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Un grand livre, avec un vrai souffle. Où la question de la puissance des faits divers dans nos vies est traitée de manière obsédante. Un roman aux personnages touchants de par leur excès, et leur faille. Un vrai rythme que sous-tend le mystère de chacun, et qui va finir par les enchaîner les uns aux autres . Un récit à la fois exigeant dans sa quête de vérité (jusque dans sa vérité à mi-chemin entre document et fiction) et des personnages très poignants. Coup de coeur pour cette rentrée d'hiver!
Sébastien Tourneur
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Je ne sais par où débuter cette chronique, j'ai à la fois tant et si peu à dire. Ce livre appartient à la catégorie de ceux qui vous parlent, qui vous susurrent des mots doux à l'oreille, des mots qui ne laissent personne indifférent et vous incitent à voir la vie d'un autre oeil. Avant même de s'attarder au creux de mon oreille, j'ai entendu la douce mélodie qui s'échappait des pages, cet air si léger qu'il vous donne l'impression de flotter sur un nuage. La douceur de l'écriture amène la profondeur de la réflexion, elle nous fait pénétrer plus facilement mais aussi plus intensément les couches successives qui composent la pensée.
Les personnages sont présentés dans leur univers, dans la routine qui constitue leur quotidien. La recherche d'un fils pour l'un, la route de l'école pour les autres. Au fil du récit nous voyons les liens qui les unissent mais aussi et surtout les fantômes qui les hantent. Chacun possède un jardin secret, un petit bout de terre plus ou moins sombre dans lequel il vaut mieux ne pas s'aventurer. le fantôme d'un fils, celui d'un meurtre ou encore d'un père absent, autant de figure qui pèse un peu plus chaque jour, qui s'englue avec insistance dans notre esprit. On peut voir à quel point une enquête avec laquelle nous n'avons rien à voir, peut ébranler un pays ainsi que les familles dans leur intimité. Une jeune fille violée puis carbonisée, une sinistre mort qui résonne dans tout le pays, qui pénètre le cercle familial et les discussions privées.
Le philosophe Ricoeur est souvent convoqué dans ce livre, toute la réflexion prend une autre dimension, on y ajoute une dose de philosophie et une pincée de sentiment. Tout ce qui est fait, tout ce qui est dit a un sens, un but. L'enfant perdu, l'enfant retrouvé, pourquoi ? Tout un mystère plane sur ce lien invisible qui semble les unir, à la fois frêle et intense, une détermination presque obsessionnelle.
Ce roman se déguste, se savoure, mais prendre du recul m'a semblé nécessaire pour tenter de saisir tous les enjeux, toutes les idées qui sont véhiculées. Malgré une lecture attentive, je ne suis pas certaine d'avoir compris tout ce que l'auteure a voulu faire passer. J'ai vu un fabuleux ballet de personnage dont les destins s'entremêlent, dont les idées s'entrechoquent et se croisent. J'ai vu les impacts de la vie de l'autre sur les individus, l'impact de chaque chose, comme appartenant à un rouage plus grand, à l'engrenage de la vie.
Il est très difficile de parler de ce livre tant les émotions qu'il contient sont intenses, elles ne vous gagnent pas directement mais progressivement, tout se fait étape par étape, et c'est à mes yeux la grande force de ce livre.
Je remercie Babelio et l'opération Masse Critique pour cette superbe découverte.
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Merci à Masse critique et aux éditions Buchet- Chastel, pour l'envoi de ce livre que j'ai beaucoup apprécié. C'est le deuxième roman que je lis de cette auteure hyper singulier, au style d'écriture d'une acuité psychologique très subtile, qui nous mène très loin dans les profondeurs sombres et belles de l'âme humaine. C'est à travers le regard d'un homme, Victor Crescas, revenu sur les lieux qui ont hanté sa jeunesse, qu'un double drame, l'un personnel, l'autre lié à un fait criminel qu'il découvre par les médias, que va s'éveiller l'histoire d'une conscience. Magnifiques scènes de découvertes de la relation à l'Autre, qu'elle soit amoureuses (passionnément amoureuses) ou amicales. Il faut accepter le trouble que procure cette lecture, l'intensité des liens qui surgissent et se tissent entre les personnages, et la perte momentanée de ses propres repères.
Une écriture comme aucune autre. Un livre étrangement lumineux tant le sujet (le mal qui s'immisce dans nos vies, malgré nous, contre nous) peut dérouter.
Une lecture qui m'a bousculée.
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Une expérience de lecture marquante.
Ce que j'y ai trouvé, la question de l'intimité, ce que l'on décide de dire ou de taire et qui soulève l'interrogation sur la sincérité des sentiments, la question du lien, celle de l'abandon et de la construction de soi, la question de la responsabilité, de la peur et de l'impuissance des parents quand un enfant leur échappe, la question du Mal, de la violence sourde qui réside en chacun de nous, Laurence Werner David le décrit avec beaucoup de finesse.
J'aime les relations qu'elle créé entre les personnages, celle d'Ava et Victor particulièrement, la place qu'elle accorde au silence(s).
Les scènes d'aveux sont très belles.
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"A mes yeux" le dernier roman de Laurence Werner David est un livre d'une grande exigence, sensible et envoûtant. On y retrouve cette écriture ciselée et dense, qui fouille et s'insinue, interroge et cherche toujours et encore à traduire. Voix de la pensée en marche, tout autant présente dans la narration descriptive romanesque que dans les processus intimes et psychologiques des personnages. Toile fine et fragile des circonvolutions de l'âme humaine, des tracés mémoriels et des trajectoires (constructions) individuelles. Au coeur de l'être, à l'étude dans la complexité de son élaboration, de son développement, de son histoire (passée et future), de ses désirs avoués et inavoués, de ses quêtes perpétuelles, de ses failles et tragédies.
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Laurence Werner David occupe une place à part dans la littérature française contemporaine. Elle crée des architectures romanesques savamment organisées qui nous rappellent la multiplicité de voix et de points de vue chère à un William Faulkner et qui nous font entrer dans la véritable résonance d'un événement-clé — ici, le drame de Chambon-sur-Lignon et son impact sur quelques personnages à l'extérieur du drame, notamment sur un père et son fils. Comme dans ses romans précédents, "Contrefort" et "Le Roman de Thomas Lilienstein", ce nouveau roman, "A mes yeux", analyse les relations humaines jusqu'à dans leur troublante et parfois vertigineuse ambiguité. Son roman, soutenu par un style très maîtrisé (notons l'évocation précise d'innombrables détails et les dialogues fascinants), est tout en finesse et subtilités — un tour de force littéraire, car les passions au coeur du récit sont souvent violentes ou retenues à l'intérieur de soi sous l'emprise d'une grande tension. Il s'agit d'un roman à savourer très attentivement. Une fiction qui nous ramène à nous-mêmes et à nos secrets. Une admirable réussite.
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Merci tout d'abord à Masse critique et aux éditions Buchet- Chastel, pour l'envoi de ce livre.

