourage ou soufre t-elle d'un manque d'amour et de reconnaissance ? Comment peut-elle être à la fois aussi fruste et avoir un tel don pour la musique ? Personnage complexe ; et pour moi le mystère est resté entier.
Court billet, donc, car je n'ai pas envie d'en dire plus au risque de trop en dévoiler. Je lirai certainement les deux prochains livres de cette trilogie mais pas à la suite ; j'ai d'abord besoin de "digérer" celui-ci !
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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3 ans déjà que mes filles m'ont offert ce livre, commencé puis abandonné et repris enfin!
Il faut dire que le début est déroutant puisqu'on entre par la fin! les personnages et particulièrement Dina s'imposent à nous par ce qu'ils font, ce qui les meut, les anime mais aussi ce qui les percute comme la mort.
Une écriture énergique, qui va de l'avant, à l'image de Dina, femme-enfant que rien ne retient, qui s'autorise tout, à laquelle rien ne résiste.
J'ai aimé ces personnages, Dina bien sûr, mais aussi Jacob, Mme Karen, M. Lorch, ces paysages du froid, de la nuit et du jour. Les maisons, les cérémonies, décrites en peu de mots mais si visuelles.
J'ai hâte de me plonger dans les livres 2 et 3.
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En Norvège, dans la contrée extrême du Nordland qui a des allures de fin du monde, vit Dina, la sauvage, l'indomptée, la maudite.
Enfant, Dina a été jugée comme responsable du meurtre de sa mère.
Elle s'est élevée seule, hors des vivants dans un monde bien à elle où vient régulièrement la visiter le fantôme de sa mère, loin de l'amour de son père qui ne sait s'il doit se réjouir ou non du mariage de sa fille avec son meilleur ami, veuf depuis plusieurs années.
Dina possède les gens, elle n'est pas possédée : "Ce qu'elle voulait, c'était posséder les autres sans être elle-même possédée.".
Elle est une personnalité qu'aucun humain n'arrive à saisir : "Elle n'avait aucune pudeur, ni dans la manière de s'habiller, ni dans la manière de parler.", et quand elle sombre dans la folie ou la colère, gare à celui ou celle qui se trouve sur son chemin : "Un halo de folie encerclait la jeune femme dépenaillée, la chevelure en désordre et les yeux hagards.".
Dina n'est pas une femme de compromis, avec elle tout est tout blanc ou tout noir mais il ne peut y avoir de gris, elle a un caractère entier qui la fait aimer aussi bien que détester ainsi que s'octroyer la propriété de biens matériels ou de personnes.
Dina est un personnage atypique, difficile de dire que l'on s'y attache, la demoiselle est sauvage et indomptable aux yeux du lecteur; mais tout aussi difficile de dire qu'elle révulse, elle s'attache le lecteur par ses silences et son attitude.
Avare de mots, elle ne parle pas à tort et à travers, elle n'ouvre la bouche que lorsque cela devient nécessaire.
Avec des chapitres illustrés par une phrase de la Bible (Livre de Jacob, Genèse, etc.), Herbjørg Wassmo dresse le destin de sa flamboyante héroïne dans une Norvège glaciale et crépusculaire.
A l'image de ce personnage, Herbjørg Wassmo ne palabre pas inutilement mais sa plume est de toute beauté et dompte les paysages, les sens, et la formidable Dina.
Dire que j'ai été séduite par son style est un euphémisme, j'ai été littéralement transportée par l'histoire et ce, dès le premier chapitre.
Et c'est là que réside l'un des paradoxes de ce roman, rarement j'ai vu un livre aussi court contenir une histoire aussi dense.
Quant au premier chapitre, il m'avait à lui seul déjà scotchée à ma chaise, à tel point que j'ai dû le relire deux fois pour être sûre d'y avoir bien compris ce que je venais de lire.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu une entrée en matière aussi bien travaillée et intrigante.
Loin des polars nordiques, ce roman de Herbjørg Wassmo est une parfaite démonstration de ce que la littérature nordique fait de mieux et mérite bien tous les compliments qui m'ont été faits sur cette saga littéraire.

