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Citations sur Le temps de l'innocence (109)

- La folie de la toilette d'abord, commença Miss Jackson. Sillerton m'a menée à la première de l'Opéra et je vous affirme que Jane Merry était la seule qui portât une robe de l'année dernière, une robe venue de chez Worth il y a deux ans ; je le sais parce que c'est ma couturière qui rectifie à l'arrivée ses robes de Paris.

- Ah ! Jane Merry est des nôtres, dit Mrs. Archer en soupirant.

- Oui, reprit Miss Jackson, elle est du petit nombre de celles qui gardent les traditions. Dans ma jeunesse, il était de mauvais goût de porter les dernières modes ; Amy Sillerton m'a toujours dit qu'à Boston il fallait mettre en réserve pendant deux ans les robes de Paris. La vieille Mrs. Baxter Pennilow, qui faisait très bien les choses, faisait venir douze robes par an : deux de satin, deux de soie et six autres de popeline ou de cachemire fin. C'était une commande à date fixe, et comme elle a été alitée pendant deux ans avant sa mort, ses filles ont trouvé quarante-huit robes de Worth qui étaient toujours restées dans leur papier de soie.

- Boston est plus conservateur que New York ; mais je trouve plus comme il faut de ne porter ses robes françaises qu'après une saison, fit Mrs. Archer

- C'est Beaufort qui a lancé le nouveau genre, en faisant arborer à sa femme ses toilettes parisiennes dès leur arrivée. [...]
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Le vent était tombé et une vapeur légère, suspendue au-dessus de l'horizon, attendait le retour de la marée pour s'étendre sur l'estuaire. Tout autour de lui, une lumière d'or inondait les champs et les bois. Il passa devant ces maisons de bois entourées de vergers, devant des prés et des bouquets de chênes rabougris, prit une route qui s'allongeait entre des haies bordées de ronces et de verges d'or, au bout de laquelle scintillait le bleu. A gauche se détachait, sur un groupe de chênes et d'érables, une longue maison délabrée qui portait des traces de peinture blanche.
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Personne dans le milieu des Mingott ne pouvait comprendre pourquoi Amy Sillerton s'était si patiemment soumise aux excentricités d'un mari, qui remplissait la maison d'hommes aux cheveux longs et de femmes aux cheveux courts et qui emmenait son épouse faire des fouilles dans le Yucatan au lieu d'aller à Paris ou en Italie.
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New York a toujours été une communauté commerciale, où trois familles à peine peuvent se réclamer d'une origine aristocratique dans le sens réel du mot.
Tout le monde savait quels étaient ces privilégiés : les Dagonet de Washington Square, qui descendaient d'une vieille famille anglaise alliée aux Fox ; les Lanning, qui s'étaient entre-alliés avec les descendants du comte de Grasse, et les Van der Luyden, descendants directs du premier gouverneur hollandais de New York, et apparentés depuis plusieurs générations aux aristocraties française et anglaise.
Les Lanning n'étaient plus représentés que par deux vielles demoiselles : heureuses parmi leurs souvenirs du passé, elles vivaient entourées de portraits de famille et de solides meubles en acajou du XVIIIè siècle. Les Dagonet formaient un clan considérable, allié aux familles les plus honorables de Baltimore et de Philadelphie ; mais les Van der Luyden, qui étaient au-dessus d'eux tous, disparaissaient dans une sorte de pénombre ultra-terrestre, d'où seules émergeaient les deux figures de Mr. et de Mrs. Henry Van der Luyden.
Mrs. Henry Van der Luyden était née Louisa Dagonet. Sa mère avait été la petite-fille du colonel du Lac, d'une ancienne famille de l'île de Jersey. Après s'être battu sous Cornwallis, il s'était fixé, la guerre finie, dans le Maryland, avec sa jeune femme Lady Angelica Trevena, cinquième fille du Earl de Sainte-Austrey.
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Encore une fois, il se rendit compte que le mariage n'était pas le séjour dans un port tranquille, mais un voyage hasardeux sur de grandes mers.
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Archer, quand il levait les yeux, la voyait penchée sur son métier. Ses manches courtes, bordées de ruches, découvraient ses bras ronds et fermes; le saphir de ses fiançailles brillait à sa main gauche, au-dessus de sa large alliance d'or, et l'autre main perçait lentement et laborieusement le canevas. En la voyant assise ainsi, sous la lampe, Archer se disait avec une sorte de découragement qu'il saurait toujours toutes les pensées que recelait ce front pur; que jamais, au cours des années à venir, elle ne le surprendrait par une fantaisie, une idée nouvelle, une faiblesse, une violence ou une émotion. Pendant leurs courtes fiançailles, elle avait épuisé tout ce qu'il y avait en elle de poétique et de romanesque. Maintenant, May mûrissait tranquillement, en une exacte reproduction de sa mère; et mystérieusement, et par suite du même développement, elle tendait à faire de lui un second Mr Welland. Il posa son livre et se leva.
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Archer en revenait à sa conception héréditaire du mariage. Se conformer à la tradition, ne demander à May que ce qu'il avait vu ses amis demander à leurs femmes, c'était plus aisé que de faire l'expérience dont, jeune homme, il avait rêvé. Pourquoi émanciper une femme qui ne se doutait pas qu'elle fût sous un joug? Le seul usage qu'elle ferait de son indépendance serait d'en offrir le sacrifice à l'autel conjugal.Tout tendait donc à ramener Archer aux vieilles idées.
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Les longues années qu'ils avaient passées ensemble lui avaient enseigné que le mariage le plus ennuyeux n'est pas une faillite, tant qu'il garde la dignité d'un devoir.
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La mélancolique pensée qu'il fallait bien tuer le temps hantait Mrs Welland comme le problème des chômeurs angoisse le philanthrope.
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Je ne peux vous aimer, que si je renonce à vous...
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