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EAN : 9782283030028
296 pages
Buchet-Chastel (03/01/2017)
4/5   20 notes
Résumé :
Victor Crescas a perdu depuis des années la trace de son fils Tom, aujourd’hui lycéen. Il le retrouve et s’immisce, sans se dévoiler, dans le cercle de ses proches. Se tissent alors entre tous des liens, complexes et fragiles, de famille, d’amour et d’amitié.
À plusieurs centaines de kilomètres de là, on découvre le corps calciné d’une jeune fille, assassinée par un monstre de dix-sept ans et demi. Le drame du Chambon-sur-Lignon choque la France entière et s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais par où débuter cette chronique, j'ai à la fois tant et si peu à dire. Ce livre appartient à la catégorie de ceux qui vous parlent, qui vous susurrent des mots doux à l'oreille, des mots qui ne laissent personne indifférent et vous incitent à voir la vie d'un autre oeil. Avant même de s'attarder au creux de mon oreille, j'ai entendu la douce mélodie qui s'échappait des pages, cet air si léger qu'il vous donne l'impression de flotter sur un nuage. La douceur de l'écriture amène la profondeur de la réflexion, elle nous fait pénétrer plus facilement mais aussi plus intensément les couches successives qui composent la pensée.
Les personnages sont présentés dans leur univers, dans la routine qui constitue leur quotidien. La recherche d'un fils pour l'un, la route de l'école pour les autres. Au fil du récit nous voyons les liens qui les unissent mais aussi et surtout les fantômes qui les hantent. Chacun possède un jardin secret, un petit bout de terre plus ou moins sombre dans lequel il vaut mieux ne pas s'aventurer. le fantôme d'un fils, celui d'un meurtre ou encore d'un père absent, autant de figure qui pèse un peu plus chaque jour, qui s'englue avec insistance dans notre esprit. On peut voir à quel point une enquête avec laquelle nous n'avons rien à voir, peut ébranler un pays ainsi que les familles dans leur intimité. Une jeune fille violée puis carbonisée, une sinistre mort qui résonne dans tout le pays, qui pénètre le cercle familial et les discussions privées.
Le philosophe Ricoeur est souvent convoqué dans ce livre, toute la réflexion prend une autre dimension, on y ajoute une dose de philosophie et une pincée de sentiment. Tout ce qui est fait, tout ce qui est dit a un sens, un but. L'enfant perdu, l'enfant retrouvé, pourquoi ? Tout un mystère plane sur ce lien invisible qui semble les unir, à la fois frêle et intense, une détermination presque obsessionnelle.
Ce roman se déguste, se savoure, mais prendre du recul m'a semblé nécessaire pour tenter de saisir tous les enjeux, toutes les idées qui sont véhiculées. Malgré une lecture attentive, je ne suis pas certaine d'avoir compris tout ce que l'auteure a voulu faire passer. J'ai vu un fabuleux ballet de personnage dont les destins s'entremêlent, dont les idées s'entrechoquent et se croisent. J'ai vu les impacts de la vie de l'autre sur les individus, l'impact de chaque chose, comme appartenant à un rouage plus grand, à l'engrenage de la vie.
Il est très difficile de parler de ce livre tant les émotions qu'il contient sont intenses, elles ne vous gagnent pas directement mais progressivement, tout se fait étape par étape, et c'est à mes yeux la grande force de ce livre.
Je remercie Babelio et l'opération Masse Critique pour cette superbe découverte.
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Un grand livre, avec un vrai souffle. Où la question de la puissance des faits divers dans nos vies est traitée de manière obsédante. Un roman aux personnages touchants de par leur excès, et leur faille. Un vrai rythme que sous-tend le mystère de chacun, et qui va finir par les enchaîner les uns aux autres . Un récit à la fois exigeant dans sa quête de vérité (jusque dans sa vérité à mi-chemin entre document et fiction) et des personnages très poignants. Coup de coeur pour cette rentrée d'hiver!
Sébastien Tourneur
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Merci à Masse critique et aux éditions Buchet- Chastel, pour l'envoi de ce livre que j'ai beaucoup apprécié. C'est le deuxième roman que je lis de cette auteure hyper singulier, au style d'écriture d'une acuité psychologique très subtile, qui nous mène très loin dans les profondeurs sombres et belles de l'âme humaine. C'est à travers le regard d'un homme, Victor Crescas, revenu sur les lieux qui ont hanté sa jeunesse, qu'un double drame, l'un personnel, l'autre lié à un fait criminel qu'il découvre par les médias, que va s'éveiller l'histoire d'une conscience. Magnifiques scènes de découvertes de la relation à l'Autre, qu'elle soit amoureuses (passionnément amoureuses) ou amicales. Il faut accepter le trouble que procure cette lecture, l'intensité des liens qui surgissent et se tissent entre les personnages, et la perte momentanée de ses propres repères.
Une écriture comme aucune autre. Un livre étrangement lumineux tant le sujet (le mal qui s'immisce dans nos vies, malgré nous, contre nous) peut dérouter.
Une lecture qui m'a bousculée.
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Une expérience de lecture marquante.
Ce que j'y ai trouvé, la question de l'intimité, ce que l'on décide de dire ou de taire et qui soulève l'interrogation sur la sincérité des sentiments, la question du lien, celle de l'abandon et de la construction de soi, la question de la responsabilité, de la peur et de l'impuissance des parents quand un enfant leur échappe, la question du Mal, de la violence sourde qui réside en chacun de nous, Laurence Werner David le décrit avec beaucoup de finesse.
J'aime les relations qu'elle créé entre les personnages, celle d'Ava et Victor particulièrement, la place qu'elle accorde au silence(s).
Les scènes d'aveux sont très belles.
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Merci tout d'abord à Masse critique et aux éditions Buchet- Chastel, pour l'envoi de ce livre.