Dina est-elle Dieu ou Diable ?
Sans répondre à cette question, "Le livre de Dina - Les limons vides" s'affiche comme un long requiem, une ode à la douleur et à la solitude, où les passions de Dina sont à la hauteur de ses colères : vertigineuses.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Je viens de refermer le premier tome du livre de Dina.
Herbjørg Wassmo est sans conteste une conteuse hors pair.
Dès les premières pages, l'auteure nous saisit à la gorge et nous oblige au spectacle d'une chevauchée mortelle… On sait alors que le livre ne nous quittera plus jusqu'au dernier mot de la dernière ligne.
On ne lit pas l'histoire de Dina, on l'incorpore, elle nous habite, nous envahit, nous phagocyte…
Les mots sont crus, sans vulgarité, ils nous bousculent, nous imprègnent, nous offrent des scènes d'amour aux variations gourmandes et somptueuses, à mille lieux de l'érotisme de boulevard, loin des scènes convenues et standardisées..
Le domaine marchand que gouvernera bientôt Dina
réduit, dans la puissance de ces descriptions, Downton Abbey a un conte pour enfants.
On navigue, on chevauche, on voyage, on s'émeut, on est transporté.
Dina se parle à elle-même, soliloque en italique, donne au lecteur les clés de son comportement, nous apprend à penser comme elle, à intégrer sa logique, à mesurer le poids de ces décisions…. Elle nous oblige à l'accompagner sur les chemins sensés ou déraisonnables…
Le livre de Dina n'est pas un bien de consommation courant, il est « essentiel »; c'est un chef d'oeuvre à ouvrir avec précaution…
En un seul mot: Sublime.



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J'ai ouvert et refermé les premières pages du prologue, calant sur l'écriture sèche, extrêmement ciselée de son auteur. Puis je l'ai repris avec bonheur, me délectant de cette prose. Pas un mot, pas un paragraphe de trop. Une maîtrise du récit impressionnante de l'auteur (avec une excellente traduction). Des personnages attachants et qui ont plusieurs nuances. Une héroïne libre qui a du tempérament et qui décide sa vie. L'auteur taille ses personnages avec une jolie finesse tout comme son texte.
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Les limons ce sont les bras d'une charrette qui permettent de l'attacher au cheval.

L'histoire se déroule dans la première moitié du 19° siècle, dans le nord de la Norvège, le Nordland. A l'âge de cinq ans, Dina a été responsable d'un accident qui a coûté la vie à sa mère. Traumatisée, délaissée par son entourage, elle grandit en enfant sauvage qui n'a que faire des conventions sociales. Son mariage à l'âge de 16 ans est organisé et vécu comme une libération par son père et sa belle-mère.

"Son corps était celui d'un animal bien développé. Mais la veille de son mariage elle grimpa dans le grand bouleau et y resta longtemps. Et elle avait des écorchures sur les deux genoux parce qu'elle était tombée en courant sur les rochers pour dénicher des oeufs de mouette."

Je retrouve avec plaisir le même cadre que dans Cent ans sauf qu'ici le roman se déroule un peu plus tôt. Après son mariage avec Jacob, Dina s'installe à Reinsnes, un comptoir sur la côte. C'est un endroit où les bateaux peuvent faire escale, qui sert d'auberge et où on vend diverses denrées. C'est peu de dire que cette sauvageonne va perturber la vie bien réglée des habitants du comptoir, à commencer par celle de Jacob qui a plutôt l'âge d'être son père et qui n'avait pas envisagé que son mariage serait aussi fatiguant.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Un livre absolument fabuleux !! On se prend très vite de curiosité et d'affection pour le personnage principal : Dina, si mystérieuse et sauvage ! Que lui est-il arrivé dans son enfance ? Pourquoi a-t-elle fait ça ?
Suspens ! Je crois que je n'avais jamais lu d'auteur norvégien et j'ai trouvé cette trilogie par hasard dans une librairie et je ne regrette pas mon choix ! Je suis impatiente de lire les suites et d'autres livres de cette auteure au nom imprononçable ! Il y a des passages poétiques, d'autres caucases ! Dina ne réagit jamais comme on pourrait le penser et nous étonne à chaque page !
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