Si seulement j'avais eu un compagnon ! Mais j'étais si horriblement seul que l'idée de descendre dans l'obscurité du puits m'épouvantait.
C'était l'heure terne et grise où les choses surgissent des ténèbres, où les objets sont incolores et tout en contours et cependant irréels.
Le fait est que notre ami était un de ces hommes qui sont trop intelligents, trop habiles ou trop adroits pour qu'on les croie ; on avait avec lui l'impression qu'on ne le voyait jamais en entier ; on suspectait toujours quelque subtile réserve, quelque ingéniosité en embuscade, derrière sa lucide franchise.
Il est peut-être maintenant - si je puis employer cette phrase - en train d'errer sur quelque écueil oolithique peuplé de plésiosaures, ou aux bords désolés des mers salines de l'âge triasique.
Nul signe de propriété. Nulle apparence d’agriculture. La terre entière était devenue un jardin.
Je glissais comme un éther à travers les interstices des substances superposées.
Et j'ai conservé, pour mon réconfort, deux étranges fleurs blanches - recroquevillées maintenant, brunies, sèches et fragiles -, pour témoigner que lorsque l'intelligence et la force eurent disparu, la gratitude et une tendresse mutuelle survécurent encore dans le cœur de l'homme et de la femme.
Il n'y a pas d'intelligence là où il n'y a ni changement, ni besoin de changement.
La force est le produit de la nécessité : la sécurité entretient et encourage la faiblesse.
La vieille et instinctive terreur des bêtes sauvages me revint.