J'avais choisi ce roman parce que la présentation m'intriguait .J'ai donc abordé sa lecture avec curiosité et enthousiasme. Des les premières lignes, j'ai goûté avec délice le style de l'auteur, que je ne connaissais pas. Délicat, poétique, profond.Particulièrement dans la description de la forêt :" Je m'engage dans l'allée. L'humidité somnole derrière les troncs, dans l'humus, dans l'air, on la respire partout.Les aiguilles des pins ruissellent ."

Puis, j'ai découvert avec perplexité le personnage principal, Victor Crescas,homme énigmatique, qui espionne, sans se faire connaitre finalement ,un jeune homme, Tom, dont on apprend assez vite qu'il s'agit de son fils, qu'il n'a pas revu depuis longtemps, depuis sa petite enfance en fait.Il a un autre fils, Matteo, avec qui il vit épisodiquement.

Très rapidement, Victor rencontre Jade,la mère de la petite amie de son fils Tom et s'installe avec elle et sa fille Ava...

Désolée, je m'arrêterai là dans le compte -rendu -très succint-de l'histoire,j'ai bien du mal à critiquer ce livre! Car tout est en sous-entendus, en non-dits, en suppositions.Et surtout en interrogations, pour le lecteur!

Est-ce crédible, ce couple si vite formé et qui déménage aussitôt ?
Pourquoi le narrateur, Victor, a-t-il laissé Tom tout jeune à sa femme?
Pourquoi est-il si obsédé par les crimes d'enfants ou d'adolescents?

Bien sûr, certaines réponses nous seront données, mais on se perd tellement dans les méandres des pensées, des agissements bizarres, peu explicables des personnages, qu'on finit par s'exaspérer de tout ce mystère, et que finalement, on est déçu quand on apprend le secret du narrateur.

Trop de flou, trop d'éphémère, trop de malaise dans cette histoire !

J'en ressors frustrée, les personnages ne m'ont pas convaincue, un minimum de vraisemblance dans leurs attitudes était pour moi nécessaire. Reste une belle écriture , des réflexions intéressantes sur le Mal, la culpabilité, mais à mes yeux, ce n'est pas suffisant pour emballer mon coeur et mon esprit! Peut-être le serait-ce aux yeux des autres? Je vous laisse vous faire votre propre avis...
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Une très belle écriture, ciselée, riche, qui sinue et vous emporte dans cette histoire faite d'inquiétude (d'être père; d'avoir échoué par manque de repères), d'attirance incontrôlable et d'amour salvateurs pour autrui. La relation entre Victor et sa belle-fille Ava (qui vivra une scène terrible, afin d'éprouver, on l'imagine, ce qu'inconsciemment Victor redoute le plus à travers le fait divers qui l'a hanté) prend une épaisseur grandissante, jusqu'au bout. La fulgurance du lien pour certains personnages, une approche plus mesurée et douce et constructive pour d'autres.
Et un désir de revenir à la source et d'affronter ce que le réel dit du Mal pour ne rien oublier.
C'est toujours subtil, (peut-être trop, dirons certains; car rien ici n'est prémâché), les scènes d'aveux touchent à quelque chose de très secret en nous, je trouve.
Une lecture qui marque.
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Une savante immersion dans le mal et l'impact qu'il diffuse en chacun même quand il survient de l'extérieur à notre vie familière.
Des personnages inquiets, sauvages, introspectifs comme on n'ose plus en inventer aujourd'hui, et un style âpre en accord avec son sujet.
Attention: les premières pages sont un peu comme un coup de poing dans l'eau trouble. Ensuite, de manière très douce, on est pris par la poésie de l'atmosphère. Une expérience de lecture passionnante.
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Tout d'abord merci à la Masse Critique et aux Editions Buchet Chastel pour ce roman de Laurence Werner David.

Fuite, abandon, passion, rapports parents-enfants, adolescence, introspection, questionnement permanent: sur soi, sur le Mal, sur l'impact des faits divers dans nos vies... Beaucoup de thèmes, d'angles différents, trop peut-être pour moi.
J'ai eu du mal avec le style d'écriture de l'auteure.De nombreuses fois, j'ai dû revenir en arrière, relire des passages pour tenter de comprendre ce qui se passait, où nous en étions.

Je reste assez mitigée sur cette lecture. Surement parce que je n'ai pas su saisir où l'auteure voulait nous mener. Je me suis perdue.

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