J'avais choisi ce roman parce que la présentation m'intriguait .J'ai donc abordé sa lecture avec curiosité et enthousiasme. Des les premières lignes, j'ai goûté avec délice le style de l'auteur, que je ne connaissais pas. Délicat, poétique, profond.Particulièrement dans la description de la forêt :" Je m'engage dans l'allée. L'humidité somnole derrière les troncs, dans l'humus, dans l'air, on la respire partout.Les aiguilles des pins ruissellent ."

Puis, j'ai découvert avec perplexité le personnage principal, Victor Crescas,homme énigmatique, qui espionne, sans se faire connaitre finalement ,un jeune homme, Tom, dont on apprend assez vite qu'il s'agit de son fils, qu'il n'a pas revu depuis longtemps, depuis sa petite enfance en fait.Il a un autre fils, Matteo, avec qui il vit épisodiquement.

Très rapidement, Victor rencontre Jade,la mère de la petite amie de son fils Tom et s'installe avec elle et sa fille Ava...

Désolée, je m'arrêterai là dans le compte -rendu -très succint-de l'histoire,j'ai bien du mal à critiquer ce livre! Car tout est en sous-entendus, en non-dits, en suppositions.Et surtout en interrogations, pour le lecteur!

Est-ce crédible, ce couple si vite formé et qui déménage aussitôt ?
Pourquoi le narrateur, Victor, a-t-il laissé Tom tout jeune à sa femme?
Pourquoi est-il si obsédé par les crimes d'enfants ou d'adolescents?

Bien sûr, certaines réponses nous seront données, mais on se perd tellement dans les méandres des pensées, des agissements bizarres, peu explicables des personnages, qu'on finit par s'exaspérer de tout ce mystère, et que finalement, on est déçu quand on apprend le secret du narrateur.

Trop de flou, trop d'éphémère, trop de malaise dans cette histoire !

J'en ressors frustrée, les personnages ne m'ont pas convaincue, un minimum de vraisemblance dans leurs attitudes était pour moi nécessaire. Reste une belle écriture , des réflexions intéressantes sur le Mal, la culpabilité, mais à mes yeux, ce n'est pas suffisant pour emballer mon coeur et mon esprit! Peut-être le serait-ce aux yeux des autres? Je vous laisse vous faire votre propre avis...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Derrière la vitre , la trajectoire des étoiles se précise, éternellement rayonnantes,éternellement contraintes,entre gravitation et fusion,prêtes à s'effondrer.
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La perversion, la folie, l'opacité des gens ont toujours suscité son intérêt, non pas en soi, mais pour ce qu'elles doivent lui apprendre sur ce qui, dans les marges extrêmes, relève de notre humanité sombre et qu'elle pressent et juge universel.
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Celui-ci écrit que pour résister au Mal, il faut avoir renoncé à l'expliquer. Oui : pour y résister, il faut avoir renoncé à toute explication originaire du Mal, insiste-t-il.
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En fin de compte, il se demandait si l'ultime réponse au Mal n'était pas de renoncer au désir dont la blessure engendre presque toujours la plainte.
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Comme sa mère, le jeune homme pense que dans l'isolement absolu de l'abandon, l'homme est pour ainsi dire semblable à Dieu.
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Videos de Laurence Werner David (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurence Werner David
Avec Husnia Anwari & Belgheis Alavi accompagnées de Kengo Saito (rubâb)
Nous, femmes poètes, nous n'avons d'armes que nos mots, de moyens de résistance et de liberté de parole que par nos poèmes, le plus souvent. Pour soutenir dans un élan solidaire les femmes afghanes qui sont, depuis longtemps déjà mais particulièrement dans le contexte actuel, réduites au silence dans leur pays, nous souhaitons faire entendre leurs voix : des landays de femmes pachtounes exilées ou appartenant au cercle littéraire clandestin de Kaboul, le Mirman Baheer, aux poèmes en dari de femmes souvent assassinées d'avoir écrit comme Nadia Anjuman à qui Atiq Rahimi a dédié son livre Syngué sabour. Pierre de patience. Pour que sur la scène emblématique de la Maison de la Poésie, toutes accueillies, nous puissions dire la force qui nous unit en poésie à travers le monde, un ensemble de femmes poètes françaises est en train de se constituer autour d'Husnia Anwari, journaliste franco-afghane et poétesse féministe, et Belgheis Alavi, enseignante chercheuse à l'Institut national des langues et civilisations orientales, qui liront sur scène accompagnées au rubâb par le musicien Kengo Saito.
Avec : Laure Gauthier, Laurence Werner David, Sophie Loizeau, Judith Chavanne, Véronique Pittolo, Rim Battal, Zoé Besmond de Senneville, Marie-Hélène Archambeaud, Sanda Voïca, AC Hello, Julia Lepère, Orianne Papin, Virginie Poitrasson, Anne Savelli, Marcelline Roux, Lika Mangelaire, Séverine Daucourt & Maud Thiria
Manifestation à l'initiative de Maud Thiria, organisée avec l'aide de Séverine Daucourt
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