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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je crois être passé à côté "Quitter Hurlevent" ou plutôt je crois m'en être lassée en cours de lecture. Il m'en reste une impression un peu poisseuse de déception, de brouillard. Je le regrette d'autant plus que j'aurai vraiment voulu aimer ce roman et ses mystères, ce roman aux profondeurs un peu insondables.

Bien sûr que ce qui m'a attiré vers le roman de Laurence Werner David fut la mention de "Hurlevent" dans son titre et sa quatrième de couverture faisant mention de la fascination exercée par la famille Brontë sur un homme étrange et ténébreux confinant à une folie destructrice et à la douleur d'enfants sacrifiés sur l'autel de ladite fascination.
De fait, je dois confesser que comme Graeme et Hector, les Brontë m'ont toujours fascinée (d'une manière bien plus saine que pour ce dernier cela dit) et que les thèmes de la névrose voire de la folie m'attirent toujours, en littérature comme au cinéma.
Je ne pouvais forcement qu'être happée par ce roman et c'est aussi peut-être en raison de cette attirance que je suis déçue par ma lecture. Trop d'attentes.

"Quitter Hurlevent" s'ouvre sur un prologue bien énigmatique dans lequel un narrateur tout aussi mystérieux se rend à Trévéan, village de Bretagne en bord d'océan. Une longère face à la mer l'attend. Il vient y retrouver une jeune femme qui a une histoire à lui raconter...
Le récit opère ensuite un retour en arrière de trois ans et nous mène à Paris. Lucie Ancel est psychiatre. Elle vit avec Pia, sa fille et Louise, sa petite soeur dont on sent les fêlures, les tourments et la soif d'absolu autant que l'amour de la musique et du romantisme noir des groupes de rock à la Depeche Mode. Un soir que les soeurs Ancel sortent dans l'une de ces petites salles parisiennes où des groupes underground illuminent les scènes, elles rencontrent un groupe de jeunes hommes au centre duquel Lucie reconnaît Hector... Hector qui fut son patient autrefois, alors qu'elle était stagiaire dans un centre psychiatrique réservé aux adolescents. Hector qui était en ce temps là -parfois quinze ans sont une éternité- un tout jeune homme étrange et magnétique avec lequel Lucie avait tissé un lien étrange, indescriptible jusqu'à son départ du centre.
L'adolescent dont la mère était française venait d'Angleterre, pays de son père avait en lui quelque chose de fascinant malgré (grâce à?) ses névroses, ses silences, ses troubles, ses secrets...
Le retour d'Hector dans la vie de Lucie provoque chez elle un bouleversement, chez Louise aussi qui croit trouver en le jeune homme la réponse à sa soif d'absolu et de passion et met à mal la relation entre les deux soeurs qu'on sent complexe, pétrie de non-dits... Finalement, Lucie succombe à nouveau à sa fascination envers son ancien patient et se replonge dans ses notes de l'époque, remonte le fil, enquête à nouveau sur cet homme dont le père, fasciné par la famille Brontë, élevait Hector et sa soeur (la grande absente du roman, à ma toute aussi grande frustration) dans le culte de la célèbre famille de Hayworth, leur faisant rejouer leur vie, allant même jusqu'à leur offrir des ersatz de soldats de plomb afin de leur insuffler un peu de la créativité qui fit naître les mondes de Gondal et d'Angria, allant même jusqu'à les enfermer dans ce qu'Hector décrit comme une tour...
Relation toxique, relation d'emprise. Fascination confinant à la névrose pour l'art, l'absolu, la passion.
Lucie, inquiète et hantée, décide finalement de se rendre à York pour comprendre Hector, remonter les ramifications de cette étrange histoire familiale. Pour se trouver elle-même aussi un peu sans doute, pour interroger, semble t-il, son propre rapport à la famille, à l'amour.

"Quitter Hurlevent " est un roman de silences et de non-dits, écrit de telle manière que la lectrice que je fus a senti sans cesse que tout lui échappait, comme l'eau que l'on recueille dans son poing serré et qui s'en échappe pourtant... Que rien n'était vraiment ancrée... Que je ne possédais que des bribes de cette étrange histoire déployée en clair-obscur et j'ai adoré cela, au moins durant la première partie du roman qui met en place les relations des personnages entre eux... Je m'en suis trouvée lassée dans la seconde partie qui se déroule à York que j'ai trouvé fort longue et dans laquelle j'avoue m'être ennuyée... Comme si tout le mystère n'était finalement qu'un leurre, un effet... Et puis, j'ai trouvé très accessoire aussi finalement l'apport de la fratrie Brontë à l'histoire (qui n'apporte honnêtement pas grand chose selon moi...) somme toute trop évaporée pour moi... Je le regrette d'autant plus que je suis entrée dans le roman résolue à m'y couler, fascinée moi aussi par Hector, par Louise (surtout elle!) et Lucie, par la complexité qu'on sent dans chacune de ces relations...

Mais trop de brumes, trop d'éther pour moi dans ce roman au dénouement déceptif, qui semble ne vouloir donner aucune réponse, presque trop libre d'interprétation... Trop d'effet, de poudre aux yeux aussi, ... Même le titre me paraît un peu outrancier finalement.
Pour autant, je salue l'élégance de l'écriture et la réflexion menée par l'auteure concernant le pouvoir magnétique de la fiction, jusqu'à la névrose tout comme celle concernant le poids, parfois, des liens familiaux qui se nouent autant dans les conversations que les secrets que l'on tait, les choses que l'on cache. Hélas, ça ne m'a pas suffi... Loin de là.





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